- Un bon mental, une bonne philosophie de vie, un corps souple et fort pour mieux vivre sa vie -

                 
     "Les éluites"                      (Rig Neilen)
                                           Une sombre pathologie

Pour poursuivre au-delà de cette très longue phrase qui n’en finissait pas de s’étirer, ce qui est normal puisqu’il est à peine 7h30, et qui n’en terminait pas de s’achever avec ses emphatiques et majestueuses volutes verbales, on peut observer une sombre pathologie dont nous ne pourrons que plaindre nos pauvres élus qui en sont frappés. Ce mal obscur et ténébreux qui en atteint beaucoup, semble représenter le lourd tribut à payer dès qu’on entre dans celle des élus (la tribu, bien sûr ! Vous suivez ?). En effet, les symptômes sont invariablement identiques et identiquement invariés et aussi profondément avariés : une fois en poste, l’élu paraît ne plus recevoir aucune sensation venant du monde ambiant. Rien ne semble lui parvenir. En un mot, c’est grave.
Cette observation fait presque l’unanimité chez les scientifiques en charge de cette douloureuse étude.

Un mal qui répand la terreur … (La Fontaine)
Quel est donc ce mal qui touche les Zélus de tous bords à tous niveaux politiques de la principauté ? Peut-on envisager une antidote quelconque qui leur permettra enfin d’être simplement touchés par l’appel du peuple -je parle ici de façon très prude, bien sûr, et très pudiquement, et ne parle pas d’attouchements quelconques et vulgaires que la morale réprouve- et d’entendre enfin ses plaintes et gémissements de peuple, car là aussi, il semble que dès qu’on est élu peuple, et ça, c’est encore plus systématique du fait que cela ne relève d’aucun scrutin, on ait les mêmes élans et mêmes besoins de s’en remettre aux grands de ce monde en nourrissant, en plus de sa famille, ce qui n’est pas toujours facile, l’espoir qu’ils trouveront une solution, sinon la solution aux problèmes que la base seule semble rencontrer. Car en effet, il est une constante : l’élu a toujours trouvé au moins une solution : la sienne. Il est en poste, et cela n’est déjà pas mal puisque cela fait un problème de réglé, du moins pour l’élu, car quelquefois, l’élection d’un homme (ou d’une femme) devient une catastrophe de plus pour le peuple, puisqu’il arrive qu’on rencontre des personnages pervertis par le mal inconnu qui les ronge inexorablement, comme ceux présentés plus loin, pourtant trop près lorsqu’on doit les subir. Ce qui est à noter aussi, c’est qu’avant de l’être, l’élu se plaignait aussi ; une fois en poste, il ne se plaint plus, comme s’il y avait une condition du peuple qui s’accompagnât des souffrances et peines classiques, lesquelles disparaîtraient dès le passage au fauteuil de plébiscité dont la particularité est peut-être d'être muni d'un coussin aux vertus antalgiques.
Quel est donc ce mal qui touche aussi bien les hommes que les femmes et les femmes que les hommes et inversement, avec tout le respect qu’on leur doit en n’évoquant pas, encore une fois, des attouchements interdits ni des tripotages de légumes irrespectueusement portés à gauche ou à droite et parfois au centre ?

Symptômes, priez pour eux
Je suis inquiet pour nos élus : leur situation de santé est alarmante. Il semble qu'à force de se croire à ces altitudes de la Légasthénie d’en haut où leurs altesses planent complètement, à cent lieues au dessus d’un peuple dont elles n’ont que faire si ce n’est, de temps en temps, venir à la pêche aux voix, utilisant l’appât rance de la séduction pour les élections à venir, il semble, donc, que la raréfaction de l’oxygène qui accompagne ces hauteurs ait créé quelques dommages à leurs cerveaux désormais traumatisés. Déjà qu’avant …
Peut-être, en Légasthénie d’en bas existe-t-il quelque vent terrible et fou (voir Le facteur déçonne toujours deux fois) ou un cyclone simplement dingue, capable de détourner en, les courriers en une dispersion désorganisée sans but ni adresse, perdant aussi les Zélus dans la nature, incapables alors, de se réoriente ? Peut-être les Zélus, à force de vendre du vent, déclenchent-ils des tempêtes qui font s’envoler les paroles plaintives et les demandes de justice que leur adresse le peuple ? Peut-être une étrange et terrible épidémie frappe-t-elle la Légasthénie d’en haut, lui faisant perdre non seulement les sens, mais aussi le bon sens ?
Peut-être, peut-être … Toujours est-il qu’avant de poser un diagnostic d’incompétence, tentons de voir, en nous fiant à la bonne vieille méthode clinique, en présence de quels symptômes nous nous trouvons afin d’adopter les conclusions qui s’imposent et voir de quoi et comment il faut traiter les Zélus en dehors de les traiter de demeurés iniques.

Un diagnostic difficile
En fait de médecin spécialisé, c’est un staff complet dont une comportementaliste électorale et un urologue pour tenter de comprendre pourquoi, souvent, lorsque le peuple les appelle à l’aide, les Zélus décident de laisser pisser (en français dans le texte, NdT). Ces personnalités sont des sommités dans leurs domaines respectifs, que ce soit l’économie des sens, l’ossature de l’élu et son courage par la mesure de la densité oseuse, la résistance au changement de temps car il leur arrive, suivant le vent, de faire la girouette et de se montrer frileux face à certaines situations, la gastroentérologie pour voir ce qu’un élu est capable de digérer lorsque gérer est son incapacité, un cardiologue réputé formé par des médecins mayas qui lui ont appris à aller chercher le cœur là où il se trouve, car chez les Zélus on ne sait plus très bien où il est, et sûrement pas sur la main, etc., etc. Des spécialistes du monde entier sont attendus : certains kinésithérapeutes légasthéniens ont décidé d’utilise rleur jumelage avec l’Italie pour faire venir des ostéopathes bolognaises. Tout ce petit monde a été dépêché sur place afin de tenter de trouver une explication à cette énigmatique situation qui fait qu’en dehors des moyens technologiques déployés et par lesquels les Zélus transmettent la manne de leurs messages de haut en bas au peuple paraît-il avide d’informations gouvernementales, à les en croire, toute tentative de communication reste stérile en face à face et mystérieusement impossible par écrit.
Une véritable énigme à mi-chemin entre la technologie, la santé mentale des Zélus et les questions essentiellement énergétiques, où l’on pourra facilement voir que trouver le juste milieu entre trois pistes risque de nous en éloigner complètement … Or les Zélus ont cette faculté d’exécuter avec une aisance remarquable, aussi bien un citoyen qui dérange par ses questions que le grand écart facial et latéral en se plaçant sur plusieurs appuis …
Quel est donc ce trouble ? Quelle maladie inconnue vient d’apparaître ainsi empêchant les Zélus d’entendre et de voir ce qui se passe à leur niveau mais qu’ils situent en dessous d’eux, et la base populaire de connaître l’avis des politiques sur leurs revendications ? L’ensemble des spécialistes s’est penché sur la question et propose les résultats de son étude.

Assurance touriste …  
Sur un autre plan, cette particularité a amené le conseil d’administration d’un tour operator connu à prévoir de monter un projet de visite de la Légasthénie, pour linguistes, psychologues, médecins, pédagogues, politologues et paramédicaux, auxquels se sont joints un coach maraîcher spécialisé dans la récupération de légumes et un vidangeur compétent dans l’évacuation des huiles usagées. Leur but : rencontrer, de façon tout informelle, ces étranges Zélus en place pour une tentative de dialogue non démagogique et une observation clinique de cette étrange pathologie, non contagieuse, espérons-le. A suivre …
A présent, laissons les spécialistes en troubles de tous ordres et versés en tous types de désordres, tenter d’établir un diagnostic aussi précis qu’efficace et considérons à l’œuvre, les professionnels de l’observation spécialisée, dans leur tentative de compréhension des éléments sémiologiques présentés par les Zélus.

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