INSTITUT LEININGER    
Centre de Recherche Indépendant de Yoga Adapté (KRIYA)
YOGA   -   YOGAthérapie   -   Thérapie holistique
Ecole de Yoga du K.R.I.Y.A.
Pour votre bien-être
Khaj div

- Un bon mental, une bonne philosophie de vie, un corps souple et fort pour mieux vivre sa vie -

                    
     Pourquoi respirer par le nez ?    
                    


Le diaphragme est un ensemble musculo-tendineux extraordinaire dont on doit s'atteler à augmenter la capacité de mouvement.
Son bon fonctionnement est essentiel pour la tradition du souffle qui prévoit la pratique du Pranayama, le travail sur le souffle.
Cette étape du Yoga demande de donner la priorité à une bonne respiration ample, profonde, lente, ce qui demande d'avoir un diaphragme détendu, ce qui est excellent pour la santé et permet de bien respirer. Développer la conscience du souffle comme nous le faisons en cours et lors des stages de façon plus poussée permet de sentir le rapport entre Yoga et énergie, entre Yoga, énergies, humeurs et souffles et entre Yoga, ascèse et énergie.
Voyons à quoi sert le diaphragme.

 

Avez-vous du nez ?

Celui de Cyrano est célèbre, quant à celui de Cléopatre, il semble avoir eu un rôle dans la destinée du monde ... Et il est pour chacun de nous, un organe précieux, bien plus qu'un simple appendice : il nous met en rapport avec le monde extérieur, de façon beaucoup plus importante qu'on ne le pense.
Il est surprenant de voir des esquimaux se souhaiter "Bonjour" : ils le font, paraît-il, en se frottant mutuellement le bout du nez. Il s'avère que cette zone de notre anatomie compte un grand nombre de points sensibles, autant au cm2 ... qu'au bout des doigts ... Surprenant, non ?
L'autre aspect relationnel de ce relief anatomique est dans sa relation à "son" cerveau.

Intelligence nasale ?
Est-il si surprenant de mettre en relation le nez et le cerveau ? A vrai dire, non, car chacun de nos sens qui nous met en relation au monde, se doit de ramener les informations vers l'encéphale où elles sont centralisées, assemblées, traitées.
On pourrait ainsi dire, avec justesse, que lorsqu'on regarde quelqu'un dans les yeux, on voit son cerveau ... puisque les globes oculaires ne sont que les prolongements des nerfs optiques, eux-mêmes directement reliés au cerveau.

Nez et cerveau.
Il en est de même pour le nez : émanant du cerveau, les nerfs olfactifs traversent la "lame criblée" qui est la structure osseuse percée servant de séparation entre l'encéphale et les fosses nasales. Ces prolongement nerveux sont en rapport direct avec l'air des voies respiratoires supérieures, ce qui nous permet d'être en permanence informé sur les senteurs de l'atmosphère. L'émergence des nerfs olfactifs se fait à partir d'une zone cérébrale particulière nommée "bulbe olfactif", qui est une sorte de pédoncule servant de prolongement antérieur de la masse cérébrale.
Il semblerait, cependant, que le trajet de l'air lors de l'olfaction, soit différent de celui de la simple inspiration. D'ailleurs, le mouvement de la tête et l'ouverture des narines lorsqu'on sent; lorsqu'on renifle, sont différents que lorsqu'on respire naturellement ; dans ce cas précis, aucun mouvement particulière n'est à noter.

Revenons au bulbe
Ce bulbe olfactif fait partie de ce que l'on nomme le rhinencéphale (littéralement l'encéphale en rapport avec le nez). Cette structure particulière de notre système nerveux central est le siège de fonctions essentielles à notre vie : les émotions, la mémoire à long terme. Pour reprendre une terminologie des années 50, suite aux travaux de Mac lean et de Henri laborit, on nomme aussi cette partie cérébrale, le cerveau "paléo-mammifère", ou encore "système limbique". Nous l'avons en commun avec tous les mammifères existants, et ce, depuis les plus anciennes époques d'apparition des mammifères. Les poissons et les reptiles n'en sont pas munis, c'est donc le processus évolutif de la vie qui a permis cette acquisition nouvelle lors de l'évolution terrestre.

Parlons du nez ...
Il y aurait donc un lien organique entre les sentiments, la mémoire, et le nez ... Le langage courant l'affirme : on dira de quelqu'un qu'on ne peut pas le sentir, qu'on l'a dans le nez, ou encore qu'il est puant, ou irrespirable. Lorsqu'on dit de quelqu'un qu'il nous sort par les pores, on est encore dans une relation à la respiration, mais liée à la peau cette fois. Cette structure archaïque puisqu'aussi ancienne que l'existence des mammifères, soit environ 70 millions d'années, est liée à d'autres ressentis animaux : ainsi il peut arriver parfois qu'on manque d'air, qu'on étouffe, ou encore qu'on ressente le besoin de s'aérer, de changer d'air ...
Associé à ce qui a été dit plus haut, on connaît ce comportement très humain consistant à prendre un premier contact, pour voir de quoi "ça a l'air" ... autant pour une relation humaine que pour une relation d'objet.

Une anatomie riche et complexe
Le nez pose de nombreuses interrogations. La première se trouve dans la composition de la muqueuse nasale, elle-même, constituant ce que l'on nomme les cornets. Faite de tissu érectile, donc très richement vascularisée, cette muqueuse en augmentant ou en diminuant de volume, resserre ou ouvre le passage de l'air. Cette variation des ouvertures serait en rapport avec les conditions météorologiques (il existe d'ailleurs une perturbation nommée "météorosensibilité" marquée par une fermeture fréquente des narines par ces cornets).

     Illustr. : Position et rapport des différents éléments en présence : bulbe olfactif, cellules olfactives, et cornets

L'air de rien ...
Un autre élément déclenchant ces variations du diamètre des narines réside dans la qualité de l'air inspiré ; la pollution, par exemple, en excitant les muqueuses, provoquerait la fermeture plus ou moins complète des voies aériennes supérieures.
Autre grande question concernant ces cornets, celle de la fermeture alternée. On remarque que même dans des conditions stables de la qualité de l'air ou des conditions atmosphériques, les narines ne sont pas ouvertes de façon égale. De plus, toutes les 2 heures environ, la narine fermée jusque là, s'ouvre, tandis que l'autre va voir son passage se rétrécir. Ce phénomène reste un mystère entier, que les yogis anciens avaient repéré depuis longtemps ...
On prétend même que certains yogis modifient délibérément cette alternance, soit à l'aide d'un appui particulier (j'y viendrai dans un instant), soit à l'aide de la pesanteur : le simple fait de s'allonger sur le côté libère la narine supérieure au bout de seulement quelques dizaines de secondes d'immobilité.

Souffle et énergie
L'autre façon utilisée par les yogis est d'appuyer l'aisselle sur une sorte de béquille en forme d'Y dont le creux entre sous l'aisselle. La simple pression dégage la narine opposée au bout de quelques secondes seulement. Sans utiliser cet ustensile encombrant, on peut si on est assis, placer le genou contre le creux de l'aisselle, ou bien, en position debout ou autre, presser la pulpe du pouce au creux de l'aisselle.
La simple fermeture d'une narine n'est pas anodine, mais a une conséquence de taille : la fermeture du passage de l'air entraîne la fermeture du poumon correspondant. Il importe donc que les narines soient bien ouvertes, en toutes saisons.

Question de polarités
Il y aurait dans cette variation de l'ouverture des narines, une question énergétique. La narine gauche, du côté féminin, côté lunaire, préside au repos et au sommeil. La narine droite est solaire et masculine ; elle est donc en rapport avec l'action, l'éveil, le mouvement. Ces deux polarités sont celles que le yogin cherche à équilibrer, ce que l'on retrouve dans la notion de Hatha-Yoga, où Yoga a le sens d'action de jonction, tandis que Ha et Tha sont deux syllabes en rapport avec le soleil pour la première, et la lune, pour la seconde. C'est aussi au niveau des deux narines que les ""nâdi", ou rivières, c'est à dire courants d'énergie, se rejoignent. Ida et Pingala sont les noms de ces deux courants, respectivement lunaire et solaire, qui, bien entendu seront purifiés par le pratiquant, au moyen d'une technique respiratoire spécifique : la respiration alternée.

Energie et oxygène
De façon générale, en plus de la conduction de l'air vers les poumons, le nez a pour fonction de capter le prâna dans l'air ambiant, prâna ou énergie de moins bonne qualité dans nos villes et de qualité supérieure dans les campagnes, à la montagne, ou au bord de l'océan, surtout si les vagues viennent heurter avec force les rochers. Il suffit de devoir respirer par la bouche pour se rendre compte de la fatigue que cela engendre, alors que, manifestement, on peut prendre la quantité d'air suffisante. Il semblerait donc que le passage de l'air doive se faire impé-rativement par les deux narines pour apporter à la fois l'oxygène dont on a besoin, et l'énergie, le prâna qui soutient la vie et dont nous profitons.

   Illustr. L'air des villes est moins riche en prâna

La respiration par la bouche est possible et adaptée à l'activité sportive ; le carrefour du pharynx permet le passage de l'air vers les poumons, qu'il vienne des voies respiratoires supérieures ou de la bouche, comme l'indique le schéma ci-après. Cependant, les narines sont faites pour accueillir le souffle et le réchauffer, en même temps que prendre l'énergie et pas seulement l'oxygène qui est capté par les alvéoles ; c'est pourquoi il est préférable de respirer par le nez plutôt que par la bouche.

     Illustr. : Le pharynx, carrefour où se rencontrent les voies respiratoires supérieures et la voie alimentaire

Respiration alternée
Bien connue des yogis, la respiration alternée a une double fonction : équilibrer les souffles, et aussi, purifier les courants d'énergie, les nâdis. Une Upanishd célèbre, la Yogatattva Upanishad, donne une description précise de cette pratique tout en donnant des indications précises sur le mode de vie que le yogin doit adopter. Après avoir donné quelques indications sur le comportement du Yogi dans le monde, voici ce que dit ce texte traduit par J. Varenne :

     Illustr. : Yogatattva Upanishad ... Yogatattva Upanishad

Comme on peut le voir, cette pratique est destinée à purifier les nâdis, ou courants praniques, ces sortes de "rivières" parcourant le corps et dont la fonction est la circulation de l'énergie. Le seul inconvénient de cette description est dans les durées indiquées : il faut apparemment se consacrer à la pratique durant trois mois pleins, car chaque pratique quotidienne occupe l'adepte pour une longue durée.

Calculons un peu ...
Selon la tradition, le pratiquant connaît des durées de rétention du souffle variables, allant de 48 secondes à ... 2 minutes et 24 secondes. Il ne s'agit là que du temps d'arrêt du souffle, on ne compte donc pas le temps d'inspiration ni d'expiration. Si on s'en tient à une durée d'une minute pour un cycle respiratoire complet (ce qui est peu, en comparaison avec les chiffres ci-dessus), on se rend compte qu'il faut pratiquer alors 4 fois 80 minutes ... 320 minutes, donc 5 heures et 20 minutes sont nécessaires à cette pratique respiratoire ... Il faut y ajouter le Hatha-Yoga, ou Yoga du corps, et la séance de Méditation. Si le coeur vous en dit, et si votre temps vous le permet ...
Un conférencier ostéopathe m'expliquait il y a quelques mois le rapport existant entre la respiration nasale et l'intériorisation : selon lui, elle est évidente, comme le montre le dessin ci-contre. La respiration par les voies respiratoires supérieures est donc la clé ouvrant l'accès aux états mentaux différents, au changement du plan de conscience, ce que les Yogis hindous avaient trouvé depuis longtemps, ainsi que d'autres adeptes de pratiques différentes, telles celles du taoïsme.

Le nez ... sympathique
La respiration par le nez est nécessaire pour une autre raison : la dépression pulmonaire qu'elle crée assurant une aspiration plus forte de l'air ambiant, ce qui engendrerait un meilleur échange au niveau alvéolaire. En premier lieu, l'entrée de l'air est mieux répartie du fait de l'expansion équilibrée du thorax : le frein que constitue le passage de l'air sur la muqueuse permet que l'air entre en se répartissant sans privilégier telle ou telle zone des poumons. D'autre part, la force de l'aspiration, du fait de ce frein, améliore les échanges gazeux au niveau alvéolaire.
Enfin, je ne laisserai pas de côté la sympathique sympathicothérapie : selon les zones de la muqueuse nasale stimulées, on obtient des effets sur les fonctions psycho-physiologiques, comme l'indique la planche ci-dessous. C'est tout le système sympathique, celui qui gère nos fonctions végétatives, qui en reçoit le bénéfice.
La respiration nasale est donc une nécessité vitale et salubre.

 

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