INSTITUT   LEININGER 

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     Sculpture et Yoga
                            

Voir aussi :
              - Mes sculptures sur pierre                     -
Sculpture et mental                             - La sculpture

                                

Bonsoir, Khajuraho (pour accéder à ce texte rédigé en Inde en 2002, cliquer ici
J’ai découvert et vu, émerveillé, les temples de Khajuraho en 1989 et 1990. 85 temples furent élevés dans ce petit village du Madhya Pradesh, en 200 années environ, autour du Xème siècle, par "les descendants de la Lune" (traduction du nom de la dynastie, les Chandella). 25 de ces édifices tiennent encore debout et sont de véritables splendeurs, malgré les outrages des ans et des barbares. Les sculptures nonchalantes et sereines ornant ces temples ont un énorme pouvoir de séduction sur qui les regarde pour la première fois.
Sans aller si loin, on ne peut qu'être ému devant l'oeuvre de Claudel, Rodin, Canova, Le Bernin, Michel-Ange, ou James  Pradier. Les sculptures du Jardin des Plantes toulousain ou encore celles des musées, Labit, Saint Raymond, des Augustins, et des Jacobins, dans la ville rose, celles des musées Rodin et Guimet, à Paris, éveillent admiration esthétique et émotion.
Une simple promenade autour de la petite église de Valcabrère provoque des sensations similaires, et de tous temps, l'homme a tenté de graver, dans l'os, le bois ou la pierre, l'éternité d'un instant. Les Vénus de Lespugue, Willendorf, ou de Brassempouy, sont la démonstration d'une conscience simultanée au coeur de l'humanité naissante. Indiscutablement, la spiritualité s'est accompagnée de création artistique : il n'est, pour s'en convaincre, que de considérer nos cathédrales, et, en Orient, les représentations divines, les Bouddha, ou encore les "mantra" ou formules, gravées dans la pierre, en particulier au Tibet.


De l'envie au projet.

Je nourrissais depuis longtemps une vague envie de sculpter, sans avoir d'idée précise du matériau et des moyens possibles. Cette envie dura de longues années, émaillées par l'entretien de mon sens esthétique lié à la sculpture et par l'achat progressif d'outillage. L'envie devenait idée, mais sans plus, et je les évoquai toutes deux, assez vaguement, sentant bien qu'elles faisaient leur chemin. L'année suivant ma découverte des admirables statues de Khajuraho, et alors que jusque là je n'avais sculpté que des mots (J'édite depuis 1988 avec le groupe Darshana, la Revue Drish, 5 numéros par an), je tentai, sur un morceau de béton cellulaire (aussi nommé Cyporex), de tailler une tête inspirée de la "Vénus de Brassempouy" (Vénus mentionnée ci-dessus. Voir infra, "Vénus", oeuvre n°1), oeuvre préhistorique des premiers âges de l'humanité.
Plus rien d'autre ne se passa avant la fin de l'année 1994. A cette période, une amie me présenta une de ses connaissances, animatrice d'un atelier de modelage. Nous échangeâmes quelques mots et je lui promis de passer la voir sur son lieu d'animation. Ce fut fait, et rendez-vous fut pris pour la rentrée suivante de Septembre 1995. Ce premier matin, je me présentai à l'atelier avec mon bloc de Cyporex, mes ciseaux à bois et mon maillet (excellents pour tailler le béton cellulaire) ainsi que mon crayon et mon papier. Pourquoi ces derniers ? Simplement parce que l'animatrice prévoyait de nous faire dessiner notre projet avant de le matérialiser. 

Des pieds à la tête ...
Mon premier était de tailler une tête. On m'en dissuada parce que soi-disant "trop dur". Alors, j'optai pour une main, mais la même réponse me fut faite. Je décidai alors de sculpter un pied, ce qui fut fait. Le dessin préalable de la pièce m'avança peu, en tout cas, c'est l'impression que j'eus. Ma seconde création, la main, se fit à partir du modèle que j'avais sous les yeux : ma main gauche. La tête qui suivit, ne me parut pas si difficile que ça, et dans l'année, ce sont 7 sculptures qui sortirent des blocs que je taillai à raison de 3 heures hebdomadaires.
Une dernière étape restait à franchir. Je fis l'acquisition d'outils pour la taille de la pierre en 1996. Conscient que la vague crainte que ça ne marche pas, qui m'avait retenu jusque là, s'amenuisait, je sentais bien, malgré tout, qu'un doute subsistait. C'est en Mai 1998 qu'eut lieu mon premier long contact avec la pierre. Ce fut une rencontre mémorable qui se poursuit encore et s'enrichit régulièrement. J'ai pu me rendre compte de semaine en semaine, des progrès dans cette pratique (actuellement, à l'heure où je rédige ces pages, je travaille sur ma 23ème sculpture (Ces lignes ont été rédigées en Juin 2000). J'ai pu observer que, dans un premier temps, mes coups de ciseaux suivaient la forme première de la pierre. Ceci de deux façons : d'abord, la forme globale de la pierre était conservée, et ensuite, les entailles faites, même si elles étaient parfois profondes, ne plongeaient pas vraiment dans la pierre, un peu comme si la résistance du matériau, ou sa forme, présentaient un obstacle infranchissable. 

Aspect mental
La forme du bloc a un impact sur notre mental, qu'on ne réalise pas. Ainsi, si on essaie de le tailler en sortant de ses axes ou de ses perpendiculaires, on a l'impression que l'esprit perd ses repères et qu'il lui devient difficile alors de travailler, un peu comme si l'oeil ne pouvant plus s'appuyer sur la forme, il devenait impossible d'avancer. "Alcôve" (Sculpture n°4, fin 1995) sculptée en 1995-1996, connut cette difficulté : l'axe du visage étant en oblique penché par rapport aux plans du bloc, je dus faire d'énormes efforts de concentration pour ne pas me laisser prendre par ces repères qui s'imposaient malgré moi. Le travail de "L'ange", plus tardif (Sculpture n°8, 1996) connut la même évidence : afin de gagner en largeur dans le bloc, je le taillai dans sa diagonale, ce qui défit les repères en question, m'obligea à en créer d'autres et ne me facilita pas la tâche.
Enfin, pour en finir avec cette importante question, lorsque j'achevai la taille de la "Porte du temple" (Nouvellement nommée "Portes du temple" ; n°7) je me rendis compte d'une irrégularité : quelques millimètres de décalage de l'axe central donnaient à mon œuvre un aspect déséquilibré. Il était impossible d'apporter une correction directe, l'ensemble du travail étant pratiquement achevé. Ne pouvant retailler la porte ni les montants en ogives, il me suffit alors de raboter un côté du dessus de la sculpture pour donner l'apparence recentrée au faîte de la porte, où l'on voit l'effet sur notre œil et sur notre esprit, des formes générales de l'ensemble du bloc.

3 dimensions ...
Autre difficulté rencontrée, surtout au début de la pierre, les premières tendances de sculpter en plan, comme si on se contentait de graver, un peu comme s'il fallait retrouver une autre perception de la troisième dimension en abordant un matériau dur. Pourtant, mon expérience sur le béton cellulaire m'avait permis de dépasser cette difficulté et de "rentrer" dans le matériau pour le modeler comme je le voulais. L'approche de la pierre, plus dure, demandait donc un nouvel apprentissage, une nouvelle approche, une nouvelle démarche, une nouvelle compréhension de mon rapport à la matière. D'après Hervé Eveno, "La sculpture en plan est une étape intermédiaire capitale entre le dessin et des formes sculpturales abouties". Lorsqu'on visite la grotte du Mas d'Azil (Ou bien d'un autre lieu pyrénéen), on découvre un cheval gravé dans de l'os ; sa particularité est d'avoir la tête tournée vers l'arrière comme si l'animal se retournait. Pour les spécialistes, cette capacité a été une prouesse à l'époque, exigeant des capacités mentales dépassant la normale.

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