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INSTITUT LEININGER
Centre de Recherche Indépendant de Yoga Adapté (KRIYA) Ecole de Yoga du K.R.I.Y.A. Pour votre bien-être |
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- Un bon mental, une bonne philosophie de vie, un corps souple et fort pour mieux vivre sa vie -
L'esprit d'escalier ... ou : ... "Comment montez-vous ?"
Comme j'ai
pu l'exprimer dans certains articles à propos du contact avec l'eau fraîche
(Brrrrr!...), thème sur lequel je reviendrai dès l'automne prochain, le confort
peut être une prison dès l'instant où il nous prive de la possibilité de faire
des efforts auxquels le corps ne s'habitue plus ...
Voir aussi :
-
Une méthodologie adaptée
- Le mouvement c'est la vie
-
Une très vieille tradition -
Votre séance de Yoga
-
Yoga et énergie/énergies
- Le Yoga est-il un sport ?
- La
posture
- Efficacité du
Yoga - Le Yoga de A à Z
-
Philosophies de l'Inde - Le
Yoga, voie d'autonomie
Comme j'ai
pu l'exprimer dans certains articles à propos du contact avec l'eau fraîche
(Brrrrr!...), thème sur lequel je reviendrai dès l'automne prochain, le confort
peut être une prison dès l'instant où il nous prive de la possibilité de faire
des efforts auxquels le corps ne s'habitue plus
... ce qui le
rend paresseux, sachant qu'il a toutes les possibilités de les reproduire si on
lui fait confiance, si on lui laisse le temps, si on le fait dans un esprit de
détente et non de compétition.
S'ajoute à tout ceci, le fait de travailler assidument et enfin et surtout, si
on en a envie.
C'est ce que nous pouvons retenir de la journée d'étude du 22 Avril dernier au
cours de laquelle nous sommes revenus sur ces éléments, en particulier dans la
rééducation de l'œil.
Encore une fois, la question du choix de faire ou de ne pas faire, appartient à
chacune et à chacun et ne demande aucune justification dans le cas où on
déciderait de suivre la voie d'une aisance que le monde moderne nous procure
pour notre plus grand plaisir et dans un esprit, aussi, d'utilité.
Illustrations :
Des câbles ou des cuisses ? ;
Le château du CREPS et son escalier ; Rousseau
De nos
jours, les ascenseurs modernes sont là pour répondre à la question de la montée
dans les étages. Il suffit que l'on soit un peu juste en temps, et voilà la
solution idéale.
On appuie sur le bouton, et hop! C'est parti, tout en discutant avec ses voisins
de voyage vertical ou en regardant les chiffres défiler jusqu'au degré choisi.
Belle invention, c'est certain.
Par contre, prendre l'escalier est une bonne habitude à conserver ou à
retrouver.
Aïe!... Je sens que mon lecteur est en train de se demander s'il ne va pas
passer à l'article suivant, car il devine que se profile à un horizon
quasi-certain, mon encouragement à lui faire délaisser le progrès pour ne se
fier qu'à ses cuisses …
Encore une fois, la question du choix appartient à chacun ; cependant,
l'expérience mérite largement d'être tentée, d'autant qu'elle est une excellente
occasion d'observer comment nous plaçons notre corps dans ce geste si simple, en
apparence, et aussi naturel que gravir des marches.
J'ai largement eu l'occasion d'évoquer cette question, aussi bien à l'Institut
début 2016, dans le cadre d'une journée pédagogique, que l'été dernier à
Angoustrine ou que, dans un temps bien plus éloigné, sur l'escalier monumental
du château du CREPS, il y a une dizaine d'années : ma démonstration faite de
précision et … d'humour, avait, je m'en rappelle bien, marqué les esprits.
L'esprit d'escalier
Avant de poursuivre, il importe que je dise un mot sur l'expression
"l'esprit d’escalier" que
j'ai choisie, non pour son sens habituel mais plutôt pour dire que l'on peut
monter un escalier avec esprit, ce qui change complètement le sens de
l'expression première.
Avoir "l'esprit
d’escalier" ou, aussi,
"l'esprit de l’escalier", signifie que l'on pense "après
coup" à ce que l'on aurait pu ou dû dire, lors d'une rencontre qui est, à
présent que ces nouvelles pensées arrivent, terminée. Ce manque de répartie
s'oppose à "l'esprit d'à propos" qui
assure de répliquer immédiatement à ce qui vient d'être dit.
Il semble que l'expression ait été utilisée par Diderot au XVIIIème siècle :
"… l'homme sensible comme moi, tout entier
à ce qu'on lui objecte, perd la tête et ne se retrouve qu'au bas de l'escalier".
Heureusement, comme on peut se douter que c'est le cas pour le philosophe,
mieux vaut se distinguer par le recul pris lors d'échanges, par une mise à
distance des passions de la discussion afin de prendre le temps d'écouter
pleinement, d'intégrer ce qui est dit et de vraiment réfléchir à la réponse à
faire, plutôt que répondre trop hâtivement.
La possibilité de répartie dépend, aussi, de la réactivité immédiate qui peut
laisser entendre que celui qui vient de parler n'a peut-être pas été écouté
jusqu'au bout …
Mais ceci est une autre histoire.
Selon d'autres sources, datant semble-t-il, du XIXème siècle, ce serait à
Jean-Jacques Rousseau que reviendrait la palme de l'esprit d'escalier qui se
plaignait, paraît-il de "… trouver
toujours trop tard, en descendant l'escalier …", l'esprit dont il aurait
voulu profiter lorsqu'il se trouvait en compagnie dans le monde de son époque.
Ceci étant défini, ne perdons par le fil, ne nous plaignons pas d'avoir l'esprit
d'escalier et allons voir ce qu'il vaut mieux dire sur le sujet de cet article
sans attendre d'être arrivés au bas de la dernière marche.
Comment montez-vous ?
Cette question se pose à chacun(e) de nous dès l'instant où il/elle décide
de bouder l'ascenseur pour user de ses puissantes cuisses pour monter aux
étages. Vous aurez noté que j'ai bien écrit "puissantes cuisses" car vous ne
devez surtout pas douter d'elles. Il suffit de considérer leur musculature et
leur support squelettique, le fémur, pour comprendre cette énorme force que nous
avons à notre disposition.
Illustrations : pose du pied sur la marche
Donc,
autant s'en servir …
Mais, lorsqu'on gravit un escalier, il est une erreur à ne pas commettre.
Lors des démonstrations évoquées un peu plus haut, exécutées à l'Institut et à
Angoustrine en 2016 et plus loin dans le temps, au CREPS de Toulouse, autour des
années 2010, j'ai pu expliquer la bonne manière de positionner son pied par
rapport à la marche sur laquelle il va prendre appui. Il devrait se poser avec
délicatesse et non brutalement. C'est ce qu'ignore une de mes voisines qui, le
Jeudi après-midi, gravit l'escalier de bois en tapant des pieds : j'ai cru, la
première fois, qu'un cheval montait … Si je me montre un peu moqueur, c'est que
la personne en question m'a pratiquement insulté lorsque je lui ai demandé si
elle pourrait monter en faisant moins de bruit …
De nombreux avantages
Monter un escalier sans faire de bruit, présente de très nombreux avantages
qu'on ne soupçonne pas.
Le premier, bien sûr, est de ne générer aucune nuisance sonore car, ne
l'oublions pas, les agressions auditives sont quotidiennement nombreuses et
constituent un réel fléau, d'autant que l'on s'y habitue … L'inconvénient, c'est
que notre cerveau les enregistre tout de même, ce qui génère une réelle fatigue
à son niveau.
Contrôler ses pas pour ne pas faire de bruit, signifie aussi que l'on prendra
l'habitude de contrôler ses autres gestes : c'est une des acquisitions concrètes
lors des retraites en silence. On apprend à écouter, et le fait de ne pas perler
rend sensible aux bruits parasites et donc, à ceux que l'on génère
personnellement, ce qui amène à les éviter ensuite, ce qui devient de plus en
plus naturel.
Monter sans bruit nécessite de bien placer le pied, comme indiqué plus haut, et
a des conséquences très utiles. Ce simple mouvement du pied comme on le voit sur
le dessin, provoque un effet musculaire tonique qui va entretenir le tonus
musculaire du pied, des mollets, des cuisses, du bassin, du dos, ce qui est
excellent pour le maintien global de tout le corps …
Il a aussi pour incidence d'assurer la stabilité de la cheville et de stimuler
la circulation veineuse de retour, ce qui n'est pas le cas lorsque la plante du
pied tombe lourdement sur la marche : dans ce cas, la pression circulatoire vers
le bas est dommageable pour la santé de façon générale.
Méfaits du non-contrôle
Monter bruyamment un escalier en tapant des pieds a une incidence néfaste
puisque cela ébranle le réseau veineux et ne permet pas aux muscles des mollets
et des pieds de jouer leur rôle d'assistants de la fonction cardiaque. Cet
impact à chaque marche vient "cogner" les chevilles, les genoux, les hanches, la
colonne … jusqu'à la tête.
Monter ainsi génère un mouvement du dos qui ne l'économise pas et le met à rude
épreuve mais pas dans le sens physiologique puisque la musculature lombaire va
être utilisée en même temps que va apparaître un mouvement de balancement
néfaste (et peu esthétique, faut-il dire aussi) du corps tout entier, jusqu'à la
tête.
La conséquence immédiate est une exagération des courbures cervicale et lombaire
et une création de tensions à leurs niveaux respectifs.
Tout ceci fatigue l'organisme, alors qu'en montant convenablement, on a
l'impression de se fatiguer : c'est une sensation juste puisque les muscles des
cuisses travaillent bien, mais cela se fait dans une logique parfaite de leur
fonctionnement naturel. Et puis, c'est une fatigue saine!
Cette prise de conscience simple apporte de nombreux bienfaits à la posture en
général, aux muscles et aussi à la façon de se tenir, au quotidien.
Lors des sessions consacrées à la colonne vertébrale et au soin particulier que
l'on doit lui apporter (Cf. été 2016), nous étudions les recherches faites pas
des spécialistes tels Mézières, Alexander ou encore, Ehrenfried. Ils renvoient
tous à la nécessité de contrôler gestes et attitudes.
Bon courage