INSTITUT LEININGER
Centre de Recherche Indépendant de Yoga Adapté (KRIYA) YOGA - YOGAthérapie - Thérapie holistique Ecole de Yoga du K.R.I.Y.A. Pour votre bien-être |
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Voir aussi :
-
Yoga : un bénéficiaire : le diaphragme
-
La
Conscience du Souffle
- Le prânâyâma, le travail
sur le souffle
-
Stages prochains
C'est en
plaçant quelques vieux clichés sur mon site internet que je me suis rendu compte
de certaines évidences dont je ne m'étais pas rendu compte au cours des
décennies (!) et que je souhaite partager avec vous, en guise d'illustrations à
mes propos précédents concernant les prérequis évoqués dans le numéro 140.
Cette question est d'autant plus importante qu'elle concerne ce que l'on désigne
sous le nom de "Respiration yogique ?"
Respiration yogique ? Qu'est-ce que cela peut bien être ?
Et puis on prononce comment ? "Yoguique"
? … "Yojique" ? …
Voilà qui est bien mystérieux …
Vous avez dit "yogique" ?! …
Le terme "yogique" est l'adjectif
dérivé de "Yogi" ou "Yogin",
le pratiquant de Yoga. On le rencontre parfois dans les courriers, la
littérature … Ainsi, André Van Lysebeth adressait-il ses "amitiés
yogiques" dans ses courriers postaux.
Mais on trouve aussi ce mot dans la pratique en Occident : des postures yogiques
sont des postures de Yoga.
Bien entendu, on prononce "yoguique" et non "yojique".
Pour ma part, je ne l'utilise pas car je n'en vois pas l'intérêt, d'autant qu'il
ajoute à la dimension initiée et mystérieuse que l'on prête parfois à la
discipline orientale.
Et la respiration, alors ?
Cet article est en droite ligne de ce que j'ai pu écrire dans le précédent Drish
à propos des prérequis. Mais il importe, avant tout, de revenir sur ce point,
parfois évoqué dans certains livres et qui reste, pour moi, une énigme.
La respiration "yogique"
Je devine l'angoisse montante chez mes lecteurs qui connaissent bien ma
culture en lien avec mon métier d'adapter le Yoga aux pratiquants et d'utiliser
des techniques, connaissances et philosophies pour le mieux-être des unes et des
autres depuis 1977. Voilà que tout à coup, il y aurait un vide ? Une lacune dans
mes connaissances ?
Illustrations :
Un thorax, un souffle.
Illustrations :
L'auteur en posture de Poisson en lotus lié, pieds tenus par les deux
mains. Années 80.
Illustrations :
Socrate à qui l'on doit la
maïeutique
Qu'ils se rassurent. Il n'y a d'énigmatique, ici, que le fait que cette
apparente séduisante expression, recouvre, selon ma compréhension personnelle,
plusieurs correspondances dont il va bien falloir extirper et retenir seulement
la bonne, compte tenu que c'est sur elle que se bâtira la pratique.
Illustration :
Patanjali
Il s'agit donc, d'une démarche purement socratique, celle liée à une sorte
d'auto-maïeutique, si je peux me permettre ce néologisme, la maïeutique étant la
méthode utilisée par Socrate afin de permettre à tout un chacun d'accéder à sa
vérité, par la méthode du questionnement juste. J'ai régulièrement développé
dans la revue, les notions de triangle pédagogique, d'épistémologie.
L'approche des idées de Patanjali à qui l'on doit la rédaction des Yoga-Sutra-s
ainsi que de Claude Bernard, concernant la connaissance juste et celle erronée,
guident ma pratique et mon enseignement. Entre le IVème siècle avant notre ère
et le XIXème, il n'y a pas de différence quant au mode d'appropriation des
connaissances, fondée sur la compréhension juste des choses.
La respiration dite "yogique", comme si elle était exceptionnelle, n'est en fait
que la prise de conscience de la fonction respiratoire dans ses trois phases
théoriques la composant, à savoir, les phases 1/ abdominale, 2/ diaphragmatique,
puis 3/ haute ou claviculaire.
Parlons vrai !...
J'ai déjà mentionné cette erreur pédagogique qui s'est heureusement perdue,
qui consistait à "apprendre à respirer".
Cela consistait à respirer en marquant volontairement et du mieux possible, les
trois phases ci-dessus : mouvements du ventre, des côtes et du haut de la cage
thoracique.
Si cela s'est heureusement perdu, c'est parce que, comme je l'explique de façon
détaillée dans toutes les sessions où il est question de la fonction
respiratoire, la respiration volontaire ne fait pas fonctionner le corps
naturellement, ce qui génère une ventilation totalement incorrecte. Les
conséquences néfastes au plan de l'oxygénation et du calme, sont énormes.
Il y a aussi le risque de prendre de mauvaises habitudes.
Cette façon de respirer se voit effectivement : observer un enfant, un adulte,
un animal, tout être vivant évolué au repos, montre cette évidence. Seule
exception : les reptiles qui n'ont pas une configuration anatomique identique à
celle des mammifères.
La seule chose qui importe vraiment est, non pas d'apprendre à respirer, ni de
forcer quoique ce soit, ni d'imposer un rythme ou une amplitude, mais bien,
c'est là un prérequis fondamental, de rendre au corps les moyens de retrouver
une fonction respiratoire efficiente, pleine, tout ceci de façon naturelle, ce
qui est important à mentionner. Tous les grands auteurs, de Van Lysebeth à
Iyengar et Taimni, disent bien que le Pranayama qui regroupe des techniques
respiratoires, ne peut être abordé qu'à la condition d'avoir une respiration
naturelle parfaitement organisée. Nous y reviendrons en détail, l'été prochain.
L'essentiel
Pour avoir une respiration correcte, une bonne verticalité, un diaphragme
détendu (Cf. le thème commun aux trois sessions de l'été 2017), un bassin et une
tête bien placés, une bonne sangle, une colonne vertébrale dorsale et un thorax
mobiles, sont les conditions à établir. C'est là tout ce sur quoi vous
travaillez lors des séances que je vous propose.
La question du thorax et de la colonne vertébrale thoracique étant importante,
nous allons y revenir un peu plus loin, dans la deuxième partie consacrée aux
"Indispensables prérequis".
En attendant, bonne réflexion.