INSTITUT LEININGER
Thérapie holistique, Yogathérapie, Ecole de Yoga Centre de Recherche Indépendant de Yoga Adapté (KRIYA) Pour votre bien-être |
- Un bon mental, une bonne philosophie de vie, un corps souple et fort pour mieux vivre sa vie -
La méditation : savoir se
concentrer avant de s'y mettre
Nombre de pratiquants viennent au Yoga avec le souci d'améliorer la fonction de
concentration, et il le leur permet : les textes du Yoga-Sutra définissent cette
action et son résultat.
Nous avons tous la possibilité de nous concentrer ...
Voir aussi :
-
Cours
réguliers de méditation
-
Méditation et action
-
Le débrayage du mental
- Les mécanismes du
mental
-
Yoga
et Conscience
-
La méditation : fuite ou
outil de construction ? ...
-
Sculpture et mental
-
Contrôler le mental
-
Relaxation
longue ou courte ? -
"Yogachittavrittinirodha"
- Nos tarifs
-
Conscience de
l'instant
...
Ceci étant dit, on dit beaucoup de choses au sujet de cette faculté pourtant
naturelle.
Et il est vrai qu'il y a beaucoup à dire.
La
Concentration
(de Pratyahara à Dharana)
Le Yoga-Sutra I, 2 définit cette action et son résultat,
Yoga Citta-Vritti Nirodha, que l'on peut traduire par : …
cessation (ou ‘contrôle’, NDLR)
des mouvements de l'esprit.
Tant à l'Institut que dans mes lieux professionnels antérieurs, j'ai pu voir
évoluer des enfants, pré-adolescents et adolescents. Une des premières choses
qui frappe est qu'ils sont absolument aptes à bien se concentrer même si on me
les envoie pour une incapacité à focaliser leur attention ou pour leur
‘instabilité’. Ces constats ont été généralement effectués dans le cadre
scolaire ou familial, en des situations où le jeune ne trouve pas toujours son
intérêt dans la tâche qu'il lui est demandé d'accomplir.
C'est la même logique chez l'adulte qui, voulant entamer la pratique du Yoga,
stoppe après moins de 10 séances, simplement parce que sa motivation est
insuffisante. Car le vrai problème en matière de concentration est là : il
s'agit d'éveiller l'intérêt et la motivation chez ceux qui veulent "apprendre" à
se concentrer.
Le verbe est entre guillemets car je l'utilise par commodité, non pour sa
correspondance à la réalité. Nous avons tous la possibilité de nous concentrer ;
la fonction est là, mais c'est son accès qui est rendu difficile.
De par sa nature, l'esprit est vif et nous devons d'être en vie à sa rapidité,
ce qui n'est donc pas un défaut en soi. Le psychanalyste indien Sudhir Kakar,
auteur de "The inner world" et de "Shamans,
mystics and doctors", entre autres, et reprenant les propos de
Vivekananda, évoque la comparaison orientale du
mental à un "Singe fou ivre, piqué par un
scorpion et habité par un démon".
La Bhagavad Gîtâ VI, 34 enseigne que :
… l’esprit est inconstant … il est mobile,
puissant et violent ; il me semble aussi difficile à soumettre que le vent.
Puis il y a les causes liées à notre monde et à notre époque : le stress
omniprésent, la course quotidienne, la pression de l'excès d'informations hors
de notre contrôle, ou de notre possibilité d'action, le rythme de vie, les
préoccupations et les divers tiraillements liés à nos composantes de vie.
Il faut encore nommer 2 causes importantes : le bruit et les craintes suscitées
par ce monde difficile, en particulier celles liées à l'emploi, soit par la
menace du chômage, soit par l'ambiance de l'entreprise où un nouveau facteur est
apparu plus rudement qu'avant : le harcèlement moral.
Quant au bruit, les décibels sont là, insidieux puisqu'on s'y habitue, tellement
d'ailleurs, que le fait de demander un peu de calme ou un peu moins de bruit est
parfois vécu comme une agression par ceux qui font le choix involontaire de
bannir la discrétion.
Nous devons d'être en vie à la rapidité de notre esprit, ce qui n'est donc pas
un défaut en soi.
Si la fonction de concentration est là, si son accès est rendu difficile par les
composantes de notre siècle turbulent, c'est donc une méthode qui est à
redéfinir, pour réutiliser convenablement et à volonté cette fonction
indispensable.
La
concentration est la condition première pour accéder à la méditation. On doit
commencer par, d’abord, pouvoir rester assis durant une période plus ou moins
longue, dans l’immobilité.
Cela passe
par un travail de Yoga à la fois doux et puissant dont l’objectif est
de tonifier et assouplir le corps, ce qui ne peut se faire que par une action
patiente, régulière et assidue. C’est le but des âsana-s que l'on traduit par
'postures'.
Style dur, style doux …
L'Orient qui a longuement pensé cette fonction pour l'utiliser dans les voies
spirituelles, propose en gros deux styles de méthode : un dur et un doux.
Le dur, peu adapté à notre mentalité occidentale, pourtant proposé dans
certaines salles de Yoga mal adapté, consiste à "forcer" le mental et à lui
imposer jusqu'au découragement ou l'explosion, la fixation.
Le style doux, préférable parce que mieux adapté à nos habitudes, nos mœurs,
notre temps, notre culture, prend le parti pédagogique et choisit de respecter
l'être. Il passe donc par une prise en compte du fonctionnement mental habituel,
son exploration, puis son utilisation pour amener progressivement, sans
frustration ni douleur et avec efficacité, la fixation de l'esprit.
L’expansion du champ de la conscience passe par la prise en compte des 11 sens
dénombré par la philosophie indienne, à savoir 5 organes des sens, 5 organes
d'action et … le mental dont la fonction principale est de centraliser les
susnommées.
Ce n'est pas un travail facile, mais si la pratique est adaptée à chacun, la
compréhension du fonctionnement mental s'effectue. Il suffit d'un entraînement
régulier (la séance hebdomadaire en est l'occasion) pour conserver cet acquis
appréciable.
Une
fois le corps apte à conserver une position stable durant longtemps, le
calme respiratoire peut s’établir, car le confort et le calme corporels agissent
directement sur l’activité mentale dans le sens de son apaisement. Lorsque le
souffle est contrôlé, le mental est mieux maîtrisé, comme l'enseigne le
Yoga-Sutra I, 31, dit qu'une
respiration accélérée accompagne la
dispersion mentale. Lorsque
le souffle est agité, dit le verset
II, 2 du Hatha-Yoga Pradipika,
l'esprit est agité. Lorsque le souffle
est immobile, l'esprit est immobile …
Mais sans s'astreindre à un isolement du monde qui n'est pas souhaitable, le
pratiquant a tout intérêt à, au contraire, plonger en ce monde car il est d'une
aide précieuse en même temps que nous avons le devoir d'y agir en y metttant en
pratique les valeurs enseignées par le Yoga traditionnel.
Le
Yoga-Sutra I, 35 nous y encourage :
‘ …
La stabilité du mental peut venir aussi de sa relation avec le monde
sensible …’
Bon courage!