INSTITUT LEININGER
Centre de Recherche Indépendant de Yoga Adapté (KRIYA)
Ecole de Yoga du K.R.I.Y.A.
Khaj div

- Un bon mental, une bonne philosophie de vie, un corps souple et fort pour mieux vivre sa vie -

                          
     Ethique utile du Yoga
                            

Si on retient du Yoga, ses postures et mouvements, son mode respiratoire, ses techniques de relaxation, tout ce qu'il propose est en lien direct et nécessaire avec l'éthique de la discipline orientale que j'ai largement développée dans mon livre "Votre essentiel du Yoga" et qui est en filigrane dans celui sur le Yoga et la psychosomatique paru en 2005.

Voir aussi :
     -
Le mouvement c'est la vie                  - La posture                - Yoga quotidien, objectifs, effets, humeur                 - Yoga de la vie quotidienne
     - Les articles "Yoga quotidien" parus dans Drish                    - Yoga et énergie        - Le Yoga est-il un sport ?
             


Nuance
On a parfois tendance à confondre morale et éthique. Si ces deux mots ont quelques points communs, ils ont quelques différences qui donnent à chacun, sa particularité et sa raison d'être bien distinct de l'autre.
Il importe donc, de bien définir les deux.
La morale se définit comme l'ensemble de règles édictées par une communauté, une famille, une époque, un lieu, un système religieux, etc… Son caractère principal est d'être imposée par l'extérieur : des personnes, une habitude, un dogme, un groupement, etc., avec toute la pression qu'elle exerce sur les personnes, à titre individuel.
On remarquera aisément que la morale change au cours des époques et des lieux et que ce qui est moral ici ne l'est pas ailleurs et inversement. Le mot vient de 'mœurs", lesquelles évoluent avec le temps et les espaces.
Les problèmes de la morale viennent du fait qu'elle définit ce qui est bien et mal pour les personnes qui ne peuvent en décider autrement. Souvenons-nous de cette magnifique sagesse du philosophe Epictète (voir images) qui disait dans son Manuel (strophe 45) :
"Un tel se lave vite : ne dis pas qu'il se lave mal, mais qu'il se lave vite. Si un autre boit beaucoup de vin, ne le traite pas d'ivrogne, dis simplement qu'il boit beaucoup. En effet, qu'en sais-tu, avant d'avoir pesé leurs raisons ? De cette façon, tu éviteras, devant ce que tu te représentes d'un objet, de lui donner une autre représentation."
On notera qu'il existe une autre traduction qui dit ceci :
"Quelqu’un se baigne de bonne heure : ne dis pas que c’est mal ; dis que c’est de bonne heure. Quelqu’un boit beaucoup de vin : ne dis pas que c’est mal ; dis qu’il boit beaucoup de vin. Car avant d’avoir reconnu comment il en juge, d’où peux-tu savoir si c’est mal ? Ainsi il ne t’arrivera pas d’avoir des idées évidentes de certaines choses et d’acquiescer à d’autres."
On retiendra surtout l'esprit qui reste intact : on doit s'appuyer sur des faits et ne poser aucun jugement sur ce qui ne nous concerne pas.
L'autre problème de la morale, sachant qu'il y en a sûrement d'autres, vient de ce que les moralistes et autres moralisateurs ne sont pas toujours des exemples à suivre.
C'est toujours le même philosophe qui disait dans la strophe 46 de son Manuel :
"Où que tu te trouves, ne te présente jamais comme philosophe. Ne parle pas longuement, devant des profanes, des principes de la philosophie, agis plutôt suivant ces principes."
Voilà qui est dit.

L'éthique
Quant à l'éthique, elle est en lien avec le comportement ("ethos", en grec). C'est la manière d'être d'une personne, ses habitudes et son caractère dictant son attitude courante.
Dans notre monde, l'éthique recouvre les règles liées à une communauté, une activité en lien avec un collectif ou une profession non dogmatiques mais dont le fonctionnement doit, malgré tout, obéir à des valeurs essentielles. Ainsi, comme indiqué en page 2 de la revue, je travaille en accord avec les codes de déontologie de la SFP qui est la Société Française de Psychologie, et du SNEY, le Syndicat National des Enseignants de Yoga.
En dehors de ces dimensions collectives, l'éthique est un choix personnel.
S'il est bon d'en suivre une, elle doit être délibérément choisie et ne saurait être imposée sauf dans le cas des règles déontologiques qui définissent un cadre nécessaire à un fonctionnement spécifique comme celui d'une profession.
Ainsi, une éthique n'est pas forcément suivie de la même manière par plusieurs personnes ou si c'est le cas, elle ne sera peut-être pas appliquée avec la même intensité, la même rigueur, la même assiduité.

Un exemple : Ahimsa
Prenons un exemple simple et parlant qui possède une immensité de possibilités de pratiques. Il s'agit de la notion de Ahimsa. On donne parfois à ce terme, surtout depuis Gandhi, la traduction de "Non-violence". Voir à ce sujet, Drish 23, 25, 26, 28, 29, 115 et aussi le rapport du Colloque inter-régional que j'avais mis en place en Août 1993 à proximité du Dolmen des Fées, dans l'Aude (ci-contre).
La non-violence absolue peut, dans certains cas, mener à la violence en ce qu'elle est extrême pouvant aller jusqu'à l'intolérance. Certains événements actuels et passés en sont la démonstration évidente.
Comme l'indique l'article suivant, Ahimsa connaît de nombreuses variantes des plus élémentaires aux plus austères, comme ce que vivent les Jaïns de l'Inde (Voir page suivante).
Dans la continuité de ce qui a été dit plus haut, l'éthique n'est pas une morale mais un choix de valeurs à mettre en pratique.
Le Yoga en propose suffisamment pour en retirer des effets importants au niveau de la pratique comme au niveau du confort quotidien par un apaisement du mental et une économie d'énergie importante puisqu'on ne se laisse pas agir de façon désordonnée et impulsive mais seulement lorsqu'on l'a pleinement décidé. Nous y reviendrons un peu plus loin dans l'article "Corps-matière et spiritualité".
Il suffit de s'y essayer pour, assez rapidement, en retirer de nombreux bienfaits.
Bon courage !

(cet article est paru dans Drish 160 de Novembre 2020)

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