INSTITUT LEININGER
Thérapie holistique - YOGA - Yogathérapie -
Suivi personnalisé |
- Un bon mental, une bonne philosophie de vie, un corps souple et fort pour mieux vivre sa vie -
Questions-Réponses -
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l'attitude
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L'intention du livre ...
L'objet de cet ouvrage n'est pas de démontrer de quoi on n'est
pas capable et il ne prétend pas qu'on puisse se soigner seul. Bien sûr, l'idée
fondamentale en est que si la notion de psychosomatique est le plus souvent
associée aux désordres corporels suivant les chocs, stress et traumatismes de
l'existence, il est possible d'agir dans l'autre sens, et de se faire, comme le
pensait Carl Simonton, une bonne dsanté psychosomatique. Notre incapacité à
rester ou devenir notre propre médecin, à mettre en route la vis medicatrix
naturae, le pouvoir médical naturel qui existe en chaque être vivant, vient de
ce que notre mode d'existence nous éloigne d'une vie saine faite de conditions
idéales, tant pour chacun de nous que pour notre rapport au monde. Ces
conditions idéales concernent la possibilité pour chacun de puiser dans sa
confiance en la vie qui est déjà un excellent médicament.
Quel est le pouvoir de la bonne humeur ?
Le pouvoir de la bonne humeur est multiple : il dispose le
corps et l'esprit ainsi que notre relation au monde. Le corps en lui rendant un
tonus qui lui assure un meilleur fonctionnement, l'esprit en lui conservant son
ouverture et sa confiance. La bonne humeur libère les tensions et assure une
détente globale de l'ensemble corps-esprit. Tout comme nombre d'émotions, elle
est contagieuse et elle donne de la force à ceux qui la perçoivent sur
nous-mêmes car elle irradie et se répand. Elle fait du bien à celui qui la
génère en lui-même et à ceux qui le côtoient. La bonne humeur permet d'affronter
les événements, même les plus difficiles, car elle peut s'associer au sérieux et
à la gravité, contrairement à ce qu'on croit parfois. Attaquer un problème avec
sérieux et bonne humeur nous assure d'en trouver la solution car l'assemblage
des deux donne un extraordinaire élan vers la solution. La bonne humeur est liée
à l'adrénaline, donc à l'action, alors qu'estimer un combat perdu d'avance est
lié au cortisol, qui génère le défaitisme. Enfin, il faut noter que la bonne
humeur a deux dimensions, entre autres : le rire qui a d'innombrables effets sur
la santé, et l'humour qui nous permet psychiquement et réellement de rester
maîtres des situations que nous rencontrons.
Quel est le lien entre la bonne humeur et la santé?
Le lien entre la bonne humeur et la santé est connu
universellement, puisque tout le monde s'accorde à dire que l'essentiel est le
moral, lorsqu'on veut recouvrer la santé. Mais cette idée est connue depuis
longtemps : Hippocrate, Galien, Paracelse savaient que le pessimisme retardait
la venue de la guérison et que, par contre la gaieté l'accélérait. Rabelais,
médecin français à qui on doit "Le rire est le propre de l'homme", partait du
même principe. De nos jours, des médecins reprennent ces idées et tentent de les
proposer encore : Henri Rubinstein, Raymond Moody ont rouvert cette voie. Cette
démarche s'enrichit de l'expérience de Norman Cousins qui, à la fin des années
Au fait docteur, sommes-nous malades?
Théodore Monod demandait ce qu'était le progrès : celui de la brosse à dents
électrique ou celui de la fraternité. La modernité, avec ses promesses surtout
matérielles, son confort menant parfois à oublier que l'homme est un animal
social, font que la qualité de vie, contre toute attente, s'est dégradée.
L'aisance matérielle a fait oublier les principes de base de l'humanité riche de
diversité, de respect et de tolérance. L'urgence, le pouvoir d'acheter, le
confort, nous ont éloignés de l'action réelle liée à la place de chacun en ce
monde industrialisé gouverné par des exigences économiques. Ne plus avoir sa
place est déjà, en soi, pathogène ; l'oubli de valeurs fondamentales, et
l'acceptation passive de conditions d'existence de plus en plus éloignées de
l'idéal humain, génèrent le mal-être. La somatisation n'est pas loin ... D'où la
nécessité de cultiver la bonne humeur comme une vertu réelle, ce que disait
Alain, il y a presque 100 ans.
Vous osez dans votre livre allier la bonne humeur au deuil...Pour
mieux en accepter l'augure ?
Le deuil est associé à la peine générée par la perte de l'être
aimé. De façon plus large, faire le deuil signifie que l'on puisse "digérer"
l'épreuve et passer à autre chose en retrouvant le cours de son existence. En
fait, comme le dit André Comte-Sponville, le deuil, c'est retrouver la capacité
de joie. C'est pourquoi j'ose évoquer cet événement inévitable dans une
existence humaine. Enfin, il est vrai, comme le laisse entendre la seconde
partie de votre question, que le fait de cultiver la bonne humeur, de conserver
un tonus mental élevé, d'élaborer des projets en positif, de développer la
notion de contentement et l'attitude qui lui est conforme, nous aide à accepter
avec moins de difficultés, les coups du sort. Souvenons-nous des philosophes
anciens, les stoïciens, qui disaient que ce n'est pas l'événement qui nous
chagrine, mais l'opinion que nous en avons.
Etre amoureux est-ce un état comparable à la bonne humeur ?
Ah! quel état merveilleux que celui que l'on connaît lorsqu'on
est transporté et ravi par le sentiment amoureux qui nous amène à tout oublier.
Les amoureux sont seuls au monde, dit-on et aussi qu'on vit d'amour et d'eau
fraîche. Ce qui indique bien l'oubli total des soucis quotidiens et de la
grisaille potentielle, pour être tout entier dans un état fait de sentiment fort
et d'émotions intenses. On se sent des ailes, et en effet, la bonne humeur,
quasi extatique nous soutient lorsqu'on est amoureux. Je n'ai jamais vu une
personne amoureuse triste, sauf dans le cas où son amour n'est pas partagé :
alors la tristesse est grande.
Vous nous dites aussi, tout en faisant référence à Pierre Desprosges,
que le rire et l'humour sont nos "soupapes de sûreté". Pourquoi un tel constat ?
Ne rit-on pas assez dans notre réalité ?
Le
rire, l'humour, fonctionnent en effet, comme de véritables soupapes. Le rire est
une décharge, du moins c'est ce que prétend une des théories qui l'expliquent.
Quant à l'humour, il nous permet, en particulier lors de moments difficiles, de
ne pas nous laisser entamer, et de conserver une certaine capacité de contrôle
sur la situation vécue. Vous posez la question juste quant au rire au quotidien
: certains statisticiens prétendent depuis déjà plusieurs années, que nous rions
de moins en moins, du moins dans nos pays dits civilisés et évolués. Il semble,
par contre, que dans certaines peuplades ou civilisations moins avancées aux
niveaux technologique, industriel, économique, le rire ait davantage sa place.
il en est même où il sert à structurer la société. Dès l'instant où le rire est
moins présent dans l'existence, la morosité risque de s'installer, avec son
fardeau d'émotions négatives : crainte, angoisse, méfiance, tristesse ... Or,
ces émotions, bien que naturelles, demandent d'être combattues consciemment et
remplacées par leurs opposés : joie, force, confiance, sérénité.
Certaines personnes sont elles plus disposées que d'autres à être
heureuses ?
Il est vrai que certaines personnes ont plus de facilité que
d'autres à être heureuses ou de bonne humeur, celle-ci étant une des clés du
bonheur. La capacité de bonne humeur est d'origine innée et acquise : innée
parce qu'on est naturellement plus porté à voir les choses en positif ou non, et
acquise parce que l'environnement compte énormément. Nous avons, en tant que
parents, une charge importante en ce sens : notre manière de gérer les
événements de l'existence pourrait être adoptée par nos enfants. L'exemplarité
est essentielle dans ce domaine. Bien sûr, au-delà de ces deux aspects, il faut
ajouter le vécu de l'individu qui viendra renforcer, renverser ou équilibrer ses
dispositions premières. Ainsi, la lecture et la méditation des anciens
philosophes permet un réel travail sur soi et un rétablissement d'une humeur
juste, du contrôle de soi, et peut-être, avec un peu plus de travail et
d'engagement, de ce que Plutarque, Alain et les Orientaux nomment l'égalité
d'âme qui est le fait de conserver son humeur égale, quoi qu'il arrive. Enfin,
si nous sommes différents, il faut éviter de dire "il faut positiver" à celui
qui ne le fait pas : en effet, s'il ne le fait pas, ce n'est pas par choix, mais
parce qu'il ne le peut pas, ce qui signifie que nous devons user de tous les
moyens pédagogiques pour l'amener à être mieux dans sa vie.
Quelles sont les conditions psychiques favorables à une bonne santé?
La bonne humeur est une des conditions favorables à la santé.
Il est intéressant de noter que le concept des humeurs gouvernait, jusqu'à il y
a deux siècles, le système médical européen et oriental aussi, et qu'il
sous-entendait une relation au corps et à l'esprit. Au plan psychique, les
émotions que nous vivons ont une répercussion sur l'ensemble de notre être et
peuvent générer le stress face auquel nous sommes tous différents. Une échelle
du stress existe : un nombre de points est attribué aux événements de la vie
générateurs d'émotions fortes. Or, un auteur, Dennis Jaffe, propose que puisque
nous sommes différents, nous puissions donner à chaque stress, le nombre de
points que nous décidons. Ce qui est vrai, c'est que lorsqu'un trouble de la
santé grave apparaît, on trouve dans les mois précédents, des événements
particulièrement difficiles à gérer, et les troubles semblent d'autant plus
graves que les sources de stress auront été intenses. Il semble qu'une dimension
du psychisme humain soit particulièrement importante : il s'agit du
préconscient, structure située entre le conscient et l'inconscient, selon
l'hypothèse freudienne. La capacité à exprimer avec une certaine fluidité, à
imaginer, verbaliser, fantasmer, à associer mots, images, sensations, affects,
est essentielle pour évacuer les émotions. La somatisation survient le plus
souvent chez des personnes n'ayant pas cette capacité et présentant une certaine
pauvreté au niveau de cette fonction. Les femmes ayant eu un cancer du sein
vivent deux fois plus longtemps si elles participent à des groupes de parole.
Enfin, il ne faut pas oublier ce point essentiel : Alain disait que le
pessimisme est d'humeur et l'optimisme est de volonté, ce qui signifie que nous
devons veiller à ne pas nous laisser impressionner par les messages négatifs qui
nous environnent, mais décider de conserver notre humeur bonne.
Bonne humeur : Action!...
Comment faire pour retrouver la bonne humeur ?
Retrouver la bonne humeur semble impossible, si on en croit
nombre de personnes qui se trompent en pensant qu'elle dépend des influences
extérieures ; en fait, la bonne humeur se décide, et elle ne demande que ça.
Elle fait fi des événements et elle s'impose dès qu'on a décidé de la conserver
: Georges Moustaki disait décréter l'état de bonne humeur dès le matin, et Alain
faisait une cure de bonne humeur, ce qui voulait dire que pendant quinze jours,
il décidait que quoi qu'il arrive, il conserverait sa bonne humeur. Cela semble
facile à dire et moins aisé à faire : pourtant, essayez et vous verrez. L'humeur
fluctue selon les moments de la journée et leur contenu émotionnel. Une de mes
patientes retrouvait son humeur lors des mariages, baptêmes, etc, mais
connaissait ensuite un grand creux moral jusqu'à l'événement familial suivant
qui parfois ne venait pas avant plusieurs mois. Il est une erreur courante
d'attendre des événements qu'ils nous apportent la bonne humeur : au contraire,
l'idéal est de faire comme nous y incitaient les vieux philosophes, c'est à dire
de décider de son humeur, et comme nous y invite Alain, de la mimer, ce qui a
une action sur le corps et sur l'esprit.
Un petit exercice ou conseil pratique de bonne humeur ...
Parmi les 100 conseils pour préserver la bonne humeur, sans
compter les nombreux autres qui émaillent l'ensemble de mon livre, en voici
quelques-uns. D'abord, savoir se contenter de ce qu'on a et s'en émerveiller :
un corps qui fonctionne, une famille, un toit, des vêtements, une voiture, un
travail ... autant d'éléments qui nous semblent dus et dont on oublie la valeur.
Remercier la vie et l'aimer ; se réjouir de ses richesses. Jouir des choses
simples : le soleil, le ciel bleu, la rivière, l'architecture, l'art, le vent,
la pluie, les créations humaines, sont autant de choses devant lesquelles on
peut s'extasier, à condition simplement de poser les yeux dessus et de prendre
un peu de temps. Aimer et cultiver l'amour et toutes les vertus en relation avec
le cœur : courage, cordialité, et aussi, rire de bon cœur. Faire attention aux
mots : ne pas se laisser atteindre par ceux entendus, et surveiller ceux qu'on
prononce afin qu'ils ne blessent pas, mais qu'ils soient justes et doux comme le
miel. Cultiver la douceur, la courtoisie, la gentillesse : elles feront du bien
à soi en premier et aux autres ensuite. Travailler à se connaître soi-même.
Chaque fin d'année, reprendre son agenda et le parcourir page par page, et noter
sur une feuille à part, les meilleurs moments de l'année, les rencontres, les
temps forts, les moments de bonheur plein, mais aussi les moments où on a vaincu
d'importantes difficultés. Après les avoir notés, les relire : on verra alors
comme l'année a été pleine et belle, ce qui préfigurera une nouvelle année sous
les meilleurs auspices.
Le mot de la fin... Que voudriez vous ajouter ?
Ce que
je voudrais ajouter pour terminer, c'est que l'action est nécessaire et qu'il
nous faut aussi trouver un sens à notre vie. En ce sens, la foi est d'un grand
secours (je ne parle pas que de foi catholique, mais de foi au sens très large
du terme). La foi a une fille étymologique : la confiance qui doit guider chacun
de nos pas dans l'existence. Cette confiance n'exclut pas qu'on soit parfois
triste, abattu, chagriné : les émotions peuvent être parfois et temporairement,
plus fortes que nous et il faut alors accepter de mettre un genou à terre et de
nous ressourcer un temps avant de rebondir et de retrouver le gouvernail de
notre existence. Souvenons-nous que les constructions les plus robustes ont des
bases souples assurant la préservation de l'ensemble en cas de choc : la peine,
la douleur, ne sont que ces mouvements préservant l'ensemble de notre être, et
même en ces moments-là, il faut garder confiance, car le bout du tunnel n'est
pas loin. Il suffit de ne pas perdre de vue son but et de patienter tout en
agissant dans le sens de l'amélioration de la situation vécue.
Du nouveau sur la question
C'est un des enseignements que j'ai retenus de mes lectures du
sage Confucius :
"La
joie est en tout, il faut savoir l'extraire". Dans un article paru
dans la revue "Cerveau et psycho" (n°6), l'expérience menée par Barbara
Fredrickson, directrice du laboratoire Emotions positives et psychophysiologie
de l’université du Michigan n'est pas sans intérêt. L'expérience a consisté à
demander à des étudiants de répondre, pendant un mois, chaque soir, à la
question :
"Que
puis-je retirer comme choses positives de toutes mes expériences de la journée,
qu’il s’agisse des meilleures comme des pires, des importantes comme des
apparemment insignifiantes ?". Il s'est avéré qu'un mois de ce
questionnement a suffi pour que les volontaires connaissent un changement
important : leur résistance psychique est venue se situer très au-dessus de la
moyenne. Ainsi, nous pouvons moduler notre capacité à résister aux expériences
négatives, à apprécier nos expériences positives, simplement par notre attitude
intérieure.
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