INSTITUT   LEININGER    
Centre de Recherche Indépendant de Yoga Adapté (KRIYA)
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Pour votre bien-être
Khaj div

- Un bon mental, une bonne philosophie de vie, un corps souple et fort pour mieux vivre sa vie -

                                 
     Agitation mentale courante
                                           (article paru dans la revue de Yoga 162-163 de mai 2021)   

Il y a une dizaine d'années, une étude concluait que "notre vie mentale est envahie, à un degré remarquable, par ce qui n'est pas présent".
Le psychologue Matthew Killingsworth, auteur de ces mots, ajoutait que :
     "… penser à quelque chose qui n'a pas réellement lieu est une habilité cognitive qui a un coût émotionnel".
                                                                                                                                                                   
... (suite ci-après)

Voir aussi :
       - Priorité à une bonne respiration, ample, profonde, lente, correcte          - Bien respirer          -  Libérer le diaphragme           
       
- Le prânâyâma, le travail sur le souffle      
- STAGES de l'année ... et... - Rendez-vous prochains  - Améliorer les postures     
       - Mental et psychologie         - Etre conscient     - L'ego et le mental      - "Faire le vide"            
               

... La conséquence est double : d'abord c'est l'établissement d'un état de distraction qui entraîne ensuite une tristesse ou en tout cas un sentiment de non-joie.

Magnifique cerveau
Les circuits de récompense de notre cerveau se nourrissent de nos réussites et de nos actions bien menées, ce qui est stimulant et prépare à de nouvelles actions.
L'inconvénient en est le conditionnement qui en découle et ne permet plus de conserver un sas entre les informations reçues et la prise de décision en toute conscience sans pression extérieure ni intérieure.
La conséquence du conditionnement en question est le risque d'addiction à l'action, ce qui explique qu'en 2015, un article évoquait le sentiment de puissance connu par le travailleur qui est sans cesse sollicité et se sent alors important, indispensable parce que capable de gérer l'urgence. Deux attitudes aident à cette "réussite" : l'ubiquité et le zapping qui ont des conséquences dans le comportement quotidien de la personne, hors de son cadre professionnel.
Comme le disait un film-documentaire paru il y a une quinzaine d'années ("
J'ai mal au travail"), dans le domaine professionnel, tout devient non plus "urgent", mais "très urgent".
De plus, le fait de passer très vite d'une tâche à une autre sans le sas évoqué ni réelle réflexion, entraîne une difficulté à rester concentré longtemps du fait que le cerveau, largement conditionné, attend une autre action, autre chose à faire, un nouveau défi…
On comprend que certains travailleurs n'aient pas envie de participer aux temps de déconnexion professionnelle parfois proposés dans certaines entreprises, de "débrancher" de leur boîte mail, de leur réseau et de l'ensemble de leurs messageries durant une période donnée.
C'est ce qui faisait écrire à un auteur dans un article de vulgarisation, que
"… la capacité d'attention des humains est maintenant plus faible que celle d'un poisson rouge…".  

Une dynamique puissante…
Ce qui complique les choses est la dynamique même du mental. En effet, nos pensées passent dans notre champ de conscience sans que nous les ayons vraiment choisies, ce qui est tout à fait normal. Nous pouvons les guider, les orienter, les diriger sans chercher à les contrôler.
Cette splendide dynamique permet, au quotidien, d'éviter des situations à risque, de ne pas se cogner aux personnes ou objets alors que l'on chemine avec distraction, de créer, d'inventer, d'imaginer à condition de pouvoir permettre au mental d'être parfaitement libre, ce qui est une autre question (Cf. plus loin : "Mental, mon ami").
Cette disponibilité mentale complète permet aussi de cultiver sans que l'on s'en rende compte, des idées négatives inutiles sur le passé, des inquiétudes sur l'avenir, des peurs qui viennent de
façon automatique nous miner, sans que nous puissions nous en rendre compte sinon par leur quantité qui devient insupportable.
On se rend compte de ce phénomène lorsqu'on voit que certaines sources de stress listées par les chercheurs Holmes et Raé peuvent voir leurs effets atténués si on parvient à ne pas laisser le mental s'emballer.
De plus, l'application d'une démarche philosophique simple comme celle proposée dans mon livre sur le pouvoir de la pensée en psychosomatique publié en 2005 et dans "La Fête de la Vie" (2020) permet de gérer les situations difficiles avec plus de sérénité.

… pas toujours bénéfique
Le problème de l'agitation mentale est que comme divers articles publiés dans la presse dans les dernières années, avoir la tête ailleurs nous rend malheureux, avoir l'esprit dispersé rend triste.
Toujours en lien avec la "mécanique mentale",
les systèmes de pensée que l'on développe, les croyances que l'on cultive, l'interprétation de la réalité telle que perçue, conditionnent émotions et comportements. La conclusion en est que pour soigner notre longévité, bien que rien ne soit garanti, nous avons intérêt à veiller aux pensées que nous laissons germer et grandir dans notre esprit sans nous en rendre compte.
Enfin,
la rumination mentale nous mine, ce que l'on nomme "Overthinking", qui nous amène à reparcourir ce que l'on n'a pas fait, ce que l'on aurait pu faire, ce que l'on aurait dû faire, etc. Cette situation crée l'épuisement mental et peut aboutir à des conséquences somatiques (Cf "La santé par la bonne humeur", éd. Dervy). On comprend mieux la difficulté à débrayer le mental (Cf. Drish 74 à 85 publiés de 2003 à 2005).
Comme j'ai pu l'écrire dans l'ouvrage ci-dessus, l'imagerie et la puissance de l'esprit ont un pouvoir sur la guérison ou sur le rétablissement suite à la maladie ou l'accident.
Elle peut aussi avoir un puissant effet relaxant permettant de réduire le stress par un effet d'auto-hypnose et d'accroître le pouvoir de notre
système immunitaire.

Un constat terrible
Le vagabondage mental nous prendrait la moitié de nos heures de veille, selon certains articles parus en 2010.
Les mouvements du mental incontrôlés nommés ci-dessus rendent l'humeur maussade. Des psychologues de l'Université de Harvard en sont venus à la conclusion que nous sommes plus heureux quand nous vivons l'instant présent.
Ah, l'instant présent ! "Hic et nunc" disaient les anciens Romains pour 'Ici et maintenant" et aussi "Carpe diem", "Profite de l'instant", car la vie est précieuse. M
ême en pratiquant le Yoga avec assiduité, on peut connaître cet état mental de dispersion. Jung faisait ce constat du manque de conscience dans ce que l’on vit, fait ou dit :
     "… Beaucoup d’hommes ne sont que partiellement conscients …" ou "anormalement inconscients".
On peut se rendre compte avec facilité, qu'il est des personnes incapables d'être présentes à ce qu’elles font, ce qui peut nous arriver aussi.
Alors il faut travailler car
Shivananda invitait, pour être heureux, à faire "… de chaque acte humain et de chaque fonction un acte d'adoration".

Qu'en dit le texte classique ?
Pour les Yoga-Sutra-s, les différents états de conscience amènent deux choses semblables à être perçues différemment et à provoquer des émotions, des réactions ou des réflexions variant selon les personnes.
Il faut noter, d'autre part, que ces émotions, réactions-et réflexion sont liées à la réalité quotidienne qui fait que notre mental choisit et agit en fonction de la réponse qu'elle peut apporter à nos besoins ou envies subjectifs.
Pour ce même texte, si la Conscience profonde est immuable et toute-puissante, elle perçoit l'agitation et les modifications du mental. Accomplir le Yoga royal, c'est parvenir à ce que notre mental
"… ne passe pas d'un objet à un autre…".
Alors, il rejoint
"… la forme de la conscience profonde".
La conséquence bénéfique en est qu'il est influencé complètement, imprégné, "coloré" par elle et il devient conscience totale, selon la tradition du Raja-Yoga.
A partir de là, il a
"… une connaissance parfaite de sa propre intelligence…", ce qui se comprend puisqu'il n'est plus balloté par les sens, par l'ego, et par les tourbillons du mental, les fameux Chittavritti-s. .

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