- Un bon mental, une bonne philosophie de vie, un co rps souple et fort pour mieux vivre sa vie -

                 
     Revue de Yoga Drish 174                       parue en octobre 2023
       

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"Drish" Revue YOGA      36^e année - n°174

Un regard sur l'apport réciproque Orient-Occident … pour un esprit sain dans un corps sain
Revue Drish créée k éditée depuis 1988 par Gill-Eric Leininger-Molinier et  DARSHANA Yoga Traditionnel - Ecole de Yoga du K.R.I.Y.A.
 INSTITUT LEININGER  -   Centre de Recherche Indépendant de Yoga Adapté  34^ème année  n°ISSN 0768-5661    

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"Ce que nous savons vraiment, savoir que nous le savons.
Ce que nous ne savons pas, savoir que nous ne le savons pas. Là est le savoir même" 
                                                                                                                          Confucius

Editorial du n°174

André Van Lysebeth dont j'ai suivi les enseignements de 1978 jusqu'à ses derniers stages avant son départ de ce monde en 2004, avait plusieurs thèmes de prédilection sur lesquels il travaillait et qu'il partageait avec nous.
Cet esprit est particulièrement appréciable et est commun à celles et ceux que je considère comme mes guides.
L'un de ses thèmes de recherche concernait la fonction de thermorégulation, son fonctionnement, son développement.
J'ai animé des stages autour de ce thème en 1980 à Fronsac avec bain dans la Garonne à 7h du matin, puis dans le Gers et enfin à Sérignan. J'ai tenté plusieurs expériences qui, j'oserai dire, ne m'ont jamais refroidi, même si elles étaient parfois plutôt "musclées".
Je reviens sur ce thème avec vous pour vous encourager à retirer les nombreux bénéfices de ce contact à l'eau froide.
Je vous souhaite bonne lecture et bonne pratique.
Bien à vous.

                                                                                                @Gill-Eric Leininger Molinier

"Mieux vaut pour chacun sa propre loi d’action, même imparfaite, que la loi d’autrui, même bien appliquée.
On n’encourt pas de risque quand on agit selon sa propre nature"
                                                                                                  Bhagavad Gîtâ III, 35 et XVIII, 47

Les stages d'été sont finis

Fin de la première semaine du mois d'août.
Je quitte la Cerdagne où se sont déroulées mes trois semaines de Yoga d'été dans la chaleur et la fraîcheur cerdanes.
Les stages de la période juillet-août constituent le grand chantier de chaque année. La raison en est qu'ils reposent sur un travail physique et théorique précis nourri de mon expérience de thérapeute holistique spécialisé en yogathérapie et de formateur de futurs professeur de Yoga depuis bientôt 40 années.
Comme toujours, chaque semaine traitait d'un thème précis en plus du travail sur la libération du dos.
La compréhension et l'étude de la pensée de l'Inde et de ses traditions ainsi que les conditions d'entrée en méditation ont occupé nos journées partagées entre didactique et pratique.

L'essentiel…
Ce qu'il faut en retenir est que nous devons veiller à nos bonnes postures de chaque instant et aussi à nos gestes dont certains se font au détriment de notre colonne vertébrale.
Celle-ci est à considérer dans son lien avec la position du bassin, du thorax, des épaules et de la tête.
Concernant cette dernière, une grande insistance a été donnée au contrôle de l'œil absolument indispensable tant en ce qui concerne la posture que pour ce qui est de la concentration mentale qui est un prérequis indispensable à la pratique de la méditation.

Contrôle mental.
En effet, le contrôle du mental précède la méditation et il ne faut pas compter sur celle-ci pour calmer l'activité mentale car elle en est l'aboutissement.
Existe-t-il un moyen de s'en rendre compte ?
Oui, et il est très simple. Il y en a même au moins deux. Voyons le premier.
Si vous avez l'habitude de "méditer" comme la mode y incite tout le monde, asseyez-vous et faites comme d'habitude. Puis, constatez : des pensées vous viennent-elles ?
Des tensions sont-elles présentes ?
Pouvez-vous rester ainsi longtemps sans aucune activité mentale en dehors de celle choisie ? Sans bouger ?
Un autre moyen est de récolter comme je le fais depuis plusieurs décennies, les témoignages de gens qui pensent méditer et dont le comportement n'a pas changé d'un iota.
Or, le Yoga et la méditation correctement pratiqués avec la persévérance et le sérieux décrits dans les textes, sont la garantie d'un profond changement en soi, en particulier au niveau du comportement, du contrôle de la pensée, de la parole et du corps.
Dans le cas où il n'aurait pas de tels effets profonds et irréversibles, le Yoga ne serait qu'une succession de mouvements.
Dommage !… surtout lorsqu'on sait les puissants effets que la tradition du Yoga apporte sur tous les plans de notre être.
Mais encore faut-il se libérer du préjugé qui fait, qu'on le veuille ou non, que la voie indienne se résume à ce qui se passe sur un tapis de pratique physique et respiratoire, là où même il y aurait des questions à se poser au nom d'une nécessaire approche agnotologique en lien avec le quadrangle pédagogique détaillé dans mon livre. L'agnotologie est l'étude de l'ignorance, de ses formes et de ses mécanismes.

L'image mentale.
Nous avons aussi beaucoup travaillé au développement de l'image mentale difficile à mettre en place si l'activité mentale reste tenace et hors contrôle.
D'ailleurs en général, notre mental n'aime pas ce type de travail qui le focalise forcément sur une chose qu'il n'a pas envie de fixer.
Mais finalement, qui commande ? Mon mental ou bien moi en tant qu'être entier, ce qui se retrouve dans le terme "individu" qui signifie que chacune et chacun de nous sommes des êtres indivisés bien que composés de plusieurs dimensions ?
 En étudiant quelques obstacles à la méditation, nous avons pu comprendre comment y accéder avec moins de difficulté, c'est à dire sans risquer d'être distraits par la moindre petite chose d'origine extérieure ou intérieure.
Ces obstacles surgissent très vite, en particulier lorsque le flou n'est pas permis et que la présence mentale est requise pour des pratiques précises visant à tranquilliser l'activité mentale et la focaliser tranquillement. Alors, le mental se réveille, demande, exige ce qui n'a pas été donné ou encore ce qui n'était pas prévu. Les textes du Yoga en font un obstacle, justement lorsqu'on a tendance à changer de projet. Or celui des stages d'été et des week-ends est toujours bien défini, comme d'habitude. D'où la pré-sélection nécessaire (Cf. page 38).
Le mental dans son immense capacité de dispersion, a d'autres moyens encore de tenter de s'imposer, ce à quoi nous devons veiller jusqu'à ce qu'il soit bien apprivoisé.

Et… 2024 ?
En 2024, les stages d'été porteront sur le contrôle mental qui est une réponse majeure au stress du quotidien et à l'overthinking si dévastateur de nos jours. La pensée incontrôlée est usante et mauvaise pour la santé.
Au plan physique, nous travaillerons sur la force et la souplesse des quatre membres, des chevilles et des poignets.

         Semaines prévues : 22-27 juillet, 29 juillet—3août 2024.

Notez qu'une pré-sélection sera faite pour les nouveaux participants n'étant pas initiés à mon style de travail didactique approfondi (Cf. page 38).

Fiche technique : Brahmacharyâsana

La posture de Brahmacharyâsana que je vous présente aujourd'hui et que vous connaissez bien pour la pratiquer assez régulièrement, présente de nombreux avantages en plus de procurer un réel plaisir dans son exécution.
Car on peut considérer que le confort de la posture est aussi un état heureux comme l'indique l'épithète "Sukha" qui définit l'une des composantes du travail de Yoga.
On traduit ce terme par : posture ("Asana") du célibat ("Brahmacharya"). Le lecteur se demande sûrement pourquoi… En effet, quel lien peut-on établir entre cette technique de soulèvement du corps et la condition de vie "en solo".
Ce mot a été traduit dans le numéro 126 de la revue, paru au printemps 2014.
De plus, j'en ai très largement parlé dans mon livre spécialisé sur le Yoga, d'autant qu'aux plans culturel, psychologique, mental et même spirituel, il peut entraîner des confusions.
Il s'agit d'un mot délicat à traduire d'une part car il est en lien avec la vie intime et d'autre part du fait que le sanskrit propose au moins deux versions.

Rappel.
Que dit la tradition indienne à propos de ce mot qui constitue une règle dans la pratique du Yoga, puisqu'il est en quatrième place de la première étape de la voie du Yoga qui en compte huit ?
La vie du jeune brahmane hindou compte quatre stades ("ashrama", mot est assez répandu parmi les Occidentaux intéressés par l'Inde).
Le Brahmacharya est la condition que connaît l'étudiant brahmanique célibataire qui fait ses études religieuses : elle correspond à l'état de continence qu'il connaît à ce moment de son existence.
C'est ce qui explique le sens donné parfois de "chasteté" au mot "Brahmacharya", poussé jusqu'à l'intention de brûler le désir. Or, nous devons, tant pour des raisons sémantiques que pour des nuances d'ordre psychologie, mental et spirituel, impérativement nuancer le désir et les désirs.
Cette question est régulièrement traitée lors des stages et bien présente dans la philosophie indienne, d'autant qu'elle est une des conditions fondamentales à l'évo lution personnelle sur la voie spirituelle.
D'autre part cette nuance est tout à fait conforme à ce que la psychologie moderne enseigne.
Heureusement, certains enseignements indiens (penseurs et textes) et le Tantra...

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Brahmacharyâsana : la pratique

Concernant la disposition de départ, s'asseoir jambes étendues sur le sol, corps vertical.
Les membres inférieurs sont détendus autant que possible, tandis que le sommet de la tête est poussé vers le haut.
L'aboutissement de la pratique sera de soulever le corps.

Première étape.
Dans un premier temps, poser la paume des mains sur le sol de chaque côté des cuisses.
Les doigts de chaque main sont joints et tournés vers l'avant.
On notera que la tendance naturelle commandée par la recherche involontaire de la facilité, fait que l'on a tendance à poser les mains à côté du bassin comme le montre le cliché ci-dessous.
Comme nous avons pu l'étudier en détail lors des stages d'été, le corps a une disposition toute naturelle à chercher les modes de compensation qui vont lui permettre d'effectuer le travail demandé, mais avec le maximum de facilité.
Si cette faculté est souvent appréciable dans le quotidien, on doit veiller à placer les éléments corporels comme nous le décidons et non comme il voudrait le faire spontanément.
Dans la photo ci-contre, si les doigts sont bien orientés, les mains sont mal positionnées et doivent être avancées.

Deuxième étape.
Une fois les deux mains correctement placées

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