Quel Yoga ?
Parmi les questions que l'on me pose parfois, il y a celle-ci :
            "Et vous ? Quel Yoga vous enseignez ?"
C'est une question délicate dans la réponse à lui apporter qui tient compte, forcément, de ce qu'est le Yoga, non dans son développement actuel, mais dans ce qu'il est depuis ses origines tout en délaissant ce qui n'a pour nous Occidentaux, aucune utilité. Je pense que le lecteur devine déjà la complexité en même temps que la précision de la chose à traiter. C'est encore plus dense lorsqu'on pense aux choix de formation que j'ai effectués à partir de 1979 en créant mon entreprise.

Du plus simple au plus complexe.
Pour faire simple, j'enseigne et pratique le Yoga traditionnel, le Yoga royal ou Raja-Yoga, aussi nommé Patanjali-Yoga dans la lignée du sage indien Swami Shivananda Saraswati par l'intermédiaire d'André Van Lysebeth dont j'ai suivi les enseignements durant ¼ de siècle, de 1978 jusqu'à ses derniers stages avant sa mort en Février 2004. J'ai reçu mon nom mentionné sur mon livre de Yoga, de Swami Yogamudrananda (photo de 1980 en page 39), élève de Swami Satyananda, lui aussi se situant dans la même lignée de Swami Shivananda.
Voilà pour "faire simple". Bien que, finalement...
Ayant choisi le statut professionnel en 1979, diplômé de l'Intégral Yoga Institute André Van Lysebeth (cliché en page 39) en 1980, j'ai suivi la formation de Shri Mahesh. Titulaire de ces deux diplômes de professeur de Yoga, j'ai obtenu en 1986, un certificat de Technique Yoga (UV du DEFA, DRJS de Toulouse), puis ai obtenu mon diplôme de Yogathérapeute en 1997.
A ceci, je dois ajouter quatre voies significatives. D'abord, le Yoga taoïste pratiqué en 1975, juste avant le Yoga indien découvert la même année, le TaïChi Chuan dont une élève directe de Peter Yang m'a enseigné les prémices et enfin, mes formations d'animateur GV puis d'Instructeur 1er degré en 1979 et 2ème degré en 1980 qui m'ont beaucoup apporté au plan pédagogique. J'ai appris des notions de Yoga tibétain auprès d'un professeur de médecine tibétaine dans les années 90.

Question de choix.
Bien entendu, vous ne trouverez pas trace des pratiques de GV que j'ai enseignée à Colomiers en 1979 et 1980 mais principalement le style Van Lysebeth avec des touches du style de Shri Mahesh, de Yoga taoïste et de Yoga tibétain.
La raison en est que ce n'est pas le pratiquant que l'on doit plier à la discipline mais plutôt celle-ci que l'on doit adapter en fonction de ce qu'il est et de ce qu'il peut faire. C'est la raison pour laquelle je m'inspire aussi de ce qu'ont transmis Eva Ruchpaul, B.K.S Iyengar, Nil Haoutoff, Philippe De Méric et d'autres encore à quoi s'ajoutent mes expériences psychocorporelles qui m'ont beaucoup appris. Pour reprendre les propos d'un spécialiste des techniques orientales dans les années 70, je ne suis pas un style mais tous les styles à la fois, tout comme un de mes professeurs de Psychologie, Psychiatre-Psychanalyste toulousain, nous enseignait à l'Université que selon les situations, nous devions être Freudien, Jungien, Groddeckien, Rogérien… en fonction des personnes, de leurs problématiques et des situations. Pour reprendre ce que j'écrivais dans mon livre sur la Psychosomatique, la spécialisation est sûrement dans la capacité à proposer des approches différentes à ceux dont on a la charge sans chercher à les faire entrer de force dans un système.

Question de choix.
A cela s'ajoute la dimension traditionnelle qui est l'essence du Yoga. Elle se trouve dans les Upanishad-s, les quatre principaux Yoga-s de la Bhagavad-Gita, les Yoga-Sutra-s qui fondent le Yoga traditionnel, les Samhita-s (Gheranda, Shiva), le Hatha-Yoga Pradipika, le Hatharatnavali. Mon enseignement du Yoga adapté s'inscrit dans cette lo gique traditionnelle enrichie de l'apport des sages de l'Inde : Shivananda, Vivekananda, Ramakrishna, Ananda Moyi, Kabir entre autres. Sans oublier la philosophie occidentale.
Mon expérience de près de 30 ans en tant que clinicien spécialiste de l'écoute et de l'observation et ma pratique en Psychothérapie médiatique (thérapie holistique) font le reste. Ainsi, on est loin de certaines tendances et de modes pour un corps jeune, tonique, mince, sportif bien que le corps ne soit pas délaissé dans mon choix de pratique et de transmission.
Comme je le précisais en commençant : c'est une question délicate à laquelle je devais répondre avec précision tant elle est riche de la complexité liée à la complétude pour laquelle j'ai opté.

(cet article est paru dans Drish 160 de Novembre 2020)

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