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		   INSTITUT   
		LEININGER    |  | 
- Un bon mental, une bonne philosophie de vie, un co rps souple et fort pour mieux vivre sa vie -
                 
     Revue de Yoga Drish 150                                                
parue en Décembre 2018
                                     
Voir aussi : 
     - 
La revue de Yoga Drish : présentation                                                - 
Tous les titres publiés
     
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"Drish" Revue YOGA 31e année n°150 - Le 150ème
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		Un regard sur l'apport réciproque Orient-Occident … une ouverture sur le 
		monde 
		
		
		Revue
		
		
		Drish créée
		
		
		k 
		éditée depuis 1988 
		par Gill-Eric Leininger-Molinier 
		et  
		
		
		 
		 
		 
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Questions-Réponses sur
www.institutleininger.com
"Ce que nous savons vraiment, savoir que nous le 
savons. 
Ce que nous ne savons pas, savoir que nous ne le savons pas. Là est le 
savoir même"
                                                                                                                          
Editorial du n°150
Il est des numéros spéciaux … très spéciaux …
En voici un de plus.
Ils sont peu nombreux à recevoir ce super-qualificatif qui les désigne comme 
porteurs d'un discours particulier hors des traces habituelles vers un voyage 
sûrement pas déplaisant, mais, en tout cas, surprenant.
Avec ce 150ème, vous irez loin dans le temps et aussi, loin dans des 
récits dont on se demande bien comment il peut se faire qu'il soit nécessaire de 
mêler au Yoga, la dimension guerrière pacifique que nous devons toutes et tous 
conserver.
Avec ce numéro, vous comprendrez mieux ma démarche et la raison d'être de la 
revue dont le but est d'éclairer le chemin du Yoga que vous avez décidé de 
suivre et sur lequel il est indispensable d'être informés pleinement de ce qu'il 
est.
Je vous souhaite une bonne lecture.
   
                         
@Gill-Eric 
Leininger Molinier
"Mieux vaut pour chacun sa propre loi d’action, même imparfaite, que la loi 
d’autrui, même bien appliquée. On n’encourt pas de risque quand on agit selon sa 
propre nature"
                                                   
Bhagavad Gîtâ III, 35 et XVIII, 47
Le 150ème
Ce 150ème est un événement. Il y eut un 50ème, puis un 100ème 
… j'arrêterai là mon énumération et ne projetterai pas sur un 200ème 
qui verra peut-être le jour … qui sait ? L'important n'est pas là, mais plutôt 
de se dire qu'après le 100ème, 50 numéros de plus n'étaient pas en 
projet mais se sont faits les uns après les autres, d'année en année …
Je vous propose d'en profiter pour faire un voyage qui va vous émouvoir 
peut-être et vous étonner par certains côtés, même vous les lecteurs des débuts. 
Vous avez bien lu : il y a parmi vous qui lisez ces lignes maintenant, des 
pratiquants qui reçoivent Drish depuis ses tout premiers numéros … Certains même 
m'ont très largement aidé lors de la construction de certains numéros qui se 
faisaient de façon très artisanale en un vrai travail d'équipe …
Mais n'allons pas trop vite.
L'esprit de la revue.
Je vous invite à vous plonger dans l'esprit de la revue que vous 
connaissez bien ou que vous découvrez si vous faites partie des personnes ayant 
adhéré récemment. Après quelques mots sur la tradition qui préside à sa 
conception, je vous amènerai à ses commencements qui ont nécessité un engagement 
en énergie, en temps, en finances aussi. 
Vous connaîtrez les conditions très spéciales de cette conception et 
l'historique suivis de la "cogitation" du premier numéro et de sa première page 
de couverture. Je vous présenterai aussi l'histoire de sa réalisation avec les 
moyens techniques et leur évolution … Quand j'y pense … 
Vous verrez comme la forme a évolué au fil du temps, avant de se fixer et aussi 
les projets qui ont été réalisés au fur et à mesure de l'expérience grandissante 
de cette publication, avec les numéros doubles et les spéciaux. Vous comprendrez 
la conception du contenu. 
Puis viendra un moment particulier dont je n'ai pratiquement jamais parlé ou si 
peu … C'est tout à fait normal car cet aspect est peu intéressant lorsqu'on 
vient se détendre et se changer les idées sur un tapis de Yoga avec régularité 
et sérieux. Il m'importait cependant, dans ce 150ème numéro, de vous 
faire part de mes engagements visant la défense de la qualité de l'enseignement 
et de l'appellation même de "Professeur de Yoga" ainsi que la préservation de 
bonnes conditions de transmission. Plusieurs bras de fer s'en sont suivis 
auxquels je ne m'attendais pas puisque je pensais qu'il ne pouvait qu'y avoir un 
accord total sur ces sujets. Ainsi, travailler avec le statut rare de 
professionnel que j'ai choisi il y a quarante ans (Drish 127-128 et 135) n'a pas 
été toujours simple ni facile … D'où quelques grèves et revendications que j'ai 
dû mener tout simplement pour exercer mon métier.
En lien avec ce travail dont vous profitez lors de chaque séance, de chaque 
stage, de chaque numéro de la revue, de chaque session d'approfondissement du 
Yoga et de formation des professeurs, je dirai quelques mots sur le pourquoi du 
logo du timbre qui accompagne la revue dans sa distribution. 
Vous saurez aussi que si la bonne humeur et l'équanimité sont présentes, 
l'humour le fut sous forme imagée à certains moments et il y eut aussi des 
émotions … pas que pour moi …
Nous arriverons enfin à l'objectif de la revue : développer votre culture du 
Yoga sans laquelle ce mot "Yoga" ne veut plus rien dire puisque sa dimension 
physique serait inférieure en efficacité à des méthodes dont nous parlerons en 
été 2019. Cette culture que je cherche à développer et répandre depuis 1977 en 
ouvrant le champ de mes investigations à tout ce qui peut permettre de mieux 
comprendre et s'approprier le Yoga et de mieux connaître les êtres qui le 
reçoivent, est fondée sur ma soif de connaître. Cette studiosité en association 
avec l'ensemble de mes expériences ciblées et voulues, est la clé de la liberté 
et s'oppose à l'obscurantisme, celui-là même contre lequel j'ai eu à prendre 
position lorsqu'on a tenté d'abuser les pratiquants. C'est donc un voyage très 
particulier auquel je vous convie maintenant.
L'esprit de la revue Drish
Le Yoga est-il seulement la contemplation, la détente ou bien un 
approfondissement permanent de connaissances et une démarche vers la 
Connaissance passant par l'étude de soi que propose la tradition indienne ?
La revue obéit à ce principe qui préside aussi à mes stages, mes interventions, 
mes livres, depuis mes débuts dans ce beau métier en 1977. La constitution d'une 
bibliothèque mise à votre disposition va dans le même sens. 
C'est l'esprit de recherche qui anime l'Institut Leininger et qui a toujours été 
présent dans l'appellation des structures que j'ai créées : en 1985, le GREYTAO 
était le Groupement pour la Recherche et 
l'Enseignement du Yoga Traditionnel Adapté à l'Occident et le KRIYA est, 
depuis 2007, le Centre de Recherche 
Indépendant de Yoga Adapté.
Enseigner le Yoga exige d'associer l'observation et la pensée afin de faire les 
bons choix. En condamnant l'activité mentale et la dimension intellectuelle, 
certains formateurs occidentaux ont amené leurs élèves 
à ne plus penser : c'est ainsi que débute l'obscurantisme facilité par 
l'obéissance et le conformisme parfois exigés, à tort.
Tradition.
On confond souvent Yoga et série de mouvements mobilisant bras, jambes, thorax 
(Voir clichés en page précédente). C'est ignorer l'immensité du Yoga 
traditionnel dont la dimension corporelle est une composante et non la finalité. 
Il est lié indissolublement à un support philosophique dont il est impossible de 
faire l'économie, à moins de risquer de perdre en compréhension et efficacité. 
C'est pourquoi, Drish vous apporte un développement complet des concepts et 
techniques du Yoga, enrichi des connaissances en sciences humaines.
La question de "Faire du Yoga" ou "Etre 
en Yoga" étudiée dans le 100ème Drish est fondamentale. Elle est 
générée par la tradition et se pose à chacun/e qui doit donc, en être informé de 
façon à ce qu'il/elle puisse faire le choix de se contenter de la première 
option ou bien de tenter de travailler pour parvenir à la seconde. Le plus 
souvent, le pratiquant n'en sait rien et se forge comme opinion définitive que 
le Yoga n'est qu'un moyen de s'étirer et de se détendre, alors qu'en réalité, il 
peut beaucoup plus que cela.
Evoquer la tradition, c'est aussi poser un regard didactique juste et 
pédagogique chargé de bon sens et de réflexion sur les fondements du Yoga 
régulièrement présents dans Drish sous diverses formes, le plus souvent en 
filigrane, car elle apparaît à chaque numéro même si elle n'est pas énoncée. En 
se posant la vraie question sur la tradition, on se rend compte qu'elle n'est 
pas unique, qu'elle n'est pas figée, et qu'enfin, ce qu'elle vise, c'est 
l'établissement durable d'une bonne condition de vie et l'amélioration de toutes 
les dimensions de l'être. 
Les débuts d'un engagement
Drish, c'est comme un iceberg : on en voit la partie visible sans se douter le 
moins du monde de l’immensité de la part immergée. 
Mes débuts dans l'enseignement du Yoga ont largement été décrits dans le n°135 
paru en 2015 présentant mes "40 ans de 
Yoga". 
Pratiquant 
d’Arts martiaux depuis les années 70, 
de Yoga taoïste à partir de 1974, cette même année, 
mon intérêt s'est porté sur les enseignements sous-tendant certaines disciplines 
orientales et en particulier sur Lao-Tseu et Confucius dont je lus les œuvres à 
un peu plus de 20 ans, sans oublier Ananda Moyi et Krishnamurti (Alcyone). Ces 
rencontres furent extraordinairement riches et modèlent encore toute mon 
existence. 
Sur les conseils avisés de Camille Guiral, expert toulousain en Aïkido avec 
lequel j'ai travaillé cette discipline à l'âge de 19 ans, cela me mena au Yoga 
indien en 1975 : il fut très vite intégré dans ma propre vie. 
Quant aux enseignements des sages susnommés, ils font partie de mes références, 
même plus de 40 ans après les avoir lus et relus par la suite de manière assez 
régulière.
En 1976, on me proposa un peu trop précocement à mon goût, de commencer à animer 
les séances de relaxation de fin de cours de Yoga, puis d'en prendre un en 
charge intégralement alors qu’il y avait tout juste un an que je m'y étais mis. 
Cette proposition porta ensuite sur un cours régulier par semaine, le mercredi 
soir, en 1977. C'est à cette période que 
j'ai entamé mes premières formations en pratiques corporelles auprès de la 
FFEPGV et d'André Van Lysebeth (76, 94) aux côtés duquel je me trouve sur le 
cliché de 1993.
Conscient de la responsabilité liée à mon statut professionnel, en 1979, je 
laissai mon poste de co-responsable de la commission technique et pédagogique 
d’un groupe départemental de travail corporel, afin de me consacrer à 
l’enseignement du Yoga et d'acquérir une formation très solide et fiable ainsi 
qu'une pratique poussée (voir la posture de
Chakrasana, la roue, prise en 1979, 
en page précédente). 
J'ai appris le Taï Chi cette même année 1979 et animé mes premiers week-ends 
accompagnés de la parution des premiers 
Mémorandums. Ces supports de cours vous sont remis dès le début de chaque 
session et reprennent les grandes lignes des thèmes traités. De nombreuses 
associations firent appel à mes compétences spécialisées afin de mettre en place 
des cours de Yoga.
J’obtins, en moins de 10 ans, 6 diplômes ou certificats en rapport avec 
l’enseignement du Yoga. 
C'est de 1978 à 1980, que se sont faites mes deux premières formations : 
Instructeur GV et "Professeur de 
Yoga-Yogacharya" diplômé du "Intégral 
Yoga Institut Van Lysebeth". Quelques années plus tard, en 
1983-1984, dans le mémoire "L’apprenti-yogi ou l’Anti-sage" de fin de 
formation en Psychopédagogie, j’écrivais que pour être un bon enseignant de 
Yoga, il faudrait être psychologue ou médecin. 3 années plus tard, je repris le 
chemin de l’université pour en sortir en 1992, muni de mon diplôme d’études 
supérieures spécialisées en Psychologie. Ce parcours a connu une particularité : 
le travail d'étude effectué en Inde dans le domaine de la psychologie tout en 
faisant références à la tradition indienne.
C'est dans ce même mémoire que j'exprimais la nécessité de travailler à la 
"conservation du support biologique" avec, en particulier, la pratique des arts 
martiaux et le travail au sac. Cette logique a trouvé son aboutissement en 2012 
par la mise en place des séances d' Antistress-Yoga-Arts martiaux et par 
l'obtention de mes diplômes de la FFKMDA acquis en 2012 et 2013 qui me 
permettent d'enseigner la discipline martiale ; elle complète admirablement le 
Yoga dans la mise en action de tout notre être dans le but d'une bonne santé 
(Cf. la Lettre de l'Institut 82 de Septembre dernier).
De l'idée à la réalisation. 
Depuis 1988,
la revue Drish a pour but de 
promouvoir la discipline du Yoga 
ainsi que la tradition et la culture 
qui l'accompagnent depuis 
plusieurs milliers d'années, 
car il 
est bien plus que physique. La 
dimension mentale et le fondement traditionnel en assurent la compréhension et 
l’efficacité. C'est pourquoi Drish 
aborde tous les aspects de cette tradition et les rend perceptibles à l'esprit 
occidental en présentant les 
similarités, les différences, l’apport complémentaire réciproque Orient-Occident 
: philosophies, pratiques, dimension mentale, sagesses d’Orient, équilibre 
corps-mental …
Ses points de vue documentés obéissent à la nécessité de la précision 
pédagogique, technique, sémantique (42, 50 …) et de l’adaptation du Yoga à notre 
monde. Rédigée pour tout lecteur, connaissant le Yoga ou non, qui désire 
approfondir sa connaissance du Yoga traditionnel avec
ses dispositions didactiques et 
psychologiques et la préparation physique à dimension spirituelle, Drish 
est un outil pédagogique concret et 
pragmatique qui 
donne les moyens
concrets de développer l’être 
dans son intégralité sachant que la
tradition 
du Yoga, celle des textes anciens, ne laisse aucune place à l’improvisation, à 
l’amputation du réel ou à la déviation du sens.
Cette naissance en 1988 a 
connu un précédent, l'ancêtre de la revue, en 1984, du nom de "Jnana-Sutra". 
De format A4, il y eut deux numéros tirés, chacun, à une dizaine d'exemplaires, 
puis … plus rien. De 1984 à 1987, plusieurs tests de format ont été effectués, 
ce que rappelle l'éditorial du n°1 : 
     
"J'avais imaginé 2 feuilles recto-verso, 
en grand format, pliées en 3, puis 4 demi-pages recto-verso (les 8 pages 
annoncées en décembre 87)" 
Restait à définir le contenu, le format et enfin, la décision de la 
réalisation du projet.
Drish : petit historique
La revue Drish est née de l'expression de la volonté du groupe de pratiquants 
qui se retrouva les 
23 et 24 Novembre 1985 
en stage à Pompignan (voir cliché ci-contre), haut-lieu de nos stages de Yoga 
pendant plusieurs années.
Cette première Assemblée Générale regroupait de nombreux "anciens" d'une 
association de Yoga qui avaient décidé de continuer à suivre mon mode 
d'enseignement professionnel. Le 
Groupement pour la Recherche et l'Enseignement du Yoga Traditionnel Adapté à 
l'Occident (GREYTAO), plus tard renommé
Darshana Yoga traditionnel, naquit de 
cette situation. 
Drish au nom soigneusement choisi 
(voir, 
regarder, 
en langue sanskrite), 
allait être l'organe essentiel de cette liberté d'expression et de vie 
retrouvée. Il devenait aussi l'expression d'un "point de vue" (traduction de "Darshana") 
sur le Yoga professionnel ajusté à notre monde. 
L'objet 
de ce groupement fut ainsi défini lors de cette
1ère Assemblée Générale :
     "… développer et faire connaître 
le Yoga Traditionnel et Intégral sous un éclairage non sectaire, occidentalisé 
et aussi diversifié que possible afin de permettre un complet épanouissement de 
l'individu." 
Le quatrième point de cette réunion énonçait : 
     
"Les membres du Conseil d'Administration 
envisagent la mise en place à long terme d'une revue de liaison "DRISH", 
d'information et de formation …". 
Cette "naissance" reçut de nombreuses marques de sympathie d'élus, d’amis, de 
collègues, de confrères et de pratiquants qui ont apporté aide et encouragements 
dans cette aventure qui restait mon entreprise qui perdure toujours, sans 
oublier les encouragements d'André Van Lysebeth lui-même, en 1993 (Cf. lettre 
jointe). 
Le seul problème, si c'en est un, c'est que lorsqu'on décide de publier une 
revue, après le n°1, il faudra bien qu'il y ait un n°2, puis un n°3 … et ainsi 
de suite. Il s'agit d'un engagement définitif …
L’œil et la revue Drish
Drish n°1, 20 pages, timbré à 2,70 F est expédié. 
Ce 18 Avril 1988, pour la première fois, le tampon de La Poste rencontre un 
courrier couleur feuillage auquel vous allez peu à peu vous habituer. Le n°1 est 
en route … 
Le développement de la culture du Yoga dans l’Ouest toulousain est en marche …
Le projet suivit son cours au fur et à mesure de l’avancée de la réflexion sur 
le contenu de la revue de Yoga. Finalement, c'est le dessin d’une tête de 
Bouddha de style Gandhara qui allait orner la 1ère de couverture avec 
son œil bien visible. 
Compte tenu que 
"voir, regarder" 
traduit "Drish", 
à la conception de la revue, l’idée première était de mettre en évidence un œil 
sur 
la couverture, par une série de fenêtres l’encadrant comme on peut le voir sur 
l'image ci-contre. Il représentait l’outil 
permettant la prise d’informations dans le monde ambiant et le symbole nous 
amenant à considérer nos points de vue, notre vision du monde. 
Les lettres du mot – DRISH - étaient 
collées sur la maquette, ce qui doit sembler être complètement archaïque pour 
les lecteurs de moins de 45 ans.
Cette illustration dura plus de quatre années, jusqu’au numéro 18 de Novembre 
1992. Quant à la couverture, elle est restée
verte, 
jusqu'au numéro 59-60. 
Après quoi, la couleur a régulièrement changé, chaque année. Le vert est revenu 
du numéro 116 au 120, puis ça été le blanc et à partir du 131, la couleur 
ivoire.
Les débuts
L'éditorial du numéro 1 définit le mot
Drish qui est de la même famille que
Darshana qui veut dire point de 
vue. Drish propose : 
     
"… un regard sur la relation 
Orient-Occident, tant au point de vue des idées qu'au niveau des pratiques et 
techniques." 
C'est ce que dit ce premier éditorial qui ajoute que
ce n'est qu'un premier jet et qu'il 
connaîtra sa maturation. 
Chaque exemplaire est cerclé 
de la bande d'envoi portant nom et adresse (Cf. page 60) : ce procédé tiendra 
jusqu'au n°36. 
Drish n°1 part dans diverses régions de France et jusqu'en outre-mer. Les 20 
pages de ce premier exemplaire, apportent des indications concrètes, les projets 
en cours dont le stage annuel à Sérignan-Plage (cliché ci-contre) qui en est 
déjà à sa cinquième édition. 
Celle de 2018 en était à sa 32ème …
La tradition du Yoga est déjà présente dans ce premier numéro avec une réflexion 
sur la toujours actuelle influence de l'esprit sur le corps, celle-là même que 
l'on retrouve dans le Yoga en général et dans mon mémoire de Yogathérapie sur le 
thème de l'influence de la bonne humeur sur la santé soutenu en 1997 pour mon 
diplôme de Yogathérapeute, devenu quelques années plus tard, le livre "La 
santé par la bonne humeur" publié en France aux éditions Dervy et à 
l'étranger chez De Vecchi.
Tout en présentant cette parution comme 
une nouvelle étape, l'éditorial conclut en donnant
"Rendez-vous au n°2".
Les lecteurs n'auront pas à attendre très longtemps : moins de 4 mois plus tard, 
Drish n°2, en 20 pages, va faire connaître le rapport du Yoga et du mental et 
les éléments philosophiques et pratiques, avec en particulier la présence de Ma 
Ananda Moyi, sage indienne très respectée en Inde en tant que figure imposante 
de la spiritualité dont l'enseignement s'adresse tout à fait à la femme et 
l'homme modernes. 
Jamais deux sans trois …
2 numéros promis étant parus en 1988, on pouvait penser à ce moment-là que 
le contrat était rempli. 
Moins de 3 mois vont suffire pour qu'avant la fin de l'année bissextile, 
paraisse le n°3 dont je suis presque le premier surpris comme je l'indique dans 
l'Editorial : 
    
"Et de trois… Je vous avais promis la sortie de deux numéros de la Revue 
pour 1988, ce qui me paraissait énorme en même temps que possible puisque 
j'avais pour cela 366 jours …" 
Est annoncé un changement de lieu de stage, après Pompignan. Le prochain se 
tiendra au château de Bruguières (cliché ci-contre). 
C'est un retour sur un lieu déjà connu puisque j'y ai animé un stage de Yoga en 
… 1982. 
Ainsi, la première année, 60 pages de lecture vous ont été proposées.
Drish : la rédaction
Depuis le numéro 1, la saisie des textes a toujours été faite par mes soins sauf 
dans de très rares cas. Elle a suivi l'évolution de la technologie, de l'antique 
machine à écrire que je conserve toujours à l'Institut (cliché ci-contre), 
jusqu'à la machine à écrire électrique en 1992 et puis l'informatique avec 
toutes les possibilités que cette petite merveille de technologie peut offrir, 
comme, entre autres, un logiciel permettant de passer de la lecture à la saisie 
immédiate par l'intermédiaire d'un micro. 
Dans les années 76-77, sans savoir où cela allait me mener tant d'années plus 
tard, j'ai suivi des cours de dactylographie (mais oui, vous avez bien lu) au 
sein de la prestigieuse Ecole Supérieure de Secrétariat Billières dont le siège 
était … 76 allées Jean-Jaurès, au quatrième étage. La porte d'entrée du bureau 
que j'occupe certains jours de la semaine à Toulouse, porte encore la trace des 
lettres ESSB … Un peu comme une boucle qui se boucle plus de 40 ans après. 
Les résultats de cette formation furent moyens tout comme ma graphie que 
certains d'entre vous connaissent bien : j'en viens à conclure après 
considération des efforts qui sont restés vains quant à leurs effets, que mon 
karma est d'écrire en quantité et pas nécessairement en qualité graphique, 
celle-là même qui attristait mon maître d'école, ce cher Emile, lorsque j'avais 
6 ans, alors que j'étais bon élève sauf … dans la lisibilité de mes écrits. Dans 
les années 1975-1976, j'ai pu observer le regard presque triste et désespéré de 
ma formatrice en dactylographie (mais oui, ça a existé …) qui me rendait la 
correction de mes tests de saisie de texte. 
Pourtant, à mon goût, ce n'était pas si mal …
Une revue artisanale
Les premiers numéros ont connu un parcours très artisanal, d'abord avec ma 
machine à écrire "classique". L'évolution quasi permanente de l'informatique a 
fait qu'il y a 25 ans, mon premier ordinateur fonctionnait avec des disquettes 
souples de 5¼, ce qui doit paraître antédiluvien à mes jeunes lectrices et 
lecteurs, de même que le format 3½ utilisé ensuite avec un ordinateur plus 
moderne, ce qui doit leur sembler dinosauresque ou dater de Neandertal. 
L'inconvénient est que le passage à un format autre a fait perdre complètement 
les données enregistrées sur les premières disquettes qui n'étaient plus 
lisibles par aucun matériel.
Le deuxième modèle de disquettes ci-dessus était plus puissant, sachant que je 
vous parle d'un temps que les moins de 30 ans … Cela va sembler remonter au 
moins au paléolithique : il m'était impossible d'y enregistrer un seul numéro de 
la revue en entier lorsque je souhaitais travailler sur un autre ordinateur. Je 
devais au préalable dégager tous les clichés et n'avoir que le texte brut. 
Quand on voit maintenant ce que peut contenir une simple clé USB … 
De la musique avant toute chose …
A cette époque, une fois la revue achevée, j'en imprimais chaque page en 
format A5 avec mon imprimante à aiguilles. Oui, oui … Vous avez bien lu … "à 
aiguilles"! 
Comment … Vous n'avez jamais écouté la douce mélodie d'une imprimante à 
aiguilles ? 
Sa tête d’impression est constituée de plusieurs dizaines d'aiguilles et se 
déplace de droite à gauche et de gauche à droite le long de la ligne à imprimer, 
sur un ruban encreur qui se déplace aussi. Chaque aiguille imprime un point sur 
la feuille, ce qui signifie que pour faire une lettre, il faut de multiples 
points … D'où le son harmonieux …
Ainsi, à chaque aller et à chaque retour lors de l'impression, la machine vous 
fait un Dzinn Dzinn Dzinn Dzinn 
infernal … 
Pour Drish, cela se répétait quatre fois par an à raison de 36 ou 72 séries, 
selon le nombre de pages de la revue. Je vous laisse imaginer le sentiment qui 
vous gagne lorsqu'il arrive pour une raison ou une autre, que l'impression d'une 
page soit ratée et qu'il faille recommencer et réentendre la mélodie du
Dzinn Dzinn Dzinn Dzinn …
Une vraie construction
Des illustrations étaient collées sur des emplacements déterminés à 
l'avance, puis, les pages étaient assemblées par mes soins à l'aide de ruban 
adhésif de façon à ce que deux formats A5 réunis fissent un A4. Je pouvais 
ajouter une correction ou plus encore. Un jour, c'est en arrivant à l'imprimerie 
que je me suis rendu compte de la page blanche à la place de l'Editorial : cela 
ne m'a pas laissé le choix et je l'ai rédigé à la main … 
Quand tout était prêt, il ne me restait plus qu'à l'apporter chez l'imprimeur.
Généralement, comme je le fais encore maintenant, j'imprimais ou photocopiais un 
"numéro blanc", c’est-à-dire un exemplaire qui me servait pour la relecture afin 
de vérifier si tout allait : format, texte, etc. Il m'arrive de faire jusqu'à 7 
impressions avant de conclure que le numéro est tout à fait achevé : c'est le 
cas pour ce numéro que vous tenez en main. 
Une fois le travail fini, je récupérais l'ensemble des photocopies de format A4. 
Il ne restait plus qu'à les trier, les plier, les agrafer.
Maintenant, les progrès informatiques me permettent de saisir le texte en format 
A4 tout en intégrant des images préalablement scannées et enregistrées, de fixer 
la revue achevée dans un format informatique PDF inchangeable et de l'envoyer 
ensuite par courriel à l'imprimeur qui reproduit directement le format A4 au 
format A5 ce qui permet d'avoir les illustrations de meilleure qualité, tout 
ceci sans me déplacer, si ce n'est pour aller récupérer les revues achevées.
En route!
A cette lointaine époque, je transportais moi-même la revue chez les 
adhérents, au moins dans Colomiers et les lieux proches, car nous n'avions pas 
les moyens de payer les envois. Je n'utilisais 
les services postaux que pour les lecteurs hors de Colomiers.
L'envoi s'est compliqué 
lorsque la mécanisation s'est emparée du tri postal : m'ont été retournés des 
revues dont l'étiquette autocollante fixée sur la revue et la première page 
avaient été arrachées par la machine. Je dus me rendre à l'évidence et mettre la 
revue sous pli, ce qui allait amener deux conséquences : un supplément de poids 
et de ce fait, un coût plus élevé.
Le poids de la revue était alors à la limite des 50g pour les numéros simples et 
des 100 g pour les numéros doubles. 
L'ajout de l'enveloppe à partir du numéro 126 a fait passer ce cap d'où le choix 
de publier les cinq numéros annuels sous la forme de trois de 40 pages et un de 
60 au lieu de trois de 36 et un de 72, ces deux formats permettant de rester en 
dessous des 100 grammes mais toujours au-dessus des 50. 
L'esprit de la revue Drish
Dans sa structure, Drish a connu des évolutions et donc, des modifications liées 
aux nécessités, moyens et impératifs du moment comme on vient de le voir avec la 
mécanisation du tri postal, ou encore aux projets pensés et … pesés. De 20 pages 
pour les 3 premiers numéros, nous passons vite à 24 (n°4 à 13), puis à 28 (14 à 
18) puis à 44 (19 à 21). A partir du n°26, ce sont 40 pages que nous trouvons 
régulièrement, jusqu'au Drish 41.
En 1992, le n°14 
de 28 pages au lieu de 24, est fait à l'aide du traitement de texte : finie (ou 
presque!) la bonne vieille machine à écrire. Oui, "presque" car le 
numéro 30 sera rédigé à partir de 3 machines différentes : l'informatique et le 
moderne traitement de texte, la bonne vieille machine mécanique de la fin des 
années 70 et la "bécane" électrique acquise au tout début des années 90.
Depuis Drish 28 de 
Novembre 1994, 
la couverture est en papier épais : nos moyens nous le permettaient, enfin!
Si, la première année, 60 pages de lecture vous ont été proposées, il y en eut 
96 en 1989 (4 numéros de 24 pages chacun, les 4, 5, 6, 7) puis à nouveau 96 en 
1989 avec Drish 8, 9, 10, 11 de chacun 24 pages là aussi. Même nombre en 1990, 
puis léger fléchissement en 1991 avec 76 pages en trois numéros … emploi du 
temps très particulier oblige … Exceptionnellement, notons que chacune des 
années 1994 et 1995 voit sortir 6 numéros, ce qui représente 232 pages pour 
chacune de ces deux années. Mais le record reste à l'année d'avant : ce sont 238 
pages en 5 numéros de Drish (19 au 23) qui vous ont été proposées en 1993.
Du simple au double.
Drish 22 annonce le projet d'un numéro double : nous sommes en 
Octobre 93. Il y en aura en fait plusieurs, et le premier, le 34-35, paraîtra 2 
ans plus tard avec 72 pages. C'est à partir de 1999 que le nombre de pages 
annuel s'est stabilisé à 180.
Il est évident que la rédaction présente plus ou moins d'aisance selon les 
thèmes, les moments, etc. Certains Drish ont été difficiles, d'autres plus 
faciles : le 100ème fut écrit sur papier en une soirée avec la 
longueur quasi idéale et très peu de correction. 
Un autre numéro fut rédigé lors des temps morts d'un salon du livre : une fois 
achevé, j'en fis la saisie et il arriva à sa longueur idéale.
Ce 150ème est un numéro particulier qui a demandé du temps, comme le 
135, le 50éme et le 100ème qui n'ont pas été faciles du 
tout.
Doubles et spéciaux
En 1991, 
sont annoncés des projets de 
numéros spéciaux et de Drish n°01 dont le but est de faire connaître et 
présenter la revue.
Le premier numéro spécial est le 11 portant le compte-rendu de l'Assemblée 
Générale et le texte Apsara rédigé à 
New Delhi quelques mois avant. 
Puis vient Drish n°12 normal, suivi de très près par le 13 qui donne le contenu 
de ma conférence sur "Le Yoga et ses 
dimensions" assurée dans le cadre du colloque
Corps, Culture et Thérapies de 
l'Université du Mirail. 
Suivront le Spécial De la Gaieté 
(Drish n°18), le 23 consacré au Colloque inter-régional que j'ai organisé en 
Août 1993 dans le Minervois. Plus tard viendra un spécial sur la mort (Drish 
39-40) sachant que ce thème sera traité plusieurs fois (24, 29, 30, 38, 41, 
117-118 …). 
En 1998 paraît Le Cinquantième et en 
2008, Le Centième. 
C'est à partir de Drish 125,
Spécial énergie, que va s'installer 
une régularité : Drish 130 :
Spécial Shank prakshalana, Drish 135 
sur mes 40 ans de Yoga, Drish 139 :
Spécial méthode, Drish 145 :
Spécial Quelle philosophie pour le 
pratiquant de Yoga ? Et maintenant, le 150ème.
Parmi les numéros spéciaux, il y a eu celui paru en même temps que le double 
132-133 qui a donné la liste de tous les sujets traités depuis les débuts de la 
revue en 1988 (cliché ci-contre). 
Cette liste est mise à jour sur 
www.institutleininger.com dans la partie consacrée à la revue de Yoga. Il 
vous est toujours possible de commander d'anciens numéros 
par mail ou par téléphone : ils vous seront envoyés par la poste ou remis en 
main propre, selon votre préférence.
Quant au tirage de la revue qui est d'une centaine d'exemplaires de façon 
habituelle depuis longtemps, il est monté jusqu'à 150 pour le centième, mais 
c'est exceptionnel du fait que ce numéro présentait le Yoga de A jusqu'à Z.
Un record de tirage …
Le record du nombre de tirages revient au Drish 135, le
Spécial 40 ans de Yoga, qui, en 
plusieurs étapes, a été édité en 350 exemplaires.
Depuis de nombreuses années, vous êtes une centaine à recevoir la revue. 
Actuellement, vous êtes en région toulousaine dans un rayon d'environ 40 km, en 
Ariège, Aveyron, Charente, Gers, Gironde, Haute-Garonne, Hautes Pyrénées, 
Ille-et-Vilaine, Pyrénées Orientales, région parisienne, Tarn, Tarn et Garonne 
et aussi en Belgique et en Espagne. 
Drish : le contenu
. Longtemps, la revue a été 
porteuse des informations sur les stages et leur contenu (voir ci-contre). Il y 
eut même un temps où le rapport des Assemblées Générales y apparaissait. 
C'est en 2012 avec le numéro 119, qu'elle s'est trouvée accompagnée de la
Lettre de l'Institut, permettant 
ainsi de séparer les développements didactiques des informations sur les 
activités proposées.
Avec le temps, la rubrique "Prochaines 
sommaires" a été supprimée, ce qui a fait gagner de l'espace, de même que la 
réduction de la police de caractère et de l'interligne. Donc encore plus de 
lecture pour le lecteur et … de travail pour moi !
Les 5 numéros annuels de Drish 
vous livrent
des 
exposés 
de fond riches et variés, documentés, fouillés, 
une connaissance concrète de l’Orient, un développement complet des composantes 
du Yoga, un approfondissement de ce que l’Inde peut apporter de meilleur, le 
tout enrichi de la connaissance que l'Occident propose de l'être humain. 
C'est ainsi que la revue porte aussi l'étude 
des sagesses et traditions d’Orient, le développement des aspects philosophiques 
ainsi que les explications nécessaires du point de vue psychologique et 
pédagogique. 
Depuis les débuts, chaque 1er numéro des dizaines, présente 
tous les titres parus dans les dix numéros précédents. 
Les textes sont de longueur variée et comptent d'une page ou deux ("Flash") 
à plusieurs dizaines. Ils sont alors répartis sur plusieurs numéros ou bien sur 
un seul, comme en témoignent les numéros spéciaux qui présentent 
l'approfondissement d'un thème. Ainsi de longs propos vous ont été proposés sur 
l'eau, la méditation, le conformisme psychologique, la peau, le travail 
régulier, le débrayage mental, les techniques d'amélioration de la vue, les 
objectifs de la pratique du Yoga, l'apport des courants occidentaux dans la 
compréhension de la voie du Yoga, etc.
Soutenus et guidés par ma propre réflexion, 
mes recherches, 
mes engagements et 
mes démarches personnelles initiées en 1974 avec la pratique des différentes 
disciplines orientales et occidentales, 
tous les textes sont rédigés avec le souci de vous permettre d'accéder à une 
connaissance du Yoga aussi
complète et accommodée que 
possible et présentent des points de vue originaux ainsi que des prises de 
position sans équivoque. 
Mon expérience pluridisciplinaire m'amène à considérer l'enseignement du 
Yoga sous plusieurs angles différents toujours complémentaires.
Mes stages de Yoga obéissent aux 
mêmes principes. 
Pédagogie adaptée
Comme j'ai déjà pu l'écrire dans les colonnes de Drish 127-128, je 
suis un pédagogue avant tout. Aussi, la revue met-elle à votre disposition de 
façon régulière, des fiches pratiques et études techniques décrites avec 
précision, aussi illustrées que possibles
pour un confort plus grand et des 
bienfaits sur tous les plans avec les objectifs, les étapes, les phases, la 
durée, la respiration, la concentration, les conditions de travail …
Il y en a eu plus d'une centaine depuis le premier numéro.
Chacune est décrite avec les détails 
permettant d’en saisir l'essence et l’esprit, ce qui est permis par 
photos et
schémas explicatifs, 
contre-indications, prérequis, 
difficultés, effets. Parfois, le lien est fait avec d'autres techniques 
venant d'autres origines. Les explications anatomiques et physiologiques 
appliquées au Yoga et ses particularités sont aussi présentées en détail 
(Cf. Drish 99).
Tous les aspects théoriques et concrets sont abordés avec apports traditionnels, 
développements de concepts de base, définitions, explications précises auxquels 
s'ajoutent la pensée orientale et sa psychologie.
Des nouveautés apparaissent parfois : la plus récente est, à partir du 
numéro 115, la définition de mots sanskrits suggérée par une lectrice. Un 
Editorial vous accueille chaque fois et parfois, le
Courrier des lecteurs apporte des 
réponses au plus près de vos demandes, interrogations et questions de tous 
ordres.
Santé
Les rapports du Yoga et de la santé sont bien présents dans la revue comme 
en atteste le précédent numéro paru (149). 
Vous ont été proposés des articles sur la respiration 
et le nez (63-64), le rôle des écarteurs modernes a été mis en relation avec 
l'énergie et le prâna; le souffle (8, 23, 49, 51, 52, 62, 72-73, 80, 90, 100, 
121, 125, 126, 129, 136 à 139, 141 à 143, 149), le bâillement (Drish 122-123). 
Le sommeil (39 à 45) ainsi que les somnifères (16), la possibilité de "dormir 
vite" (47-48) et les bienfaits de la sieste (43-44, 92-93) ont été traités ainsi 
que la nutrition (42 à 44, 46 à 48) et son inséparable végétarisme (119). Quant 
à la thermorégulation et le moyen de la stimuler, il en est question 
régulièrement (3, 9, 10, 58, 62 … 136 à 138, 144). 
Si la thérapie par l'eau est connue, un long article sur cet élément vous 
a été proposé (Drish 46 à 60) et une longue étude sur la peau a occupé plusieurs 
numéros, du 62 au 73. Sachant que le Yoga peut 
être une réponse aux 
problèmes quotidiens (respiration, 
stress …), les explications sur la
colonne vertébrale et sur les problèmes de dos viennent régulièrement : 
ils seront au cœur de nos trois stages 
d'été 2019 avec la manière d'acquérir une bonne respiration et la question 
fondamentale de la verticalité (41, 66, 80, 135, 139 …). Tonus et relaxation 
(45, 47-48, 65 … ainsi que celle de Kersauson dans Drish 59-60 et la pratique : 
47-48, 57, 58, 70, 132-133), souplesse (38, 52, 58 à 60, 78-79 …), énergie et 
fatigue (21), douleur (67-68), récupération par le Yoga sont apparus 
régulièrement dans les colonnes de Drish, en particulier dans leur raport avec 
l'énergie qui a fait l'objet du spécial 125.
L'étude de la méthode Bates vous a été proposée aussi avec ses exercices précis, 
utiles et efficaces pour améliorer la vision (Drish 104 à 124 ; le cliché date 
de … 2005).
La santé, c'est aussi la prévention et 
nous avons pu voir quels sont les dangers et les risques d'une pratique mal 
faite (25 à 27, 50, 67-68, 96 à 98 …) sachant qu'il est simple d'améliorer sa 
pratique (137-138).
Il est un élément particulièrement important pour notre mieux-être : le silence. 
Il a souvent été évoqué, ce qui est normal puisqu'il est une dimension 
indispensable à l'avancée sur la voie du Yoga (Drish 39 à 41, 43 à 46, 74, 78 à 
80, 92, 95, 99, 112 à 115, 120, 126 …). Ce à quoi mène le silence régulièrement 
adopté, c'est le débrayage mental qui a fait l'objet d'une longue étude (Drish 
52 à 54, 58 et surtout 74 à 85 et 140). C'est là que l'on voit l'importance du 
Yoga mental pour comprendre sa dynamique et parvenir à sa maîtrise (45, 55, 58, 
114, 116, 142-143) en toute sécurité (55). 
Le contrôle du mental permet d'accéder aux états méditatifs étudiés avec leurs 
effets (22, 23, 27, 63-64, 77, 82 à 84, 102 à 126, 136). Bien entendu, une large 
place a été faite à la conscience (Drish 5, 45 à 48, 51, 115, 140) en plus de sa 
mention dans un très grand nombre d'articles.
Bien entendu, certains thèmes propres à la culture indienne en rapport au Yoga 
ont été abordés comme le Karma 
et la réincarnation (25, 69 à 77, 96, 141, l'ego (37), nos onze sens (131) ou 
encore le Dharma (78 à 85, 120) en 
incluant, bien sûr, l'Inde elle-même (8, 9, 19, 25 à 32, 66, 94, 97-98, 112-113, 
122-123).
Drôles de titres
La question avait été posée dans Drish 80 et 115 de l'influence du Yoga sur le 
comportement. Les thèmes au titre inattendu et surprenant comme "Tu 
m'fais la bise" (89 à 99) et "Dessine-moi 
un mouton" (87 à 103) ont permis une approche du comportement tout comme les 
articles sur la gentillesse et la bonté qui sont des composantes du Yoga 
traditionnel (104 à 114, 129). Quant à 
"Le Yoga nouveau est arrivé" (31 à 38), il a permis de faire le lien entre 
diverses perceptions et idées de l'être afin de mieux comprendre le 
fonctionnement corporel et la pratique des postures et mouvements de Yoga.
Drish 32 posait la nécessité de "La 
mesure en Yoga" et Drish 34 : "Le 
Yoga jusqu'où ?" sachant que le "Yoga 
quotidien" a son importance comme nous avons pu le voir dans Drish 111 à 125 
avec "Papy s'entraîne tous les jours", 
ces mots ayant été prononcés par une grande personnalité du monde sportif avec
laquelle j'ai travaillé à plusieurs reprises. La mesure et l'assiduité 
permettent d'accéder aux postures en longue durée (132-133, 137-138) comme nous 
les voyons parfois lors du cours avancé hebdomadaire à l'Institut (142-143).
Ce questionnement du Yoga dans son rapport au quotidien et au comportement, va 
avec l'apparition régulière du thème de la mal nommée "Non-violence" 
(23 à 30, 55, 61, 115 …) qui fut mon thème d'intervention lors du Colloque de 
1993 que j'avais organisé dans le Minervois, tout près d'un majestueux dolmen 
(voir cliché ci-contre), de l'agressivité (Drish 6), de la colère (38) et de la 
paix (Drish 59-60, 61). 
Ces sujets permettent d'évoquer avec plus de tranquillité le rapport aux arts 
martiaux et aux sports de combat (24, 122-123, 149), de voir des exercices 
guerriers (61) adoptés par les yogis indiens pour leurs effets et leur puissance 
et enfin de considérer la question : "Sommes-nous 
des yogis-guerriers ?" dans Drish 111 à 123.
C'est une vigilance qu'il faut conserver, ce que démontrait l'article
"Touch'pas à mon Yoga" (Drish 92-93) 
et la question de l'Anti-Yoga (Drish 29) puisqu'il est bon de recevoir toutes 
les opinions, même celles opposées. 
C'est à cette condition que l'on se rend compte que le Yoga ne se limite pas non 
plus à seulement méditer, mais, comme le disent les textes, d'agir aussi en ce 
monde puisque là est notre devoir d'humains.
A méditer …
Les pensées à méditer, les 
contes et extraits de textes plus ou moins connus d'origine diverses, 
invitent à la réflexion et constituent un apport important. Toujours différents, 
ils viennent de courants divers, pas seulement orientaux. Cette diversité est 
importante car elle permet de conserver sa propre culture et de l'enrichir (91, 
100, 135). Nous devons tenir compte de l'évidente valeur de la pensée 
d'Occident. Certaines phrases reviennent régulièrement car elles me semblent 
fondamentales. C'est le cas de la phrase de Confucius présente dès le premier 
numéro de Drish qui s'est trouvée en 
deuxième page très rapidement :
     
"Ce que nous savons vraiment, savoir que nous le savons. Ce que nous ne savons 
pas, savoir que nous ne le savons pas. Là est le savoir même".
La sentence sur la loi d'action personnelle du début de la revue apparaît 
dans Drish 33 et y est toujours avec celle de Confucius. Voici ce que dit la
Bhagavad Gîtâ III, 35 et XVIII, 47 :
     
"Mieux vaut pour chacun sa propre loi d’action, même imparfaite, que la loi 
d’autrui, même bien appliquée. On n’encourt pas de risque quand on agit selon sa 
propre nature"
Descartes a parfois été invité avec cette phrase particulièrement 
importante, surtout lorsqu'on aborde un sujet aussi étranger que le Yoga :
     
"Le bon sens est la chose au monde la mieux partagée : car chacun pense en être 
si bien pourvu, que ceux même qui sont les plus difficiles à contenter en toute 
autre chose, n'ont point coutume d'en désirer plus qu'ils n'en ont".
Certaines citations n'y sont plus qui avaient pourtant leur 
intérêt. C'est le cas de celle d'Augustin d'Hippone en forme d'encouragement :
     
"Cherchons comme cherchent ceux qui 
doivent trouver et trouvons comme trouvent ceux qui doivent chercher encore. Car 
il est écrit : celui qui est arrivé au terme ne fait que commencer."
Elle est restée avec celle de Confucius et de la Bhagavad Gita du 
numéro 22 jusqu'au 45. Il y eut longtemps, en première de couverture, la pensée 
de Georg Groddeck qui disait : 
     
"En définitive, pour nous mortels, il 
n'est qu'une        
attitude : l'étonnement". 
C'est cet étonnement qui nous permet de rester éveillés et de continuer à 
poursuivre notre travail personnel et notre travail sur nous-mêmes. 
Orient-Occident
La tradition exige la mise en relation du Yoga avec la réalité. C'est 
pourquoi la réflexion est toujours là : elle s’appuie sur
mon approche pluridisciplinaire et
complémentaire, 
sur ma longue expérience 
professionnelle en accompagnement individualisé. Mon vécu d’enseignant 
de Yoga et de responsable technique et pédagogique ainsi que mes
interventions dans la formation 
de professeurs de Yoga dans des écoles fédérales 
depuis 1984, me sont aussi, très utiles.
 Ainsi, 
on peut se demander s'il y a des limites à l'entraînement du Yoga et considérer 
son application occidentale. La connaissance du fonctionnement biologique et 
physiologique permet de mieux comprendre ce que l'on fait et aussi d'opérer des 
choix dans ce domaine, allant dans le sens de l'efficacité sans danger. C'est 
une des raisons pour lesquelles, à partir du n°32 a été développée une dimension 
plus pédagogique et mieux ajustée de l'ascèse indienne à notre monde.
Logo et … réalisme
La page suivante porte sur le timbre personnalisé qui orne l'envoi de 
la revue. Puissante, la technique de la Spirale exige une préparation et des 
prérequis sans lesquels elle n'est pas possible, comme toute pratique (140, 
141). L'objectif de ce logo est, comme pour toute entreprise, de faire savoir ce 
que l'on fait, en ce qui me concerne, que ce travail est possible.
J'aborderai ensuite des épisodes sensibles de la vie du Yoga dans l’Ouest 
toulousain et de quelques événements qui ont suivi mes engagements et prises de 
position. Je demande donc aux âmes sensibles qui considèrent que le monde de 
l'enseignement du Yoga en Occident est angélique et rempli de béatitude, de 
passer cette partie, surtout si elles souhaitent conserver leurs illusions. Il 
suffira d'aller directement à la partie consacrée à la culture, justement 
celle-là qui a fortement manqué à mes détracteurs.
Envoi de de la revue et logo
Le logo choisi est la démonstration de la maîtrise accessible en tant que 
professionnel, ce qui est plutôt rassurant pour tous. Ainsi, ce que j'enseigne 
n'est pas du discours mais est rendu possible et faisable par une pédagogie 
adaptée.

 L'image 
ne montre pas que je suis souple : je le suis devenu avec le travail, rien que 
le travail. En effet, je ne jouissais pas d'une grande liberté articulaire 
lorsque je me suis mis au Yoga. Les activités sportives de mes 20 ans ne 
m'avaient pas permis d'acquérir une bonne mobilité articulaire comme le montre 
le cliché de gauche pris à 23 ans. On peut y voir mes limitations énormes au 
niveau des hanc hes, 
du thorax, de la colonne vertébrale, des muscles des membres inférieurs, des 
chevilles …
hes, 
du thorax, de la colonne vertébrale, des muscles des membres inférieurs, des 
chevilles … 
La photo ci-contre prise alors que j'avais une quarantaine d'années, indique la 
maîtrise de cette posture.
Humour, imprévus, surprises ...
.La bonne 
humeur est présente dans la revue depuis longtemps. On la retrouve avec le rire 
et le sourire dans Drish 16, 17, 30, 42 à 44, 72, 73, 75 à 77, 81 à 83, 86 à 88, 
92-93, 100. Des 28 pages du 18ème Drish de Novembre 92, 15 ont été occupées par 
l'excellent écrit "De la Gaieté" de 
Caraccioli que l'on retrouvera dans les numéros 49, 50 et 53-54.
L'humeur, c'est aussi le bonheur, l'optimisme (Drish 21, 47-48, 52, 86, 87 …), 
les souvenirs, de simples observations sur les événements humains (5, 43-44, 45, 
53 à 55) ainsi que des pensées personnelles mêlées d'autodérision. Par exemple, 
j'ai pu avouer, à mon retour d'Inde en 1990, ma surprise de ne pas avoir vu de 
métro à Delhi … J'étais pourtant certain qu'il y en avait un … Etait-ce 
prémonitoire ? Il fut en construction 15 années plus tard et je pus le prendre 
dès 2004.
Sûrement inspirées de cet épisode du métro indien, 
quelques notes d'humour ont émaillé la revue avec
Le métro de Delhi (page précédente) 
qui a fait sa première apparition dans Drish 37, suivi des
Thérapeutes de Khajuraho et des
Buveuses de thé de Jaipur dans le 
n°41.
Suite à mon aventure indienne de 1989-1990,
il reste de ce long périple, quelques textes écrits dans l'immense 
cité de New-Delhi : Apsara et
La cantine aux oiseaux (Drish 11 et 
12), Ganga River qui est le récit de 
l'un de mes bains mémorables dans les eaux du Gange (Drish 17),
Au pays de Bharat et 
Suryanamaskara (Drish 24 et 29), 
Bonsoir Khajuraho (Drish 112-113).
Chère adrénaline ...
Chaque numéro de Drish est une 
véritable aventure, de sa conception, jusqu'à ce que vous le receviez. Si 
j'évoquais ma surprise en voyant, heureusement assez tôt, que la page 
d'éditorial du numéro 18 était vide, j'eus droit à bien d'autres étonnements.
Le plus mémorable est assurément celui concernant le n°23 qui fut envoyé ou 
distribué lors de l'Assemblée Générale de fin 1993. D'apparence impeccable, il 
montra un défaut de taille : certaines pages étaient entachées de plaques 
blanches masquant une partie du texte, suffisamment pour rendre la lecture 
impossible. La cause ? Simplement l'humidité des feuilles de papier utilisées 
par l'imprimeur, qui n'ont pas permis un encrage uniforme et régulier. Bien 
entendu, ce fut vite réparé par le remplacement des numéros illisibles.
Le monde à l'envers
Une autre fois, les deux premières et les deux dernières pages se sont 
trouvées à l'envers. 
Pour Drish n°3, je trouvai porte close chez l'imprimeur habituel. Je dus confier 
le tirage à un autre, ouvert en cette période de fin d'année. Le seul 
inconvénient fut la couleur de la couverture d'un vert tendre moins intense que 
celle des numéros précédents et suivants.
Le tirage de chaque numéro provoque parfois, une légère libération d'adrénaline 
et ce n'est qu'une fois la revue envoyée que je peux alors me considérer comme 
tranquille... jusqu'au numéro suivant. Et même là, il peut encore y avoir des 
surprises. Ainsi, le numéro spécial "De la 
Gaieté", reprenant un texte vieux de plus de 250 ans, a vu ses copies 
bordées de traces comme si c'était du parchemin (voir cliché) … 
On peut dire que ça allait très bien avec un écrit de cet âge.
Il est arrivé quelquefois que plusieurs exemplaires me soient retournés alors 
que je les croyais en route. La raison ? Simple erreur du service d'acheminement 
qui a pris en compte l'adresse de l'expéditeur et non du destinataire … 
Les dix à douze revues retournées à leur point de départ furent réexpédiées et … 
correctement distribuées.
Enfin, autre surprise liée à Drish, celle de l'employé chargé du Dépôt Légal, 
lorsque, dans les années 90, je lui ai apporté, une caissette pleine de revues à 
enregistrer, soit 34 exemplaires en double, accompagnés des … 34 feuilles 
d'enregistrement en … trois exemplaires! 
Il y avait aussi des Mémorandums qui, à cette époque, pouvaient faire l'objet de 
ce type de protection. 
De mémoire de responsable de Dépôt Légal, il y avait belle lurette qu'on n'avait 
pas vu telle quantité de documents à enregistrer.
Grèves du Yoga
Devenir un 
enseignant professionnel soucieux de bien se former afin de bien transmettre, a 
été et reste une belle aventure marquée par des actes réguliers de résistance 
marquant une histoire mouvementée dont vous avez toujours été tenus éloignés 
sauf si vous avez dû en être témoins ou en subir les conséquences. 
J'ai dû 
défendre mon métier et faire face à une adversité consensuelle considérant que 
se former pour enseigner le Yoga, bien définir la fonction et le statut de 
professeur de Yoga, obéir à une déontologie n'avaient aucune utilité. 
En 
professionnel responsable, j'ai rejeté le laxisme de ce système et refusé de 
reconnaître des personnes qui, soutenues par des dirigeants complaisants dont je 
n'ai pas cautionné les choix, se prétendaient professeurs de Yoga sans en avoir 
ni la formation, ni les compétences, ni le comportement, ni le statut. Ils 
faisaient faire de nombreuses erreurs aux participants ainsi que 
des pratiques douteuses et/ou à risques. 
Résistance active et lucide.
J'ai toujours résisté et accompli ce que je devais faire par 
respect de mon métier, de celles et ceux qui en bénéficiaient, de la tradition 
et de moi-même. 
Si j'ai 
dû, parfois, plier comme le roseau et subir des licenciements abusifs, mises au 
placard, harcèlements,
diffamations, tentatives d'intimidation, 
je n'ai jamais cédé et je ne me suis jamais laissé influencer ni impressionner. 
Mon existence était axée sur un objectif : enseigner le Yoga dans les meilleures 
conditions. Le reste ne pouvait que constituer des péripéties dues aux facéties 
humaines pour lesquelles j'ai fait appel aux services juridiques compétents 
quand il l'a fallu. 
Chaque fois, j'ai agi en homme libre et respectueux des personnes dont j'avais 
la charge et protesté par tous les moyens légaux à ma disposition : 
désobéissance comme la résistance non-violente de 
Gandhi la propose, grèves et 
manifestations, 
rencontres 
et courriers invitant au dialogue, 
démissions contestataires, refus de me plier à 
l'abus de pouvoir, opposition ouverte à toute forme d'autoritarisme, refus
d'adhérer et 
de céder aux pressions, sitting lors d'un grand stage régional, résistance administrative, 
dépôts de plaintes, refus de céder aux menaces colériques d'un président d'école 
de Yoga (Cf. La Lettre de l'Institut 
n°10). Ces menaces tombèrent comme un Flop lorsqu'il ne fut pas réélu (Cf.
La Lettre de l'Institut n°20).
Lors d'un licenciement abusif particulièrement violent subi en 1985, je m'en 
souviens comme si c'était hier, un responsable associatif me lança que j'allais 
apprendre "moi aussi à baisser les bras"
… J'ai répondu à cet homme qu'il me connaissait mal. La suite de mon 
parcours professionnel m'a donné raison. 
Quelques protestations parurent dans la revue (Drish 20, 22, 50 …) avec des 
textes comme Le Ministre et le Philosophe 
(voir la conclusion jointe) ou encore 
La seconde censure.
L'âme humaine …
Je 
comprends que mes lecteurs découvrant ces lignes puissent se dire que ce n'est 
pas possible, que le Yoga ce n'est pas cela … En effet, le Yoga ce n'est pas 
cela, mais par contre, les humains dont il est de mon métier aussi, de connaître 
l'âme ("Psukhê" en grec), sont parfois 
capables de tout lorsqu'ils se sentent tout-puissants ou investis d'un pouvoir 
quel qu'il soit (Voir mon livre "Votre essentiel du Yoga"). Le monde du Yoga occidental n'a pas 
échappé à cette constante comme le montrent les événements ci-dessus. On voit là 
la nécessité de conserver un esprit guerrier, ce qui ne veut pas dire belliqueux 
ni agressif, mais simplement vigilant et respectueux d'un minimum de dignité et 
d'éthique aussi bien pour les autres que pour soi-même. Je sais qu'en disant 
cela, je cours le risque de froisser certains préjugés tendant à faire penser 
que le Yoga, c'est la paix et que tout ce que j'écris ici n'a pas sa place dans 
un monde de détente et de méditation.
Spiritualité et … réalité.
N'oublions surtout pas qu'enseigner le Yoga comporte une dimension matérielle à 
laquelle on ne peut échapper à moins de souffrir d'une forme de déni que j'ai 
hélas, rencontrée dans les cas ci-dessus chez des irresponsables qui 
n'obéissaient qu'à leurs visions fantasmatiques dans lesquelles la dimension 
humaine vraie ne peut avoir sa place.
On le voit, autonomie, 
indépendance, liberté, adaptation et déontologie présents dans les textes du 
Yoga et tous largement définis dans le 100ème Drish ainsi que dans le 
n°135 et bien d'autres, me guident depuis très longtemps. 
Comme l'ont exprimé Pierre Bayle (voir gravure), Henri Laborit et Théodore Monod 
auxquels j'ai consacré des articles dans la revue, j'ai toujours suivi mon
Svadharma, ma loi d'action personnelle 
en lien avec mes valeurs et je ne me suis jamais laissé enfermer, quel que soit 
le style d'enfermement que l'on ait tenté de me faire subir. Le maître intérieur 
"Satguru" ou vrai maître de Kabir, le 
gouvernement par soi-même "Svaraj" de Gandhi sont mes seuls guides tout en restant totalement 
ouvert à tout ce qui m'est transmis. 
Il y a 40 
années que cela dure et que je persiste : mon action et mon engagement à 
enseigner le Yoga traditionnel sont toujours là. 
La culture du YOGA
. 
Drish 
présente régulièrement des points de vue, sagesses et morceaux de culture tant 
d'Orient que d'Occident afin de vous permettre d'accéder à une connaissance et 
une compréhension du monde du Yoga, indispensables à son étude. Elles sont 
complétées par des sujets voisins quant à leurs origines ou leur proximité de 
thème … 
D'autres approches vous sont régulièrement proposées, liées à notre culture avec 
quelques personnalités qui apportent leurs points de vue et leur mode de pensée, 
leur savoir-être : Henri Laborit (27, 32, 115), Carl Rogers (34), Indomptable 
Adrienne (45), Théodore Monod (63-64), Louis Pauwels, Georges Hébert (10, 51, 
53-54), Ehrenfried (31 à 50), Jeanne Liberman que j'ai rencontrée à paris en 
1984 (110 à 113 ; voir photo), Montaigne (119), André Van Lysebeth, bien sûr 
(94), Epictète (30, 35 …) et les sages de l'Inde comme Shivananda régulièrement 
cité, Vivekananda, Tagore …
Comme nous l'avons vu dans la partie consacrée au contenu de la revue, la 
démarche classique du Yoga serait insuffisante si elle n'était complétée par une 
série de réflexions sur le Yoga en Occident, la mesure en Yoga, la question de 
la logique et de la tradition, la prévention des risques … Ceux-ci sont dus, le 
plus souvent, à un enseignement non adapté, l'oubli de la déontologie, une 
formation approximative ou inexistante, l'ignorance marquée de toute approche 
pédagogique, certaines confusions sur des notions fondamentales, la 
méconnaissance de données psychologiques… D'où la nécessité d'être réaliste par 
rapport aux effets du Yoga (14, 137-138 …) et la nécessité de poser des 
explications claires. Il importe d'éviter et faire éviter : confusions, erreurs, 
préjugés (29), a priori, rejet de notre civilisation et de ses valeurs, le "tout 
Orient", l’illusion de tout savoir ou la séduction aveuglante de l’Inde (Cf. le 
chapitre consacré dans "Votre essentiel du 
Yoga").
Des préjugés …
Voici un exemple de préjugé à combattre, qui est particulièrement répandu 
dans le monde du Yoga en Occident concernant l'apprentissage de la respiration 
(89) et la statique corporelle que l'on cherche à forcer contre sa propre 
nature. Le maintien du corps dans une verticale correcte et une ventilation de 
type Yoga tout aussi correcte, ne s'apprennent pas, ne s'exigent pas de la part 
de l'organisme. Déjà, loin dans le temps, le n°7 de 1982 présentait les
"Considérations sur la respiration", 
rédigées la même année, avec cette phrase qui correspondait déjà, à cette 
époque, à un de mes constats : 
     "… on ne lutte pas contre une tension 
par la violence mais par la douceur et la patience."
Cette logique tout orientale, n'est pas aisée à entendre ni à réaliser pour 
les Occidentaux qui pensent que la souffrance est une nécessité pour avancer, 
d'autant qu'elle est parfois valorisée, à tort. 
On doit se souvenir que contrôler n'est pas contraindre : l'intelligence du 
corps qui a fait l'objet d'un numéro spécial (146) est à l'œuvre en permanence 
en chacun de nous et demande seulement que l'on facilite son expression.
Yoga et libération
Le Yoga 
propose une démarche pour se libérer de la condition humaine. Sur cette noble 
voie, on doit impérativement associer force et douceur, sachant que la première 
est dureté ou violence et brutalité si elle est seule tandis que la seconde est 
mollesse ou inconsistance, si elle n'est pas accompagnée de la force.
Pour Patanjali, la souffrance est un obstacle sur le chemin (Yoga-Sutra II, 
16) : il s'agit aussi de la souffrance due à l'Ignorance d'ordre métaphysique, 
celle qui a permis aux systèmes de l'Inde, de se développer.
C'est une des raisons pour lesquelles une des premières choses à faire en Yoga 
consiste à ne pas faire, mais à laisser faire : c'est le cas pour le travail sur 
la respiration, les articulations, les muscles … C'est aussi
l'agir dans le non-agir très oriental.
Une étude vraie de la Tradition …
L'étude de la composition de la tradition va dans ce sens et constitue le 
reflet de mes positions professionnelles sans place possible pour l'aléatoire ou 
le hasard, avec une prise directe du Yoga sur la réalité de notre monde puisque 
les premiers à être exposés sont les pratiquants de Yoga, c'est à dire : vous.
Il est vrai que ce métier fantastique d'enseigner le Yoga (car c'en est vraiment 
un si, comme je l'ai fait, on se donne les moyens de le considérer, l'accomplir 
et le vivre dans ce sens), met le professionnel en rapport direct avec l'humain, 
ce qui n'est pas rien, d'autant que cela implique des prises de position comme 
celles indiquées plus haut. Drish se fait le porteur de réflexions lucides, 
réalistes, allant parfois à l'encontre de ce qui se pense en général. C'est 
sûrement ce qui 
lui assure la longévité que vous lui connaissez. Il est 
vrai que je reste un ardent défenseur, depuis longtemps, de cette culture 
indispensable si on désire retirer le maximum du Yoga.
Deux cultures complémentaires
J'ai 
décidé de développer les moyens pour considérer l'enseignement du Yoga comme un 
métier et le transmettre par le le média d'une revue dont la tendance est 
inscrite dès la couverture : elle est un regard sur l’apport 
réciproque Orient-Occident ainsi qu'une 
ouverture sur le monde. L'apport réciproque des deux cultures est indéniable 
et les couper l'une de l'autre serait dommageable tant pour l'une que pour 
l'autre. Conserver notre culture sans y mêler ce que l'Orient peut lui apporter 
manquerait un apport d'une grande richesse. Quant à adopter l'Orient sans lui 
joindre tout ce que l'Occident a découvert ferait vivre l'apport d'Orient comme 
un abcès ou un kyste sans communication avec ce qui l'entoure, ce qui en ferait 
une gêne lourde, inutile, sans aucun sens.
L'ouverture sur le monde concerne à la fois le monde extérieur (114) dont on ne 
doit pas se couper à force de se réfugier dans la méditation comme le disait 
l'article "Méditer : fuir ou construire ?" 
(Drish 124) et aussi le monde intérieur, aussi bien celui qui s'exprime au 
quotidien que celui que l'on redoute parfois lorsqu'on est confronté au silence 
(Drish 120 : "Avons-nous peur du silence 
?"). 
L'Occident doit passer par cette démarche pour bénéficier pleinement du Yoga.
L'esprit de la revue Drish
.
Il faut bien envisager deux démarches typiquement 
occidentales dans l'adoption de ce que l'Orient nous donne. 
En premier, il y a d'abord l'idée de chercher à réunir ce 
qui paraît opposé ou sans 
lien : psychologie, contrôle mental, philosophie, travail du corps, 
épistémologie, démarche intellectuelle élevée, usage de la raison et du bon sens 
… 
Tous ces domaines ne sont ni opposés ni séparés : ils ne le sont que parce que 
leur approche qui s'est faite par la nécessaire spécialisation, fait penser que 
chaque domaine est indépendant des autres et donc sans lien possible avec eux. 
La conséquence en est de se couper de l'avantage à faire évoluer l'ensemble en 
reliant les composants, surtout dans le cas de l'évolution de chaque être humain 
qui est un être à part entière, un individu,, ce qui veut bien dire "indivisé".
Ceci est d'autant plus profitable que le Yoga est la
transformation de l'âme comme le disait Carl Gustav Jung.
Entropie …
Le second point rejoint la notion d'entropie propre à la thermodynamique 
développée au XIXème siècle et que l'on peut appliquer à la vie humaine. Toute 
vie est échanges d'énergie : respiration, nutrition, échanges avec les autres, 
contact aux conditions atmosphériques, mouvement sont autant d'exemples pris 
parmi bien d'autres, qui font la démonstration de la nécessaire communication de 
chaque entité avec ce qui l'entoure.
Renoncer à sa propre culture et se couper de son environnement, c'est mourir : 
ne plus respirer, ne plus manger, ne plus boire, ne plus communiquer, ne plus 
aimer, ne plus participer sont la marque de la mort qui débute par l'anti-vie. 
Les désordres s'ensuivent avant la survenue de l'inévitable fin. Le fleuve suit 
son cours : son eau vit. Mais dans le marécage qu'il nourrit à peine, l'eau 
croupit et devient vite insalubre.
Encore une fois, le mouvement, c'est la vie … Les échanges sont la vie 
elle-même.
Le risque pour Yoga en Occident est que l'on tente de l'enfermer dans un système 
(méditation, tour d'ivoire, jugements portés sur le monde et sur les autres …), 
ce qui a pour conséquence la sclérose qui est gouvernée par la pulsion de mort, 
pour reprendre une donnée freudienne intéressante à considérer. 
C'est l'absence d'adaptation qui renforce encore plus cet enfermement et laisse 
entendre qu'au-delà de ces limites posées, il n'y a plus rien, tout comme on 
pensait, à une époque pas très éloignée dans l'histoire de l'humanité, 
qu'au-delà de l'horizon, il n'y avait plus rien … 
L'autre mode d'enfermement est celui qui se traduit fréquemment à l'intérieur 
même du système indien dans son application incomplète en Occident. On en 
présente l'aspect le plus visible, le plus attrayant en apparence, ce qui se 
voit et reste en superficie avec tout un apparat de formes et de modèles 
nouveaux …
Le Yoga n'est pas un sport (Drish 132-133, 146) et la
Yogini, le Yogi ou le
Yogacharya que chacun de nous est 
(147-148), ne doit pas se couper du monde dans lequel nous avons le devoir 
d'agir.
Or, finalement on n'en retient que cela comme si c'était le tout et on le vit 
ainsi comme si, ayant un appartement ou une maison, on se contentait de ne vivre 
que dans la chambre sans profiter des autres espaces … 
Bien entendu, cela ne viendrait à l'esprit de personne et pourtant, c'est ce qui 
se passe dès que l'on se contente de ne vivre que la partie physique du Yoga qui 
est incomplète aussi bien par rapport à la richesse du système dans son entier 
que par rapport à soi puisqu'on ne bénéficie que d'une petite partie …
Connaissance de soi
Le travail du Yoga est un vrai travail 
et la seule aspiration à se détendre demande, dans les faits, un véritable 
effort de conscience et de choix. Il en est de même pour la méditation, la 
respiration … alors que l'on pense, en général que le Yoga, c'est "cool", pour 
parler moderne. C'est un engagement vrai et puissant qui donne un résultat 
inestimable à l'avance : on en découvre les bienfaits au fur et à mesure dans 
tous les plans de son être, qui dépassent parfois, ce que l'on pouvait en 
espérer. 
Même si les textes sacrés disent que c'est l'action qui compte, pas ses fruits, 
ce qui signifie qu'ils ne sont pas un dû, il y a toujours des retombées très 
positives lorsqu'on pratique le Yoga, surtout si on en applique toutes ses 
composantes. 
Ceci dit, le Tantra associé au Yoga, considère le corps comme un 
outil et estime que l'on doit avoir une connaissance aussi complète que possible 
de son propre fonctionnement physiologique, psychologique, énergétique, mental
C'est par cette connaissance de tout notre être manifesté, aussi précise et 
poussée que possible, que nous pouvons transcender notre propre condition.
Pour nous, Occidentaux n'ayant pas le même style de vie que les yogis hindous, 
c'est cette même connaissance qui peut nous donner les moyens de résister aux 
assauts du stress, sans oublier que nous avons tendance à en générer beaucoup.
Cela signifie que, pour nous recentrer et pour, ensuite, méditer, il ne suffit 
pas de résister à ce qui est extérieur, mais il faut aussi contenir ce qui est 
intérieur : ce n'est pas le plus facile, car en effet les émotions qu'il nous 
faut identifier, reconnaître, nommer, constituent ce que les philosophes 
d'Occident aussi bien que la Bhagavad Gîtâ, ont nommé des "passions" à 
contrôler. 
Pour le mieux-être, comme nous le verrons l'été prochain, la conscience du 
maintien corporel et la conscience du souffle sont les deux points de départ 
permettant une amélioration de l'existence sous-tendue par un meilleur 
fonctionnement viscéral et un mouvement correct du diaphragme.
La pensée de Lily Ehrenfried devient, 
alors, plus lumineuse :
     
"La fonction respiratoire offre un levier 
à la fois puissant et agréable à quiconque veut se donner la peine de s’éduquer 
soi-même".
Il importe de bien remarquer un point très important touchant une croyance 
fréquente qui gêne énormément aussi bien la progression que le cheminement sur 
la voie : "conscience" ne signifie ni 
pensée, ni parole (148).
Conscience et foi
La démarche s'appuie sur et se nourrit de la foi dans son propre potentiel, 
la compréhension de ce que l'on fait et de comment on le fait, la prise en 
compte des éléments corporels et fonctionnels à mettre en action pour un 
résultat juste, la définition précise de ce que l'on veut et du pourquoi, 
l'observation exacte du fonctionnement quotidien, l'assimilation du potentiel de 
moyens que le Yoga met à notre disposition. 
On le voit, cela fait beaucoup de choses : normal, encore une fois, le Yoga 
s'adresse à tout l'être.
Ainsi, rien ne se fait à la légère, mais obéit plutôt à une logique qui doit 
toujours être respectueuse de l'humain dans son intégralité. C'est aussi resituer 
les acquis par rapport à la culture du Yoga de chacun.
Cet enseignement touche à tous les sujets liés à la condition humaine et apporte 
une connaissance générale et précise du fonctionnement humain permettant de 
comprendre les effets, précautions et contre-indications des postures. En cela, 
l'aide est précieuse de la part de l'étude anatomique 
et physiologique théorique et concrète appliquée à la pratique et à 
l’enseignement du Yoga (Drish 99) comme 
cela apparaît très régulièrement dans la revue, aussi bien dans la description 
technique que dans l'étude spécifique d'éléments composants notre corps (A 
propos du genou : Drish 33, Ischio-jambiers : Drish 137-138, Le 
Yogi et ses biceps : 140, Débloquer le diaphragme : 126, 127-128, 
Ligament cervical postérieur : 134, Le pied : 55 à 57, 76 …). 
Cette dimension est à relier à l’expérience corporelle, mentale, psychique de 
chacun. Cette approche si importante est couplée aux études 
comparées dans les domaines : anatomie et physiologie (Drish 41, 99), 
philosophie (Drish 78-79, 94 … 144, 145) avec la part symbolique qui lui est 
liée (132-133), psychologie et pédagogie (3, 19, 50, 84, 100 …), postures et 
mouvements, variantes techniques, etc. Sont à intégrer les approches du Tantra 
(100 …), du Taoïsme philosophique (9, 10, 20 …), des textes sacrés indiens (74, 
116 à 118 …), du Zen (Drish 43-44, 47-48, 100) …
Drish et voie professionnelle
Vous comprenez sûrement mieux que la parution de la revue fut un supplément 
d'engagement sur la voie du Yoga que j'enseignais depuis une dizaine d'années en 
professionnel lorsqu'est paru le premier numéro. Elle fut une obligation 
d'apporter un plus et de poursuivre encore et encore mes exigences personnelles 
quant à ma formation et à l'élargissement de mes connaissances. Ainsi, ce 
travail m’a beaucoup apporté : j'y ai acquis une richesse d’enseignement, le 
sens de la prévention, une bonne réflexion sur la pratique et une pédagogie dans 
le domaine du travail psychocorporel qui me servent encore dans la transmission 
du Yoga et mes activités de thérapeute. 
Ces années de choix professionnel constituent le fondement qui a très largement 
et heureusement marqué mon mode de transmission du Yoga et mon propre style 
pédagogique fidèle à ce principe de Montaigne (cliché ci-dessous) disant, à 
propos de la relation précepteur-élève :
     
"… Qu'il lui fasse tout passer 
par l'étamine, et ne loge rien en sa tête par simple autorité et à crédit …"
Fondée sur la prise en 
considération de l’être, sur le respect de chacun 
et des principes du Yoga, la dimension pédagogique est
essentielle car 
enseigner
doit se faire selon les 
règles du Yoga traditionnel et le respect de l’individu. La démarche didactique 
la complète impérativement de même que le rejet
de la pédagogie du modèle. 
Un moteur : désir de connaître et 
partage. 
La connaissance est un bon moteur sur la voie de la Connaissance avec "C" 
qui réduit l'Ignorance, ce qu'enseignent le Jnana-Yoga et le principe de "Swadhyaya", 
l'"étude de soi" incluant l'étude des 
textes sacrés et des sciences humaines pour une meilleure connaissance de soi. 
Le désir d'en savoir plus m'a inspiré et guidé dans l'envie d'avancer. 
Une des phrases qui me guident est, encore une, celle
du sage indien Shivananda (photo ci-contre) qui invitait à avoir
"… une argumentation solide". Lors de 
mes premières années de professionnel, j'ai poursuivi ce perfectionnement par 
environ 5 à 6 heures hebdomadaires de travail d'étude en bibliothèque, et un 
travail poussé en Yoga. Penser par soi-même et ne pas suivre aveuglément ni 
répéter sans réfléchir, le discours d’un courant ou d'une école quels qu’ils 
soient sont les clés : être professionnel veut dire être maître et responsable 
de ses choix, de ses pensées, de ses mots et de ses actes dont ceux pédagogiques 
dans l'enseignement du Yoga intégral.
La connaissance doit se transmettre
Mon goût pour l'épistémologie (Drish 111 à 114) et l'incontournable triangle 
didactique qui met en présence le savoir, l'enseignant, l'élève, sans oublier de 
laisser une place à l'ignorance avec "i" et "I", tous deux associés à une saine 
réflexion me guident en permanence. Ils sont d'autant plus importants qu'ils 
figurent, ce qui peut paraître surprenant, dans les textes de base du Yoga et 
permettent même de poser une vraie réflexion sur la tradition datant de plus de 
2.000 ans en arrière (27, 43-44, 50, 51, 116 à 118, 136 …). Le lien 
Orient-Occident est à établir en sachant bien réfléchir à ce que l'on va en 
retirer d'autant que la logique (Drish 5, 25, 38, 43-44 …) est inséparable du 
Yoga comme en attestent les Yoga-Sutra, le système Nyaya et la formation des 
jeunes lamas,
J'ai pu faire ce lien en étudiant divers domaines dont la complémentarité assure 
mon efficacité aussi bien dans l'enseignement du Yoga que dans la formation des 
futurs professeurs, dans mon travail de thérapeute en Yogathérapie et en 
thérapie holistique. C'est aussi ce qui me donne toujours les moyens de 
permettre à celles et ceux qui m'approchent de penser par eux-mêmes sans se 
soumettre ni obéir aveuglément à une parole soi-disant autorisée ou à une 
structure aussi puissante soit-elle. Respecter ne veut pas dire se soumettre ; 
souvenons-nous encore de ceux qui ont montré la voie et dont j'ai parlé dans la 
revue, Bayle (127-128), Montaigne (119), Tagore, Monod (cliché ci-dessus), 
Pauwels et bien d'autres pour qui la liberté de penser et d'agir n'est pas qu'un 
mot …
Apports des sciences
C'est la raison pour laquelle, afin de compléter votre connaissance, des 
éléments de réflexion fondés sur les sciences sont donnés dont certains présents 
dans ce numéro. 
Mes rencontres de spécialistes dans plusieurs domaines, le choix des disciplines 
et des expériences que j'ai voulu vivre alors qu'elles sont parfois considérées 
comme incompatibles, ont été présentées dans Drish 135, sans oublier les 
pratiques faisant partie du Yoga lui-même comme
Neti (134), Shank Prakshalana 
(130 et 132-133), le végétarisme (300) ou 
Vastra Dhauti (cliché ci-contre). L'étude de la mécanique du mouvement et 
des mécanismes physiologiques et psychologiques est essentielle. L'inévitable 
cœlacanthe (27, 28), la compréhension du fonctionnement cérébral (30, 34, 47-48, 
53-54 …) et bien d'autres thèmes sont traités avec l'exigence et la rigueur qui 
sont mes compagnes quotidiennes. Vous les connaissez 
bien : elles gouvernent l'ensemble de ma pratique professionnelle dans tous les 
plans qui la composent. 
En fait, 
ce qui me permet d’apporter de nombreux bénéfices à celles et ceux qui viennent 
à mes stages et cours, repose sur plusieurs choses : la recherche, un mode de 
transmission bien pensé, la connaissance de quelques systèmes philosophiques en 
plus de ceux indiens et orientaux, le regard du professionnel de la psychologie. 
S'ajoutent une expérience corporelle solide et la connaissance de mon propre 
corps toutes deux fondées sur la connaissance de plusieurs disciplines. Ainsi, 
j'ai beaucoup appris de la danse classique (mais oui!) durant une saison et de 
la danse indienne (voir cliché de … 1982) au niveau de la rigueur et de la 
précision gestuelle y attachées.
L'haltérophilie dont la pratique s'est étalée sur plusieurs années, avec plus ou 
moins d'intensité et de régularité selon les obligations auxquelles je devais 
faire face, m'a beaucoup appris au niveau de la précision du geste, du 
fonctionnement de la colonne vertébrale (5, 9, 46 à 48, 50, 51, 72-73, 77, 95, 
122-123, 136 à 138 …), de l'"effet-poutre" 
dont nous verrons l'importance pour votre dos en été 2019, ainsi que dans la 
compréhension de la mécanique de certaines postures (!!) et des précautions 
énormes à prendre dans certains mouvements de Yoga très prisés qui, pourtant, 
peuvent s'avérer dangereux.
Importance 
de l'expérience
La prudence, la bienveillance, le respect de l’être, l’émerveillement 
de la vie humaine m’ont été, non pas appris, mais insufflés, suggérés, montrés 
par celles et ceux qui ont été mes guides. C’est peut-être la raison pour 
laquelle je cherche depuis mes débuts dans le professionnalisme en 1979, à 
m’informer, me former et être le plus apte possible à répondre aux demandes de 
mes contemporains. Je dirais même que c’est un devoir. Par exemple, j’ai appris 
l’anatomie dans les livres, en 1978, puis l’ai approfondie par les mêmes 
supports en 1979-1980, lors des premières formations suivies au CREPS (Cf.
˝Historique˝, 
p. 7). J’ai confirmé ce savoir par deux autres moyens : le maintien des postures 
en très longue durée dans laquelle j’ai pu réellement sentir mes muscles, mes 
poumons et mes articulations en action tout en en ayant l’image mentale. L'autre 
moyen a été lorsqu’en 1983-1984, j’ai suivi des cours d’anatomie de 2ème 
année de médecine qui se faisaient à partir de l’observation sur des cadavres 
disséqués. La possibilité de voir "pour de vrai" des muscles, des os, des 
articulations, la colonne vertébrale en trois dimensions, m’a permis de 
compléter mes connaissances en anatomie et physiologie en les faisant aboutir à 
une sorte de perception immédiate de ce qui peut se passer dans le corps, le 
mien comme le vôtre en pratiquant. Cela me permet de connaître, même à distance, 
vos ressentis, sensations, douleurs ou bien-être, présence mentale réelle et 
difficultés, résistances et gênes, degré de concentration ou dispersion …
En conclusion …
L'aventure se poursuit et ce 150ème qui s'achève avec ces lignes 
est une étape de plus qui me permet de faire le point avec vous et de vous faire 
entendre que le Yoga est une voie et pas seulement une série de mouvements 
hebdomadaires. 
Suivre ce beau chemin d'évolution personnelle et d'élévation réelle demande de 
chercher encore et encore comme le disait Augustin cité plus haut et de 
travailler encore et encore.
Bonne route à toutes et à tous et … ouvrez l'œil!
La démarche de l'Occident
.
Il faut bien envisager deux démarches typiquement 
occidentales dans l'adoption de ce que l'Orient nous donne. 
En premier, il y a d'abord l'idée de chercher à réunir ce 
qui paraît opposé ou sans 
lien : psychologie, contrôle mental, philosophie, travail du corps, 
épistémologie, démarche intellectuelle élevée, usage de la raison et du bon sens 
… 
Tous ces domaines ne sont ni opposés ni séparés : ils ne le sont que parce que 
leur approche qui s'est faite par la nécessaire spécialisation, fait penser que 
chaque domaine est indépendant des autres et donc sans lien possible avec eux. 
La conséquence en est de se couper de l'avantage à faire évoluer l'ensemble en 
reliant les composants, surtout dans le cas de l'évolution de chaque être humain 
qui est un être à part entière, un individu,, ce qui veut bien dire "indivisé".
Ceci est d'autant plus profitable que le Yoga est la
transformation de l'âme comme le disait Carl Gustav Jung.
Entropie …
Le second point rejoint la notion d'entropie propre à la thermodynamique 
développée au XIXème siècle et que l'on peut appliquer à la vie humaine. Toute 
vie est échanges d'énergie : respiration, nutrition, échanges avec les autres, 
contact aux conditions atmosphériques, mouvement sont autant d'exemples pris 
parmi bien d'autres, qui font la démonstration de la nécessaire communication de 
chaque entité avec ce qui l'entoure.
Renoncer à sa propre culture et se couper de son environnement, c'est mourir : 
ne plus respirer, ne plus manger, ne plus boire, ne plus communiquer, ne plus 
aimer, ne plus participer sont la marque de la mort qui débute par l'anti-vie. 
Les désordres s'ensuivent avant la survenue de l'inévitable fin. Le fleuve suit 
son cours : son eau vit. Mais dans le marécage qu'il nourrit à peine, l'eau 
croupit et devient vite insalubre.
Encore une fois, le mouvement, c'est la vie … Les échanges sont la vie 
elle-même.
Le risque pour Yoga en Occident est que l'on tente de l'enfermer dans un système 
(méditation, tour d'ivoire, jugements portés sur le monde et sur les autres …), 
ce qui a pour conséquence la sclérose qui est gouvernée par la pulsion de mort, 
pour reprendre une donnée freudienne intéressante à considérer. 
C'est l'absence d'adaptation qui renforce encore plus cet enfermement et laisse 
entendre qu'au-delà de ces limites posées, il n'y a plus rien, tout comme on 
pensait, à une époque pas très éloignée dans l'histoire de l'humanité, 
qu'au-delà de l'horizon, il n'y avait plus rien … 
L'autre mode d'enfermement est celui qui se traduit fréquemment à l'intérieur 
même du système indien dans son application incomplète en Occident. On en 
présente l'aspect le plus visible, le plus attrayant en apparence, ce qui se 
voit et reste en superficie avec tout un apparat de formes et de modèles 
nouveaux …
Le Yoga n'est pas un sport (Drish 132-133, 146) et la
Yogini, le Yogi ou le
Yogacharya que chacun de nous est 
(147-148), ne doit pas se couper du monde dans lequel nous avons le devoir 
d'agir.
Or, finalement on n'en retient que cela comme si c'était le tout et on le vit 
ainsi comme si, ayant un appartement ou une maison, on se contentait de ne vivre 
que dans la chambre sans profiter des autres espaces … 
Bien entendu, cela ne viendrait à l'esprit de personne et pourtant, c'est ce qui 
se passe dès que l'on se contente de ne vivre que la partie physique du Yoga qui 
est incomplète aussi bien par rapport à la richesse du système dans son entier 
que par rapport à soi puisqu'on ne bénéficie que d'une petite partie …
Connaissance de soi
Le travail du Yoga est un vrai travail 
et la seule aspiration à se détendre demande, dans les faits, un véritable 
effort de conscience et de choix. Il en est de même pour la méditation, la 
respiration … alors que l'on pense, en général que le Yoga, c'est "cool", pour 
parler moderne. C'est un engagement vrai et puissant qui donne un résultat 
inestimable à l'avance : on en découvre les bienfaits au fur et à mesure dans 
tous les plans de son être, qui dépassent parfois, ce que l'on pouvait en 
espérer. 
Même si les textes sacrés disent que c'est l'action qui compte, pas ses fruits, 
ce qui signifie qu'ils ne sont pas un dû, il y a toujours des retombées très 
positives lorsqu'on pratique le Yoga, surtout si on en applique toutes ses 
composantes. 
Ceci dit, le Tantra associé au Yoga, considère le corps comme un 
outil et estime que l'on doit avoir une connaissance aussi complète que possible 
de son propre fonctionnement physiologique, psychologique, énergétique, mental
C'est par cette connaissance de tout notre être manifesté, aussi précise et 
poussée que possible, que nous pouvons transcender notre propre condition.
Pour nous, Occidentaux n'ayant pas le même style de vie que les yogis hindous, 
c'est cette même connaissance qui peut nous donner les moyens de résister aux 
assauts du stress, sans oublier que nous avons tendance à en générer beaucoup.
Cela signifie que, pour nous recentrer et pour, ensuite, méditer, il ne suffit 
pas de résister à ce qui est extérieur, mais il faut aussi contenir ce qui est 
intérieur : ce n'est pas le plus facile, car en effet les émotions qu'il nous 
faut identifier, reconnaître, nommer, constituent ce que les philosophes 
d'Occident aussi bien que la Bhagavad Gîtâ, ont nommé des "passions" à 
contrôler. 
Pour le mieux-être, comme nous le verrons l'été prochain, la conscience du 
maintien corporel et la conscience du souffle sont les deux points de départ 
permettant une amélioration de l'existence sous-tendue par un meilleur 
fonctionnement viscéral et un mouvement correct du diaphragme.
La pensée de Lily Ehrenfried devient, 
alors, plus lumineuse :
     
"La fonction respiratoire offre un levier 
à la fois puissant et agréable à quiconque veut se donner la peine de s’éduquer 
soi-même".
Il importe de bien remarquer un point très important touchant une croyance 
fréquente qui gêne énormément aussi bien la progression que le cheminement sur 
la voie : "conscience" ne signifie ni 
pensée, ni parole (148).
Conscience et foi
La démarche s'appuie sur et se nourrit de la foi dans son propre potentiel, 
la compréhension de ce que l'on fait et de comment on le fait, la prise en 
compte des éléments corporels et fonctionnels à mettre en action pour un 
résultat juste, la définition précise de ce que l'on veut et du pourquoi, 
l'observation exacte du fonctionnement quotidien, l'assimilation du potentiel de 
moyens que le Yoga met à notre disposition. 
On le voit, cela fait beaucoup de choses : normal, encore une fois, le Yoga 
s'adresse à tout l'être.
Ainsi, rien ne se fait à la légère, mais obéit plutôt à une logique qui doit 
toujours être respectueuse de l'humain dans son intégralité. C'est aussi resituer 
les acquis par rapport à la culture du Yoga de chacun.
Cet enseignement touche à tous les sujets liés à la condition humaine et apporte 
une connaissance générale et précise du fonctionnement humain permettant de 
comprendre les effets, précautions et contre-indications des postures. En cela, 
l'aide est précieuse de la part de l'étude anatomique 
et physiologique théorique et concrète appliquée à la pratique et à 
l’enseignement du Yoga (Drish 99) comme 
cela apparaît très régulièrement dans la revue, aussi bien dans la description 
technique que dans l'étude spécifique d'éléments composants notre corps (A 
propos du genou : Drish 33, Ischio-jambiers : Drish 137-138, Le 
Yogi et ses biceps : 140, Débloquer le diaphragme : 126, 127-128, 
Ligament cervical postérieur : 134, Le pied : 55 à 57, 76 …). 
Cette dimension est à relier à l’expérience corporelle, mentale, psychique de 
chacun. Cette approche si importante est couplée aux études 
comparées dans les domaines : anatomie et physiologie (Drish 41, 99), 
philosophie (Drish 78-79, 94 … 144, 145) avec la part symbolique qui lui est 
liée (132-133), psychologie et pédagogie (3, 19, 50, 84, 100 …), postures et 
mouvements, variantes techniques, etc. Sont à intégrer les approches du Tantra 
(100 …), du Taoïsme philosophique (9, 10, 20 …), des textes sacrés indiens (74, 
116 à 118 …), du Zen (Drish 43-44, 47-48, 100) …
Drish et voie professionnelle
Vous comprenez sûrement mieux que la parution de la revue fut un supplément 
d'engagement sur la voie du Yoga que j'enseignais depuis une dizaine d'années en 
professionnel lorsqu'est paru le premier numéro. Elle fut une obligation 
d'apporter un plus et de poursuivre encore et encore mes exigences personnelles 
quant à ma formation et à l'élargissement de mes connaissances. Ainsi, ce 
travail m’a beaucoup apporté : j'y ai acquis une richesse d’enseignement, le 
sens de la prévention, une bonne réflexion sur la pratique et une pédagogie dans 
le domaine du travail psychocorporel qui me servent encore dans la transmission 
du Yoga et mes activités de thérapeute. 
Ces années de choix professionnel constituent le fondement qui a très largement 
et heureusement marqué mon mode de transmission du Yoga et mon propre style 
pédagogique fidèle à ce principe de Montaigne (cliché ci-dessous) disant, à 
propos de la relation précepteur-élève :
     
"… Qu'il lui fasse tout passer 
par l'étamine, et ne loge rien en sa tête par simple autorité et à crédit …"
Fondée sur la prise en 
considération de l’être, sur le respect de chacun 
et des principes du Yoga, la dimension pédagogique est
essentielle car 
enseigner
doit se faire selon les 
règles du Yoga traditionnel et le respect de l’individu. La démarche didactique 
la complète impérativement de même que le rejet
de la pédagogie du modèle. 
Un moteur : désir de connaître et 
partage. 
La connaissance est un bon moteur sur la voie de la Connaissance avec "C" 
qui réduit l'Ignorance, ce qu'enseignent le Jnana-Yoga et le principe de "Swadhyaya", 
l'"étude de soi" incluant l'étude des 
textes sacrés et des sciences humaines pour une meilleure connaissance de soi. 
Le désir d'en savoir plus m'a inspiré et guidé dans l'envie d'avancer. 
Une des phrases qui me guident est, encore une, celle
du sage indien Shivananda (photo ci-contre) qui invitait à avoir
"… une argumentation solide". Lors de 
mes premières années de professionnel, j'ai poursuivi ce perfectionnement par 
environ 5 à 6 heures hebdomadaires de travail d'étude en bibliothèque, et un 
travail poussé en Yoga. Penser par soi-même et ne pas suivre aveuglément ni 
répéter sans réfléchir, le discours d’un courant ou d'une école quels qu’ils 
soient sont les clés : être professionnel veut dire être maître et responsable 
de ses choix, de ses pensées, de ses mots et de ses actes dont ceux pédagogiques 
dans l'enseignement du Yoga intégral.
La connaissance doit se transmettre
Mon goût pour l'épistémologie (Drish 111 à 114) et l'incontournable triangle 
didactique qui met en présence le savoir, l'enseignant, l'élève, sans oublier de 
laisser une place à l'ignorance avec "i" et "I", tous deux associés à une saine 
réflexion me guident en permanence. Ils sont d'autant plus importants qu'ils 
figurent, ce qui peut paraître surprenant, dans les textes de base du Yoga et 
permettent même de poser une vraie réflexion sur la tradition datant de plus de 
2.000 ans en arrière (27, 43-44, 50, 51, 116 à 118, 136 …). Le lien 
Orient-Occident est à établir en sachant bien réfléchir à ce que l'on va en 
retirer d'autant que la logique (Drish 5, 25, 38, 43-44 …) est inséparable du 
Yoga comme en attestent les Yoga-Sutra, le système Nyaya et la formation des 
jeunes lamas,
J'ai pu faire ce lien en étudiant divers domaines dont la complémentarité assure 
mon efficacité aussi bien dans l'enseignement du Yoga que dans la formation des 
futurs professeurs, dans mon travail de thérapeute en Yogathérapie et en 
thérapie holistique. C'est aussi ce qui me donne toujours les moyens de 
permettre à celles et ceux qui m'approchent de penser par eux-mêmes sans se 
soumettre ni obéir aveuglément à une parole soi-disant autorisée ou à une 
structure aussi puissante soit-elle. Respecter ne veut pas dire se soumettre ; 
souvenons-nous encore de ceux qui ont montré la voie et dont j'ai parlé dans la 
revue, Bayle (127-128), Montaigne (119), Tagore, Monod (cliché ci-dessus), 
Pauwels et bien d'autres pour qui la liberté de penser et d'agir n'est pas qu'un 
mot …
Apports des sciences
C'est la raison pour laquelle, afin de compléter votre connaissance, des 
éléments de réflexion fondés sur les sciences sont donnés dont certains présents 
dans ce numéro. 
Mes rencontres de spécialistes dans plusieurs domaines, le choix des disciplines 
et des expériences que j'ai voulu vivre alors qu'elles sont parfois considérées 
comme incompatibles, ont été présentées dans Drish 135, sans oublier les 
pratiques faisant partie du Yoga lui-même comme
Neti (134), Shank Prakshalana 
(130 et 132-133), le végétarisme (300) ou 
Vastra Dhauti (cliché ci-contre). L'étude de la mécanique du mouvement et 
des mécanismes physiologiques et psychologiques est essentielle. L'inévitable 
cœlacanthe (27, 28), la compréhension du fonctionnement cérébral (30, 34, 47-48, 
53-54 …) et bien d'autres thèmes sont traités avec l'exigence et la rigueur qui 
sont mes compagnes quotidiennes. Vous les connaissez 
bien : elles gouvernent l'ensemble de ma pratique professionnelle dans tous les 
plans qui la composent. 
En fait, 
ce qui me permet d’apporter de nombreux bénéfices à celles et ceux qui viennent 
à mes stages et cours, repose sur plusieurs choses : la recherche, un mode de 
transmission bien pensé, la connaissance de quelques systèmes philosophiques en 
plus de ceux indiens et orientaux, le regard du professionnel de la psychologie. 
S'ajoutent une expérience corporelle solide et la connaissance de mon propre 
corps toutes deux fondées sur la connaissance de plusieurs disciplines. Ainsi, 
j'ai beaucoup appris de la danse classique (mais oui!) durant une saison et de 
la danse indienne (voir cliché de … 1982) au niveau de la rigueur et de la 
précision gestuelle y attachées.
L'haltérophilie dont la pratique s'est étalée sur plusieurs années, avec plus ou 
moins d'intensité et de régularité selon les obligations auxquelles je devais 
faire face, m'a beaucoup appris au niveau de la précision du geste, du 
fonctionnement de la colonne vertébrale (5, 9, 46 à 48, 50, 51, 72-73, 77, 95, 
122-123, 136 à 138 …), de l'"effet-poutre" 
dont nous verrons l'importance pour votre dos en été 2019, ainsi que dans la 
compréhension de la mécanique de certaines postures (!!) et des précautions 
énormes à prendre dans certains mouvements de Yoga très prisés qui, pourtant, 
peuvent s'avérer dangereux.
Importance 
de l'expérience
La prudence, la bienveillance, le respect de l’être, l’émerveillement 
de la vie humaine m’ont été, non pas appris, mais insufflés, suggérés, montrés 
par celles et ceux qui ont été mes guides. C’est peut-être la raison pour 
laquelle je cherche depuis mes débuts dans le professionnalisme en 1979, à 
m’informer, me former et être le plus apte possible à répondre aux demandes de 
mes contemporains. Je dirais même que c’est un devoir. Par exemple, j’ai appris 
l’anatomie dans les livres, en 1978, puis l’ai approfondie par les mêmes 
supports en 1979-1980, lors des premières formations suivies au CREPS (Cf.
˝Historique˝, 
p. 7). J’ai confirmé ce savoir par deux autres moyens : le maintien des postures 
en très longue durée dans laquelle j’ai pu réellement sentir mes muscles, mes 
poumons et mes articulations en action tout en en ayant l’image mentale. L'autre 
moyen a été lorsqu’en 1983-1984, j’ai suivi des cours d’anatomie de 2ème 
année de médecine qui se faisaient à partir de l’observation sur des cadavres 
disséqués. La possibilité de voir "pour de vrai" des muscles, des os, des 
articulations, la colonne vertébrale en trois dimensions, m’a permis de 
compléter mes connaissances en anatomie et physiologie en les faisant aboutir à 
une sorte de perception immédiate de ce qui peut se passer dans le corps, le 
mien comme le vôtre en pratiquant. Cela me permet de connaître, même à distance, 
vos ressentis, sensations, douleurs ou bien-être, présence mentale réelle et 
difficultés, résistances et gênes, degré de concentration ou dispersion …
En conclusion …
L'aventure se poursuit et ce 150ème qui s'achève avec ces lignes 
est une étape de plus qui me permet de faire le point avec vous et de vous faire 
entendre que le Yoga est une voie et pas seulement une série de mouvements 
hebdomadaires. 
Suivre ce beau chemin d'évolution personnelle et d'élévation réelle demande de 
chercher encore et encore comme le disait Augustin cité plus haut et de 
travailler encore et encore.
Bonne route à toutes et à tous et … ouvrez l'œil!