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INSTITUT LEININGER
Ecole de Yoga du
K.R.I.Y.A.
Centre de Recherche Indépendant de Yoga Adapté
Formation - Approfondissement du Yoga
traditionnel
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- Un bon mental, une bonne philosophie de vie,
un corps souple et fort pour mieux vivre sa vie -
Relaxation longue ou courte ?
Voir aussi :
-
Le mouvement c'est la vie
-
Yoga, tonus et relaxation
-
Yoga et muscle
La
relaxation est une pratique inséparable du Yoga classique, au point qu’on
imagine difficilement qu’une séance puisse s’achever sans elle. Un temps de
relaxation peut aussi être placé entre les postures ou mouvements, quelle que
soit la position dans laquelle on se trouve : aussi bien assis que debout, il
s’agit d’une sorte de pause permettant de faire une espèce de transition entre
un exercice et un autre qui peut être soit de la même famille, soit différent et
nouveau.
Pas seulement le Yoga …
En
psychothérapie, cette pratique est précieuse en ce qu’elle permet d’obtenir de
la part du patient, un bon relâchement musculaire. Dans le chapitre consacré aux
˝Traitements psychologiques : techniques
psychothérapiques˝ de leur livre ˝Psychiatrie de l’adulte˝, les spécialistes T. Lempérière et A.
Féline considèrent les techniques de relaxation comme :
˝… un mode privilégié d’abord corporel des
troubles psychologiques.˝
Toujours selon ces deux mêmes auteurs, ce choix est dû au fait qu’elles se
fondent sur ˝… le rôle du tonus musculaire
dans la vie relationnelle …˝. Ce fut au centre de notre pratique lors des
deux sessions de l’été 2014 portant sur la libération du diaphragme. Toute
tension psychique liée à la peur, l’anxiété, l’agressivité, trouve sa réponse
dans le corps et se traduit par des tensions qui sont aussi ou deviennent
musculaires, ce que Reich, Lowen, Janov ont pu développer tout au long du XXème
siècle. Les pratiques les plus usitées dans le domaine des psychothérapies sont
celles de Jacobson et de Schultz (˝Training autogène˝). Elles consistent, selon leurs spécificités
particulières liées à chacune d’elles, à prendre conscience des relâchements des
muscles, de leur tension, et aussi des sensations de chaleur, pesanteur, etc.
Le Yoga n’a rien à envier à ces modes occidentaux en ce qu’il permet d’installer
aussi un très bon état de détente de tout l’être sous la guidance de
l’enseignant de Yoga ou sous son propre contrôle personnel lorsqu’on travaille
seul.
Relaxation et Yoga
La
détente, la commande de la détente et de son maintien à volonté sont au centre
de la pratique corporelle. S’il existe plusieurs sortes de relaxations sur
lesquelles nous travaillerons lors de la session de Septembre à Sérignan, la
forme la plus connue est celle classique qui clôture le cours habituel.
Mais une question subsiste à son sujet : doit-elle être longue ou courte ?
Faut-il la faire durer longtemps ou bien lui consacrer peu de temps ? Peut-on se
relaxer en quelques secondes à peine, ou bien doit-on bénéficier d’au moins 10 à
15, voire 20 minutes pour pouvoir vraiment s’y consacrer ?
Tentons de voir ce que disent les textes du Yoga. Les Yoga-Sutra-s de Patanjali
sont peu loquaces : nous savons que la posture doit être ferme (ou stable) et
agréable, selon le verset II, 46 qui a été défini dans le dernier numéro de
Drish. Il semble évident que l’aspect agréable ou heureux, selon une
interprétation portée dans Drish 131, vienne exclure toute tension
physiologique, nerveuse, musculaire, respiratoire. Donc, la détente est présente
en filigrane dans le texte. Le Yoga-Sutra suivant, le II, 47, selon plusieurs
traductions différentes, évoque la concentration sur l’infini et nomme
˝la relaxation de l'effort˝, la possibilité que
˝… l'on calme l'agitation physique.˝
et enfin le
˝…
renoncement à l’effort-volonté˝.
La
traduction mot à mot pourrait donner : le relâchement, la diminution de
l’effort, de l’activité.
L’idée à retirer est qu’en effet, on doit trouver l’équilibre entre l’effort et
le confort (… c’est toujours
˝Sthirasukham˝), entre la détente, le lâcher-prise et la tension, puisque le
Yoga est actif et non passif, une réelle discipline touchant à toutes les
strates de l’être, et toujours respectueuse.
Autres textes
Le texte
cité ci-dessus est le plus ancien de la tradition du Yoga : il en définit
l’esprit, les étapes et les multiples précautions indispensables, mais ne dit
rien sur le plan purement technique, pratique, concret.
Parmi les textes plus explicites sur ce plan, nous allons voir ceux qui parlent
de la relaxation et étudier ce qu’ils en disent.
Le premier
est la Gheranda Samhitâ, le texte (˝Samhita˝ = ˝recueil, volume˝)
que l’on doit au sage Gheranda. Il enseigne que la relaxation, bien qu’elle
ne soit pas nommée ainsi -je vais y revenir- fait partie des
32 pratiques corporelles ou postures
˝…
qui permettent d'obtenir la réalisation dans le monde des humains˝ (Gheranda
Samhita II, 3 à 6).
De manière
plus précise, cette relaxation est nommée de façon singulière par le sage
Gheranda dans son enseignement : ˝la
posture du mort˝.
Un peu plus loin dans le même chapitre, une description très sommaire en est
faite (Gheranda Samhita II, 19). :
˝Etre étendu sur le sol tel un
cadavre sur le dos, c'est ce que l'on appelle aussi
shavâsana˝.
Cette description qui ne répond pas du tout à notre question première du début
de l’article, est identique à celle faite dans le
˝Hatha-Yoga Pradipika˝, autre texte de la tradition du Yoga
(Hatha-Yoga Pradipika I, 32) :
˝S’étendre
à terre sur le dos comme un cadavre : ceci est le Shavâsana˝.
Il est à la fois surprenant et impressionnant, voire inquiétant lorsqu’on ne
connaît pas la dimension réellement initiatique du Yoga, de voir la mention d’un
cadavre. Est-ce lié à la position allongée seulement ? Pas seulement. Plusieurs
raisons expliquent ce terme : mais voyons d’abord ce que disent précisément ces
deux textes.
La pratique qui nous occupe aujourd’hui est nommée
˝Mritâsana˝ par la Gheranda Samhitâ et
˝Shavâsana˝ par le texte du Hatha-Yoga Pradipika.
Or ces deux termes ont une étymologie très précise : ˝Mrita˝
veut
dire : ˝mort, abattu, disparu …˝ et ˝Shava˝
est le mot sanskrit qui désigne le
cadavre. La raison est donc autrement liée à un sens
précis : au-delà de la posture, cette technique traditionnelle puisqu’inscrite
dans les textes de base, est une initiation à ce qui sera notre dernière
relaxation, notre dernière expiration.
Le départ du corps se fera, selon les traditions de l’Orient, en remontant des
pieds à la tête, ce qui est le même trajet de notre relaxation habituelle.
Autres informations
La seule
chose qu’énoncent les textes ci-dessus, concerne les effets, et là aussi, ils
sont très laconiques. Pour la Gheranda Samhitâ (II, 19), la
posture du mort (Mritâsana) :
˝… dissipe la fatigue et permet le repos
mental …˝
Le verset
I,
32 du texte de la
Hatha-Yoga
Pradipika pose les mêmes effets :
˝Le
Shavâsana élimine la fatigue et repose l’esprit.˝
C’est bien là l’effet fondamental que nous
recherchons et trouvons dans la relaxation : détente, repos, tant au plan
physique qu’aux plans énergétique et mental. Ainsi pratiquée en fin de séance,
elle permet de bénéficier pleinement de la séance que l’on achève et d’inscrire
dans l’être, les effets des exercices ou postures pratiqués.
De façon globale, en plus du relâchement du corps dans son ensemble et dans
chacune de ses composantes parcourues par la conscience, la relaxation permet de
faciliter une bonne respiration du fait de l’horizontalité et de la laisser
s’établir de façon naturelle et profonde, ce qui génère une bonne récupération
physique, énergétique, mentale.
Mais qu’est-ce que la relaxation ? Comment s’explique-t-elle ? On parle, en
langage physiologique moderne de ˝réponse de relaxation˝. Il s’agit d’un
phénomène corporel normal permettant de ramener le corps à son métabolisme
normal après un effort fourni ou bien après un stress intense.
Bien que connu le plus souvent sur le dos, cet état peut aussi être généré en
position assise ou debout, avec des effets différents et sûrement moins profonds
que dans la posture sur le sol dite en ˝décubitus dorsal˝.
Alors … longue ou courte ? …
La
pratique de la relaxation, que ce soit en fin de séance comme lors d’un moment
de la journée, peut durer de quelques secondes à plusieurs minutes, voire même
plusieurs dizaines de minutes, comme indiqué au début de l’article. Ce n’est
qu’une question de choix dépendant du temps disponible et de l’objectif
recherché.
Le temps dont nous disposons est lié à nos activités, les temps de repos, les
exigences du monde moderne pour lequel chaque minute compte.
Il appartient donc à chacun de voir ce qu’il lui est possible de faire, tout
comme le Yoga quotidien dont j’avais dit dans un précédent numéro, qu’il peut se
pratiquer en … 5 minutes, si, le matin, l’horaire ne permet pas de faire mieux
en quantité et si on ne dispose pas d’un horaire suffisant et élastique.
Nous le verrons à partir du 20 Juillet prochain, la question de l’objectif est
essentielle, comme dans toute pratique sensée : qu’est-ce que je recherche dans
cette pratique ? Certes, me relaxer ! Oui mais encore … Tentons d’aller plus
loin et voyons ce que la relaxation peut nous apporter, selon la manière de la
concevoir.
Avantages de la durée
Lorsqu’en
fin de journée, on rentre chez soi et qu’après s’être habillé plus légèrement,
on s’accorde un temps de relaxation, il est bon de se laisser aller physiquement
durant 5, 10, 15 minutes ou plus. On lâche tout au plan physique, comme indiqué,
et non mentalement car, pour qu’une relaxation en soit vraiment une, il faut que
la conscience soit bien présente.
Il
s’agit alors, pendant ces minutes que l’on s’accorde, de jouir
pleinement de ce moment et de la conscience pleine de tous les effets
perceptibles sur le corps que l’on parcourt mentalement.
La
relaxation longue a donc pour énorme avantage de profiter durablement et
pleinement d’un état de retour à une condition de tout l’être où plus aucune
tension ne subsiste.
Face à cet avantage indéniable et très appréciable, se trouve un inconvénient
lié à l’habitude. En effet, lorsqu’on a coutume de se détendre durant un temps
long au-delà de 10 minutes, il est difficile de se relaxer en un temps court du
fait que l’on s’est habitué à le faire en prenant beaucoup de temps. En clair,
ce qui est un énorme avantage au niveau des effets à un moment, devient un
inconvénient dès que la restriction temporelle s’impose à nous ou encore, et
c’est là que la seconde manière de se relaxer a un grand intérêt, lorsque nous
pouvons bénéficier de quelques brefs instants dans le courant de la journée.
É¿v
Au bureau, en voiture, dans les transports …
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Avantages du temps court
Le très
gros avantage de la relaxation pratiquée sur une courte durée est dans le fait
que quelques secondes à peine suffisent à se retrouver en état de détente
totale. Ainsi, trois conséquences positives émergent de cette façon de faire. La
première tient au fait que si je dispose de plusieurs minutes pour me relaxer,
je pourrai en profiter complètement plus longtemps puisque je me serai très vite
plongé en état de
relâchement total.
La
deuxième est qu’il est extrêmement frustrant de voir sa relaxation coupée parce
que le temps est écoulé et qu’on n’a pas eu le loisir de se relâcher
complètement. Enfin, troisième avantage, je peux la pratiquer même lorsque je
dispose de très peu de temps en posture assise, debout, en voiture, sur mon lieu
de travail … à condition toutefois que cela ne se remarque pas, bien sûr.
Le lecteur se demande sûrement si cela est vraiment possible : peut-on vraiment,
concrètement se détendre vite ? … En quelques secondes seulement ? …
Oui, c’est une compétence dont nous disposons à volonté à condition de la
retrouver en nous car elle est présente mais endormie ou cachée sous la somme
d’habitudes, d’oubli de soi et de tensions liées à la vie moderne avec ses
exigences, son rythme, sa sédentarité, ses sources de stress ambiantes, ses
fausses croyances comme celle selon laquelle les solutions ne peuvent venir que
de l’extérieur.
Nos amies les bêtes
L’ensemble
du monde animal fait la démonstration de ce que nous sommes capables de faire,
sachant qu’un des éléments qui nous différencient est notre faculté mentale
particulièrement active contrairement à celle des animaux davantage gouvernés
par leurs instincts.
Observons un chien, un chat, mais aussi tout animal à l’état sauvage : ils sont
capables, tous, de se poser et, en un clin d’œil, d’entrer en état de relaxation
profonde en une seule expiration, tout en conservant une vigilance totale à
moins de sombrer dans le sommeil si le besoin de repos s’impose à ce moment-là.
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Imitons-les dans leur détente
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C’est à
cela que nous pouvons arriver : par expérience personnelle et
professionnelle, je puis vous assurer que c’est possible pour tout le monde
et que, à choisir, mieux vaut s’entraîner à se relaxer rapidement : une
seconde suffit lorsqu’on est habitué.
Je
pourrais vous citer plusieurs exemples de pratiquants qui ont eu à utiliser la
relaxation rapide après seulement une ou deux séances de Yoga. Ils y sont
parvenus sans peine et en ont été, même, très surprise.
Alors essayez de vous détendre vite et soyez certains que vous n’en retirerez
que des avantages.
Bonne pratique !
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