INSTITUT LEININGER    
Yogathérapie   -   Thérapie holistique   -   YOGA
Centre de Recherche Indépendant de Yoga Adapté (KRIYA)
Ecole de Yoga du K.R.I.Y.A.
Khaj div

- Un bon mental, une bonne philosophie de vie, un corps souple et fort pour mieux vivre sa vie -

                             
    
Face aux groupes depuis 1977 - plus de 45 ans de YOGA
      
... article paru en décembre 2015 dans la Revue de Yoga Drish 135      
                      

Voir aussi :
       - La revue de Yoga Drish : présentation           - Tous les titres publiés
       - Comment vous abonner et commander d'anciens numéros ?...
                
                                

 

 

Sommaire de l'article complet :
Editorial …
                                                                   voir ci-dessous
20 ans, 30 ans, 40 ans de Yoga …                                    … 4 à 6
Petit historique …                                                           … 7 à 9
Histoire de rencontres …                                                 …10 à 15
Un engagement complet …                                              …16-17
Pour une culture du Yoga …                                             …18 à 23
Un Yoga d'Occident ?…                                                    …24 à 26
40 ans d'engagement …                                                   …27 à 30
40 ans : qu'en reste-t-il ? …                                             …31 à 34
40 ans : Yoga et verticalité …                                          …35 à 39
Nos rendez-vous …                                                        …40 cliquer ici


Présentation des 40 ans de YOGA dans l'éditorial du n°135
Pour l’Inde, je parle de l’Inde ancienne et pas celle moderne qui a adopté le mode de vie et les attitudes que l’Occident pressé l’a amenée à connaître et à intégrer pour entrer dans la compétition internationale, pour l’Inde, donc, le temps ne compte pas. Sa vision de cette dimension est cyclique, ce qui veut dire que les âges se suivent, reviennent, recommencent, se renouvellent.

Seule une vision linéaire du temps implique le sens de compétition puisque ˝le temps perdu ne se rattrape jamais˝, ce qui est une réalité, mais devient tyrannique lorsqu’elle génère stress et mal-être.
Aujourd’hui, je vous propose un saut dans le temps, celui des deux tiers de mon existence passés à pratiquer le Yoga et à l’enseigner.
Bonne lecture et bon voyage.

                  
A très bientôt.
                           
@Gill-Eric Leininger Molinier

20 ans, 30 ans, 40 ans …
C’est à Sérignan-Plage que j’ai posé, pour la première fois, cette question du temps et de la longévité, en proposant le thème des ˝20 ans de Yoga˝, puis, dix ans plus tard, avec ˝30 ans de Yoga˝ en Septembre 2005, aussi en bord de mer, avec, chaque fois, cette question incontournable : "Qu'en reste-t-il ?".
 Le temps a été évoqué dans divers articles : ˝Le Bonheur et le Temps˝ (Drish 21, 1993), ˝Le Temps˝ (Drish 72-73, 2003), ˝Prends le Temps˝ (Drish 89, 2006). Il a aussi été présent sans être nécessairement nommé, comme dans ˝Zen ou Yoga˝ (Drish 43-44 et 47-48, 1997-1998) et plus récemment (Drish 132-133, Juin 2015), dans la fiche technique : ˝Relaxation longue ou courte ?˝. Enfin, les stages évoquant la vie et la mort font inévitablement mention du temps qui passe.

˝Avec le temps …˝
Dans les faits, dans notre réalité quotidienne, le temps est toujours présent par son indéfinition, ainsi que dans notre pratique individuelle ou en groupe, d'autant que le Yoga, au sens de la tradition, s’inscrit dans une vie associée à notre condition humaine, dont il est un moyen de nous délivrer.
C’est là que l’on se rend compte que le Yoga n’est pas qu’une série de mouvements ou de postures, mais qu'il vient imprégner chaque instant de notre existence et la rend ainsi plus belle, plus forte, plus riche, plus pleine de sensations et d’expériences par le moyen de ces outils admirables dont nous disposons sans en être toujours conscients : notre corps et notre mental.
 Quarante ans, quatre décennies, c’est beaucoup … c'est 14.600 jours et un peu plus s’il faut ajouter la série des 29 Février venus tous les 4 ans … Et c’est si peu en même temps, aussi bien lorsqu’ils sont derrière nous que lorsqu’on les considère dans leur rapport à notre ère ou encore aux balbutiements de l’humanité il y a … combien déjà ? … 2.000.000 ? … 3.000.000 d’années ? … Et que dire par rapport à l’apparition de la vie sur la planète lorsqu’on sait que c’est par 1.000 qu’il faut multiplier les nombres ci-dessus … A l'échelle de la vie humaine, 2.000 semaines, c’est énorme.

"Carpe diem"
D’où le nécessaire ˝Carpe diem˝ des anciens Romains qui invite à profiter de l’instant, à jouir des bons moments mais aussi, et je dirai même surtout, à utiliser chaque moment de l'existence pour grandir, évoluer, s'enrichir intellectuellement, spirituellement, en un mot, connaître. On retrouve là, le vieux et toujours moderne message socratique dont il est impossible de se défaire, identique à celui du Yoga dont la tradition pose comme 9ème principe (le 4ème de la deuxième étape, les "Niyama-s") de pratiquer ˝Swadhyaya˝ qui est l’étude ("adhyaya") de soi ("swa" ou "sva").
Lors de la session de Sérignan (25 au 27 Septembre 2015, ˝Yoga et immortalité˝), j’évoquais le témoignage d'une personne qui, suite à une NDE (ou EMI, "Expérience de Mort Imminente") disait que l’essentiel dans l’existence était de développer amour et connaissance.

Histoires personnelles
Il est toujours intéressant d’écouter les raisons qui font qu'une personne vient, un jour, en accord avec son propre Carpe diem, frapper à la porte d’un cours de Yoga. Les motivations sont diverses, parfois invraisemblables, mais elles s’inscrivent dans une logique du parcours de chacun dont on peut dire qu’elle n’a rien de logique si ce n’est que, par la suite, on se rend compte que, finalement, c’était le bon choix, c’était ce qu’il y avait de mieux à faire, et que c’était une bonne décision car cela s'inscrivait dans sa "logique de vie" personnelle, sachant que la question du sens de l'existence appartient à chacun. De nombreux éléments ont été apportés en Septembre dernier au bord de la mer, mettant sur la voie de la réflexion, ce que ne permet jamais l’admission aveugle de principes dogmatiques tout faits et tout prêts à consommer sans possibilité de les digérer véritablement et utilement.
Comme nous le fîmes lors des stages à Sérignan il y a 10 et 20 ans, allons ˝crapahuter˝ quelques instants dans ces méandres des années et des mois passés tout en nous souvenant autant que possible, de la pensée de Confucius présente au bas de la page 2 de votre revue, invitant chacun de nous, à savoir mesurer sa propre ignorance.

Petit historique depuis 1975
Je pourrais vous dire qu’en ce qui me concerne, tout a commencé par une panne de télé … Mais c’est une autre histoire et peut-être un jour, je vous la raconterai de vive voix, bien qu’elle n’apporte pas grand-chose, si ce n’est le récit d’un hasard …
Existe-t-il, au fait, ce fameux "hasard" ? …

Anecdote personnelle
Mon approche de l’Orient s’est d’abord faite par la pratique des Arts martiaux : j’y ai mordu avec ardeur et ils ont été toujours présents tout au long de ma vie, et le sont encore. J'ai commencé à pratiquer le Karatedo à l'adolescence. Cette discipline japonaise a été, plus tard nommée, "karaté" : le ˝do˝ qui en fait toute l’harmonie, s’est perdu avec le temps. Dommage ! Oui, dommage car ce ˝do˝ en question est ce qui m’intéressait :
le Karatedo, c’est le Karaté traditionnel. C’est approximativement la même nuance que celle que l’on remarque dans le Yoga : il y a celui qui est lié à la tradition indienne et celui des magazines et des modes.
Le ˝Do˝, c’est, en japonais, la ˝Voie˝. C’est la même chose que le ˝Tao˝, celui du Tao-Tö King, le ˝Livre de la Voie et de la Vertu˝ que nous a légué Lao Tseu (Cf. le séminaire : "La recherche de l'harmonie"). C’est aussi l’équivalent du Dharma, la loi cosmique, une des quatre composantes de l'existence des Indiens.


Une rencontre forte
En ce qui concerne ma rencontre avec le Yoga, elle s’est faite de deux façons, du moins officiellement, car la pratique du cliché de la première page et ci-contre, était un exercice que je faisais étant enfant, sans avoir jamais rien connu de l'Inde : il s’agissait, je pense, d’une façon de connaître mon corps et ses fonctions par une expérience simple et naturelle.
La première vraie rencontre s’est faite lorsqu'il y a 40 ans, j’ai, par curiosité, acheté ˝Le guide Marabout du Yoga˝ de Julien Tondriau et Joseph Devondel, le hasard aidant (encore lui) : le livre était dans un bac à la disposition des passants, rue Alsace, à Toulouse. Je me suis vite rendu à l’évidence : je n’y comprenais pas grand-chose et l’ai laissé de côté.
Il allait me servir peu de temps plus tard.
Dans le même temps, pratiquant l’Aïkido avec Camille Guiral au sein de l'Ecole Toulousaine des Arts Martiaux, sensible à la signification du Tao, j’ai fait part de mon attrait pour les philosophies d'Orient à cet homme à qui on doit le développement de l’Aïkido dans notre région. Il m'a alors, parlé du Yoga et j’ai alors compris mon achat mentionné ci-dessus et fait le lien avec ma pratique quotidienne du ˝Nei Chia˝ ou "Kung-Fu interne", transmis par Bodhidharma à Shaolin, au VIème siècle de notre ère, aussi nommé ˝Yoga chinois˝ ou "Exercices du Tissage de la Soie de l'Art Ancien", aujourd'hui réaménagé et plus connu sous le nom : "Chi Kong˝. Les exercices internes de Nei Chia ont pour fonction, comme dans le Yoga traditionnel, de développer et stimuler les organes vitaux. Leur pratique assidue longtemps permettait de renforcer le corps et de le préparer au Kung-Fu externe ("Wei Chia"). Selon Michael Minick, des études cliniques effectuées en Chine ont mis en évidence l'efficacité de ce travail sur les troubles respiratoires, circulatoires, digestifs et nerveux, du fait de l'action sur les organes, les nerfs et les muscles en harmonisant respiration et mouvements.
On voit ici le lien évident avec le Yoga indien.

  Télévision       nauli barbu                  Yoga chinois Sérignan           torsion matsyendra       assis tete de vache
        Une panne de télé ...     Une vieille habitude          Yoga taoïste                    années 84-85                   1979
... voilà un bon programme
    
 1977-1978                    Sérignan-Plage, années 90

20 ans …
Donc, c'est à l’âge de 20 ans, que j’ai suivi le conseil éclairé de Camille Guiral et mon premier contact avec le Yoga a eu lieu en Septembre 1975. Un réel coup de foudre qui n’a jamais cessé de m’animer ; n écrivant cela, je ne surprends sûrement personne … Ce sont quatre décennies de travail de recherche qui commençaient là, dans un domaine dont, au départ, je ne soupçonnais pas l’étendue et l'amplitude de la sagesse.
Toujours dans le même temps, j'ai décidé d'arrêter … de fumer : le Yoga ne m’a pas aidé, sûrement parce que trop récent, mais mes outils mentaux m’en ont tiré en même temps que l'exercice physique (beaucoup de vélo, boxe anglaise, footing). Mes deux dernières cigarettes datent d’un dimanche de Décembre 1975, après plusieurs années au cours desquelles il m’arriva de ˝griller˝ jusqu’à … 30 cigarettes par jour! Il me paraît important de préciser que, contrairement à ce que l’on croit, ce n’est pas la volonté qui permet d’arrêter la consommation de tabac, mais la motivation. La volonté, vertu creuse selon André Berge, permet de durer lorsque la décision est prise et que l’on a cessé de fumer, mais n'est pas le déclencheur mental idéal.

Histoire de rencontres
Et puis il y a eu le premier cours qu’on m’a demandé d’animer en 1976, puis un cours régulier à partir de 1977 : oserai-je dire que, sans qualification professionnelle, à l'époque, j’ai refusé des emplois parce que l’heure de fin de journée ne me permettait pas d’être ponctuel pour assurer ma séance habituelle du Mercredi ? A cette période, j'ai découvert trois monuments de pensée : Confucius, Lao-Tseu, Ananda Moyi.

 Séance … stressante! …
Je notais dans les "20 ans de Yoga", ce souvenir de mon premier cours : un Lundi soir, ne pouvant plus reculer, je me suis retrouvé face à des pratiquants que j'aurais mieux aimé fuir plutôt qu'affronter. Je dois avouer que je redoutais de me trouver face aux groupes et je laissais volontiers aux autres, ni plus ni moins expérimentés, mais peut-être plus téméraires, le soin d'animer. On dut me forcer un peu la main en me mettant au pied du mur en même temps qu'à l'épreuve. Mon papier à séance en poche (rien n'a vraiment changé depuis), il me souvient de m'être lancé dans une séance qui resta longtemps dans les mémoires, non pour sa qualité, mais plutôt pour le train auquel elle fut menée : son rythme fut celui de ma pompe cardiaque largement stimulée par l'overdose d'adrénaline due à mon stress débordant. Les pratiquants s'avouèrent totalement épuisés à la fin de la séance : je l'étais aussi, ainsi que ravi d'en avoir fini et peu pressé de remettre ça. Tout cela semblait obéir à une sorte de ˝logique˝, encore elle, qui suivait l’achat de mon premier livre de Yoga, sûrement intéressé par cette ˝chose˝ qui venait d’Orient, d’où étaient originaires les Arts martiaux que je connaissais déjà.

Trois rencontres
Enseigner nécessite de se former : des rencontres choisies ou liées au hasard (!?) m'ont permis d'acquérir les moyens nécessaires à l'accomplissement e cette tâche et donné le goût du travail sur l'humain que j'ai trouvé chez nombre des guides dont je me suis largement inspiré
. L'association de Yoga columérine était affiliée à la FFEPGV (Fédération Française d'Education Physique et de Gymnastique Volontaire). Donc, je fus orienté vers son Comité Départemental : n’y connaissant rien, j’obtins tout de même, mon diplôme d’animateur GV en Avril 1978, au CREPS de Toulouse, après avoir surpris les responsables lorsqu’ils surent que je venais me former en … Yoga.
L'année suivante, je m'inscrivis en professionnel de l'enseignement du Yoga. Nous étions deux dans la région : le second était Robert Cottet, décédé il y a peu. Les deux années suivantes, je fus co responsable de la Commission technique du département et décrochai les niveaux d’Instructeur 1er degré en 1979, puis 2nd degré en 1980. Ces deux sessions ont été animées par un cadre technique national (CTN dans le jargon), ancien gymnaste de très haut niveau. Epris de liberté et d'autonomie, cet être redoutable et intransigeant mettait en garde vis-à-vis des risques de la manipulation : il était d'une exigence que je qualifierai de normale, tant il importe de prendre conscience que, lorsqu'on enseigne une discipline psychocorporelle, on travaille "sur de la matière humaine", selon son expression ni sarcastique ni péjorative, mais terriblement juste. Respectueux de l'individu, ouvert aux autres techniques, il rédigea la préface de mon premier mémoire, "L'apprenti-yogi ou l'Anti-sage" paru en 1984. Il y énonçait la nécessité pour enseigner le Yoga, de :
   "… connaître parfaitement les sciences humaines et biologiques ainsi que la psychologie du monde des adultes".


anjali 77-78  demi-pince demi-lotus demi-pince demi-lotus couchée avl claude bernard
  Anjali 1977-1978
                                    Baddhapadmamatsyâsana Poisson en lotus lié, 1980                                A.Van Lysebeth  La leçon d'anatomie de Claude Bernard

Si cela paraît évident, toutes les écoles de Yoga ne vont pas dans ce sens. Ce formateur de haut niveau marquait sa défiance vis à vis du phénomène gourou et ceux qu'il nommait :
    "… les maîtres spéculateurs, sclérosants et autoritaires".
Il sut, avec raison, nous mettre en garde contre les dangers réels, peu connus et pourtant existants, de l'utilisation sauvage de l'image mentale. Pour lui, le respect de l'autre et du rythme individuel dans la pratique était fondamental, tout autant que le rejet absolu des procédés anti-pédagogiques.

De nombreux avantages
Ce travail m’a beaucoup apporté : j'y ai acquis une richesse d’enseignement, la prévention des risques, une bonne réflexion sur la pratique et une pédagogie de la transmission des techniques psychocorporelles qui me servent encore dans l'enseignement et la formation en Yoga, au niveau pédagogique et humain. Ces années de choix professionnel constituent le fondement qui a très largement et heureusement marqué mon enseignement du Yoga et mon propre style pédagogique, d'autant que c'est de 1978 à 1980, que se sont faites mes deux premières formations : Instructeur GV et "Professeur-Yogacharya" diplômé du "Intégral Yoga Institut Van Lysebeth". C'est aussi en 1980 que j'ai mis les doigts dans le piège du "gourou" pour la première fois … et la dernière. Le bon sens a très vite eu raison de cet attrait : ce vaccin ne nécessite aucun rappel, même 35 ans plus tard, d'autant que Montaigne est repassé par-là, à propos du précepteur et de son élève :
  
"… Qu'il lui fasse tout passer par l'étamine, et ne loge rien en sa tête par simple autorité et à crédit …"
Les gourous et autres abuseurs ont malheureusement profité de cette expérience pour deux raisons : d'abord, je les sens venir de très loin, et ensuite, je démonte régulièrement leurs arguments enjôleurs fondés sur rien si ce ne sont des paroles mielleuses et sans fondement sérieux, oublieux qu'ils sont, de cet avis du sage indien Shivananda qui invitait à avoir "… une argumentation solide". Ils devraient se rappeler cette belle citation du sage et poète indien R. Tagore (Cf. Mars 2016) :
  
"La voix du gourou ne mène qu'à la porte du gourou"

Un grand Monsieur du Yoga
Ma deuxième grande rencontre, par ordre chronologique, à quelques mois près, toujours en 1978, fut celle, décisive, d’André Van Lysebeth qui a énormément contribué à faire connaître le Yoga en Occident et publié plusieurs livres faisant autorité, dont certains traduits dans le monde entier (Cf. Drish 76).
Ayant appris le Yoga auprès de Shivananda, ce grand Monsieur du Yoga avait son style de pratique et d'enseignement, fait d'une solide connaissance du Yoga et d'un souci d'adaptation au monde moderne. Sa rencontre m'a, à partir de 1978, marqué et amené à améliorer profondément ce que j'avais reçu jusque-là. J'ai saisi les aspects techniques et physiologiques du Yoga et ce que peut être l'extraordinaire association des trois systèmes Yoga, Samkhya, Tantra. Nous avions un lien de sympathie réciproque et des échanges sur des domaines communs: le mental, la recherche philosophique sur la sagesse et la connaissance, entre autres.
Concernant le mental, il avait été particulièrement intéressé par le rapport entre Yoga et Arts martiaux, suite à une démonstration que j'avais effectuée en 1979. Près de 20 ans plus tard, il m'en parlait encore et le personnel de Collbato s'en souvient toujours. Nous avions aussi parlé de
l'autohypnose que nous connaissions. Cette ouverture m'amena, bien plus tard à la rédaction de mon livre sur la psychosomatique et aux références sur les méthodes Coué et Vittoz, le "Totem et tabou" de Freud, ainsi que mon approche très concrète des exercices mentaux du Yoga et de l'image mentale, sans oublier les nécessaires précautions à respecter lorsqu'on les pratique (Cf. été 2015). J’ai travaillé avec lui jusqu’à ses derniers stages, quelques temps avant sa mort en 2004.
Ces années-là, était déjà inscrite dans mes expériences et réflexions, une idée précise du moyen d'entretenir le "support biologique" par l'association du Yoga et des arts martiaux : cela ne faisait que préparer la suite.

Un rebelle devenu légende
Aussi, la troisième rencontre a été celle, précoce à l’époque, puisqu’à peine introduite en France par Dominique Valéra, cette discipline fut censurée et interdite, du tout nouveau-né Full contact qui venait d’arriver dans notre pays. Dominique Valéra avait été au centre des préoccupations de la presse il y a 40 ans pour sa rébellion qui allait révolutionner le monde des arts martiaux.

LGE-Valéra 2013-308   arbre anjali    lge avl    lge Mahesh dabau      Bruguières 1er stage
Avec Dominique Valéra, 2013        L'Arbre           Aux côtés d’André Van Lysebeth en 1993     Avec Shri Mahesh et Tony Dabau    1980 : premier stage en Haute-Garonne

En 1979, j’ai été initié à la pratique du Taï Chi Chuan -méthode Yang-, que j’ai enseigné dans un centre privé en 1984.
Enfin, quelqu'un m'ayant dit, un jour, qu'avec le Yoga je devais avoir sûrement un bon dos, je décidai alors de le tester et de le soumettre à deux épreuves que j'allais goûter pleinement : la danse classique et … l'haltérophilie.
A 23 ans à peine, tout juste installé dans la voie professionnelle de la transmission du Yoga, mon souhait était de transmettre un message très concret et adapté, ce que me permettaient déjà mes diplômes acquis et les expériences choisies, qui allaient s'avérer très riche d'enseignements. Végétarien à la discipline alimentaire stricte pendant toute une année, je pratiquais deux à trois heures de Yoga par jour (voir clichés pages 11 et 12) et travaillais énormément les postures de longue durée (Cf. ˝Méditation : fondements et pratique˝ Août 2015). Conscient de la charge liée à mon statut de "Professeur de Yoga professionnel", j’ai beaucoup travaillé.
Et puis, et puis …

Un engagement complet
Au travail !...
J'ai fait en sorte d'obtenir dans les meilleurs délais, mon premier diplôme de professeur de Yoga sous la direction d’André Van Lysebeth. En 1980, je bouclai en deux années seulement, le cursus de l’"Integral Yoga Institut Van Lysebeth" qui se déroulait généralement sur 7 ans et j'animai mes premiers stages de Yoga. J'ai reçu d’un maître indien, mon nom sanskrit d'initié au Yoga. Attirés par la dimension professionnelle de mon enseignement, plusieurs instances (associations, C.E., écoles, municipalités, centres spécialisés …) ont fait appel à mes services, désireuses de développer la pratique du Yoga dans leur structure. Fédérations, groupes régionaux et nationaux m’ont ensuite sollicité pour organiser des stages de Yoga (Gers, Tarn, Lozère, Haute-Garonne) et j’ai été invité à effectuer quelques démonstrations ou de courtes interventions lors de sessions ou journées (Air France, ASDB Fronsac, Revel …).

Un moteur : le désir de connaître
La connaissance est un bon moteur sur la voie de la Connaissance avec "C" qui réduit l'Ignorance, ce qu'enseignent le Jnana-Yoga et le principe de "Swadhyaya", l'"étude de soi" incluant l'étude des textes sacrés et des science humaines pour une meilleure connaissance de soi. Le désir d'en savoir plus m'a inspiré et guidé dans mon envie d'avancer. J'ai poursuivi ce perfectionnement par environ 5 à 6 heures de recherches hebdomadaires en bibliothèques, et un travail poussé en Yoga.
Percevant que quelque chose manquait, l'année suivant la fin de ma formation chez Van Lysebeth, j'ai entamé un deuxième cursus de professeur de Yoga qui allait se dérouler sur 5 ans, au sein du groupe fondé par l'Indien Shri Mahesh, la FFHY. C'est aussi dans ces années 1980-1981, que j'ai fait connaissance avec d'autres Yoga-s, d'autres enseignants, d'autres styles, ce qui me permet d'adapter mes connaissances techniques et pédagogiques. Dans le même temps, je me suis risqué à des postures difficiles (Cf0 ci-contre : demi-pince en demi-lotus lié, puis allongée) à des pratiques "bizarres", comme certains Kriya-s, et aussi à des "interdits" avec mesure et précautions : j'ai testé afin de voir quels étaient les risques réels.

Activité de formation
En plus de mes cours hebdomadaires et des groupes qui faisaient appel à mes compétences, en 1984, la fédération auprès de laquelle j'avais obtenu mon deuxième diplôme, a sollicité une première fois, ma participation à la création d’une école de Yoga à Toulouse et à la formation des futurs professeurs. La même demande m’a été faite en 1996 pour la création d’une école de Yoga dans les Pyrénées Orientales. Mes interventions portaient sur les aspects techniques, philosophiques, pédagogiques.

Pour une culture du Yoga
Je puis dire, avec 40 ans d’expérience de Yoga, que déjà, à l’époque, mon vécu en tant que professionnel ayant cherché des outils dans les divers domaines de l’être, m’a énormément servi et est toujours très utile à celles et ceux qui ont bien voulu sortir des sentiers battus pour en venir à une réelle réflexion sur ce qu’ils faisaient en enseignant cette discipline orientale.
En fait, ce qui me permet d’apporter de nombreux bénéfices aux personnes qui viennent à mes stages et cours, repose sur plusieurs choses : la recherche, une pédagogie adaptée, la connaissance de philosophies fondamentales en plus de celles indiennes et orientales, le regard du professionnel de la psychologie. S'ajoutent une expérience corporelle solide et la connaissance de mon propre corps toutes deux fondées sur la connaissance de plusieurs disciplines. Ainsi, j'ai beaucoup appris de la danse que j'ai pratiquée durant une saison et de la rigueur et la précision gestuelle.
L'haltérophilie dont la fréquentation s'est étalée sur plusieurs années, avec plus ou moins d'intensité et de régularité selon les obligations auxquelles je devais faire face, m'a beaucoup appris au niveau de la précision du geste, du fonctionnement de la colonne vertébrale, de l'"effet-poutre" dont nous parlerons en été 2016, ainsi que dans la compréhension de la mécanique de certaines postures de Yoga (!!) et des précautions énormes à prendre dans certains mouvements de Yoga très prisés qui, pourtant, peuvent s'avérer très dangereux.

La recherche
Mon fonctionnement personnel est fondé sur une recherche quasi permanente d’amélioration de la transmission du Yoga. En effet, si la tradition ne peut pas et ne doit pas être changée du fait de sa longévité et de son caractère sacré, ce que nous, Occidentaux, pouvons faire, avec un passé si riche de pensée et de systèmes philosophiques, de méthodes de travail corporel ainsi que de réflexion sur la pensée elle-même, l’ensemble mené par de grands esprits reconnus dans le monde entier et enrichi des penseurs grecs et latins de l’antiquité, ce que nous pouvons et devons faire, c’est nous appuyer sur cet acquis, ne pas l’ignorer, ne surtout pas le rejeter et nous en servir pour transmettre cette vieille tradition indienne tout en respectant les êtres qui la demandent.
Cette voie n’est pas facile car les Orientaux qui transmettent le Yoga, ont des conditions d’existence totalement différentes, voire opposées aux nôtres.

Sagesse et action
Même s’ils ont vu ou entendu parler des tracas des Occidentaux et de nos modes de vie, ils n’y sont pas entrés et ne les ont pas subis. S'ils ont les meilleures intentions et de grands pouvoirs, je suis convaincu que tant qu’ils n’ont pas été dans la peau d’une personne soumise aux contraintes du quotidien que nous connaissons, les yogis Indiens ne peuvent avoir qu’une perception limitée et donc un avis incomplet, donc inadapté, donc inapplicable. L’inconvénient est qu’en tentant de suivre leurs avis, nous risquons de nous y perdre. Cet avis suit l'enseignement de Shivananda disant :
   "Une once de pratique vaut mieux que des tonnes de théorie"
Nous, homo-sapiens sapiens, sommes capables de réflexion et donc de choix. La psychologie moderne a démontré combien il est aisé de soumettre un individu : nous devons résister et penser, utiliser notre bon sens, celui que Pierre Bayle a insufflé à notre pays en se sacrifiant (Cf. Drish 127-128 de 2014).
L'Inde a connu, elle aussi, son Pierre Bayle ; il s'agit de Kabir, un poète qui passa sa vie à enseigner à chacun, de suivre ses propres choix dans le domaine spirituel et religieux et de ne pas se laisser emprisonner par les systèmes, les rites, les livres, les discours, les lieux spécifiques de pratique … Le quatrième chapitre du texte de base de la tradition du Yoga porte, en son titre, le mot de "Kaivalya" qui est l'autonomie, l'indépendance, la libération, l'émancipation de l'être.
Le Bouddha lui aussi incitait à ne pas placer de tête au-dessus de sa propre tête et disait :
   "Soyez à vous-même votre propre flambeau, votre propre refuge".

Une culture du Yoga
C’est la raison pour laquelle j’insiste depuis longtemps sur la nécessité d’une culture du Yoga et d’adapter le Yoga. Cette notion aura une grande place dans mon livre sur le Yoga mentionné dans la Lettre de l’Institut n°70.
Dès 1986, mon Groupement pour la Recherche et l’Enseignement du Yoga Traditionnel Adapté à l’Occident (GREYTAO), devenu "Darshana Yoga Traditionnel", portait en son appellation, les exigences de la "recherche" et de la nécessaire "adaptation". Plus tard, s'est ajoutée l'indépendance avec le K.R.I.Y.A., car, ce n’est pas aux pratiquants de se plier douloureusement au Yoga, mais à l’enseignant d’adapter la pratique à ceux qui le suivent. Cela exige de solides connaissances et un large sens humain et pédagogique. Voici ce que disait le philosophe danois Kierkegaard :
  
˝Si je veux réussir à accompagner un être vers un but précis, je dois le chercher là où il est et commencer là justement là.
     Celui qui ne sait pas faire cela, se trompe lui-même quand il pense pouvoir aider les autres.
     Pour aider un être, je dois certainement comprendre plus que lui, mais d'abord comprendre ce qu'il comprend … Si je désire avant tout montrer ce que je sais, c'est
     parce que je suis orgueilleux et cherche à être admiré de l'autre plutôt que de l'aider. Tout soutien commence avec humilité devant celui que je veux accompagner ;
     c'est pourquoi je dois comprendre qu'aider n'est pas vouloir maîtriser, mais vouloir servir˝.
Le lecteur comprend sûrement mieux en quoi l’historique précédent (p. 7) peut servir maintenant : toutes les expériences que j’ai cherchées et rencontrées, m’ont énormément appris et permis d’adapter en permanence mon enseignement.

"Epistémê" des Grecs
D'où mon goût pour l'épistémologie et l'incontournable triangle didactique qui met en présence le savoir, l'enseignant, l'élève, sans oublier de laisser une place à l'ignorance avec "i" et "I", comme vu plus haut. Ces deux éléments sont d'autant plus importants qu'ils figurent, dans les textes de base du Yoga.
Au-delà d'une connaissance technique, philosophique, intellectuelle, pédagogique, etc., ces quatre décennies de pratique et de recherche m'ont appris certaines choses essentielles qui font régulièrement l'objet de stages ou qui ont occupé le cœur de plusieurs sessions dont le thème était "L'Essentiel dans la Simplicité".
Ainsi, les questions sur la définition de l'ego, la psychologie moderne mais aussi indienne, l'anatomie et la physiologie, la connaissance du fonctionnement de notre système nerveux, les anciens philosophes qui fondent notre culture, la recherche de la verticalité (Cf. été 2016), la méthode hypothético-déductive, la connaissance de son propre corps et de son propre mental, l'ensemble des disciplines du Yoga sans oublier les valeurs éthiques et les techniques de nettoyage, la thèse évolutionniste, la psychosomatique, les grands courants de la psychologie en Occident qui, par certains points, rencontrent les enseignements d'Orient, tout cela, et je pourrais sûrement citer encore bien des choses, est d'une grande aide, aussi bien pour le pratiquant qui désire améliorer sa vie par le Yoga, que, à plus forte raison, d'ailleurs, le professeur de Yoga dont les connaissances doivent se situer bien au-delà de tout ce qu'un élève souhaite connaître.
La recherche de la "substantifique moelle" rabelaisienne est une clé de même que l'attitude de Montaigne quant à l'acquisition des connaissances, tandis que la pensée de Confucius présente au début de la revue doit, sans cesse, nous guider en référence au triangle pédagogique cité plus haut.

Le souffle
Les "Considérations sur la respiration" rédigées en 1983 en appui de tous les stages sur la respiration (Séminaire B, été 2016) et dont j’ai pu dire (Drish 127-128), quel était mon bonheur d’avoir mis au point ce texte, si tôt, n’ont pu voir le jour qu’à partir de mes propres réflexions et expériences dans divers domaines, complétées de la précision anatomique.
Cette question de la ventilation pulmonaire et de l'oxygénation a été un point d’accrochage avec ceux qui persistaient à obliger les pratiquants à respirer à contretemps. Ce délicat sujet mérite de comprendre et d’expérimenter, ce qui signifie que l’on doit, en premier, vivre son souffle, observer ce qu’il est dans les divers moments de la vie, ce que semblaient ignorer celles et ceux à qui je tentais de faire voir que leurs élèves rougissants et essoufflés par manque d’oxygène en séance de
Yoga, étaient dans cet état du fait d’une manière de guider, mal adaptée. Mes arguments ont été pris pour des oppositions : ils en étaient tant il est inacceptable, dans le domaine du Yoga, de faire souffrir quiconque comme le dit l'esprit de cet extrait du Mahâbhârata à propos de "Tapas", l'ascèse du Yoga :
   "Ce que les gens appellent 'tapas' comme de jeûner la moitié du mois n'est en fait qu'un dommage infligé au corps et n'est pas regardé comme tapas par les gens de bien".
L'esprit de Montaigne est d'une aide précieuse, de même que le principe de "Swadharma", la loi d'action personnelle telle que décrite dans les premières pages de la revue.

Un Yoga d'Occident ?
C'est la question à se poser car c'est encore un texte sacré de l'Inde qui enjoint à la non-violence dans la pratique du Yoga. La Bhagavad-Gîtâ XVII, 5, 6 condamne les "austérités violentes" accomplies "avec arrogance et égoïsme" par des hommes gouvernés par leurs désirs et passions : ces mortifications sont : "non enjointes par les textes sacrés".

Yoga d'Occident ?!
En 40 ans, j'ai compris que l'Occidental assis sur son tapis pour gérer son stress, dérouiller ses articulations, dénouer ses muscles en tentant de contrôler son esprit, accomplit un geste antique que d'innombrables générations de Yogis ont exécuté :
   ˝Tenant son corps bien droit, l'adepte honorera d'abord, les mains jointes, la divinité de son choix˝.

Définitions
Selon l'indication du texte de l'Upanishad, le geste est identique, mais la motivation différente : l'homme moderne fait du yoga, mais n'est pas un Yogi. Pour Quillet, "Yoga" est un mot sanskrit désignant une des écoles "orthodoxes" issues des textes indiens et désigne des exercices psychophysiologiques et de concentration par lesquels l'esprit se détache du monde extérieur afin d'expérimenter le dépassement de la condition humaine vers la Délivrance.
Par extension, la définition du Yoga est une pratique relaxante et aussi de maîtrise des grandes fonctions corporelles par "… des exercices gymniques …". Pour Masson-Oursel :
   "Le yoga est une discipline autonome et volontaire du comportement humain individuel …"
La racine du mot Yoga est "Yuj" qui signifie : "joindre, atteler, relier" … Mais joindre, unir quoi ? L'humain est fait de corps, volonté, intellect, affectivité, d'où plusieurs formes de Yoga-s. L'action étant inévitable et devant être désintéressée et conforme aux exigences du Dharma, la Loi cosmique, le Yoga de l'Action, consiste à ne pas chercher à échapper aux conditions que l'on s'est attirées. Le Yoga de la Connaissance vise à réduire l'Ignorance métaphysique et le Yoga de la Dévotion tente de rapprocher le fidèle de la divinité. Enfin, le Yoga traditionnel ou Raja-Yoga, Patanjali-Yoga, le plus élevé des Yoga-s, compte huit ("Ashta") membres ("Anga") et son texte de base (les "Yoga-Sutra-s") a été rédigé par Patanjali il y a 2400 ans. Ce Yoga est à la fois méthode, but, et état recherchés.

Baïthak
Parfois omises, dix règles (vingt selon le texte Hatha-Yoga Pradipika et certaines Upanishad-s), les Yama-s et Niyama-s, sont à pratiquer avant de se mettre aux postures. Trois constituent le "Kriya-Yoga", ou "Yoga du quotidien" : ascèse, étude de soi et don de soi. Les sept autres sont l'engagement à ne pas nuire, à être vrai, à ne pas voler, le contrôle des sens, le détachement, la pureté, le contentement.
Quant au Yoga physique, il a d'autres buts que ceux que nous lui définissons en Occident : "Hatha-Yoga" se traduit par "Yoga de l’effort violent", qui n'est pas la recherche de la souffrance car tout l’Orient tend à éviter cette dernière lorsque c’est possible, tout en l’acceptant si elle est inévitable. On a souvent, du Yoga, une image extatique et statique, la pratique est tonique et quelquefois, dynamique. Ainsi, la technique "Baithak" est tirée des "indian wrestling", l'entraînement des guerriers hindous : la pratique de l’effort physique, renforce le corps et l’esprit. Le lien corps-esprit s’en trouve ainsi mieux établi puisqu’on a un enrichissement du schéma corporel, une perception de soi plus complète, et, par conséquent, une possibilité d’action plus étendue. De plus, c'est là un énorme avantage, la pratique des techniques de combat d’où est issu Baithak, permet de percevoir sa propre violence, ses peurs, de les comprendre, de les accepter car ce n’est qu'à ce prix qu’on peut ensuite les maîtriser.
Le "non-violent" doit avoir un corps fort et être capable de violence potentielle, car on ne peut se dire non-violent que si on a les moyens d’être violent. La non-violence est contraire à la faiblesse, d'où la préparation du corps puisque le courage va de pair avec ce choix : on doit endurer, non faire endurer.

Tradition et vie
Il est nécessaire de jouir d'un mental puissant et résistant, déterminé dans ses choix d'ascèse mentale avec silence oral, gestuel, intérieur, et d’habiter un corps solide, ce qui ne veut pas dire de dimension athlétique. C'est pour cette raison que le Yoga traditionnel comporte, en plus des techniques puissantes, l'ascèse de la parole :
   "Un langage qui ne cause point de trouble à autrui, vrai, bienveillant et bienfaisant, l'étude de l'Ecriture, telle est l'ascèse de la parole".
Cette discipline fait partie de la triple ascèse (Bhagavad-Gîtâ XVII, 14 à 16) qui comporte aussi, entre autres : "… adoration du divin, pureté, rectitude, absence de violence à l'égard d'autrui, joie claire et calme du mental, douceur, silence, maîtrise de soi, entière purification du tempérament …".

Un engagement qui remonte à 1977
La méthode que propose le Yoga, est faite de détachement et d'exercice assidu dans le but de contrôler les fonctions humaines, car le Yogi refuse de vivre comme le commun des mortels et souhaite ardemment se libérer du conditionnement subi, stopper les automatismes dont ceux de la dispersion mentale, établir le calme, et contrôler son corps, sa respiration, son mental. Son but indiqué par le Yoga-Sutra I, 2, est:
        "Yoga ChittaVritti Nirodha".
… ce qui signifie que le Yoga est le contrôle, l'arrêt des fluctuations du mental … Pas facile, mais faisable!

Bienveillance, respects, émerveillement …
La prudence, la bienveillance, le respect de l’être, l’émerveillement de la vie humaine m’ont été, non pas appris, mais insufflés, suggérés, montrés par celles et ceux qui ont été mes guides depuis mon enfance. C’est peut-être la raison pour laquelle je cherche depuis mes débuts dans le professionnalisme en 1979, à m’informer, me former et être le plus apte possible à répondre aux demandes de mes contemporains. Je dirais même que c’est un devoir. Par exemple, j’ai appris l’anatomie dans les livres, en 1978, puis l’ai approfondie par les mêmes supports en 1979-1980, lors des premières formations suivies au CREPS (Cf. ˝Historique˝, p. 7). J’ai confirmé ce savoir par deux autres moyens : la pratique posturale en très longue durée dans laquelle j’ai pu réellement sentir mes muscles, mes poumons et mes articulations en action tout en ayant l’image mentale de ce que j’avais appris dans les livres. Le troisième moyen a été lorsqu’en 1983-1984, j’ai suivi des cours d’anatomie de 2ème année de médecine qui se faisaient à partir de l’observation sur des cadavres disséqués.
La possibilité de voir "pour de vrai" des muscles, des os, des articulations, la colonne vertébrale en trois dimensions, m’a permis de compléter mes connaissances en anatomie et physiologie en les faisant aboutir à une sorte de perception immédiate de ce qui peut se passer dans le corps, le mien comme celui de mes pratiquants. Cet avantage me permet de connaître, même à distance, vos ressentis et sensations, douleurs ou bien-être, présence mentale réelle et difficultés, résistances et gênes, degré de concentration ou dispersion …

Nécessaires prérequis
Plus concrètement et de façon plus adaptée, l'enseignement que je transmets lors de mes stages, contient l'anatomie et la physiologie appliquées à la science du Yoga. D'autre part, la pratique du Yoga nécessite l'acquisition première de prérequis fondamentaux et de faire en sorte que la puissance du Yoga ne contre pas le fonctionnement biologique du pratiquant.
En plus de celui donné plus haut, à propos du souffle, un autre exemple s'impose pour une compréhension plus juste : dans quel ordre doit-on placer les éléments constituant une posture ou un mouvement, dès l'instant où il y a le risque, pour le pratiquant occidental sédentaire, de prendre des positions de compensations qui, à la longue, défont la logique corporelle et provoquent une usure prématurée de l'organisme ? Sur un autre plan, le Tantra exige une très bonne connaissance du corps dans le but qu'il se fixe : le purifier et le perfectionner au maximum et le rendre divin afin de faciliter l'accès à une dimension au-delà du simple humain.
C'est dans le courant de cette même période 1983-1984 que, toujours mu par cette idée que la dimension pédagogique devait être approfondie, j'ai suivi, à Paris, une formation en psychopédagogie avec Adrienne Oury. Au cours des six stages d'une semaine chacun, j'ai pu affiner mon approche de l'être, d'autant que nous sommes différents des Hindous. C'est lors d'un de ces séjours que j'ai rendu visite à Jeanne Liberman (Cf. "Sommes-nous des yogis-guerriers" Drish n°111 à 122-123).
Et puis, je me suis rendu compte que, considérant les styles différents voire opposés d'André Van Lysebeth et de Shri Mahesh, tout comme leurs personnalités respectives, et bien que les enseignements que j'ai reçus d'eux, se complètent bien, une dimension manquait pour compléter cet axe professionnel donné au travail corporel que je dirigeais et appliquais à mes participants : la psychologie.

Défiance ou … méfiance ??
Il est intéressant de noter le recul, voire la méfiance de chacun des domaines par rapport à l'autre avec évitement et parfois, rejet. Souvent, les "psy-s" oublient le corps et la spiritualité, les enseignants de Yoga et la spiritualité refusent la psychologie, la spiritualité rejette la matérialité du corps … Chacun a tendance à nier l'un des deux autres, voire les deux autres : les oppositions sont parfois, farouches. S'il n'est pas facile de rassembler ces trois domaines, j'ai voulu le faire, à l'encontre de l'avis de quelques rares et peu raisonnables "puristes". C'est ce travail qui me permet d'accéder à cette notion de Yoga adapté qui est toujours présente dans ma démarche d'enseignant et de pédagogue, et ce, depuis mes débuts dans la transmission de cette belle tradition. Il n'a pu se faire que grâce à une grande liberté liée à mon statut d'indépendant.
Mes 40 ans, c'est aussi une démarche en psychothérapie jungienne afin d'être en mesure de pouvoir assurer l'accompagnement psychologique des personnes qui allaient m'être confiées ou qui viendraient me voir. C'est encore le choix que le groupe de Yoga GREYTAO, annonçait en 1986, de la défense de l'éthique et de la déontologie, autres mots rejetés par des représentants de la spiritualité et du Yoga. Mes nombreuses prises de position en faveur d'une reconnaissance du statut réel de professeur de Yoga et de la défense des intérêts des pratiquants confiés trop souvent à des gens ignorant certains fondamentaux indispensables, ont donné lieu à des menaces et des mises à l'écart, les "grèves du Yoga" que j'ai menées, dont certaines spectaculaires mais sans jamais léser les pratiquants.
Il est toujours très bon de se replonger dans les écrits de La Fontaine : "Le renard et les raisins" et "L'abbesse malade".

Depuis 1975 : qu'en reste-t-il ?
Oui, plus de quatre décennies à suivre mes inspirateurs, mes conseillers, mes guides qui m'ont permis d'avancer selon un mode qu'on pourrait qualifier de socratique, et revoilà la question du début : qu'en reste-t-il ? … Sachant que Jung avait raison en disant :
        "Imiter l’Orient est une méprise tragique parce qu’elle est antipsychologique. C’est aussi stérile que les escapades modernes …
         tandis que l’homme d’Occident échappe secrètement à ses devoirs impérieux"

Mon parcours de vie a connu d'autres moments particuliers : l'obtention d'un Certificat Technique Yoga de la DRJS de Toulouse en 1986, la création de la revue Drish en Avril 1988 et, l'année suivante, le travail en psychologie clinique effectué au "All India Institute of Medical Science" de New Delhi qui a obtenu une reconnaissance en 1990 : le Prix de la Ville de Toulouse.
Quant à la revue, elle prolonge et précise tout ce qui est proposé dans mes cours et stages.
Les diverses voies que j'ai suivies, l'ont été et le sont toujours avec un objectif constant : servir celles et ceux qui souhaitent être mieux dans leur vie d'Occidentaux en leur apportant tout ce que le Yoga et le travail psychocorporel liés à une bonne philosophie de vie et à une dimension spirituelle, peuvent apporter en tant qu'outils efficaces et complets.

L'Institut Leininger
La conception puis la création de mon Institut en 1994, sont bâties sur cette idée, d'où le nom de ma structure professionnelle qui était indéfinissable par une seule activité du fait de ma pluridisciplinarité. Mes connaissances et expériences corporelles, ma rencontre avec la Psychologie à la fois pratique et théorique et aussi avec "les psychologies" (Groddeck, Rogers, Maslow, Jung, Ferenczi, Hall …) ont été complétées par mon diplôme en Yogathérapie et l'approche des systèmes de soins d'Orient. Se sont ajoutés, avec le temps, mon étude des enseignements d'Ehrenfried, Lowen, Alexander, Hébert, Bertherat, et tous ceux qu'à un moment ou à un autre, j'ai trouvés géniaux au point de les intégrer dans une méthode qui, par certains côtés, est fort différente de ce qu'on pourrait nommer vulgairement, un Yoga classique, mais se rapproche d'un système adapté, humaniste et complet évitant tous risques tant au plan physique qu'à celui psychique pour les pratiquants. Ma seule exigence est que mon approche globale de l'être, serve l'humain et non l'inverse, en fonction de mes connaissances, de mes acquis corporels et mentaux et d'une vraie pédagogie excluant celle, prétentieuse et condamnable, du modèle. Je me suis nourri de tous styles de Yoga et de toutes les pratiques corporelles que j'ai connues et vécues, afin d'en retirer l'essence : on m'a, un jour, traité de "dissident". J'en suis fier car j'ai toujours fait en sorte de ne pas être un mouton.

Prise en compte de l'être
Cette attitude a conditionné la création de mon école de Yoga indépendante qui appuie sa transmission sur une Charte de déontologie largement inspirée de la culture du Yoga définie plus haut ainsi que sur le respect du fonctionnement de chacun, sur tous les plans de son être. Ce respect porte particulièrement sur le corps du pratiquant, son mental et sur l'établissement d'une respiration libre lui assurant la possibilité de s'oxygéner selon ses besoins naturels sans contrer son fonctionnement biologique. Cette ventilation assure l'apport énergétique et un massage organique puissant : il faut lui conserver un rythme personnel et un caractère fluide et ininterrompu sans "commande" extérieure. Mes interventions professionnelles en divers milieux dont ceux dans les prisons et à l'hôpital auprès des malades en fin de vie, m'en ont convaincu.
Les réflexions menées lors des sessions de l'été 2014 sur la détente du diaphragme le démontrent : aucun "ordre" de qui que ce soit, ne vient contrer la nature, puisque corps et psychisme sont liés et que l'on ne peut agir sur l'un sans tenir compte de l'autre.
C'est riche de tout cet acquis que j'ai débuté en 1996, la rédaction de "L'Influence de la Bonne Humeur sur la Santé" dont la soutenance me donna accès au certificat de Yogathérapie. Plusieurs années de travail ont été nécessaires pour faire aboutir ce travail de recherche jusqu'à la parution, chez Dervy, de "La santé par la bonne humeur". Cet ouvrage dans lequel le Yoga occupe une belle place, est paru, ensuite, en Italie ("La salute con il buon humore") puis en Espagne ("La salud mediante el buen humor").
Tout récemment, l'Académie du Languedoc a décidé de lui attribuer son Prix André Soubiran.

Antistress Yoga-Arts martiaux
Les événements personnels dont le récit complet paraîtra dans le livre "La Fête de la Vie" qui inclura le texte que nombre d'entre vous connaissez pour l'avoir entendu de ma propre bouche fin 2010, ont court-circuité les projets en cours dont celui d'intégrer le Yoga dans l'activité officielle de Coaching, comme indiqué à la fin de mon livre cité plus haut.
Cependant, la jonction des trois compétences de psychologue clinicien, de formateur de professeurs de Yoga et de moniteur fédéral diplômé du deuxième degré de Full contact, est enfin aboutie. Cette dernière qualification acquise en 2013, permet un travail dans lequel l'être tout entier est mobilisé, sans omettre aucune dimension : selon la thèse tripartite, les civilisations comptent classiquement trois classes : sacerdotale, guerrière, travailleuse. Il en est ainsi parce que chacun de nous est ainsi constitué : nous sommes faits pour travailler tout en ayant les moyens de combattre (pas seulement à l'extérieur!) et en ayant une dimension spirituelle, que nous soyons croyants ou non.
L'énorme avantage de l'intégration des pratiques de Full contact présentes dans les séances "Anti-stress" du Mardi soir, permet d'aller au fond de soi et de se confronter avec des dimensions que l'on n'aborde que superficiellement, dans le quotidien civilisé: nos propres peurs, la joie quasi enfantine et spontanée de l'expression libre et sans contrainte du corps, notre violence fondamentale, le manque éventuel de confiance en soi lié à un ego insuffisamment travaillé et peut-être tué comme le souhaitent certains pseudo-mystiques qui ont tout intérêt à ce que leurs adeptes perdent leur ego.

Depuis 1975… Yoga et verticalité
Les qualifications et compétences obtenues au cours de ma vie, par les choix effectués et dont l'historique est présenté dans ce numéro, me permettent d'agir auprès de chacun dans la recherche de sa propre verticalité qui n'est pas que physique puisqu'elle implique la psyché et tout l'organisme. Il est vrai que je l'avais annoncé : dans mon mémoire déjà mentionné en page 12 ("L'apprenti-yogi ou l'Anti-sage"), je notais que pour être un bon professeur de Yoga, il faudrait être médecin ou psychologue.
C'est ce que j'ai concrétisé trois ans après l'avoir écrit.

La verticalité
Un petit passage par l'étymologie nous a éclairés : "Yoga" vient de "Yuj", "joindre, atteler, relier". Une grande prudence est à observer ici, car certains pseudo-mystiques vous diront qu'il faut tuer l'ego, tuer le mental, tuer le désir … Or, en réalité, le Yoga, dans son acception tantrique, souhaite que nous fassions de chaque instant, de chaque acte, de chaque fonction, un vécu pleinement conscient.
L’idée née en 1994, de créer un espace d’accueil pour petits groupes ou pour des séances individuelles sous la forme de mon Institut, a amené à cette prise en considération de tout l'être, à son respect, et à la dénonciation, de nombreuses inepties, qu'une spiritualité et un Yoga tous deux mal compris, peuvent faire énoncer par des personnes insuffisamment formées et n'ayant pas assez de vécu corporel ni de réflexion menée sur ce qu'on leur a transmis, malgré les enseignements de ces chers Rabelais et Montaigne qui occupent une belle place dans les fondements de mon école de Yoga. Même le sage Ramakrishna du XIXème siècle aurait eu un point de vue semblable :
       "N'acceptez rien parce que je vous l'ai dit.
       Éprouvez tout par vous-même".
C'est le seul moyen efficace pour éviter les désagréments d'une pratique inconsidérée : le Yoga étant efficace, on doit s'attendre à ce qu'il le soit même lorsqu'il est mal fait … avec les conséquences perturbatrices que cela peut entraîner.
 J'ai évoqué plus haut le sujet de la respiration : j'aurais aussi pu parler de la colonne vertébrale et des précautions à prendre dans son maniement. Nous reviendrons beaucoup plus largement sur ce sujet en été 2016 car une semaine est nécessaire pour en faire le tour, tant au niveau de la compréhension de son fonctionnement que dans la prise de conscience des causes des maux de dos et des solutions appropriées, surtout préventives.
 J'aurais aussi pu dire un mot sur le fonctionnement articulaire et ses désordres dès qu'une articulation ne fonctionne plus selon son axe, ce sur quoi j'insiste lors de chaque séance.
 La méditation eut aussi pu être abordée avec les conditions de sa pratique comme nous les avons vues en été 2015 et comme nous y reviendrons dans son rapport au contrôle de soi, en été 2016. Trop de personnes pensent méditer vraiment alors que leur pratique, certes intéressante, est un bon moyen de se détendre et de développer un certain bien-être. Mais en s'arrêtant à ce que les médias faciles ou certains magazines présentent, elles passent à côté de la pleine dimension de cet aspect du Yoga peu aisé d'accès mais tout à fait abordable, à condition de s'y mettre et de persévérer ne serait-ce qu'un peu.

 Rêve ou … fantasme ?
 Ceci dit, il est des techniques que je ne pratique plus parce qu'inutiles ou à trop fort risque. Le lecteur est sûrement surpris de ce discours, sauf s'il me connaît bien. Tout n'est pas praticable par les Occidentaux, soit parce que nous n'y sommes pas préparés, soit parce que nos modes de vie ne nous le permettent pas en ne nous laissant pas assez de temps ou en nous obligeant trop à rester dans une sédentarité aux conséquences terribles. Certaines techniques sont inutiles pour nous si nous visons vraiment un Yoga utile et sans fantasme, une pratique juste et justifiée. Quant à celles à risques, ces derniers se mesurent par la réflexion, le vécu, l'expérience corporelle, la connaissance adéquate des sciences biologiques.
Si on peut fantasmer sur le fait de devenir ou d'être professeur de Yoga, ce qui n'a jamais été mon cas car j'y vois une perte de temps improductive et contraire à la vraie démarche qui consiste à être au service des autres en leur apportant le meilleur pour leur bien-être et leur évolution, on peut aussi, éventuellement en rêver, ce qui m'est sûrement arrivé lorsque j'ai décidé de "suivre" André Van Lysebeth et de passer très vite mon diplôme pour être "au top" de mon statut professionnel. Une fois ce rêve réalisé, un autre est venu dans la foulée, non prévu et pourtant exigeant en ce qu'il s'est imposé à moi : je devais me former et m'informer encore plus, tant l'humain est riche et complexe à la fois et qu'il importe de ne rien laisser au hasard.

Spécialisation
Dans l'avant-propos de "La santé par la bonne humeur", j'écrivais que la spécialisation du 3ème millénaire pourrait bien être de considérer l'individu intégralement : on voit bien ici, que cette idée est présente en moi depuis longtemps et 40 ans se sont suivies, égales à elles-mêmes avec ce développement de ce qui me paraît être une nécessaire et même, indispensable pluridisciplinarité pour aider à "être" et non plus "faire" ni "avoir". Il paraît qu'un proverbe dit ceci :
       
"Si tu veux que ton rêve se réalise, ne dors pas".
C'est ce qui m'a permis de saisir chaque opportunité d'évolution et de faire les choix qui me semblaient les plus justes, guidé par un but, celui d'apporter un Yoga juste et adapté.
J'avoue que la première fois, je ne savais pas ce que j'allais rencontrer et les diverses dimensions du Yoga se sont ouvertes au fur et à mesure que j'avançais, m'amenant d'émerveillement en émerveillement. Ce sentiment est lié au fait que cette discipline est, à ma connaissance, la seule qui touche à toutes les dimensions de l'être humain et que l'humain étant le même partout sur la planète, il est évident que la pensée occidentale, certains courants psychologiques, les pratiques corporelles, les découvertes des "exclus" du courant psychanalytique, la psychosomatique, le spirituel, puissent se rencontrer en de nombreux points, sans s'exclure mais en tissant une trame aussi variée et solide qu'un patchwork qui n'est que le reflet de ce qu'est la vie elle-même.

La recherche de l'ETRE
On le voit bien : on est loin de ce que lancent les magazines, les logiciels, les revues et autres médias en tout genre, qui présentent le Yoga comme un sport et qui promettent le Yoga devant écran ou la méditation en trois minutes …
L'harmonisation des styles rapides et lents, des mouvements d'origine martiale, le fonctionnement du psychisme selon l'Orient et Occident, le rétablissement et l'entretien du lien corps-psyché, la recherche du Soi dans les profondeurs de son être, le développement de la connaissance juste et la prudence par rapport aux préjugés faciles, tout cela exige un travail. Mais le jeu en vaut la chandelle puisque la discipline indienne plusieurs fois millénaire est censée nous délivrer de la condition humaine : l'action est quotidienne, mais ô combien exaltante, d'autant qu'elle se fait avec bienveillance, mesure, sympathie, contrôle non violent et continu, adoption de principes qui illuminent chaque journée, fermeté et douceur et toujours en conscience, sachant que, dans l'idéal, la concentration est atteinte par la non-concentration.
... Tout cela, il y a 40 ans, je ne le savais pas …

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"Mieux vaut pour chacun sa propre loi d’action, même imparfaite, que la loi d’autrui, même bien appliquée. On n’encourt pas de faute quand on agit selon sa propre nature"
                                                    Bhagavad Gîtâ III, 35 et XVIII, 47

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