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		    INSTITUT LEININGER   
		 Centre de Recherche Indépendant de Yoga Adapté (KRIYA) Yogathérapie - Thérapie holistique - YOGA Ecole de Yoga du K.R.I.Y.A.  | 
		
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- Un bon mental, une bonne philosophie de vie, un corps souple et fort pour mieux vivre sa vie -
                       
     André Van Lysebeth
                               
Enseignant professionnel 
depuis plus 1979, je me situe dans la lignée Shivananda par l'intermédiaire de 
ma formtion auprès d'André Van Lysebeth dont j'ai suivi les enseignements de 
1978 jusqu'à ses derniers stages peu avant sa mort en 2004.
J'ai obtenu mon diplôme en 1980.
Le temps passant, il devenait inévitable qu'un jour, j'en vienne à vous parler 
de lui. André Van Lysebeth a été et reste toujours, une référence dans le monde 
du Yoga, que ce soit en Europe, au Canada, au Proche-Orient où il a animé des 
sessions, ou encore en Inde où il a séjourné de nombreuses fois.
Voir aussi :  Le Yoga : qu'est-ce que 
c'est ?   ;    Yoga quotidien   ;   Yoga 
traditionnel    ;   Bien 
respirer   ; Yoga et liberté    
;
  
Redresser le dos   ;  
Relaxation 
longue ou courte ?    ;   
Yoga, école de Conscience   ;   
Niveaux de pratique   ; 
Yoga taoïste
      
                                   
André Van Lysebeth
Ma rencontre avec ce personnage dont je ne mesurais pas encore l'envergure 
lorsqu'on m'en a parlé la première fois, s'est faite "par hasard", comme on dit 
communément. 
En ce temps-là, enseignant le Yoga à Colomiers depuis plus d'un an, ayant en 
charge régulièrement le cours du Mercredi soir (quelques lectrices de DRISH s'en 
souviennent encore), on me conseilla de suivre une formation, et de m'adresser à 
la FFEPGV, traduisez Fédération Française d'Education Physique et de Gymnastique 
Volontaire, à laquelle le groupe de yoga columérin était affilié. 
J'allais donc voir Ginette, qui se dévouait corps et âme bénévolement en tant 
que secrétaire du Comité Départemental (CODEP) de la FFEPGV, et lui, demandais 
de m'inscrire à un stage de Yoga pour me former. Elle me dit alors que cela 
n'était pas prévu : je lui expliquai que je tombai des nues puisque c'est bien à 
elle qu'on m'avait envoyé. Elle en référa au Comité Régional de la même 
fédération, et me voici inscrit à une session d'une semaine, au CREPS de 
Toulouse, pour la période de Pâques 1978.
Surprise, surprise!
Nous nous retrouvâmes deux enseignants de Yoga de Colomiers, à participer à 
ce stage, Monique S. et moi-même. Et quelle ne fut pas notre surprise lorsque 
nous abordâmes les séances de pratique : cela ressemblait bien à ce que 
l'animateur des séances habituelles faisait et à ce que nous avions imité, mais 
là, nous étions bien dans des exercices de "gym", et bien que la GV soit une 
pratique de qualité, cela ne correspondait pas à la formation de Yoga que nous 
venions chercher tous les deux. 
Nous en parlâmes à nos collègues stagiaires ... puis aux animateurs du stage ... 
qui en référèrent au Comité Départemental ... qui s'adressa au Comité Régional 
... qui délégua son représentant qui vint au CREPS nous rencontrer. Non, nous 
n'étions pas dans un cycle de formation pour professeurs de Yoga. Non, nous ne 
sortirions pas de là avec un diplôme d'enseignant de Yoga. Le choix restait de 
partir ou de poursuivre. 
Compte tenu de l'approche pédagogique et de la bonne dynamique de groupe 
existante, Monique S. et moi-même décidâmes d'aller jusqu'au bout et de nous 
présenter à l'examen final, alors que nous venions de découvrir ce monde tout 
nouveau pour nous et que les autres participants avaient à leur avantage, des 
années de pratique de la GV et même quelquefois une expérience dans son 
animation.
Après l'échéance
Ce fut après mon Bac et mon CAP d'employé de banque (oui, vous avez bien 
lu!) mon premier diplôme en techniques corporelles. 
Mais je n'étais pas au bout de mes surprises : en effet, je sus quelques jours 
plus tard par les responsables du groupe de Yoga de Colomiers qui m'avaient 
envoyé à cette formation, que, selon ce que la presse avait annoncé, j'avais été 
le major de ma promo ... De plus, on me proposa de me présenter dès l'année 
suivante à la formation d'Instructeur GV se faisant au CREPS, sur deux années : 
c'est donc en 1979 puis en 1980 que je suivis avec succès les sessions 
Instructeur niveau I (1979) et Instructeur niveau II (1980), me permettant 
surtout de rencontrer un formateur rare dont j'ai pu parler dans DRISH : JCV 
(DRISH n°42, Juin 1997).
Revoilà AVL ...
Mais revenons à notre sujet. Lorsque je revins de la formation d'animateur 
GV, une pratiquante de Yoga qui était aussi membre du bureau du groupe 
columérin, me parla de Van Lysebeth, dont elle recevait la revue, et des stages 
qu'il mettait en place. 
Je pris les informations, et quelques mois après avoir reçu mon diplôme 
d'animateur GV, me voilà parti en Espagne, en train, précisément à Collbato, où 
j'anime mes séminaires depuis 3 ans. 
C'est là que j'ai fait connaissance avec André Van Lysebeth, c'est là que j'ai 
fait connaissance avec le Yoga tel qu'il aurait dû nous être enseigné. En effet, 
je compris alors pourquoi nous étions affiliés à la FFEPGV : l'animateur de Yoga 
de l'époque, avait été responsable au niveau du Comité départemental de la 
FFEPGV, et y avait inscrit le groupe columérin. Les pratiques qu'il enseignait 
étaient en accord avec ce que cette fédération proposait et il y avait associé 
quelques techniques de Yoga et avait baptisé le tout "Yoga" alors que nombre 
d'exercices en étaient totalement étrangers.
A mon retour de cette première rencontre avec AVL (surnom d'André Van Lysebeth 
utilisé quelquefois par ceux qui le connaissaient), je modifiai complète-ment ma 
façon d'enseigner ainsi que le contenu de mes séances, à la surprise des 
participants et des dirigeants à qui je dus expliquer ce nouveau fonctionnement.
Entre temps, l'ancien animateur était parti, et j'avais en charge deux séances 
par semaine.
A l'heure des choix
C'est peu après que je pris le statut d'enseignant de Yoga professionnel 
(Janvier 1979) et de vivre de cette activité. Ce choix fut décisif pour la suite 
puisque je laissai alors mon statut d'Instructeur GV en charge d'une séance 
hebdomadaire, ainsi que mon poste de co-responsable de la Commission Technique 
du Comité départemental de la FFEPGV, afin de me consacrer pleinement à ma 
nouvelle fonction. 
Mes rapports continuèrent cependant avec le monde de la GV, puisque je mis en 
place pendant des années, pour lui, des sessions de Yoga dans le cadre du 
complément de formation des animateurs et instructeurs GV, dans le Gers, la 
Haute-Garonne, le Tarn, la Lozère ... 
Je suis revenu il y a peu, (14 Octobre 2007), rencontrer les pratiquants et 
animateurs et instructeurs GV, dans le Tarn pour animer une journée Yoga dont le 
thème qui m'a été demandé, a porté sur la verticalité, traitée à Collbato en 
2005.
La rencontre
Ce qui facilita mon rapprochement avec AVL, ce fut une démonstration que je 
fis en 1979 d'une pratique martiale qui lui plut énormément 
il s'agit de ce que les Japonais nomment le "shiwari", 
qui est le test de "casse", et qui consiste à briser du bois, des tuiles ou de 
la glace avec ses poings ou ses pieds. Contrairement à ce que l'on croit, ce 
"test", puisque c'en est un, demande moins de force que de concentration, et 
c'est le mental qui compte le plus dans ce contact particulier.
Par la suite, AVL me parla régulièrement, et même parfois des années après, des 
arts martiaux dont l'aspect mental l'intéressait au plus haut point. 
Et pour cause : il aimait à raconter que sa rencontre avec le Yoga s'est faite 
grâce à l'hypnose à laquelle il s'est d'abord intéressé. 
Né le 11 novembre 1919, avant de devenir professeur de 
hatha yoga, dès l'adolescence, il s'est d'abord intéressé à l'hypnose et à 
l'exploration intérieure par la suggestion. Conscient des immenses potentialités 
du psychisme humain, ses lectures l'amenaient à se rendre compte de l'immense 
domaine couvert par les sciences de l'esprit. La méditation elle-même lui 
semblait être une simple technique d'auto-hypnose.
Après avoir rencontré un premier yogi-fakir à Bruxelles dans les années 
cinquante, André Van Lysebeth étudia les ouvrages de Swami Shivananda, puis, sur 
la demande de son entourage, il se mit à partager et transmettre l’expérience du 
yoga.
La notoriété
Quelques temps plus tard, Julien Tondriau, expert 
agréé par le Musée du Cinquantenaire à Bruxelles, où il était attaché à la 
section « Antiquités tibétaines », et auteur d'un livre sur le Yoga avec J. 
Devondel (à noter que ce fut mon premier ouvrage de Yoga, que j'achetai, bien 
avant de me mettre à la pratique), lui proposa d'animer, ensemble des causeries 
sur le yoga. Tandis que Tondriau assurerait la conférence, AVL présenterait des 
postures de Yoga, ce qui était encore peu connu en Occident, dans les années 50.
C'est le même Julien Tondriau qui appela un jour André Van Lysebeth pour lui 
annoncer que la toute nouvelle télévision belge voulait diffuser une émission 
sur le yoga. Ce dernier accepta, et la rencontre avec la présentatrice eut lieu. 
Puis vint l'émission en direct, au cours de laquelle André allait faire une 
démonstration de postures.
Mais ne perdant pas le fil de ses premiers intérêts, AVL, insistait toujours 
beaucoup sur la méditation : celle qu'il préconisait était celle du Swami de 
Chidambaram, tel que Yeats Brown l'expose dans « The Lancer at large » ; au plan 
postural, AVL suivait les enseignements de Swami Shivananda
 de Rishikesh (Shivananda 
: voir les revues DRISH 10 et 12), 
en lien direct avec l’Ashtanga Yoga de Patanjali (Voir 
"Yoga traditionnel", DRISH 87-88).
Les séances
André Van Lysebeth donna ses premiers cours de yoga à Bruxelles. En Avril 1963, 
il rencontra Swami Shivananda, qui l'incita à démarrer 
un revue : « Andrew, you must start a magazine». C'est ainsi que la revue « Yoga 
», qui devint une référence pour nombre d'enseignants de par le monde, et qui 
n'a jamais eu recours à la moindre recette publicitaire, vit le jour deux mois 
plus tard. Swami Shivanada mourut en juillet. 
AVL était intéressé par tout ce qui pouvait se lire, et lorsque je lui 
rendis visite pour la dernière fois, ce qu'il apprécia le plus dans ce que je 
lui apportai, fut un simple ouvrage humoristique.
Lettre AVL Copie de sa lettre du 30 mars 1993
Il avait saisi l'occasion de la lecture de DRISH pour exprimer ses 
encouragements (voir lettre en page précédente).
Toujours dans les années 60, André ouvrit une école et 
fut un des co-fondateurs de la Fédération belge de Yoga (instituée en 1964). Ami 
de Gérard Blitz, il participa aussi à la coordination des diverses formations 
européennes d'enseignants, base de l'Union Européenne qu'ils créèrent ensemble. 
Plusieurs milliers d’enseignants de yoga sont diplômés de son école (j'en suis 
un des plus jeunes diplômés, puisque j'ai obtenu mon titre à l'âge de 25 ans).
 En 1969, il oeuvra à la mise en place 
d'un premier Colloque International au Palais des Congrès de Bruxelles auquel 
participèrent mille cinq cents délégués venus du monde entier (de l'Inde, en 
particulier). 
Ses séjours en Inde et la fréquentation de nombreux yogis en Europe, 
complétèrent ses sources : Swami Chidananda, Satchitananda, Gitananda, 
Dayananda, Satyananda et aussi Nil Hahoutoff, un des premiers à enfin oser 
parler de déontologie dans l'enseignement du Yoga, furent accueillis à maintes 
reprises à l’"Integral Yoga Institute de Bruxelles".
Ses ouvrages
Il publia son « J'apprends le Yoga » en 1967 ; 
l'ouvrage fut suivi d'autres : « Je perfectionne mon Yoga », « Pranayama », « Ma 
Séance » qui présentent le yoga de manière très détaillée en insistant 
sur les effets de chaque technique, et enfin, celui 
qu'il appelait son "bébé" que les anciens ont vu grandir et dont il évoquait la 
lente évolution : « Tantra, le culte de la féminité» (en 1988). Ses ouvrages 
sont devenus de grands classiques et sont traduits en une dizaine de langues.
La fin ...
En 2003, les stages habituels ont été annulés au 
dernier moment. C'est dans le courant de l'été 2003 que je l'ai vu pour la 
dernière fois, et j'ai par la suite eu des nouvelles de lui par téléphone, de la 
part de ses proches. Jusqu'à ce mail reçu au cours de mon séjour en Inde de 
2004, annonçant son départ définitif : André 
nous avait quittés le mercredi 28 Janvier 2004 à 2H du matin.
Voici le petit texte que j'ai, à l'époque, 
inséré dans le n° 76 de DRISH, en Avril 2004 : 
Un grand 
monsieur ...
En rentrant d'Inde, 
un e-mail m'attendait, m'annonçant le 
décès d'André Van Lysebeth le 28 Janvier. Ce grand monsieur du
Yoga avec lequel je travaillais régulièrement et avec qui 
j'entretenais des liens de sympathie 
depuis 1978, a fait connaître le Yoga à l'Occident et a publié plusieurs 
ouvrages faisant autorité, dont certains ont été traduits dans le monde entier.
Ayant appris le Yoga à partir des ouvrages de Swami Shivananda, puis directement 
auprès de ce sage, André Van Lysebeth avait son style de pratique et 
d'enseignement à lui, fait d'une solide connaissance du Yoga indien et d'un 
souci d'adaptation au monde moderne occidental.
Sa rencontre m'avait, à l'époque, marqué et amené à modifier profondément ce que 
j'avais reçu jusque là, qui s'apparentait plus à de la "gym douce "que du yoga 
proprement dit. Ce revirement ne fut pas toujours apprécié des instances 
administratives, estimant à tort avoir un droit de regard sur la vie pédagogique 
d'un cours de Yoga, ni d'autres enseignants préférant ne pas utiliser le mot 
Yoga pour ne pas tomber sous le coup de l'administration fiscale ...
A chacun son "job", à chacun ses choix ... J'estimais devoir à mes concitoyens, 
le meilleur de moi-même et je crois pouvoir dire qu'André, avec qui j'ai noué, 
au cours de ces années, des liens de sympathie réciproque, m'a permis d'acquérir 
les moyens nécessaires à l'accomplissement de cette tâche et donné le goût du 
travail sur l'humain que j'ai trouvé chez nombre de mes "maîtres". 
J'ai eu André au téléphone quelques semaines avant son départ, et nous avions 
convenus que je passe le voir, si cela s'avérait possible, puisqu'il connaissait 
des hospitalisations régulières.
En, Août 2003, j'étais allé le voir à l'hôpital perpignanais où il se trouvait ; 
quelques semaines avant avaient été annulés ses séminaires d'été, et je lui 
avais alors demandé s'il prévoyait de reproposer ces mêmes thèmes en 2004 ... 
Bien sûr. J'eus alors l'occasion de lui exprimer mes remerciements quant à la 
voie qu'il m'avait permis de découvrir. 
J'ignorais alors que c'était la dernière fois que je le voyais.
Le départ d'André fut une perte pour tous ceux qui l'appréciaient, en même 
temps qu'un encouragement à reprendre la suite. En essayant de faire du mieux 
possible ... 
D'autant qu'en plus de ce qu'il enseignait, il nous a apporté de nombreuses clés 
que je tente de faire passer régulièrement aussi bien dans mes cours que dans 
les séminaires, que dans mes écrits..
Quelques réflexions
Le yoga est plus un état d'esprit qu'un ensemble de 
techniques. Le hatha-yoga découle du respect du corps comme instrument de 
manifestation de l'individu tout entier, comme résultat et dépositaire de toute 
l'expérience de l'espèce humaine depuis le début de l'évolution, en fait depuis 
que le vie se manifeste sur terre.
Le hatha-yoga se tourne vers l'intérieur du corps. Il ne veut pas construire une 
musculature imposante, mais agit en profondeur sur les organes, le système 
nerveux, la respiration. Son but : contrôler pour perfectionner l'individu tout 
entier. 
C'est pourquoi le véritable yoga n'est pas ce qui se voit de l'extérieur et la 
performance acrobatique n'a aucune valeur en tant que telle.
La concentration pendant les âsanas est plus importante que l'exécution des 
poses d'une façon plus ou moins poussée. Ne vous désolez pas si vous n'avez pas 
atteint un "plafond" et qu'en apparence il n'y a plus de progrès. Dans la pureté 
de la concentration et dans son intensité, par contre, il y a pour chacun 
d'infinies possibilités ; d'invisibles perfectionnement. 
André Van Lysebeth