INSTITUT LEININGER
Yogathérapie  -  Thérapie holistique
Centre de Recherche Indépendant de Yoga Adapté (KRIYA)
Ecole de Yoga du K.R.I.Y.A.
Khaj div

- Un bon mental, une bonne philosophie de vie, un corps souple et fort pour mieux vivre sa vie -

                           
     Yoga et souplesse
                           

Voir aussi :
       -
La posture de Yoga           - Le Yoga est-il un sport ?                - Yoga et muscle
            - Yoga, tonus et relaxation       
      
- Le corps dans la tradition (en bas de page)
      

Etes-vous souple ? ...
Ce n'est pas une question que je vous pose directement, bien que vous puissiez tout à fait tenter de le faire en prenant quelques instants de réflexion.
Cette question, je la pose depuis la création de l'Institut, à toute nouvelle personne lors du premier entretien. Les réponses sont variées, et on rarement un avis juste : on se trouve souple sans l'être, ou on estime ne pas l'être tout en jouissant cependant d'une certaine liberté de mouvement.


Yoga

Dans l'esprit des gens, Yoga et souplesse sont intimement associés : en effet, on trouve ceux qui pratiquent dans ce but, et on assiste aussi au découragement d'autres qui estiment ne pas pouvoir s'aventurer sur un tapis de Yoga, même pour essayer, pour la simple raison que leur souplesse est insuffisante, déficiente.


Définition

Mais qu'est-ce donc que cette souplesse dont on parle là, et qui semble se perdre au fil des ans ? Elle est, selon mon dictionnaire, le "caractère de ce qui est souple", la "qualité d'une personne dont le corps est souple". C'est également la capacité d'adaptation, la docilité, voire la complaisance sur un plan comportemental.
Ce qui est souple est ce qui se courbe, ou se plie aisément, sans se rompre ni se détériorer. C'est le contraire de rigide. Un autre dictionnaire ajoute les notions d'agilité et de flexibilité. Le mot viendrait du latin "supplex" signifiant "qui plie les genoux" dans le but d'implorer. Souplesse et supplier ont la même origine étymologique.
D'un geste d'humilité et d'abaissement lié au geste de supplication, nécessitant surtout des qualités d'adaptation à la fois physiques et mentales, passons de l'évolution linguistique à la qualité marquant la liberté du geste.


Involution

La souplesse est une qualité, c'est dit. Elle semble faire défaut à nombre de nos contemporains. Le test le plus fréquent que l'on a tendance à effectuer pour la mesurer, consiste à se pencher en avant et à considérer avec plus ou moins d'amertume, la distance entre la pointe des doigts et le sol qui est décidément, bien bas...
On peut considérer le manque de souplesse de façon différente et selon les âges de l'individu : chez la personne âgée n'ayant pas eu l'occasion d'entraîner son corps, chez le sportif hypertonique plus soucieux de travailler sa puissance musculaire que sa liberté de mouvement, chez le jeune adulte pour lequel l'activité sportive n'est plus qu'un lointain souvenir, chez l'adulte que les heures de bureau figent dans une position de fermeture, chez l'enfant que la vie scolaire force à démobiliser le corps.


Qualité ? Défaut ?

La souplesse n'est-elle qu'une qualité ? Son manque en est-il vraiment un ? L'ostéopathie enseigne que lorsqu'une articulation n'a pas sa liberté totale, cela engendre une absence de circulation énergétique, cette entrave énergétique pouvant amener une gêne dans le fonctionnement énergétique global.
Sur un plan purement mécanique, un manque de souplesse corporelle entraîne un simple manque dans le fonctionnement physiologique naturel. Enfin, au niveau psychologique, la déficience de la souplesse apauvrit le "Schéma corporel", celui-là même qui nous permet de conserver l'intégrité physique, et qui se nourrit de chacune de nos expériences corporelles. schéma corporel?


Souplesse(s)

Le maintien et le développement de cette qualité passent par une action à plusieurs niveaux. En premier lieu, l'action sur la souplesse ne peut se faire que par un travail important sur la relaxation : en effet, c'est elle qui va permettre les étirements et élongations nécessaires à une mobilisation assurant l'assouplissement.
L'autre aspect de ce premier élément, est la nécessité d'avoir, sur sa pratique, sur son propre corps, et sur l'esprit, un bon contrôle, car le travail d'étirement associé à la détente met les muscles et les articulations en danger du fait que la décontraction permet la déconnection de certains réflexes protecteurs tels le réflexe myotatique décrit lors du Séminaire de Sérignan 98, et donc la fonction est de conserver aux fibres musculaires, une position correcte, loin des extrêmes et des risques de rupture.planche réflex myotatiq


Relax...

Une fois la relaxation acquise, il s'agit de la maintenir et de rester vigilant, compte tenu de ce qui vient d'être dit. L'action sur la souplesse peut alors véritablement commencer, bien que la décontraction nous ait déjà engagé par elle-même, sur cette voie, puisqu'en abaissant le seuil du tonus, elle assure par là-même, un assouplissement de l'ensemble musculaire. L'assouplissement va porter sur les divers éléments qui sont : muscles, tendons, ligaments, articulations.


Plastique ou élastique ?

Les tendons et les ligaments sont des éléments dits "plastiques" : ils résistent à l'étirement et à la traction. Cette qualité permet aux premiers de transmettre le mouvement de contraction du muscles aux leviers osseux du squelette dont les éléments sont solidement maintenus les uns par rapport aux autres par les seconds.
S'il arrivait, par accident par exemple, qu'un tendon ou un ligament soient étirés au-delà de leur possibilité normale, ils ne pourraient retrouver leur dimension première du fait de cette "distension". La conséquence immédiate est la fragilisation de la partie du squelette concernée.


Les jointures

Les ligaments servent au maintien des articulations, lesquelles sont composées de divers éléments : capsule articulaire, ligaments, surfaces articulaires, liquide intra-articulaire (synovie). La souplesse des articulations dépend de tous ces éléments à la fois. Si les capsules articulaires n'ont aucun rôle de frein dans le mouvement souple, il n'en est pas de même pour les ligaments entourant la jointure, lesquels, s'ils sont peu sollicités, peuvent devenir une vraie gaine de serrage autour de la jointure. Quant à l'intérieur de ce "point d'intelligence de l'os" comme le nomme la Médecine Tibétaine, elle est constituée des surfaces articulaires et d'un liquide leur permettant de glisser l'une sur l'autre.
La synovie se trouve en plus ou moins grande quantité selon l'âge de la personne et son entraînement physique. Plus une articulation est entraînée et plus grande sera la quantité de synovie permettant un glissement encore plus doux des cartilages. Quant à ces derniers, leur épaisseur est supérieure chez un sujet entraîné. Nous pouvons déduire de cela qu'un minimum d'exercice physique assure d'avoir un bon fonctionnement au niveau des jointures.


Conscience

La supériorité du Yoga physique ou Hatha-Yoga, sur les autres techniques corporelles vient de 3 choses : la lenteur de l'action, l'association au souffle, la présence consciente à ce que l'on pratique.
Il y a environ 20 ans, jeune enseignant de Yoga et aussi pratiquant assidu de Karatédo, je fus chargé, un soir, de l'entraînement de mes collègues compétiteurs qui s'empressèrent de me demander de les faire travailler comme on le fait en Yoga. Je ne me fis pas prier, et ils furent surpris des résultats immédiats et indolores. Cela a peut-être changé depuis, mais à cette époque, les échauffements et assouplissement pratiqués dans les salles ne se faisaient pas du tout en déconnectant le réflexe myotatique dont j'ai déjà parlé.
Pour revenir à la conscience, tout pratiquant de Yoga pourrait dire que l'action consciente est quotidienne puisque la souplesse doit s'entretenir chaque jour ; c'est une excellente école de conscience de soi, en plus des effets sur l'enrichissement du schéma corporel (cf plus haut).
L'articulation de la hanche est une des plus robustes du corps humain. On peut voir sur ce schéma la capsule fibreuse, dite aussi manchon fibreux, servant au maintien hermétique de l'articulation et à celui des pressions. Le ligament de Bertin limite l'ouverture de la hanche et doit être régulièrement sollicité.
La robustesse de la hanche tient à plusieurs éléments : la puissante musculature l'entourant (fessiers et cuisses en particulier), les ligaments en présence (dont celui de Bertin) et aussi la forme elle-même de la jointure.
On peut voir l'emboîtement de l'os fémoral dans la cavité articulaire.
Les surfaces articulaires assurent le glissement des os les uns sur les autres. Quant à la rotule, elle est une merveilleuse invention de la nature, assurant une pluis grande efficience musculaire du membre inférieur.
L'articulation du genou est à la fois puissante et fragile. On peut voir sur le premier schéma l'ensemble de l'environnement articulaire, tandis que le second présente la coupe de profil.


Précautions

Bien sûr, la prudence habituelle est recommandée dans la pratique du Yoga lorsqu'on recherche ou entretient la souplesse. D'autre part, il faut tenir compte des "dangers du Yoga" et du fait que toutes les parties du corps ne doivent pas s'assouplir. Mais on doit être attentif à d'autres aspects.
Le premier est la recherche d'une pratique en accord avec notre fonctionnement corporel, anatomique et physiologique. Les articles parus dans DRISH tels que "Dos rond, dos plat" ou "Le Yoga nouveau est arrivé" seront de bons guides dans la pratique.
Et puis, il faut éviter de tomber dans le piège de la recherche forcenée de la souplesse, ou encore dans celui de se dire, lorsqu'on l'a acquise, qu'on connaît le Yoga ou qu'on a abouti à la maîtrise, car le physique n'est qu'une partie du Yoga et un énorme travail reste encore à faire, dont je vais dire quelques mots.


Aspect mental

L'énorme travail qui reste à accomplir, est celui sur la souplesse mentale, qu'il ne faut pas confondre avec laxisme, passivité, laisser-faire ou lâcheté. Shivananda disait bien qu'il fallait "que les mots soient doux et l'argumentation solide". La Shiva Samhita, texte classique du Yoga, exige d'être doux dans ses propos pour pouvoir recevoir l'enseignement du Yoga. Dans le Yoga chinois, le fait d'être d'un "caractère facile", est une des conditions de la santé.
La pratique des Yama et Niyama, 10 principes constituant le commencement du Raja-Yoga ou Yoga traditionnel, permettent d'accéder à un mental ferme et souple à la fois.
Enfin, le Yoga enseigné dans la Bhagavad-Gîtâ, référence spirituelle pour les Hindous, nous invite à avoir "un langage bienveillant, bienfaisant et qui ne nuise pas à autrui".
Quant à la correspondance entre souplesse mentale et celle physique, laquelle serait la marque de la première, elle reste aléatoire et doit être considérée comme une généralisation sans fondement réel.

A très bientôt.

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Le corps dans la tradition

Le Yoga est une tradition très ancienne dont les origines remontent à 3.000, 4.000, 5.000 ans, encore plus, selon certains. Il présente une particularité très intéressante et utile pour notre mode de vie.
En effet, cet étrange système met en œuvre tout notre être et utilise le corps en tant qu'outil sur la voie à suivre, selon une progression qui assure son développement pour en faire un allié performant, capable de force, d'énergie et de concentration.
Il faut dire que c'est un des buts du Yoga de pouvoir développer toutes les dimensions de notre être, pour deux raisons précises.
La première raison concerne le fait que la santé est importante dans la pratique du Yoga. En effet, selon les textes, la maladie et le manque d'énergie sont deux obstacles sur la voie.
En second, une bonne santé signifie un bon maintien et une bonne respiration afin de pouvoir conserver une posture stable dans les conditions de confort voulues par l'esprit même de Patanjali qui rédigea les Yoga-Sutra-s il y a 2.400 ans.
Ainsi, une bonne éthique de vie, un corps en bon état, un bon maintien, une bonne énergie liée à une respiration correcte, une bonne capacité à se concentrer, tout cela permet d'accéder à la méditation qui demande aussi que l'on puisse contrôler ses passions, ses émotions qui sont des sources de stress particulièrement présentes dans notre monde.
Notre programme d'été
C'est sur l'ensemble de ces points que nous travaillerons cet été.
Chacune des semaines ayant son thème spécifique, le programme technique et pratique des trois sessions, portera sur l'amélioration de la statique corporelle et sur l'acquisition, le développement et le maintien d'une respiration correcte.
Au cours de la semaine consacrée à "Se recentrer par le Yoga", nous verrons, en nous appuyant sur les textes, comment nous libérer des
conditionnements et résister aux sollicitations stressantes et aux automatismes qui ont pour conséquences néfastes de provoquer des fatigues physiques et psychiques, des tensions.
En travaillant sur "Bon maintien, bon souffle", nous verrons comment le Yoga peut nous apporter de profonds changements, simplement par la discipline douce et puissante qu'il propose en rétablissant une bonne verticalité et une bonne respiration, toutes deux malmenées par la vie moderne.
Quant à la troisième semaine consacrée au thème "Méditation et contrôle de soi", nous chercherons à identifier les passions et émotions négatives et comment nous en défaire afin de connaître une sérénité plus complète, tant en méditant que dans la quotidien.