INSTITUT LEININGER
Centre de Recherche Indépendant de Yoga Adapté (KRIYA) Ecole de Yoga du K.R.I.Y.A. Pour votre bien-être |
- Un bon mental, une bonne philosophie de vie, un corps souple et fort pour mieux vivre sa vie -
Voir aussi :
-
Stages prochains
-
Les effets du Yoga sur le muscle
-
Yoga et activité musculaire
- Yoga et muscle
-
Yoga, tonus et
relaxation
Les illustrations présentes dans la revue ne peuvent être ici.
Les numéros dans le texte correspondent au schéma du visage présenté en
parallèle au texte.
Vous pouvez
commander ce numéro et
vous abonner.
Le début et la fin de la séance de Yoga sont des moments-charnières. La prise de
conscience permet de rompre avec le rythme du quotidien qu’on a décidé de
délaisser quelques instants (2, 5, 30, 60 minutes ou plus). La relaxation en fin
de séance est la pratique permettant de parcourir le chemin inverse et de
ramener tout l’être à sa condition habituelle, justement celle qu’il avait
déposée à l’entrée de la salle de cours avant de prendre place sur son tapis de
Yoga.
Aussi bien en débutant la séance qu’à la fin, lors de ces deux périodes
charnières entre la vie habituelle et la séance de Yoga (raisonnement humain)
qu’au cours de la séance elle-même lorsque nous sommes en mouvement ou en
posture statique, nous devons faire en sorte de détendre le visage.
Des perceptions très spéciales
Certes, un visage détendu est beaucoup plus agréable à voir que le même en
période de contrariété ou de colère.
Et puis -mais est-ce là aussi un argument en lien avec la pratique du Yoga ?- la
détente du visage favoriserait une raréfaction des rides ou leur placement
correct et gracieux. On prétend que Madame de Maintenon disait :
Mesdames, souriez afin que plus tard, vos rides soient bien placées !...
Un exemple vécu
J’ai reçu un jour une personne se destinant à assurer des sessions de
formation et venant chercher quelques conseils de ‘coaching’ pour utiliser un
mot très en vogue. Après une petite heure d’entretien, ayant répondu à ses
questions, je m’avançais à donner un point de vue qu’elle n’attendait pas : je
lui demandai si elle souffrait de la nuque et du haut du dos. Surprise de ma
question, elle répondit par l’affirmative et me demanda comment j’avais pu
deviner, alors qu’à aucun moment elle n’en avait parlé.
Certes, j’avais bien repéré une certaine raideur dans la démarche de la
personne, aussi bien à son entrée dans mon bureau qu’une fois assise en face de
moi : mais cela pouvait aussi être dû à l’habillement élégant et très classique
qu’elle portait et aussi à la situation d’entretien, sûrement peu aisée
lorsqu’on ne connaît pas ou très peu la personne rencontrée.
Ma question reposait simplement sur l’expérience de l’observation, bien sûr :
pédagogiquement l’œil a une très grande importance et l’exercer à voir et même à
percevoir -ce qui est encore mieux- est très instructif. Nous reviendrons sur ce
sujet en évoquant l’œil dans les prochains numéros de DRISH.
Ce que mon œil avait remarqué tandis que l’entretien se déroulait, était cette
sorte de manque de mobilité et la position haute des épaules. Il s’agissait là
de deux signes de tensions dans la zone haute du dos.
Cette hypothèse (car il n’y avait dans ma remarque aucune affirmation) était
couplée à une sorte de rictus qui apparaissait de temps en temps sur son visage
et qui était habituel car il avait, au cours des décennies, creusé de simples
sillons au bas des commissures des lèvres, tirant celles-ci vers le bas …
Or, dans certaines professions, la formation en fait partie, il importe
d’aborder ses publics et groupes avec une certaine détente tant corporelle que
mentale afin d’avoir à sa disposition toutes la palette professionnelle
utilisable pour répondre aux besoins des personnes qui nous sont confiées. Une
attitude ‘sur la défensive’ ou un aspect ‘ronchon’ ont une influence directe et
non consciente sur les participants. Il n’est pas question d’arborer un sourire
‘commercial’ mal venu, mais d’aborder les uns et les autres avec la détente
nécessaire à une approche de l’humain dans les meilleures conditions d’accueil.
D’abord, sourire tranquillement
Revenons au visage
Alors, comment faire ? ... pensera peut-être mon lecteur en train de se
mirer dans le grand miroir de sa salle de bain afin de vérifier s’il a lui aussi
quelques rictus ou contractions inutiles.
La première des choses est, surtout, de ne pas s’en faire : si vous constatez
quelques ‘imperfections’ (tout le monde en a !) ne cherchez pas à les gommer de
suite. Patience, patience ! … c’est sûrement une des premières leçons apportées
par le Yoga (Cf. dans la prochaine Lettre de l’Institut n°48 à paraître
dans quelques jours).
La deuxième chose à effectuer est de prendre régulièrement conscience de l’état
de tension de sa musculature afin de n’utiliser que ce qu’il faut : c’est à la
fois une question d’économie et d’attitude.
Enfin, lorsque les muscles larges ou volumineux sont détendus (ils sont les plus
faciles à relâcher), on peut alors progressivement travailler sur la détente du
visage ce qui se fait selon le plan indiqué sur le schéma joint.
Les chiffres inscrits indiquent les parties importantes sur lesquelles on devra
se concentrer : il s’agit de régions musculaires précises.
Le point 1 concerne le muscle frontal qui n’est autre que celui qui
exprime la surprise, l’inquiétude, la colère, le mécontentement, la
concentration poussée … Il s’insère en bas sur les arcades sourcilières et en
haut sur le début du cuir chevelu. Un excellent moyen pour le détendre consiste
à imaginer que le front s’allonge d’une tempe à l’autre et aussi des arcades
vers le sommet du crâne.
On peut aussi faciliter cette démarche en ‘laissant tomber’ les sourcils qui
remontent par son action de contraction.
Puis on fera en sorte de relâcher les tempes (2) : on n’en perçoit généralement
qu’une partie tant on les croit limitées à cet espace légèrement concave en
arrière des sourcils. Pour mesurer réellement l’étendue de ce muscle temporal,
il suffit de faire l’expérience suivante très simple : placez vos mains à plat
de chaque côté de la tête de manière à ce qu’elles soient au-dessus des
oreilles. Puis, serrez et desserrez les dents : vous sentirez alors toute
l’étendue de ce muscle.
En 3, les yeux seront détendus ensuite : les paupières étant closes, il importe
de vérifier qu’elles le sont sans aucune crispation et que leurs bords sont en
contact léger sans pression aucune. Le muscle orbiculaire de l’œil doit
être détendu : il se situe tout autour de l’œil et tout comme le frontal, a une
fonction importante dans l’expression du visage.
Au niveau inférieur (4), les pommettes sont relaxées ensuite, du moins les
muscles qui y sont reliés. Il s’agit de l’arcade zygomatique, élément osseux sur
lequel s’attache le puissant muscle masséter dont la fonction dans la
mastication est importante et qui peut être perçu quant à sa masse imposante en
plaçant les mains à plat sur les joues juste en avant des oreilles. Serrer et
desserrer les dents : on sent très bien ce gonflement musculaire impressionnant.
En avant du masséter se trouvent les deux zygomatiques, grand et petit dont il
est souhaitable qu’ils travaillent le plus souvent possible au cours de
l’existence humaine puisque ce sont eux qui assurent le sourire et la mimique du
rire. Dans la technique qui nous occupe aujourd’hui, on les laisse inactifs. Le
muscle buccinateur se situe entre la région du masséter et les coins de
la bouche : son nom vient de l’instrument de musique, sorte de trompette,
d’origine étrusque et utilisée dans les armées romaines. Le muscle buccinateur a
pour fonction de contenir la pression du souffle lorsque celui-ci rencontre une
résistance (comme lorsqu’on souffle dans un buccin) et assure un rôle important
dans la fonction de mastication en recentrant le bol alimentaire dans la bouche
(vous est-il arrivé de vous mordre la joue ?).
Avant d’aborder la détente de la zone buccale, on veillera à bien détendre
quelques muscles en lien avec le nez (5). Le triangulaire du nez situé
entre le bas des yeux et le coin des lèvres et le dilatateur de la narine
dont le nom évoque la fonction devront aussi être détendus. On notera au passage
que la fonction d’inspiration ne nécessite pas d’utiliser ce dilatateur des
narines ; mais cela se produit lorsqu’on accomplit un effort exigeant une
dépense musculaire importante consommant beaucoup d’oxygène et aussi dans une
pratique de Yoga dont le nom est ‘prendre l’air’. La différence est dans le fait
que dans cette technique de Yoga, la mise en action de ces muscles est
volontaire alors que dans l’effort intense elle ne l’est pas toujours.
Puis on passe à la décontraction de la bouche (6) : l’orbiculaire des lèvres
qui en fait le tour va être totalement mis au repos. Les lèvres sont en contact
sans pression. Elles n’expriment aucune mimique si ce n’est une pleine
neutralité.
Enfin (7) la houppe du menton si expressive chez l’enfant qui s’apprête à
pleurer, le carré du menton et le triangulaire des lèvres qui tire
les commissures vers le bas en une grimace peu sympathique de désaccord ou de
tristesse sont aussi rendus passifs et immobilisés.
Non seulement cette neutralité faciale
est essentielle, mais elle permet aussi une économie d’énergie nerveuse
importante : la dépense nerveuse n’est pas liée à la taille des muscles en
action mais à leur nombre. Or, les muscles de l’expression (visage et mains)
sont finement commandés par un grand nombre de fibres motrices, chacune
consommant sa part d’énergie nerveuse. Une secrétaire dépense donc plus
d’énergie nerveuse sur le clavier qu’un bûcheron s’activant avec sa hache. De
plus, on oblige la première, souvent à travailler en un lieu sans ouverture vers
l’extérieur, donc sans air frais, alors que le second est en plein air.
La détente est donc nécessaire et doit être complétée, comme indiqué ici, par
celle du visage.
Cette relaxation faciale pourra être complétée par une prise de conscience de la
cavité buccale, du détail des yeux et du crâne : nous y reviendrons
ultérieurement.
Bonne pratique