INSTITUT LEININGER
Centre de Recherche Indépendant de Yoga Adapté (KRIYA) ... pour votre mieux-être |
- Un bon mental, une bonne philosophie de vie, un corps souple et fort pour mieux vivre sa vie -
La bonne humeur en questions
La santé par la bonne humeur
100 clés pour la retrouver
portant sur
les domaines
psychosomatique, philosophique, santé et sprituel,
est paru en FRANCE
(éd. DERVY) a été sélectionné par"Le
grand livre du mois"
La suite
promise à la fin du livre, est en chantier.
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Au cours des interviews, exposés, conférences que j'ai assurées lors de mla sortie de mon livre et ensuite, un certain nombre de questions m'ont été posées.
En voici quelques-unes réunies ici :
Les réponses suivent.
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Le lien entre la bonne humeur et la santé est connu
universellement, puisque tout le monde s'accorde à dire que l'essentiel est le
moral, lorsqu'on veut recouvrer la santé. Mais cette idée est connue depuis
longtemps : Hippocrate, Galien, Paracelse savaient que le pessimisme retardait
la venue de la guérison et que, par contre la gaieté l'accélérait. Rabelais,
médecin français à qui on doit "Le rire est le propre de l'homme", partait du
même principe. De
nos jours, des médecins reprennent ces idées et tentent de les proposer encore :
Henri Rubinstein, Raymond Moody ont rouvert cette voie. Cette démarche
s'enrichit de l'expérience de Norman Cousins qui, à la fin des années 70, a
témoigné de s'être guéri d'une maladie grave en usant simplement de vitamine C
et ... de rire à haute dose. Le lien entre bonne humeur et santé est celui
psychosomatique dont on ne parle qu'au sens négatif de la maladie, alors que
comme disait Carl Simonton, on peut se faire une bonne santé psychosomatique.
Quelles sont les conditions psychiques favorables à une bonne santé?
La bonne humeur est une des conditions favorables à la santé. Il est intéressant
de noter que le concept des humeurs gouvernait, jusqu'à il y a deux siècles, le
système médical européen et oriental aussi, et qu'il sous-entendait une relation
au corps et à l'esprit.
Au plan psychique, les émotions que nous vivons ont une répercussion sur
l'ensemble de notre être et peuvent générer le stress face auquel nous sommes
tous différents. Une échelle du stress existe : un nombre de points est attribué
aux événements de la vie générateurs d'émotions fortes. Or, un auteur, Dennis
Jaffe, propose que puisque nous sommes différents, nous puissions donner à
chaque stress, le nombre de points que nous décidons. Ce qui est vrai, c'est que
lorsqu'un trouble de la santé grave apparaît, on trouve dans les mois
précédents, des événements particulièrement difficiles à gérer, et les troubles
semblent d'autant plus graves que les sources de stress auront été intenses.
Il semble qu'une dimension du psychisme humain soit particulièrement importante
: il s'agit du préconscient, structure située entre le conscient et
l'inconscient, selon l'hypothèse freudienne. La capacité à exprimer avec une
certaine fluidité, à imaginer, verbaliser, fantasmer, à associer mots, images,
sensations, affects, est essentielle pour évacuer les émotions. La somatisation
survient le plus souvent chez des personnes n'ayant pas cette capacité et
présentant une certaine pauvreté au niveau de cette fonction. Les femmes ayant
eu un cancer du sein vivent deux fois plus longtemps si elles participent à des
groupes de parole.
Enfin, il ne faut pas oublier ce point essentiel : Alain disait que le
pessimisme est d'humeur et l'optimisme est de volonté, ce qui signifie que nous
devons veiller à ne pas nous laisser impressionner par les messages négatifs qui
nous environnent, mais décider de conserver notre humeur bonne.
Il est vrai que certaines personnes ont plus de facilité que d'autres à être
heureuses ou de bonne humeur, celle-ci étant une des clés du bonheur. La
capacité de bonne humeur est d'origine innée et acquise : innée parce qu'on est
naturellement plus porté à voir les choses en positif ou non, et acquise parce
que l'environnement compte énormément.
Nous avons, en tant que parents, une charge importante en ce sens : notre
manière de gérer les événements de l'existence pourrait être adoptée par nos
enfants. L'exemplarité est essentielle dans ce domaine.
Bien sûr, au-delà de ces deux aspects, il faut ajouter le vécu de l'individu qui
viendra renforcer, renverser ou équilibrer ses dispositions premières. Ainsi, la
lecture et la méditation des anciens philosophes permet un réel travail sur soi
et un rétablissement d'une humeur juste, du contrôle de soi, et peut-être, avec
un peu plus de travail et d'engagement, de ce que Plutarque, Alain et les
Orientaux nomment l'égalité d'âme qui est le fait de conserver son humeur égale,
quoi qu'il arrive.
Enfin, si nous sommes différents, il faut éviter de dire "il faut positiver" à
celui qui ne le fait pas : en effet, s'il ne le fait pas, ce n'est pas par
choix, mais parce qu'il ne le peut pas, ce qui signifie que nous devons user de
tous les moyens pédagogiques pour l'amener à être mieux dans sa vie.
Quel est le pouvoir de la bonne humeur?
Le pouvoir de la bonne humeur est multiple : il dispose le corps et l'esprit
ainsi que notre relation au monde. Le corps en lui rendant un tonus qui lui
assure un meilleur fonctionnement, l'esprit en lui conservant son ouverture et
sa confiance.
La bonne humeur libère les tensions et assure une détente globale de l'ensemble
corps-esprit. Tout comme nombre d'émotions, elle est contagieuse et elle donne
de la force à ceux qui la perçoivent sur nous-mêmes car elle irradie et se
répand. Elle fait du bien à celui qui la génère en lui-même et à ceux qui le
côtoient.
La bonne humeur permet d'affronter les événements, même les plus difficiles, car
elle peut s'associer au sérieux et à la gravité, contrairement à ce qu'on croit
parfois. Attaquer un problème avec sérieux et bonne humeur nous assure d'en
trouver la solution car l'assemblage des deux donne un extraordinaire élan vers
la solution. La bonne humeur est liée à l'adrénaline, donc à l'action, alors
qu'estimer un combat perdu d'avance est lié au cortisol, qui génère le
défaitisme.
Enfin, il faut noter que la bonne humeur a deux dimensions, entre autres : le
rire qui a d'innombrables effets sur la santé, et l'humour qui nous permet
psychiquement et réellement de rester maîtres des situations que nous
rencontrons.
Comment faire pour retrouver la bonne humeur?
Retrouver la bonne humeur semble impossible, si on en croit nombre de personnes
qui se trompent en pensant qu'elle dépend des influences extérieures ; en fait,
la bonne humeur se décide, et elle ne demande que ça. Elle fait fi des
événements et elle s'impose dès qu'on a décidé de la conserver : Georges
Moustaki disait décréter l'état de bonne humeur dès le matin, et Alain faisait
une cure de bonne humeur, ce qui voulait dire que pendant quinze jours, il
décidait que quoi qu'il arrive, il conserverait sa bonne humeur.
Cela semble facile à dire et moins aisé à faire : pourtant, essayez et vous
verrez. L'humeur fluctue selon les moments de la journée et leur contenu
émotionnel. Une de mes patientes retrouvait son humeur lors des mariages,
baptêmes, etc, mais connaissait ensuite un grand creux moral jusqu'à l'événement
familial suivant qui parfois ne venait pas avant plusieurs mois.
Il est une erreur courante d'attendre des événements qu'ils nous apportent la
bonne humeur : au contraire, l'idéal est de faire comme nous y incitaient les
vieux philosophes, c'est à dire de décider de son humeur, et comme nous y invite
Alain, de la mimer, ce qui a une action sur le corps et sur l'esprit.
Un petit exercice ou conseil pratique de bonne humeur...
Parmi les 100 conseils pour préserver la bonne humeur, sans compter les nombreux
autres qui émaillent l'ensemble de mon livre, en voici quelques-uns.
D'abord, savoir se contenter de ce qu'on a et s'en émerveiller : un corps qui
fonctionne, une famille, un toit, des vêtements, une voiture, un travail ...
autant d'éléments qui nous semblent dus et dont on oublie la valeur. Remercier
la vie et l'aimer ; se réjouir de ses richesses.
Jouir des choses simples : le soleil, le ciel bleu, la rivière, l'architecture,
l'art, le vent, la pluie, les créations humaines, sont autant de choses devant
lesquelles on peut s'extasier, à condition simplement de poser les yeux dessus
et de prendre un peu de temps.
Aimer et cultiver l'amour et toutes les vertus en relation avec le cœur :
courage, cordialité, et aussi, rire de bon cœur. Faire attention aux mots : ne
pas se laisser atteindre par ceux entendus, et surveiller ceux qu'on prononce
afin qu'ils ne blessent pas, mais qu'ils soient justes et doux comme le miel.
Cultiver la douceur, la courtoisie, la gentillesse : elles feront du bien à soi
en premier et aux autres ensuite.
Travailler à se connaître soi-même.
Chaque fin d'année, reprendre son agenda et le parcourir page par page, et noter
sur une feuille à part, les meilleurs moments de l'année, les rencontres, les
temps forts, les moments de bonheur plein, mais aussi les moments où on a vaincu
d'importantes difficultés. Après les avoir notés, les relire et on verra alors
comme l'année a été pleine et belle, ce qui préfigurera une nouvelle année sous
les meilleurs auspices.
Le mot de la fin... Que voudriez vous ajouter?
Ce que je voudrais ajouter pour terminer, c'est que l'action est nécessaire et
qu'il nous faut aussi trouver un sens à notre vie. En ce sens, la foi est d'un
grand secours (je ne parle pas que de foi catholique, mais de foi au sens très
large du terme). La foi a une fille étymologique : la confiance qui doit guider
chacun de nos pas dans l'existence. Cette confiance n'exclut pas qu'on soit
parfois triste, abattu, chagriné : les émotions peuvent être parfois et
temporairement, plus fortes que nous et il faut alors accepter de mettre un
genou à terre et de nous ressourcer un temps avant de rebondir et de retrouver
le gouvernail de notre existence.
Souvenons-nous que les constructions les plus robustes ont des bases souples
assurant la préservation de l'ensemble en cas de choc : la peine, la douleur, ne
sont que ces mouvements préservant l'ensemble de notre être, et même en ces
moments-là, il faut garder confiance, car le bout du tunnel n'est pas loin. Il
suffit de ne pas perdre de vue son but et de patienter tout en agissant dans le
sens de l'amélioration de la situation vécue.