INSTITUT   LEININGER   
Yogathérapie    -   YOGA   -   Thérapie holistique
Centre de Recherche Indépendant de Yoga Adapté (KRIYA)
Ecole de Yoga du K.R.I.Y.A.
Khaj div

- Un bon mental, une bonne philosophie de vie, un corps souple et fort pour mieux vivre sa vie -

                          
     Confort du corps, du souffle et du mental                      
                        

La question du confort dans la pratique du Yoga est essentielle et exigeante à la fois.
Elle obéit à des lois de fonctionnement qui gouvernent une pratique et un enseignement bien pensés.
Le pratiquant doit trouver son aise au niveau de ces trois dimensions de son être : son corps, sa respiration, son mental.
Cet article vous permettra de comprendre comment fonctionner et du mieux possible.

Confort du corps, du souffle, et du mental

Il est des mots et expressions du Yoga et de ses textes fondamentaux qu'il est essentiel de connaître.
Bien sûr, on peut tout à fait se contenter de les aborder dans notre langue.
C'est certes suffisant mais largement enrichi si on approche le sanskrit qui véhicule la science du Yoga depuis plusieurs millénaires.

"Sthirasukhamasanam"
Voilà une phrase-clé dans la tradition du Yoga. Elle définit ce qu'est une posture de Yoga et bien plus que cela.
Patanjali qui rédigea les Yoga-Sutra-s il y a plus de 20 siècles, l'écrivit au deuxième chapitre de son texte et la plaça après les premiers principes du Yoga dont Santosha que nous avons pu étudier dans les pages précédentes.
Dans le numéro 131, les termes "Sthira" et "Sukha" du Yoga-sutra II, 46 ont été définis.

                Voir aussi : 
    
- Rendez-vous Yoga de l'année     
      - Méthodologie adaptée       
      - Bien respirer          
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˝Sthirasukhamasanam˝ veut dire que la posture doit être ferme et agréable et on trouve aussi d’autres traductions comme : forte et confortable.
Dans son ˝Les Yoga-s pratiques˝, Le sage indien Vivekananda le traduit ainsi :

     ˝La posture doit être stable et agréable˝.

En langue ancienne de l’Inde, ˝Sthira˝ vient de : ˝Sthâ˝, qui veut dire : ˝se tenir fermement˝ et de ˝Sthiti˝ qui est l’immobilité, la fixité, la stabilité tandis que ˝Sthita˝ veut dire : "debout, immobile" ainsi que "ferme, établi" … Quant à ˝Sukha˝, c'est le contraire de ˝duhkha˝ qui désigne l’insatisfaction, la souffrance. "Sukha" veut dire : "plaisant, agréable, heureux" ; c'est la joie, le bonheur, le plaisir. ˝Sukh˝ veut dire : ˝éprouver du plaisir˝ et
˝Sukham˝ : ˝faire plaisir, rendre heureux, donner du plaisir˝.
Si nous revenons à la phrase sanskrite de Patanjali, elle énonce simplement que la posture et tout l’ensemble du travail du Yoga doivent donc être aisés, plaisants, agréables, heureux, et aussi donner du plaisir, de la joie.
Très concrètement et pédagogiquement, de manière globale et précise à la fois, toute pratique du Yoga doit se faire avec un maximum de confort : c'est ainsi que se traduit habituellement cette idée inscrite dans le texte le plus ancien du Yoga traditionnel.

"Sukhasana"
Ce confort, cette facilité dans la pratique ne sont pas … faciles à trouver. D'ailleurs la posture de Yoga nommée ˝Sukhasana˝, c’est-à-dire "Posture facile˝, est la position en tailleur, jambes croisées, genoux plus hauts que les pieds.
Pour nombre de pratiquants débutants, cette attitude corporelle est très loin d’être agréable et de les rendre heureux au point de les faire devenir "Sukhasvabhava", c’est-à-dire de nature joyeuse ("Sva" veut dire : soi et "Bhava" : nature) car la joie est inscrite dans les textes du Yoga. De ce fait et heureusement, la souffrance et la douleur devant être exclues de la pratique, il suffit de peu de chose pour la rendre agréable à tenir : il suffit d'être vigilant.

Quel confort ?
Il est rappelé en début de séance les trois domaines dans lesquels le confort doit être établi.
Si j'utilise ce verbe, c'est bien que l'aisance doit être recherchée et mise en place car on n'arrive pas, ou bien c'est rare, à la séance de Yoga dans un état de tranquillité et de calme absolus. Le confort va donc être mis en place au plan physique, respiratoire et mental.
Le lecteur se demande peut-être si cet ordre est important … En effet, ne faudrait-il pas d'abord calmer le mental ou la respiration avant le corps ?
Cette question aurait tout à fait sa raison d'être puisque les textes du Yoga, aussi bien les Yoga-Sutra-s de Patanjali que d'autres encore qui sont plus récents, posent comme principe très important dans la pratique du Yoga et aussi dans la tradition dans son ensemble, que lorsque le souffle est agité, le mental est agité et réciproquement, ce qui veut dire que l'on pourrait d'abord agir sur l'une ou l'autre de ces composantes avant de tranquilliser le corps. Cette logique joue aussi au plan inverse : lorsque le mental est agité, la respiration aussi et encore une fois, cette observation est à lire réciproquement.
Notre corps constituant notre matière, c'est l'élément le plus palpable, le plus concret et c'est donc par lui qu'il vaut mieux commencer, d'autant que dans sa densité tangible, il recèle dans ses structures les plus subtiles, les moyens d'agir sur les autres niveaux.

          
             
           Confort
 ?                                        Nos piliers

Le confort physique
Dès la sortie du vestiaire, on se pose sur son tapis : là débute la séance bien qu'en réalité elle ait démarré dès que l'on a pris la décision de quitter son activité et se rendre à l'Institut pour se consacrer à sa séance habituelle. La posture assise est choisie et on s'y installe en veillant à ce que les pieds, les jambes, les cuisses, le bassin, la colonne vertébrale, les épaules, la tête soient placés confortablement.
Pour cela, il importe de s'aider éventuellement de matériel : supports, coussinets, cales pour placer le corps dans une position un peu plus haute ou soulager les chevilles, etc. Le confort signifie que l'on ne doit ressentir aucune douleur et même plus encore, on ne doit percevoir aucune gêne : l'une comme l'autre sont contraires à l'esprit de "Sukha" défini plus haut.
Mais au fait, pourquoi ? Pourquoi rechercher le confort physique alors que le Yoga est une discipline ?… Le mot "discipline" ayant pour origine étymologique le sens de punition et de châtiment ainsi que d'instrument de flagellation, ce que l'on retrouve dans l'idée de "discipliner", il vaut mieux s'en tenir à l'essence étymologique plus ancienne. Le grec à l'origine de ce beau mot lorsqu'il reste respectueux, est "Dok" qui a aussi donné les mots "docte" et "didactique".
"Dok" désigne l'action de s'instruire, l'enseignement, l'éducation … On est loin de la rudesse et de l'austérité que l'on associe à ce mot si souvent redouté alors qu'il est la clé d'une vie heureuse.

Ascèse respectueuse
La discipline du Yoga est une ascèse au sens très large du terme avec là aussi, une évolution que ce mot a suivie au cours des siècles. L'ascèse a longtemps été entendue au sens d'ascétisme, mais c'est la racine grecque beaucoup plus ancienne qui lui donne toute sa valeur et son accessibilité pour nous, Occidentaux qui décidons de nous mettre à cette pratique orientale si belle, riche et puissante. Pour les Grecs, l'ascèse était le travail que s'imposait l'athlète en vue des compétitions …
C'est plus tard que le mot "ascèse" est devenu synonyme de souffrance. On devine que pour les champions grecs, l'engagement du corps dans le but de participer à une épreuve sportive ne pouvait se faire convenablement et avec profit que si le respect de soi présidait à cette préparation.S'il n'y a pas de compétition, même pas avec soi-même, le Yoga est un entraînement corporel et mental régulier dans lequel le souffle joue un rôle très important. Le respect de toutes les dimensions de notre être est fondamental.

           
                               
            Leur confort est important                De la colonne vertébrale aux fémurs
                 Trapèze

Il ne vous a pas échappé qu'avant de parcourir le corps tout entier pour en détendre toutes ses parties au tout début de la séance, lors de la prise de conscience, on vérifie le confort des segments corporels. Cette vérification simple permet de s'assurer que rien ne va s'opposer à l'état de quiétude que l'on va trouver peu à peu, que notre énergie ne se perd pas dans des inconforts dont on n'est pas nécessairement conscient lorsqu'on se place sur son tapis et enfin, de faciliter la détente que l'on va installer dès que l'on aura achevé ce contrôle de l'absence de douleurs.

Confort, oui mais … où ?
Donc, on parcourt le corps mentalement afin de vérifier si le confort est bien là.
Mais où doit-on centrer son attention ?
Où doit-on vérifier la présence du confort ?
La prise de conscience se faisant le plus fréquemment en position assise, on parcourt le corps depuis le bas et on s'assure d'être à l'aise au niveau des articulations, muscles, fonctions. Mais il est des zones sur lesquelles cette attention va porter de façon plus précise. Pour commencer, c'est l'aisance du pied que l'on va vérifier : comme nous le verrons dans quelques semaines, il est le support du corps et même en posture assise, il est en contact avec le sol.
Les jambes pèsent sur lui et les chevilles ont, parfois, une position peu agréable. On doit veiller à ce qu'elles ne subissent pas une torsion inutile et même nuisible. A peine plus haut, on doit veiller au confort des genoux qui, comme les chevilles, subissent parfois le manque de souplesse du bassin : un simple support sous les fesses permet de pallier ce manque.

Nos piliers …
Le confort des cuisses et du bassin va conditionner complètement celui du dos, ce qui signifie que si durant la prise de conscience, on ressent une gêne ou une douleur dans l'arrière du corps, le responsable n'est pas le dos lui-même, mais l'étage en dessous. Il est une loi fondamentale parmi d'autres que l'on doit considérer et respecter : le corps se construit depuis ses appuis. Aussi, lorsqu'on est assis, ce sont eux qui vont permettre le positionnement des étages supérieurs. S'ils sont déficients, ce sont alors ces mêmes étages qui vont être en souffrance.
Le confort du dos est essentiel et dépend de la partie inférieure du corps comme nous venons de le voir, mais pas seulement.
En effet, la forme du thorax, la mobilité des articulations costovertébrales, le tonus du dos, la position des épaules et de la tête elle-même jouent un rôle important dans ce confort.
C'est la raison pour laquelle le sommet de la tête est maintenu poussé vers le haut.
Cette logique régulièrement reprise lors des stages, avait été décrite il y longtemps dans une série d'articles parus dans Drish 31 à 38, nommés "Le Yoga nouveau est arrivé", dans lesquels je décrivais et expliquais en quoi cette prise en considération de la structure corporelle pouvait nous aider amplement à mieux vivre le Yoga et avec plus de sécurité. C'était dans les années 95-96.
Le confort du bassin est lié à celui des cuisses et à leur possibilité de souplesse musculaire et aussi à sa propre mobilité. Nos hanches travaillent peu et il serait bon que, régulièrement, on les mobilise car elles sont très robustes et donc, plus difficiles à faire travailler.
C'est par elles que le poids du tronc se transmet aux membres inférieurs, c'est par elles que le mouvement des membres inférieurs permet à tout notre corps de se déplacer, sauter, bouger, danser, marcher, jouer, courir, monter, se baisser, lever, descendre, porter …

Aïe! … le dos …
Des membres inférieurs et de la position du bassin va dépendre le confort du dos que l'on doit vérifier et mettre en place. L'utilisation d'un coussinet sous les fesses permet très souvent de régler cette question. Le confort des côtés et de l'avant ne se pose généralement pas : ces parties du tronc ne connaissent pas de problème. Par contre, on doit veiller aux épaules et leur positionnement : c'est encore une fois le dos qui est à considérer. Le très beau muscle Trapèze si vaste et si étalé en forme de losange descendant de la base du crâne jusqu'à la dernière vertèbre dorsale et allant d'une épaule à l'autre, est précieux pour les mouvements du dos, de la tête et des omoplates. Il l'est aussi pour les positions de protection qu'il assure en se contractant pour faire remonter les épaules …
Mais sa particularité est d'être un muscle superficiel.
A priori, cela n'a rien de gênant sinon que tous nos muscles superficiels sont moins oxygénés que ceux profonds. De ce fait anatomique et physiologique, ils sont faits pour une action rapide et brève et non pour un maintien en longue durée, ce qui est contraire à leur fonction. Si on leur impose de rester contractés longtemps, ils deviennent sensibles et même douloureux si la tension subsiste. Or, la région des épaules au cou connaît particulièrement des moments douloureux. La cause est là : les situations du quotidien amènent un réflexe de mise en position d'autoprotection, ce qui se traduit par le soulèvement des épaules.

Un muscle génial et si complexe
Ce grand muscle assure plusieurs mouvements selon la partie qui en est contractée : on voit sur le dessin ci-contre le sens des fibres musculaires et on peut facilement déduire que la contraction de sa partie basse va abaisser les épaules, celle du milieu les rapprocher, celle du haut, les soulever ou aussi, faire bouger la tête. Il est relié au septum nucal dont j'ai déjà parlé dans Drish 134 et ci-dessus dans l'article consacré à la posture inversée "Sarvangasana". Il s'agit d'une véritable cloison sur laquelle vont se faire les connections musculaires du Trapèze. On peut voir sur le schéma ci-contre, le long ligament qui va de l'occiput à la 7ème vertèbre cervicale et toute la ramification qui la relie à la terminaison apophysaire des 6 premières cervicales.
Lorsque le confort est établi à tous ces niveaux, de bas en haut, en commençant par les pieds et en finissant par la position de la tête en veillant à ce que les cervicales et le cou soient bien positionnés, à ce que les membres supérieurs aient une posture agréable, on peut alors poursuivre et penser au confort du souffle.

Le confort … du souffle … ?
On peut se demander ce que peut bien vouloir dire cette drôle d'expression, quand on s'y arrête un instant. Qu'est-ce que cela peut bien vouloir dire que le "confort du souffle" ? Jusqu'ici, nous avons établi l'aisance de tout le corps : elle est immédiatement perceptible dès qu'il n'y a plus ni douleur ni gêne.
Mais pour le souffle …
Le confort respiratoire dépend de plusieurs choses.La première est l'installation du corps tout entier telle qu'elle vient d'être effectuée. Ensuite, le deuxième point à voir est l'absence de toute gêne respiratoire : une respiration correcte se fait sans aucun bruit : je vais revenir sur ce point dans un instant. Le troisième élément à considérer est l'oxygénation : est-on suffisamment énergisé par le souffle, est-ce qu'il apporte suffisamment d'oxygène à l'organisme ? Si la réponse est non, il faut alors faire un travail sur l'appareil respiratoire tout entier (Cf. été 2019). C'est la condition pour retrouver une respiration correcte qui allie à la fois la lenteur et la profondeur, lesquelles ne se commandent pas et ne s'apprennent pas, contrairement à ce que l'on entend dire abusivement parfois. On doit redonner au corps, les moyens de bien respirer, c'est tout, de la même façon qu'il faut savoir marcher avant de penser à courir.

           
    
            L'expansion du thorax.                           La nuque de profil et le Septum nucal


Revenons un instant sur le bruit du souffle.
Nous en reparlerons bientôt : une bonne respiration ne doit émettre aucun bruit. Dans le cas contraire, elle est la marque d'une tension inutile ou d'un état de trouble ou pathologique. La présence d'un son lors de la respiration est très souvent lié à un manque de contrôle mental. Il existe des exercices de Yoga dans lesquels la respiration est très audible, mais ce n'est pas le moment dans les postures. Nous reviendrons plus en détail sur ce sujet très prochainement.

Confort mental
Il vient en dernier dans l'élaboration du confort d'ensemble pour une raison très simple : il dépend des deux autres. En effet, le bien-être corporel l'amène de même que l'aisance de la fonction respiratoire joue un rôle important sur lui. C'est pourquoi, encore une fois, il importe de vraiment insister sur ce point, on ne doit tolérer aucune douleur ni aucune gêne dans la posture et dans le souffle.
Au-delà de ces aspects, il y a bien sûr, la possibilité, dès le début de la séance, de laisser à l'entrée de l'Institut, les soucis, problème et tracas afin de ne se consacrer qu'à soi-même et à rien d'autre. Pour cela, il importe de bien s'ancrer dans son corps et dans sa respiration : la matérialité de notre être est indispensable à l'évolution. Il serait hasardeux de croire qu'en se coupant de son corps, de son souffle, ou puisse accéder à des états élevés. Ce ne serait là que des fantasmes inutiles et improductifs que la pratique intégrant toutes les dimensions de ce que nous sommes, permet d'oublier très vite en nous amenant à nous rendre à cette évidence de notre unité fondamentale.
Je ne puis que vous encourager à rechercher le confort dans tout effort : vous y gagnerez beaucoup.
Bonne pratique … en douceur.

       
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