INSTITUT LEININGER
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Yoga
et gentillesse sont liés car, dans son esprit de ne pas nuire, le Yoga est
une gentille
discipline étroitement liée à la
bienveillance.
L'ascèse est associée à
cette vertu de gentillesse comme l'exprime mon
livre sur la
psychosomatique paru aux éditions Dervy.
La page du site
Yoga et
psychologie de la bienveillance pose des explications nécessaires et insiste sur
le fait que la
gentillesse d'Orient
est
nécessaire pour comprendre le rapport entre
Yoga,
indépendance et
liberté.
Cela passe forcément par un choix présenté dans la page :
Yoga et bienveillance : la décision de la gentillesse car la
philosophie
bienveillante du Yoga
est en accord avec la Joie
présente dans les traditions de l'Inde.
Le Yoga, dépouillé de toute croyance dogmatique et imposée est avant tout une
école d’autonomie : la bienveillance y participe.
Son rapport à l’humanisme est évident en ce sens déjà et aussi si on reprend la
définition de ce terme dont on peut dire qu’il est la
position philosophique qui reconnaît
l'être humain
comme valeur suprême,
met au premier plan des préoccupations le développement de ses qualités
essentielles,
fait le choix de
défendre la personne humaine dans ses droits et enfin se fonde sur la
possibilité de son développement moral, intellectuel, spirituel, matériel.
Comment peut-on évoquer cette dimension sans gentillesse ou bonté ?
Il peut paraître surprenant que le Yoga prône la gentillesse car on envisage
souvent cette discipline comme une pratique physique couplée à une vision
philosophique riche et plurielle quelquefois guidée rudement par un guru
austère et peu sympathique infligeant à ses adeptes les duretés qu’il s’impose à
lui-même.
Ceci est partiellement vrai. Partiellement car le Yoga traditionnel compte deux
étapes premières en lien direct avec un comportement se situant exactement dans
la logique de ce qui nous intéresse ici, et le terme Yoga désigne aussi l’Union
vers laquelle chaque sadhak (= adepte
se livrant à la discipline) tend de toute son énergie. Quant au guru, il devrait
logiquement faire preuve de bienveillance envers celui qui cherche à s’élever,
sans tomber dans le piège de la toute-puissance ou du désir de soumettre l’autre
comme cela a pu être évoqué parmi les risques décrits dans DRISH n° 97-98 de
2008.
Ainsi, plusieurs principes sont là pour nous orienter vers ce choix de la
gentillesse, justement encore plus inévitable parce que les circonstances
extérieures sont défavorables.
Ahimsa
Ahimsa est la première valeur à mettre en pratique dans la première étape du
Yoga traditionnel.
Ce terme vient de himsa = tuer, et de
a, dont le sens est privatif.
Ahimsa traduit intégralement,
signifie donc : ne pas tuer. Si ce
terme est célèbre, c’est grâce à l’œuvre de Gandhi en étroit rapport avec son
comportement non-violent : il avait
été influencé fortement par les habitants de Porbandar, ville où se trouvaient
de nombreux Jaïns et où il séjourna longtemps.
Les Jaïns sont pour une non-violence absolue poussant très loin le respect de la
vie. Un des sens de Ahimsa est : ne pas nuire, ce qui, concrè-tement se
traduit par ne pas nuire à autrui et ne pas se nuire.
Mais allons plus loin et observons que cette attitude ne doit pas être
considérée qu’en négatif, c'est-à-dire dans le sens de ce qu’il ne faut pas
faire. Il faut y voir aussi la volonté de bienveillance envers soi et envers les
autres, aussi bien humains qu’animaux, végétaux … La bienveillance doit se faire
envers l’ensemble de la Création ou Manifestation.
Si Ahimsa constitue la première valeur inscrite dans le Yoga traditionnel et
aussi celle qui guide les pas du pratiquant sur les voies du Yoga, physique et
autres, la quatrième est aussi très intéressante et particulière-ment
importante. Il s’agit de Brahmacharya
qui est la vertu consistant à suivre la voie (acharya)
de Brahma, premier dieu de la trimurti
(trinité hindoue).
Elle consiste à contrôler ses sens et ses passions. Nos sens, en éveil toujours,
nous informent en permanence et intègrent des informations dont nous ne devenons
conscients, quelquefois, qu’après coup. Dans le sujet qui nous occupe
aujourd’hui, cet aspect du Yoga est un guide important puisqu’il incite à
veiller aux passions négatives qui seraient nocives pour soi-même comme pour les
autres. En effet, laisser ‘monter’ en soi un sentiment négatif influencera
forcément le compor-tement que l’on aura avec l’environnement.
Donc, cultiver la gentillesse passe par le contrôle des sens et des passions.
Le principe suivant est Aparigraha, le détachement. Sa présence dans le Yoga est
essentielle car l’attachement est une spécificité humaine pouvant mener à des
excès dans l’esprit de la possession qui nous possède si on n’y veille pas. Or,
certains comportements contraires à la gentillesse sont dus à l’attachement
matériel, intellectuel, etc. ne permettant pas à l’autre d’évoluer comme il le
souhaiterait dans les limites de ce qui est juste et bon pour lui.
Pourquoi évoquer ici ces 3 valeurs parmi les 5 premières, qui ne se traduisent
pas par gentillesse, comme on aurait
pu s’y attendre ? Simplement parce que la vertu de gentillesse est sous-tendue
par d’autres pouvant s’exprimer indépendamment, mais étant bien présentes
lorsque s’exprime la gentillesse. Ne pas nuire à autrui, se contrôler et
pratiquer le détachement assurent la sincérité de cette gentillesse et son but
pérenne.
5 autres clés
Les valeurs que nous venons de considérer appartiennent à la première étape du
Yoga traditionnel : les Yama. La deuxième étape du Yoga traditionnel
nommée Niyama comprend elle aussi cinq règles, dont on va voir que
chacune a un lien avec la gentillesse.
Shausha
est la pureté. Elle concerne bien sûr l’hygiène du corps mais pas seulement :
elle exige aussi de veiller à absorber des aliments purs ( !) et aussi de
veiller à conserver une activité mentale saine. En clair, nous ne devons pas
avoir de pensées négatives envers nos semblables.
Santosha,
le contentement nous dicte d’être contents quoi qu’il arrive : cela se rapporte
aussi aux personnes rencontrées. On voit immédiatement le rapport à la
gentillesse : opter pour le contentement au quotidien rend la vie douce et
permet d’accéder au bonheur, au bonheur durable car celui-ci ne vient pas des
événements extérieurs, même s’ils peuvent y contribuer. Le bonheur est avant
tout une attitude intérieure faite aussi du choix de considérer la vie autrement
que ce que nos passions tendraient à nous la faire voir.
Savoir se contenter …
Les enfants de l'Inde que j'ai croisés, sont-ils malheureux ? Ils vivaient sous
des toiles tendues sur les trottoirs indiens.
Un cliché a été pris en Décembre 1989, en plein Delhi, dans une zone
défavorisée, au moment où des couvertures étaient distribuées aux sans-abris à
cause du froid intense dû aux chutes de neige en quantité sur les pentes de
l’Himalaya.
D’autres concepts et textes appartenant au monde du Yoga permettent d’affirmer
encore le lien existant entre sa pratique et la gentillesse.
Détail des rencontres
Informations par téléphone au 05 61 785 685.