INSTITUT LEININGER
Centre de Recherche Indépendant de Yoga Adapté (KRIYA) Ecole de Yoga du K.R.I.Y.A. Pour votre bien-être |
- Un bon mental, une bonne philosophie de vie, un corps souple et fort pour mieux vivre sa vie -
"Vacances méditatives"
ou "Méditations vagues" ...
Une petite barque navigue entre les deux phares et, se heurtant aux
vagues, passe de l'Hérault à la mer sans que l'on puisse dire où finit l'un et
où commence l'autre. Puis, bientôt, d'autres la suivent, tandis qu'elle amorce
un large mouvement tournant sur l'immensité bleutée, cet ensemble formant sous
l'azur à peine teinté de quelques moutons blancs, comme une gigantesque ronde au
milieu de laquelle est jetée une gerbe de fleurs bénies.
Le grand mouvement tournant s'arrête un instant, un instant dans l'éternité,
comme un souffle que l'on suspend, seule l'ondulation des flots faisant osciller
les embarcations, des plus frêles aux plus puissantes.
Reprend la ronde, tandis que vers les cieux montent des flammes rouges, signaux
de détresse, aujourd'hui signes du souvenir des marins perdus en mer. Elle se
défait peu à peu sans qu'il soit possible de dire à quel moment commence sa fin
ou quand elle se défait complètement.
Les chalutiers et les barques passent à nouveau entre les brise-lames et
remontent doucement le fleuve, tandis que s'effiloche le cortège sans pouvoir
dire seulement s'il a vraiment une fin. Les vagues reviennent heurter la base du
phare régulièrement, retrouvant un rythme que la cérémonie a, un moment,
désordonné.
Tout ceci me ramène à une image, employée dans les vieux textes sacrés de l'Inde
: "Y-a-t-il du sel dans l'eau salée?",
interroge le maître. "Oui!" répond
avec assurance, l'élève. "Alors...",
reprend le maître, "...montre-le moi!..."
Ainsi sont les choses : elles nous paraissent limpides, sans que l'on
perçoive que leur goût puisse être tout autre, et, alors que nous sommes
persuadés, la vérité perceptible (ou parfois non perceptible de façon directe)
peut être différente (1). Il en est de même du souvenir : on ne rappelle pas à
sa mémoire celles et ceux que l'on a aimés, seulement ce jour-là, mais ils sont
dans nos cœurs comme le sel dans l'eau.
Enfin, ce cercle qui se forme et se défait ensuite, ce cycle qui commence
imperceptiblement et se disloque de la même façon, est comme ce mouvement
"magique", "divin" et merveilleux qu'est la Vie, de son début à sa fin avec,
pour cette dernière, la possibilité de penser qu'une fois le cycle fini, un
autre commence, et ce, de façon indéfinie, si ce n'est infinie (2). Ce qui nous
amène à considérer que l" Accompagnement de fin de vie' ne s'arrête pas,
contrairement à ce que pense et a écrit le Pr Schwartzenberg (3), avec
l'avènement du "mourir", lorsque le corps devient 'cadavre', mais peut se
prolonger bien au-delà pour permettre au sujet (qui est plus qu'un corps relié à
un esprit), de revenir à la source dont il est issu.
AGATHA, 12792,1230.
1 Cette image du sel dans l'eau en parallèle avec l'imperceptibilité des choses,
me ramènent toutes deux à ma formation de psychologue : depuis la naissance de
la Psychanalyse et en passant par les différents développements et tendances qui
fondent ce qu'on appelle de façon générale, la Psychologie, celle-ci a vu se
développer dans ses pratiques plus spécifiquement cliniques, des outils, des
techniques et des moyens permettant de percevoir l'imperceptible, de mettre à
jour le potentiel latent, de matérialiser l'impalpable, de sonder et de
débusquer les forces et les points faibles de tout un chacun, donc, en un sens,
de retrouver ce sel invisible dans l'eau et pourtant bien présent.
2 Ce mouvement rappelle aussi le 'Tao'.
3 "Le saut de la dernière haie est toujours fait tout seul, quelqu'un s'en va et
on ne l'accompagne pas". Léon Schwartzenberg.
Lge, 1986
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