INSTITUT
LEININGER |
- Un bon mental, une bonne philosophie de vie, un co rps souple et fort pour mieux vivre sa vie -
Revue de Yoga Drish 150
parue en Décembre 2018
Voir aussi :
-
La revue de Yoga Drish : présentation -
Tous les titres publiés
- Comment vous abonner et
commander d'anciens numéros ?...
"Drish" Revue YOGA 31e année n°150 - Le 150ème
Un regard sur l'apport réciproque Orient-Occident … une ouverture sur le
monde
Revue
Drish créée
k
éditée depuis 1988
par Gill-Eric Leininger-Molinier
et
|
Retrouvez les informations, les séminaires, les écrits et la rubrique
Questions-Réponses sur
www.institutleininger.com
"Ce que nous savons vraiment, savoir que nous le
savons.
Ce que nous ne savons pas, savoir que nous ne le savons pas. Là est le
savoir même"
Editorial du n°150
Il est des numéros spéciaux … très spéciaux …
En voici un de plus.
Ils sont peu nombreux à recevoir ce super-qualificatif qui les désigne comme
porteurs d'un discours particulier hors des traces habituelles vers un voyage
sûrement pas déplaisant, mais, en tout cas, surprenant.
Avec ce 150ème, vous irez loin dans le temps et aussi, loin dans des
récits dont on se demande bien comment il peut se faire qu'il soit nécessaire de
mêler au Yoga, la dimension guerrière pacifique que nous devons toutes et tous
conserver.
Avec ce numéro, vous comprendrez mieux ma démarche et la raison d'être de la
revue dont le but est d'éclairer le chemin du Yoga que vous avez décidé de
suivre et sur lequel il est indispensable d'être informés pleinement de ce qu'il
est.
Je vous souhaite une bonne lecture.
@Gill-Eric
Leininger Molinier
"Mieux vaut pour chacun sa propre loi d’action, même imparfaite, que la loi
d’autrui, même bien appliquée. On n’encourt pas de risque quand on agit selon sa
propre nature"
Bhagavad Gîtâ III, 35 et XVIII, 47
Le 150ème
Ce 150ème est un événement. Il y eut un 50ème, puis un 100ème
… j'arrêterai là mon énumération et ne projetterai pas sur un 200ème
qui verra peut-être le jour … qui sait ? L'important n'est pas là, mais plutôt
de se dire qu'après le 100ème, 50 numéros de plus n'étaient pas en
projet mais se sont faits les uns après les autres, d'année en année …
Je vous propose d'en profiter pour faire un voyage qui va vous émouvoir
peut-être et vous étonner par certains côtés, même vous les lecteurs des débuts.
Vous avez bien lu : il y a parmi vous qui lisez ces lignes maintenant, des
pratiquants qui reçoivent Drish depuis ses tout premiers numéros … Certains même
m'ont très largement aidé lors de la construction de certains numéros qui se
faisaient de façon très artisanale en un vrai travail d'équipe …
Mais n'allons pas trop vite.
L'esprit de la revue.
Je vous invite à vous plonger dans l'esprit de la revue que vous
connaissez bien ou que vous découvrez si vous faites partie des personnes ayant
adhéré récemment. Après quelques mots sur la tradition qui préside à sa
conception, je vous amènerai à ses commencements qui ont nécessité un engagement
en énergie, en temps, en finances aussi.
Vous connaîtrez les conditions très spéciales de cette conception et
l'historique suivis de la "cogitation" du premier numéro et de sa première page
de couverture. Je vous présenterai aussi l'histoire de sa réalisation avec les
moyens techniques et leur évolution … Quand j'y pense …
Vous verrez comme la forme a évolué au fil du temps, avant de se fixer et aussi
les projets qui ont été réalisés au fur et à mesure de l'expérience grandissante
de cette publication, avec les numéros doubles et les spéciaux. Vous comprendrez
la conception du contenu.
Puis viendra un moment particulier dont je n'ai pratiquement jamais parlé ou si
peu … C'est tout à fait normal car cet aspect est peu intéressant lorsqu'on
vient se détendre et se changer les idées sur un tapis de Yoga avec régularité
et sérieux. Il m'importait cependant, dans ce 150ème numéro, de vous
faire part de mes engagements visant la défense de la qualité de l'enseignement
et de l'appellation même de "Professeur de Yoga" ainsi que la préservation de
bonnes conditions de transmission. Plusieurs bras de fer s'en sont suivis
auxquels je ne m'attendais pas puisque je pensais qu'il ne pouvait qu'y avoir un
accord total sur ces sujets. Ainsi, travailler avec le statut rare de
professionnel que j'ai choisi il y a quarante ans (Drish 127-128 et 135) n'a pas
été toujours simple ni facile … D'où quelques grèves et revendications que j'ai
dû mener tout simplement pour exercer mon métier.
En lien avec ce travail dont vous profitez lors de chaque séance, de chaque
stage, de chaque numéro de la revue, de chaque session d'approfondissement du
Yoga et de formation des professeurs, je dirai quelques mots sur le pourquoi du
logo du timbre qui accompagne la revue dans sa distribution.
Vous saurez aussi que si la bonne humeur et l'équanimité sont présentes,
l'humour le fut sous forme imagée à certains moments et il y eut aussi des
émotions … pas que pour moi …
Nous arriverons enfin à l'objectif de la revue : développer votre culture du
Yoga sans laquelle ce mot "Yoga" ne veut plus rien dire puisque sa dimension
physique serait inférieure en efficacité à des méthodes dont nous parlerons en
été 2019. Cette culture que je cherche à développer et répandre depuis 1977 en
ouvrant le champ de mes investigations à tout ce qui peut permettre de mieux
comprendre et s'approprier le Yoga et de mieux connaître les êtres qui le
reçoivent, est fondée sur ma soif de connaître. Cette studiosité en association
avec l'ensemble de mes expériences ciblées et voulues, est la clé de la liberté
et s'oppose à l'obscurantisme, celui-là même contre lequel j'ai eu à prendre
position lorsqu'on a tenté d'abuser les pratiquants. C'est donc un voyage très
particulier auquel je vous convie maintenant.
L'esprit de la revue Drish
Le Yoga est-il seulement la contemplation, la détente ou bien un
approfondissement permanent de connaissances et une démarche vers la
Connaissance passant par l'étude de soi que propose la tradition indienne ?
La revue obéit à ce principe qui préside aussi à mes stages, mes interventions,
mes livres, depuis mes débuts dans ce beau métier en 1977. La constitution d'une
bibliothèque mise à votre disposition va dans le même sens.
C'est l'esprit de recherche qui anime l'Institut Leininger et qui a toujours été
présent dans l'appellation des structures que j'ai créées : en 1985, le GREYTAO
était le Groupement pour la Recherche et
l'Enseignement du Yoga Traditionnel Adapté à l'Occident et le KRIYA est,
depuis 2007, le Centre de Recherche
Indépendant de Yoga Adapté.
Enseigner le Yoga exige d'associer l'observation et la pensée afin de faire les
bons choix. En condamnant l'activité mentale et la dimension intellectuelle,
certains formateurs occidentaux ont amené leurs élèves
à ne plus penser : c'est ainsi que débute l'obscurantisme facilité par
l'obéissance et le conformisme parfois exigés, à tort.
Tradition.
On confond souvent Yoga et série de mouvements mobilisant bras, jambes, thorax
(Voir clichés en page précédente). C'est ignorer l'immensité du Yoga
traditionnel dont la dimension corporelle est une composante et non la finalité.
Il est lié indissolublement à un support philosophique dont il est impossible de
faire l'économie, à moins de risquer de perdre en compréhension et efficacité.
C'est pourquoi, Drish vous apporte un développement complet des concepts et
techniques du Yoga, enrichi des connaissances en sciences humaines.
La question de "Faire du Yoga" ou "Etre
en Yoga" étudiée dans le 100ème Drish est fondamentale. Elle est
générée par la tradition et se pose à chacun/e qui doit donc, en être informé de
façon à ce qu'il/elle puisse faire le choix de se contenter de la première
option ou bien de tenter de travailler pour parvenir à la seconde. Le plus
souvent, le pratiquant n'en sait rien et se forge comme opinion définitive que
le Yoga n'est qu'un moyen de s'étirer et de se détendre, alors qu'en réalité, il
peut beaucoup plus que cela.
Evoquer la tradition, c'est aussi poser un regard didactique juste et
pédagogique chargé de bon sens et de réflexion sur les fondements du Yoga
régulièrement présents dans Drish sous diverses formes, le plus souvent en
filigrane, car elle apparaît à chaque numéro même si elle n'est pas énoncée. En
se posant la vraie question sur la tradition, on se rend compte qu'elle n'est
pas unique, qu'elle n'est pas figée, et qu'enfin, ce qu'elle vise, c'est
l'établissement durable d'une bonne condition de vie et l'amélioration de toutes
les dimensions de l'être.
Les débuts d'un engagement
Drish, c'est comme un iceberg : on en voit la partie visible sans se douter le
moins du monde de l’immensité de la part immergée.
Mes débuts dans l'enseignement du Yoga ont largement été décrits dans le n°135
paru en 2015 présentant mes "40 ans de
Yoga".
Pratiquant
d’Arts martiaux depuis les années 70,
de Yoga taoïste à partir de 1974, cette même année,
mon intérêt s'est porté sur les enseignements sous-tendant certaines disciplines
orientales et en particulier sur Lao-Tseu et Confucius dont je lus les œuvres à
un peu plus de 20 ans, sans oublier Ananda Moyi et Krishnamurti (Alcyone). Ces
rencontres furent extraordinairement riches et modèlent encore toute mon
existence.
Sur les conseils avisés de Camille Guiral, expert toulousain en Aïkido avec
lequel j'ai travaillé cette discipline à l'âge de 19 ans, cela me mena au Yoga
indien en 1975 : il fut très vite intégré dans ma propre vie.
Quant aux enseignements des sages susnommés, ils font partie de mes références,
même plus de 40 ans après les avoir lus et relus par la suite de manière assez
régulière.
En 1976, on me proposa un peu trop précocement à mon goût, de commencer à animer
les séances de relaxation de fin de cours de Yoga, puis d'en prendre un en
charge intégralement alors qu’il y avait tout juste un an que je m'y étais mis.
Cette proposition porta ensuite sur un cours régulier par semaine, le mercredi
soir, en 1977. C'est à cette période que
j'ai entamé mes premières formations en pratiques corporelles auprès de la
FFEPGV et d'André Van Lysebeth (76, 94) aux côtés duquel je me trouve sur le
cliché de 1993.
Conscient de la responsabilité liée à mon statut professionnel, en 1979, je
laissai mon poste de co-responsable de la commission technique et pédagogique
d’un groupe départemental de travail corporel, afin de me consacrer à
l’enseignement du Yoga et d'acquérir une formation très solide et fiable ainsi
qu'une pratique poussée (voir la posture de
Chakrasana, la roue, prise en 1979,
en page précédente).
J'ai appris le Taï Chi cette même année 1979 et animé mes premiers week-ends
accompagnés de la parution des premiers
Mémorandums. Ces supports de cours vous sont remis dès le début de chaque
session et reprennent les grandes lignes des thèmes traités. De nombreuses
associations firent appel à mes compétences spécialisées afin de mettre en place
des cours de Yoga.
J’obtins, en moins de 10 ans, 6 diplômes ou certificats en rapport avec
l’enseignement du Yoga.
C'est de 1978 à 1980, que se sont faites mes deux premières formations :
Instructeur GV et "Professeur de
Yoga-Yogacharya" diplômé du "Intégral
Yoga Institut Van Lysebeth". Quelques années plus tard, en
1983-1984, dans le mémoire "L’apprenti-yogi ou l’Anti-sage" de fin de
formation en Psychopédagogie, j’écrivais que pour être un bon enseignant de
Yoga, il faudrait être psychologue ou médecin. 3 années plus tard, je repris le
chemin de l’université pour en sortir en 1992, muni de mon diplôme d’études
supérieures spécialisées en Psychologie. Ce parcours a connu une particularité :
le travail d'étude effectué en Inde dans le domaine de la psychologie tout en
faisant références à la tradition indienne.
C'est dans ce même mémoire que j'exprimais la nécessité de travailler à la
"conservation du support biologique" avec, en particulier, la pratique des arts
martiaux et le travail au sac. Cette logique a trouvé son aboutissement en 2012
par la mise en place des séances d' Antistress-Yoga-Arts martiaux et par
l'obtention de mes diplômes de la FFKMDA acquis en 2012 et 2013 qui me
permettent d'enseigner la discipline martiale ; elle complète admirablement le
Yoga dans la mise en action de tout notre être dans le but d'une bonne santé
(Cf. la Lettre de l'Institut 82 de Septembre dernier).
De l'idée à la réalisation.
Depuis 1988,
la revue Drish a pour but de
promouvoir la discipline du Yoga
ainsi que la tradition et la culture
qui l'accompagnent depuis
plusieurs milliers d'années,
car il
est bien plus que physique. La
dimension mentale et le fondement traditionnel en assurent la compréhension et
l’efficacité. C'est pourquoi Drish
aborde tous les aspects de cette tradition et les rend perceptibles à l'esprit
occidental en présentant les
similarités, les différences, l’apport complémentaire réciproque Orient-Occident
: philosophies, pratiques, dimension mentale, sagesses d’Orient, équilibre
corps-mental …
Ses points de vue documentés obéissent à la nécessité de la précision
pédagogique, technique, sémantique (42, 50 …) et de l’adaptation du Yoga à notre
monde. Rédigée pour tout lecteur, connaissant le Yoga ou non, qui désire
approfondir sa connaissance du Yoga traditionnel avec
ses dispositions didactiques et
psychologiques et la préparation physique à dimension spirituelle, Drish
est un outil pédagogique concret et
pragmatique qui
donne les moyens
concrets de développer l’être
dans son intégralité sachant que la
tradition
du Yoga, celle des textes anciens, ne laisse aucune place à l’improvisation, à
l’amputation du réel ou à la déviation du sens.
Cette naissance en 1988 a
connu un précédent, l'ancêtre de la revue, en 1984, du nom de "Jnana-Sutra".
De format A4, il y eut deux numéros tirés, chacun, à une dizaine d'exemplaires,
puis … plus rien. De 1984 à 1987, plusieurs tests de format ont été effectués,
ce que rappelle l'éditorial du n°1 :
"J'avais imaginé 2 feuilles recto-verso,
en grand format, pliées en 3, puis 4 demi-pages recto-verso (les 8 pages
annoncées en décembre 87)"
Restait à définir le contenu, le format et enfin, la décision de la
réalisation du projet.
Drish : petit historique
La revue Drish est née de l'expression de la volonté du groupe de pratiquants
qui se retrouva les
23 et 24 Novembre 1985
en stage à Pompignan (voir cliché ci-contre), haut-lieu de nos stages de Yoga
pendant plusieurs années.
Cette première Assemblée Générale regroupait de nombreux "anciens" d'une
association de Yoga qui avaient décidé de continuer à suivre mon mode
d'enseignement professionnel. Le
Groupement pour la Recherche et l'Enseignement du Yoga Traditionnel Adapté à
l'Occident (GREYTAO), plus tard renommé
Darshana Yoga traditionnel, naquit de
cette situation.
Drish au nom soigneusement choisi
(voir,
regarder,
en langue sanskrite),
allait être l'organe essentiel de cette liberté d'expression et de vie
retrouvée. Il devenait aussi l'expression d'un "point de vue" (traduction de "Darshana")
sur le Yoga professionnel ajusté à notre monde.
L'objet
de ce groupement fut ainsi défini lors de cette
1ère Assemblée Générale :
"… développer et faire connaître
le Yoga Traditionnel et Intégral sous un éclairage non sectaire, occidentalisé
et aussi diversifié que possible afin de permettre un complet épanouissement de
l'individu."
Le quatrième point de cette réunion énonçait :
"Les membres du Conseil d'Administration
envisagent la mise en place à long terme d'une revue de liaison "DRISH",
d'information et de formation …".
Cette "naissance" reçut de nombreuses marques de sympathie d'élus, d’amis, de
collègues, de confrères et de pratiquants qui ont apporté aide et encouragements
dans cette aventure qui restait mon entreprise qui perdure toujours, sans
oublier les encouragements d'André Van Lysebeth lui-même, en 1993 (Cf. lettre
jointe).
Le seul problème, si c'en est un, c'est que lorsqu'on décide de publier une
revue, après le n°1, il faudra bien qu'il y ait un n°2, puis un n°3 … et ainsi
de suite. Il s'agit d'un engagement définitif …
L’œil et la revue Drish
Drish n°1, 20 pages, timbré à 2,70 F est expédié.
Ce 18 Avril 1988, pour la première fois, le tampon de La Poste rencontre un
courrier couleur feuillage auquel vous allez peu à peu vous habituer. Le n°1 est
en route …
Le développement de la culture du Yoga dans l’Ouest toulousain est en marche …
Le projet suivit son cours au fur et à mesure de l’avancée de la réflexion sur
le contenu de la revue de Yoga. Finalement, c'est le dessin d’une tête de
Bouddha de style Gandhara qui allait orner la 1ère de couverture avec
son œil bien visible.
Compte tenu que
"voir, regarder"
traduit "Drish",
à la conception de la revue, l’idée première était de mettre en évidence un œil
sur
la couverture, par une série de fenêtres l’encadrant comme on peut le voir sur
l'image ci-contre. Il représentait l’outil
permettant la prise d’informations dans le monde ambiant et le symbole nous
amenant à considérer nos points de vue, notre vision du monde.
Les lettres du mot – DRISH - étaient
collées sur la maquette, ce qui doit sembler être complètement archaïque pour
les lecteurs de moins de 45 ans.
Cette illustration dura plus de quatre années, jusqu’au numéro 18 de Novembre
1992. Quant à la couverture, elle est restée
verte,
jusqu'au numéro 59-60.
Après quoi, la couleur a régulièrement changé, chaque année. Le vert est revenu
du numéro 116 au 120, puis ça été le blanc et à partir du 131, la couleur
ivoire.
Les débuts
L'éditorial du numéro 1 définit le mot
Drish qui est de la même famille que
Darshana qui veut dire point de
vue. Drish propose :
"… un regard sur la relation
Orient-Occident, tant au point de vue des idées qu'au niveau des pratiques et
techniques."
C'est ce que dit ce premier éditorial qui ajoute que
ce n'est qu'un premier jet et qu'il
connaîtra sa maturation.
Chaque exemplaire est cerclé
de la bande d'envoi portant nom et adresse (Cf. page 60) : ce procédé tiendra
jusqu'au n°36.
Drish n°1 part dans diverses régions de France et jusqu'en outre-mer. Les 20
pages de ce premier exemplaire, apportent des indications concrètes, les projets
en cours dont le stage annuel à Sérignan-Plage (cliché ci-contre) qui en est
déjà à sa cinquième édition.
Celle de 2018 en était à sa 32ème …
La tradition du Yoga est déjà présente dans ce premier numéro avec une réflexion
sur la toujours actuelle influence de l'esprit sur le corps, celle-là même que
l'on retrouve dans le Yoga en général et dans mon mémoire de Yogathérapie sur le
thème de l'influence de la bonne humeur sur la santé soutenu en 1997 pour mon
diplôme de Yogathérapeute, devenu quelques années plus tard, le livre "La
santé par la bonne humeur" publié en France aux éditions Dervy et à
l'étranger chez De Vecchi.
Tout en présentant cette parution comme
une nouvelle étape, l'éditorial conclut en donnant
"Rendez-vous au n°2".
Les lecteurs n'auront pas à attendre très longtemps : moins de 4 mois plus tard,
Drish n°2, en 20 pages, va faire connaître le rapport du Yoga et du mental et
les éléments philosophiques et pratiques, avec en particulier la présence de Ma
Ananda Moyi, sage indienne très respectée en Inde en tant que figure imposante
de la spiritualité dont l'enseignement s'adresse tout à fait à la femme et
l'homme modernes.
Jamais deux sans trois …
2 numéros promis étant parus en 1988, on pouvait penser à ce moment-là que
le contrat était rempli.
Moins de 3 mois vont suffire pour qu'avant la fin de l'année bissextile,
paraisse le n°3 dont je suis presque le premier surpris comme je l'indique dans
l'Editorial :
"Et de trois… Je vous avais promis la sortie de deux numéros de la Revue
pour 1988, ce qui me paraissait énorme en même temps que possible puisque
j'avais pour cela 366 jours …"
Est annoncé un changement de lieu de stage, après Pompignan. Le prochain se
tiendra au château de Bruguières (cliché ci-contre).
C'est un retour sur un lieu déjà connu puisque j'y ai animé un stage de Yoga en
… 1982.
Ainsi, la première année, 60 pages de lecture vous ont été proposées.
Drish : la rédaction
Depuis le numéro 1, la saisie des textes a toujours été faite par mes soins sauf
dans de très rares cas. Elle a suivi l'évolution de la technologie, de l'antique
machine à écrire que je conserve toujours à l'Institut (cliché ci-contre),
jusqu'à la machine à écrire électrique en 1992 et puis l'informatique avec
toutes les possibilités que cette petite merveille de technologie peut offrir,
comme, entre autres, un logiciel permettant de passer de la lecture à la saisie
immédiate par l'intermédiaire d'un micro.
Dans les années 76-77, sans savoir où cela allait me mener tant d'années plus
tard, j'ai suivi des cours de dactylographie (mais oui, vous avez bien lu) au
sein de la prestigieuse Ecole Supérieure de Secrétariat Billières dont le siège
était … 76 allées Jean-Jaurès, au quatrième étage. La porte d'entrée du bureau
que j'occupe certains jours de la semaine à Toulouse, porte encore la trace des
lettres ESSB … Un peu comme une boucle qui se boucle plus de 40 ans après.
Les résultats de cette formation furent moyens tout comme ma graphie que
certains d'entre vous connaissent bien : j'en viens à conclure après
considération des efforts qui sont restés vains quant à leurs effets, que mon
karma est d'écrire en quantité et pas nécessairement en qualité graphique,
celle-là même qui attristait mon maître d'école, ce cher Emile, lorsque j'avais
6 ans, alors que j'étais bon élève sauf … dans la lisibilité de mes écrits. Dans
les années 1975-1976, j'ai pu observer le regard presque triste et désespéré de
ma formatrice en dactylographie (mais oui, ça a existé …) qui me rendait la
correction de mes tests de saisie de texte.
Pourtant, à mon goût, ce n'était pas si mal …
Une revue artisanale
Les premiers numéros ont connu un parcours très artisanal, d'abord avec ma
machine à écrire "classique". L'évolution quasi permanente de l'informatique a
fait qu'il y a 25 ans, mon premier ordinateur fonctionnait avec des disquettes
souples de 5¼, ce qui doit paraître antédiluvien à mes jeunes lectrices et
lecteurs, de même que le format 3½ utilisé ensuite avec un ordinateur plus
moderne, ce qui doit leur sembler dinosauresque ou dater de Neandertal.
L'inconvénient est que le passage à un format autre a fait perdre complètement
les données enregistrées sur les premières disquettes qui n'étaient plus
lisibles par aucun matériel.
Le deuxième modèle de disquettes ci-dessus était plus puissant, sachant que je
vous parle d'un temps que les moins de 30 ans … Cela va sembler remonter au
moins au paléolithique : il m'était impossible d'y enregistrer un seul numéro de
la revue en entier lorsque je souhaitais travailler sur un autre ordinateur. Je
devais au préalable dégager tous les clichés et n'avoir que le texte brut.
Quand on voit maintenant ce que peut contenir une simple clé USB …
De la musique avant toute chose …
A cette époque, une fois la revue achevée, j'en imprimais chaque page en
format A5 avec mon imprimante à aiguilles. Oui, oui … Vous avez bien lu … "à
aiguilles"!
Comment … Vous n'avez jamais écouté la douce mélodie d'une imprimante à
aiguilles ?
Sa tête d’impression est constituée de plusieurs dizaines d'aiguilles et se
déplace de droite à gauche et de gauche à droite le long de la ligne à imprimer,
sur un ruban encreur qui se déplace aussi. Chaque aiguille imprime un point sur
la feuille, ce qui signifie que pour faire une lettre, il faut de multiples
points … D'où le son harmonieux …
Ainsi, à chaque aller et à chaque retour lors de l'impression, la machine vous
fait un Dzinn Dzinn Dzinn Dzinn
infernal …
Pour Drish, cela se répétait quatre fois par an à raison de 36 ou 72 séries,
selon le nombre de pages de la revue. Je vous laisse imaginer le sentiment qui
vous gagne lorsqu'il arrive pour une raison ou une autre, que l'impression d'une
page soit ratée et qu'il faille recommencer et réentendre la mélodie du
Dzinn Dzinn Dzinn Dzinn …
Une vraie construction
Des illustrations étaient collées sur des emplacements déterminés à
l'avance, puis, les pages étaient assemblées par mes soins à l'aide de ruban
adhésif de façon à ce que deux formats A5 réunis fissent un A4. Je pouvais
ajouter une correction ou plus encore. Un jour, c'est en arrivant à l'imprimerie
que je me suis rendu compte de la page blanche à la place de l'Editorial : cela
ne m'a pas laissé le choix et je l'ai rédigé à la main …
Quand tout était prêt, il ne me restait plus qu'à l'apporter chez l'imprimeur.
Généralement, comme je le fais encore maintenant, j'imprimais ou photocopiais un
"numéro blanc", c’est-à-dire un exemplaire qui me servait pour la relecture afin
de vérifier si tout allait : format, texte, etc. Il m'arrive de faire jusqu'à 7
impressions avant de conclure que le numéro est tout à fait achevé : c'est le
cas pour ce numéro que vous tenez en main.
Une fois le travail fini, je récupérais l'ensemble des photocopies de format A4.
Il ne restait plus qu'à les trier, les plier, les agrafer.
Maintenant, les progrès informatiques me permettent de saisir le texte en format
A4 tout en intégrant des images préalablement scannées et enregistrées, de fixer
la revue achevée dans un format informatique PDF inchangeable et de l'envoyer
ensuite par courriel à l'imprimeur qui reproduit directement le format A4 au
format A5 ce qui permet d'avoir les illustrations de meilleure qualité, tout
ceci sans me déplacer, si ce n'est pour aller récupérer les revues achevées.
En route!
A cette lointaine époque, je transportais moi-même la revue chez les
adhérents, au moins dans Colomiers et les lieux proches, car nous n'avions pas
les moyens de payer les envois. Je n'utilisais
les services postaux que pour les lecteurs hors de Colomiers.
L'envoi s'est compliqué
lorsque la mécanisation s'est emparée du tri postal : m'ont été retournés des
revues dont l'étiquette autocollante fixée sur la revue et la première page
avaient été arrachées par la machine. Je dus me rendre à l'évidence et mettre la
revue sous pli, ce qui allait amener deux conséquences : un supplément de poids
et de ce fait, un coût plus élevé.
Le poids de la revue était alors à la limite des 50g pour les numéros simples et
des 100 g pour les numéros doubles.
L'ajout de l'enveloppe à partir du numéro 126 a fait passer ce cap d'où le choix
de publier les cinq numéros annuels sous la forme de trois de 40 pages et un de
60 au lieu de trois de 36 et un de 72, ces deux formats permettant de rester en
dessous des 100 grammes mais toujours au-dessus des 50.
L'esprit de la revue Drish
Dans sa structure, Drish a connu des évolutions et donc, des modifications liées
aux nécessités, moyens et impératifs du moment comme on vient de le voir avec la
mécanisation du tri postal, ou encore aux projets pensés et … pesés. De 20 pages
pour les 3 premiers numéros, nous passons vite à 24 (n°4 à 13), puis à 28 (14 à
18) puis à 44 (19 à 21). A partir du n°26, ce sont 40 pages que nous trouvons
régulièrement, jusqu'au Drish 41.
En 1992, le n°14
de 28 pages au lieu de 24, est fait à l'aide du traitement de texte : finie (ou
presque!) la bonne vieille machine à écrire. Oui, "presque" car le
numéro 30 sera rédigé à partir de 3 machines différentes : l'informatique et le
moderne traitement de texte, la bonne vieille machine mécanique de la fin des
années 70 et la "bécane" électrique acquise au tout début des années 90.
Depuis Drish 28 de
Novembre 1994,
la couverture est en papier épais : nos moyens nous le permettaient, enfin!
Si, la première année, 60 pages de lecture vous ont été proposées, il y en eut
96 en 1989 (4 numéros de 24 pages chacun, les 4, 5, 6, 7) puis à nouveau 96 en
1989 avec Drish 8, 9, 10, 11 de chacun 24 pages là aussi. Même nombre en 1990,
puis léger fléchissement en 1991 avec 76 pages en trois numéros … emploi du
temps très particulier oblige … Exceptionnellement, notons que chacune des
années 1994 et 1995 voit sortir 6 numéros, ce qui représente 232 pages pour
chacune de ces deux années. Mais le record reste à l'année d'avant : ce sont 238
pages en 5 numéros de Drish (19 au 23) qui vous ont été proposées en 1993.
Du simple au double.
Drish 22 annonce le projet d'un numéro double : nous sommes en
Octobre 93. Il y en aura en fait plusieurs, et le premier, le 34-35, paraîtra 2
ans plus tard avec 72 pages. C'est à partir de 1999 que le nombre de pages
annuel s'est stabilisé à 180.
Il est évident que la rédaction présente plus ou moins d'aisance selon les
thèmes, les moments, etc. Certains Drish ont été difficiles, d'autres plus
faciles : le 100ème fut écrit sur papier en une soirée avec la
longueur quasi idéale et très peu de correction.
Un autre numéro fut rédigé lors des temps morts d'un salon du livre : une fois
achevé, j'en fis la saisie et il arriva à sa longueur idéale.
Ce 150ème est un numéro particulier qui a demandé du temps, comme le
135, le 50éme et le 100ème qui n'ont pas été faciles du
tout.
Doubles et spéciaux
En 1991,
sont annoncés des projets de
numéros spéciaux et de Drish n°01 dont le but est de faire connaître et
présenter la revue.
Le premier numéro spécial est le 11 portant le compte-rendu de l'Assemblée
Générale et le texte Apsara rédigé à
New Delhi quelques mois avant.
Puis vient Drish n°12 normal, suivi de très près par le 13 qui donne le contenu
de ma conférence sur "Le Yoga et ses
dimensions" assurée dans le cadre du colloque
Corps, Culture et Thérapies de
l'Université du Mirail.
Suivront le Spécial De la Gaieté
(Drish n°18), le 23 consacré au Colloque inter-régional que j'ai organisé en
Août 1993 dans le Minervois. Plus tard viendra un spécial sur la mort (Drish
39-40) sachant que ce thème sera traité plusieurs fois (24, 29, 30, 38, 41,
117-118 …).
En 1998 paraît Le Cinquantième et en
2008, Le Centième.
C'est à partir de Drish 125,
Spécial énergie, que va s'installer
une régularité : Drish 130 :
Spécial Shank prakshalana, Drish 135
sur mes 40 ans de Yoga, Drish 139 :
Spécial méthode, Drish 145 :
Spécial Quelle philosophie pour le
pratiquant de Yoga ? Et maintenant, le 150ème.
Parmi les numéros spéciaux, il y a eu celui paru en même temps que le double
132-133 qui a donné la liste de tous les sujets traités depuis les débuts de la
revue en 1988 (cliché ci-contre).
Cette liste est mise à jour sur
www.institutleininger.com dans la partie consacrée à la revue de Yoga. Il
vous est toujours possible de commander d'anciens numéros
par mail ou par téléphone : ils vous seront envoyés par la poste ou remis en
main propre, selon votre préférence.
Quant au tirage de la revue qui est d'une centaine d'exemplaires de façon
habituelle depuis longtemps, il est monté jusqu'à 150 pour le centième, mais
c'est exceptionnel du fait que ce numéro présentait le Yoga de A jusqu'à Z.
Un record de tirage …
Le record du nombre de tirages revient au Drish 135, le
Spécial 40 ans de Yoga, qui, en
plusieurs étapes, a été édité en 350 exemplaires.
Depuis de nombreuses années, vous êtes une centaine à recevoir la revue.
Actuellement, vous êtes en région toulousaine dans un rayon d'environ 40 km, en
Ariège, Aveyron, Charente, Gers, Gironde, Haute-Garonne, Hautes Pyrénées,
Ille-et-Vilaine, Pyrénées Orientales, région parisienne, Tarn, Tarn et Garonne
et aussi en Belgique et en Espagne.
Drish : le contenu
. Longtemps, la revue a été
porteuse des informations sur les stages et leur contenu (voir ci-contre). Il y
eut même un temps où le rapport des Assemblées Générales y apparaissait.
C'est en 2012 avec le numéro 119, qu'elle s'est trouvée accompagnée de la
Lettre de l'Institut, permettant
ainsi de séparer les développements didactiques des informations sur les
activités proposées.
Avec le temps, la rubrique "Prochaines
sommaires" a été supprimée, ce qui a fait gagner de l'espace, de même que la
réduction de la police de caractère et de l'interligne. Donc encore plus de
lecture pour le lecteur et … de travail pour moi !
Les 5 numéros annuels de Drish
vous livrent
des
exposés
de fond riches et variés, documentés, fouillés,
une connaissance concrète de l’Orient, un développement complet des composantes
du Yoga, un approfondissement de ce que l’Inde peut apporter de meilleur, le
tout enrichi de la connaissance que l'Occident propose de l'être humain.
C'est ainsi que la revue porte aussi l'étude
des sagesses et traditions d’Orient, le développement des aspects philosophiques
ainsi que les explications nécessaires du point de vue psychologique et
pédagogique.
Depuis les débuts, chaque 1er numéro des dizaines, présente
tous les titres parus dans les dix numéros précédents.
Les textes sont de longueur variée et comptent d'une page ou deux ("Flash")
à plusieurs dizaines. Ils sont alors répartis sur plusieurs numéros ou bien sur
un seul, comme en témoignent les numéros spéciaux qui présentent
l'approfondissement d'un thème. Ainsi de longs propos vous ont été proposés sur
l'eau, la méditation, le conformisme psychologique, la peau, le travail
régulier, le débrayage mental, les techniques d'amélioration de la vue, les
objectifs de la pratique du Yoga, l'apport des courants occidentaux dans la
compréhension de la voie du Yoga, etc.
Soutenus et guidés par ma propre réflexion,
mes recherches,
mes engagements et
mes démarches personnelles initiées en 1974 avec la pratique des différentes
disciplines orientales et occidentales,
tous les textes sont rédigés avec le souci de vous permettre d'accéder à une
connaissance du Yoga aussi
complète et accommodée que
possible et présentent des points de vue originaux ainsi que des prises de
position sans équivoque.
Mon expérience pluridisciplinaire m'amène à considérer l'enseignement du
Yoga sous plusieurs angles différents toujours complémentaires.
Mes stages de Yoga obéissent aux
mêmes principes.
Pédagogie adaptée
Comme j'ai déjà pu l'écrire dans les colonnes de Drish 127-128, je
suis un pédagogue avant tout. Aussi, la revue met-elle à votre disposition de
façon régulière, des fiches pratiques et études techniques décrites avec
précision, aussi illustrées que possibles
pour un confort plus grand et des
bienfaits sur tous les plans avec les objectifs, les étapes, les phases, la
durée, la respiration, la concentration, les conditions de travail …
Il y en a eu plus d'une centaine depuis le premier numéro.
Chacune est décrite avec les détails
permettant d’en saisir l'essence et l’esprit, ce qui est permis par
photos et
schémas explicatifs,
contre-indications, prérequis,
difficultés, effets. Parfois, le lien est fait avec d'autres techniques
venant d'autres origines. Les explications anatomiques et physiologiques
appliquées au Yoga et ses particularités sont aussi présentées en détail
(Cf. Drish 99).
Tous les aspects théoriques et concrets sont abordés avec apports traditionnels,
développements de concepts de base, définitions, explications précises auxquels
s'ajoutent la pensée orientale et sa psychologie.
Des nouveautés apparaissent parfois : la plus récente est, à partir du
numéro 115, la définition de mots sanskrits suggérée par une lectrice. Un
Editorial vous accueille chaque fois et parfois, le
Courrier des lecteurs apporte des
réponses au plus près de vos demandes, interrogations et questions de tous
ordres.
Santé
Les rapports du Yoga et de la santé sont bien présents dans la revue comme
en atteste le précédent numéro paru (149).
Vous ont été proposés des articles sur la respiration
et le nez (63-64), le rôle des écarteurs modernes a été mis en relation avec
l'énergie et le prâna; le souffle (8, 23, 49, 51, 52, 62, 72-73, 80, 90, 100,
121, 125, 126, 129, 136 à 139, 141 à 143, 149), le bâillement (Drish 122-123).
Le sommeil (39 à 45) ainsi que les somnifères (16), la possibilité de "dormir
vite" (47-48) et les bienfaits de la sieste (43-44, 92-93) ont été traités ainsi
que la nutrition (42 à 44, 46 à 48) et son inséparable végétarisme (119). Quant
à la thermorégulation et le moyen de la stimuler, il en est question
régulièrement (3, 9, 10, 58, 62 … 136 à 138, 144).
Si la thérapie par l'eau est connue, un long article sur cet élément vous
a été proposé (Drish 46 à 60) et une longue étude sur la peau a occupé plusieurs
numéros, du 62 au 73. Sachant que le Yoga peut
être une réponse aux
problèmes quotidiens (respiration,
stress …), les explications sur la
colonne vertébrale et sur les problèmes de dos viennent régulièrement :
ils seront au cœur de nos trois stages
d'été 2019 avec la manière d'acquérir une bonne respiration et la question
fondamentale de la verticalité (41, 66, 80, 135, 139 …). Tonus et relaxation
(45, 47-48, 65 … ainsi que celle de Kersauson dans Drish 59-60 et la pratique :
47-48, 57, 58, 70, 132-133), souplesse (38, 52, 58 à 60, 78-79 …), énergie et
fatigue (21), douleur (67-68), récupération par le Yoga sont apparus
régulièrement dans les colonnes de Drish, en particulier dans leur raport avec
l'énergie qui a fait l'objet du spécial 125.
L'étude de la méthode Bates vous a été proposée aussi avec ses exercices précis,
utiles et efficaces pour améliorer la vision (Drish 104 à 124 ; le cliché date
de … 2005).
La santé, c'est aussi la prévention et
nous avons pu voir quels sont les dangers et les risques d'une pratique mal
faite (25 à 27, 50, 67-68, 96 à 98 …) sachant qu'il est simple d'améliorer sa
pratique (137-138).
Il est un élément particulièrement important pour notre mieux-être : le silence.
Il a souvent été évoqué, ce qui est normal puisqu'il est une dimension
indispensable à l'avancée sur la voie du Yoga (Drish 39 à 41, 43 à 46, 74, 78 à
80, 92, 95, 99, 112 à 115, 120, 126 …). Ce à quoi mène le silence régulièrement
adopté, c'est le débrayage mental qui a fait l'objet d'une longue étude (Drish
52 à 54, 58 et surtout 74 à 85 et 140). C'est là que l'on voit l'importance du
Yoga mental pour comprendre sa dynamique et parvenir à sa maîtrise (45, 55, 58,
114, 116, 142-143) en toute sécurité (55).
Le contrôle du mental permet d'accéder aux états méditatifs étudiés avec leurs
effets (22, 23, 27, 63-64, 77, 82 à 84, 102 à 126, 136). Bien entendu, une large
place a été faite à la conscience (Drish 5, 45 à 48, 51, 115, 140) en plus de sa
mention dans un très grand nombre d'articles.
Bien entendu, certains thèmes propres à la culture indienne en rapport au Yoga
ont été abordés comme le Karma
et la réincarnation (25, 69 à 77, 96, 141, l'ego (37), nos onze sens (131) ou
encore le Dharma (78 à 85, 120) en
incluant, bien sûr, l'Inde elle-même (8, 9, 19, 25 à 32, 66, 94, 97-98, 112-113,
122-123).
Drôles de titres
La question avait été posée dans Drish 80 et 115 de l'influence du Yoga sur le
comportement. Les thèmes au titre inattendu et surprenant comme "Tu
m'fais la bise" (89 à 99) et "Dessine-moi
un mouton" (87 à 103) ont permis une approche du comportement tout comme les
articles sur la gentillesse et la bonté qui sont des composantes du Yoga
traditionnel (104 à 114, 129). Quant à
"Le Yoga nouveau est arrivé" (31 à 38), il a permis de faire le lien entre
diverses perceptions et idées de l'être afin de mieux comprendre le
fonctionnement corporel et la pratique des postures et mouvements de Yoga.
Drish 32 posait la nécessité de "La
mesure en Yoga" et Drish 34 : "Le
Yoga jusqu'où ?" sachant que le "Yoga
quotidien" a son importance comme nous avons pu le voir dans Drish 111 à 125
avec "Papy s'entraîne tous les jours",
ces mots ayant été prononcés par une grande personnalité du monde sportif avec
laquelle j'ai travaillé à plusieurs reprises. La mesure et l'assiduité
permettent d'accéder aux postures en longue durée (132-133, 137-138) comme nous
les voyons parfois lors du cours avancé hebdomadaire à l'Institut (142-143).
Ce questionnement du Yoga dans son rapport au quotidien et au comportement, va
avec l'apparition régulière du thème de la mal nommée "Non-violence"
(23 à 30, 55, 61, 115 …) qui fut mon thème d'intervention lors du Colloque de
1993 que j'avais organisé dans le Minervois, tout près d'un majestueux dolmen
(voir cliché ci-contre), de l'agressivité (Drish 6), de la colère (38) et de la
paix (Drish 59-60, 61).
Ces sujets permettent d'évoquer avec plus de tranquillité le rapport aux arts
martiaux et aux sports de combat (24, 122-123, 149), de voir des exercices
guerriers (61) adoptés par les yogis indiens pour leurs effets et leur puissance
et enfin de considérer la question : "Sommes-nous
des yogis-guerriers ?" dans Drish 111 à 123.
C'est une vigilance qu'il faut conserver, ce que démontrait l'article
"Touch'pas à mon Yoga" (Drish 92-93)
et la question de l'Anti-Yoga (Drish 29) puisqu'il est bon de recevoir toutes
les opinions, même celles opposées.
C'est à cette condition que l'on se rend compte que le Yoga ne se limite pas non
plus à seulement méditer, mais, comme le disent les textes, d'agir aussi en ce
monde puisque là est notre devoir d'humains.
A méditer …
Les pensées à méditer, les
contes et extraits de textes plus ou moins connus d'origine diverses,
invitent à la réflexion et constituent un apport important. Toujours différents,
ils viennent de courants divers, pas seulement orientaux. Cette diversité est
importante car elle permet de conserver sa propre culture et de l'enrichir (91,
100, 135). Nous devons tenir compte de l'évidente valeur de la pensée
d'Occident. Certaines phrases reviennent régulièrement car elles me semblent
fondamentales. C'est le cas de la phrase de Confucius présente dès le premier
numéro de Drish qui s'est trouvée en
deuxième page très rapidement :
"Ce que nous savons vraiment, savoir que nous le savons. Ce que nous ne savons
pas, savoir que nous ne le savons pas. Là est le savoir même".
La sentence sur la loi d'action personnelle du début de la revue apparaît
dans Drish 33 et y est toujours avec celle de Confucius. Voici ce que dit la
Bhagavad Gîtâ III, 35 et XVIII, 47 :
"Mieux vaut pour chacun sa propre loi d’action, même imparfaite, que la loi
d’autrui, même bien appliquée. On n’encourt pas de risque quand on agit selon sa
propre nature"
Descartes a parfois été invité avec cette phrase particulièrement
importante, surtout lorsqu'on aborde un sujet aussi étranger que le Yoga :
"Le bon sens est la chose au monde la mieux partagée : car chacun pense en être
si bien pourvu, que ceux même qui sont les plus difficiles à contenter en toute
autre chose, n'ont point coutume d'en désirer plus qu'ils n'en ont".
Certaines citations n'y sont plus qui avaient pourtant leur
intérêt. C'est le cas de celle d'Augustin d'Hippone en forme d'encouragement :
"Cherchons comme cherchent ceux qui
doivent trouver et trouvons comme trouvent ceux qui doivent chercher encore. Car
il est écrit : celui qui est arrivé au terme ne fait que commencer."
Elle est restée avec celle de Confucius et de la Bhagavad Gita du
numéro 22 jusqu'au 45. Il y eut longtemps, en première de couverture, la pensée
de Georg Groddeck qui disait :
"En définitive, pour nous mortels, il
n'est qu'une
attitude : l'étonnement".
C'est cet étonnement qui nous permet de rester éveillés et de continuer à
poursuivre notre travail personnel et notre travail sur nous-mêmes.
Orient-Occident
La tradition exige la mise en relation du Yoga avec la réalité. C'est
pourquoi la réflexion est toujours là : elle s’appuie sur
mon approche pluridisciplinaire et
complémentaire,
sur ma longue expérience
professionnelle en accompagnement individualisé. Mon vécu d’enseignant
de Yoga et de responsable technique et pédagogique ainsi que mes
interventions dans la formation
de professeurs de Yoga dans des écoles fédérales
depuis 1984, me sont aussi, très utiles.
Ainsi,
on peut se demander s'il y a des limites à l'entraînement du Yoga et considérer
son application occidentale. La connaissance du fonctionnement biologique et
physiologique permet de mieux comprendre ce que l'on fait et aussi d'opérer des
choix dans ce domaine, allant dans le sens de l'efficacité sans danger. C'est
une des raisons pour lesquelles, à partir du n°32 a été développée une dimension
plus pédagogique et mieux ajustée de l'ascèse indienne à notre monde.
Logo et … réalisme
La page suivante porte sur le timbre personnalisé qui orne l'envoi de
la revue. Puissante, la technique de la Spirale exige une préparation et des
prérequis sans lesquels elle n'est pas possible, comme toute pratique (140,
141). L'objectif de ce logo est, comme pour toute entreprise, de faire savoir ce
que l'on fait, en ce qui me concerne, que ce travail est possible.
J'aborderai ensuite des épisodes sensibles de la vie du Yoga dans l’Ouest
toulousain et de quelques événements qui ont suivi mes engagements et prises de
position. Je demande donc aux âmes sensibles qui considèrent que le monde de
l'enseignement du Yoga en Occident est angélique et rempli de béatitude, de
passer cette partie, surtout si elles souhaitent conserver leurs illusions. Il
suffira d'aller directement à la partie consacrée à la culture, justement
celle-là qui a fortement manqué à mes détracteurs.
Envoi de de la revue et logo
Le logo choisi est la démonstration de la maîtrise accessible en tant que
professionnel, ce qui est plutôt rassurant pour tous. Ainsi, ce que j'enseigne
n'est pas du discours mais est rendu possible et faisable par une pédagogie
adaptée.
L'image
ne montre pas que je suis souple : je le suis devenu avec le travail, rien que
le travail. En effet, je ne jouissais pas d'une grande liberté articulaire
lorsque je me suis mis au Yoga. Les activités sportives de mes 20 ans ne
m'avaient pas permis d'acquérir une bonne mobilité articulaire comme le montre
le cliché de gauche pris à 23 ans. On peut y voir mes limitations énormes au
niveau des hanches,
du thorax, de la colonne vertébrale, des muscles des membres inférieurs, des
chevilles …
La photo ci-contre prise alors que j'avais une quarantaine d'années, indique la
maîtrise de cette posture.
Humour, imprévus, surprises ...
.La bonne
humeur est présente dans la revue depuis longtemps. On la retrouve avec le rire
et le sourire dans Drish 16, 17, 30, 42 à 44, 72, 73, 75 à 77, 81 à 83, 86 à 88,
92-93, 100. Des 28 pages du 18ème Drish de Novembre 92, 15 ont été occupées par
l'excellent écrit "De la Gaieté" de
Caraccioli que l'on retrouvera dans les numéros 49, 50 et 53-54.
L'humeur, c'est aussi le bonheur, l'optimisme (Drish 21, 47-48, 52, 86, 87 …),
les souvenirs, de simples observations sur les événements humains (5, 43-44, 45,
53 à 55) ainsi que des pensées personnelles mêlées d'autodérision. Par exemple,
j'ai pu avouer, à mon retour d'Inde en 1990, ma surprise de ne pas avoir vu de
métro à Delhi … J'étais pourtant certain qu'il y en avait un … Etait-ce
prémonitoire ? Il fut en construction 15 années plus tard et je pus le prendre
dès 2004.
Sûrement inspirées de cet épisode du métro indien,
quelques notes d'humour ont émaillé la revue avec
Le métro de Delhi (page précédente)
qui a fait sa première apparition dans Drish 37, suivi des
Thérapeutes de Khajuraho et des
Buveuses de thé de Jaipur dans le
n°41.
Suite à mon aventure indienne de 1989-1990,
il reste de ce long périple, quelques textes écrits dans l'immense
cité de New-Delhi : Apsara et
La cantine aux oiseaux (Drish 11 et
12), Ganga River qui est le récit de
l'un de mes bains mémorables dans les eaux du Gange (Drish 17),
Au pays de Bharat et
Suryanamaskara (Drish 24 et 29),
Bonsoir Khajuraho (Drish 112-113).
Chère adrénaline ...
Chaque numéro de Drish est une
véritable aventure, de sa conception, jusqu'à ce que vous le receviez. Si
j'évoquais ma surprise en voyant, heureusement assez tôt, que la page
d'éditorial du numéro 18 était vide, j'eus droit à bien d'autres étonnements.
Le plus mémorable est assurément celui concernant le n°23 qui fut envoyé ou
distribué lors de l'Assemblée Générale de fin 1993. D'apparence impeccable, il
montra un défaut de taille : certaines pages étaient entachées de plaques
blanches masquant une partie du texte, suffisamment pour rendre la lecture
impossible. La cause ? Simplement l'humidité des feuilles de papier utilisées
par l'imprimeur, qui n'ont pas permis un encrage uniforme et régulier. Bien
entendu, ce fut vite réparé par le remplacement des numéros illisibles.
Le monde à l'envers
Une autre fois, les deux premières et les deux dernières pages se sont
trouvées à l'envers.
Pour Drish n°3, je trouvai porte close chez l'imprimeur habituel. Je dus confier
le tirage à un autre, ouvert en cette période de fin d'année. Le seul
inconvénient fut la couleur de la couverture d'un vert tendre moins intense que
celle des numéros précédents et suivants.
Le tirage de chaque numéro provoque parfois, une légère libération d'adrénaline
et ce n'est qu'une fois la revue envoyée que je peux alors me considérer comme
tranquille... jusqu'au numéro suivant. Et même là, il peut encore y avoir des
surprises. Ainsi, le numéro spécial "De la
Gaieté", reprenant un texte vieux de plus de 250 ans, a vu ses copies
bordées de traces comme si c'était du parchemin (voir cliché) …
On peut dire que ça allait très bien avec un écrit de cet âge.
Il est arrivé quelquefois que plusieurs exemplaires me soient retournés alors
que je les croyais en route. La raison ? Simple erreur du service d'acheminement
qui a pris en compte l'adresse de l'expéditeur et non du destinataire …
Les dix à douze revues retournées à leur point de départ furent réexpédiées et …
correctement distribuées.
Enfin, autre surprise liée à Drish, celle de l'employé chargé du Dépôt Légal,
lorsque, dans les années 90, je lui ai apporté, une caissette pleine de revues à
enregistrer, soit 34 exemplaires en double, accompagnés des … 34 feuilles
d'enregistrement en … trois exemplaires!
Il y avait aussi des Mémorandums qui, à cette époque, pouvaient faire l'objet de
ce type de protection.
De mémoire de responsable de Dépôt Légal, il y avait belle lurette qu'on n'avait
pas vu telle quantité de documents à enregistrer.
Grèves du Yoga
Devenir un
enseignant professionnel soucieux de bien se former afin de bien transmettre, a
été et reste une belle aventure marquée par des actes réguliers de résistance
marquant une histoire mouvementée dont vous avez toujours été tenus éloignés
sauf si vous avez dû en être témoins ou en subir les conséquences.
J'ai dû
défendre mon métier et faire face à une adversité consensuelle considérant que
se former pour enseigner le Yoga, bien définir la fonction et le statut de
professeur de Yoga, obéir à une déontologie n'avaient aucune utilité.
En
professionnel responsable, j'ai rejeté le laxisme de ce système et refusé de
reconnaître des personnes qui, soutenues par des dirigeants complaisants dont je
n'ai pas cautionné les choix, se prétendaient professeurs de Yoga sans en avoir
ni la formation, ni les compétences, ni le comportement, ni le statut. Ils
faisaient faire de nombreuses erreurs aux participants ainsi que
des pratiques douteuses et/ou à risques.
Résistance active et lucide.
J'ai toujours résisté et accompli ce que je devais faire par
respect de mon métier, de celles et ceux qui en bénéficiaient, de la tradition
et de moi-même.
Si j'ai
dû, parfois, plier comme le roseau et subir des licenciements abusifs, mises au
placard, harcèlements,
diffamations, tentatives d'intimidation,
je n'ai jamais cédé et je ne me suis jamais laissé influencer ni impressionner.
Mon existence était axée sur un objectif : enseigner le Yoga dans les meilleures
conditions. Le reste ne pouvait que constituer des péripéties dues aux facéties
humaines pour lesquelles j'ai fait appel aux services juridiques compétents
quand il l'a fallu.
Chaque fois, j'ai agi en homme libre et respectueux des personnes dont j'avais
la charge et protesté par tous les moyens légaux à ma disposition :
désobéissance comme la résistance non-violente de
Gandhi la propose, grèves et
manifestations,
rencontres
et courriers invitant au dialogue,
démissions contestataires, refus de me plier à
l'abus de pouvoir, opposition ouverte à toute forme d'autoritarisme, refus
d'adhérer et
de céder aux pressions, sitting lors d'un grand stage régional, résistance administrative,
dépôts de plaintes, refus de céder aux menaces colériques d'un président d'école
de Yoga (Cf. La Lettre de l'Institut
n°10). Ces menaces tombèrent comme un Flop lorsqu'il ne fut pas réélu (Cf.
La Lettre de l'Institut n°20).
Lors d'un licenciement abusif particulièrement violent subi en 1985, je m'en
souviens comme si c'était hier, un responsable associatif me lança que j'allais
apprendre "moi aussi à baisser les bras"
… J'ai répondu à cet homme qu'il me connaissait mal. La suite de mon
parcours professionnel m'a donné raison.
Quelques protestations parurent dans la revue (Drish 20, 22, 50 …) avec des
textes comme Le Ministre et le Philosophe
(voir la conclusion jointe) ou encore
La seconde censure.
L'âme humaine …
Je
comprends que mes lecteurs découvrant ces lignes puissent se dire que ce n'est
pas possible, que le Yoga ce n'est pas cela … En effet, le Yoga ce n'est pas
cela, mais par contre, les humains dont il est de mon métier aussi, de connaître
l'âme ("Psukhê" en grec), sont parfois
capables de tout lorsqu'ils se sentent tout-puissants ou investis d'un pouvoir
quel qu'il soit (Voir mon livre "Votre essentiel du Yoga"). Le monde du Yoga occidental n'a pas
échappé à cette constante comme le montrent les événements ci-dessus. On voit là
la nécessité de conserver un esprit guerrier, ce qui ne veut pas dire belliqueux
ni agressif, mais simplement vigilant et respectueux d'un minimum de dignité et
d'éthique aussi bien pour les autres que pour soi-même. Je sais qu'en disant
cela, je cours le risque de froisser certains préjugés tendant à faire penser
que le Yoga, c'est la paix et que tout ce que j'écris ici n'a pas sa place dans
un monde de détente et de méditation.
Spiritualité et … réalité.
N'oublions surtout pas qu'enseigner le Yoga comporte une dimension matérielle à
laquelle on ne peut échapper à moins de souffrir d'une forme de déni que j'ai
hélas, rencontrée dans les cas ci-dessus chez des irresponsables qui
n'obéissaient qu'à leurs visions fantasmatiques dans lesquelles la dimension
humaine vraie ne peut avoir sa place.
On le voit, autonomie,
indépendance, liberté, adaptation et déontologie présents dans les textes du
Yoga et tous largement définis dans le 100ème Drish ainsi que dans le
n°135 et bien d'autres, me guident depuis très longtemps.
Comme l'ont exprimé Pierre Bayle (voir gravure), Henri Laborit et Théodore Monod
auxquels j'ai consacré des articles dans la revue, j'ai toujours suivi mon
Svadharma, ma loi d'action personnelle
en lien avec mes valeurs et je ne me suis jamais laissé enfermer, quel que soit
le style d'enfermement que l'on ait tenté de me faire subir. Le maître intérieur
"Satguru" ou vrai maître de Kabir, le
gouvernement par soi-même "Svaraj" de Gandhi sont mes seuls guides tout en restant totalement
ouvert à tout ce qui m'est transmis.
Il y a 40
années que cela dure et que je persiste : mon action et mon engagement à
enseigner le Yoga traditionnel sont toujours là.
La culture du YOGA
.
Drish
présente régulièrement des points de vue, sagesses et morceaux de culture tant
d'Orient que d'Occident afin de vous permettre d'accéder à une connaissance et
une compréhension du monde du Yoga, indispensables à son étude. Elles sont
complétées par des sujets voisins quant à leurs origines ou leur proximité de
thème …
D'autres approches vous sont régulièrement proposées, liées à notre culture avec
quelques personnalités qui apportent leurs points de vue et leur mode de pensée,
leur savoir-être : Henri Laborit (27, 32, 115), Carl Rogers (34), Indomptable
Adrienne (45), Théodore Monod (63-64), Louis Pauwels, Georges Hébert (10, 51,
53-54), Ehrenfried (31 à 50), Jeanne Liberman que j'ai rencontrée à paris en
1984 (110 à 113 ; voir photo), Montaigne (119), André Van Lysebeth, bien sûr
(94), Epictète (30, 35 …) et les sages de l'Inde comme Shivananda régulièrement
cité, Vivekananda, Tagore …
Comme nous l'avons vu dans la partie consacrée au contenu de la revue, la
démarche classique du Yoga serait insuffisante si elle n'était complétée par une
série de réflexions sur le Yoga en Occident, la mesure en Yoga, la question de
la logique et de la tradition, la prévention des risques … Ceux-ci sont dus, le
plus souvent, à un enseignement non adapté, l'oubli de la déontologie, une
formation approximative ou inexistante, l'ignorance marquée de toute approche
pédagogique, certaines confusions sur des notions fondamentales, la
méconnaissance de données psychologiques… D'où la nécessité d'être réaliste par
rapport aux effets du Yoga (14, 137-138 …) et la nécessité de poser des
explications claires. Il importe d'éviter et faire éviter : confusions, erreurs,
préjugés (29), a priori, rejet de notre civilisation et de ses valeurs, le "tout
Orient", l’illusion de tout savoir ou la séduction aveuglante de l’Inde (Cf. le
chapitre consacré dans "Votre essentiel du
Yoga").
Des préjugés …
Voici un exemple de préjugé à combattre, qui est particulièrement répandu
dans le monde du Yoga en Occident concernant l'apprentissage de la respiration
(89) et la statique corporelle que l'on cherche à forcer contre sa propre
nature. Le maintien du corps dans une verticale correcte et une ventilation de
type Yoga tout aussi correcte, ne s'apprennent pas, ne s'exigent pas de la part
de l'organisme. Déjà, loin dans le temps, le n°7 de 1982 présentait les
"Considérations sur la respiration",
rédigées la même année, avec cette phrase qui correspondait déjà, à cette
époque, à un de mes constats :
"… on ne lutte pas contre une tension
par la violence mais par la douceur et la patience."
Cette logique tout orientale, n'est pas aisée à entendre ni à réaliser pour
les Occidentaux qui pensent que la souffrance est une nécessité pour avancer,
d'autant qu'elle est parfois valorisée, à tort.
On doit se souvenir que contrôler n'est pas contraindre : l'intelligence du
corps qui a fait l'objet d'un numéro spécial (146) est à l'œuvre en permanence
en chacun de nous et demande seulement que l'on facilite son expression.
Yoga et libération
Le Yoga
propose une démarche pour se libérer de la condition humaine. Sur cette noble
voie, on doit impérativement associer force et douceur, sachant que la première
est dureté ou violence et brutalité si elle est seule tandis que la seconde est
mollesse ou inconsistance, si elle n'est pas accompagnée de la force.
Pour Patanjali, la souffrance est un obstacle sur le chemin (Yoga-Sutra II,
16) : il s'agit aussi de la souffrance due à l'Ignorance d'ordre métaphysique,
celle qui a permis aux systèmes de l'Inde, de se développer.
C'est une des raisons pour lesquelles une des premières choses à faire en Yoga
consiste à ne pas faire, mais à laisser faire : c'est le cas pour le travail sur
la respiration, les articulations, les muscles … C'est aussi
l'agir dans le non-agir très oriental.
Une étude vraie de la Tradition …
L'étude de la composition de la tradition va dans ce sens et constitue le
reflet de mes positions professionnelles sans place possible pour l'aléatoire ou
le hasard, avec une prise directe du Yoga sur la réalité de notre monde puisque
les premiers à être exposés sont les pratiquants de Yoga, c'est à dire : vous.
Il est vrai que ce métier fantastique d'enseigner le Yoga (car c'en est vraiment
un si, comme je l'ai fait, on se donne les moyens de le considérer, l'accomplir
et le vivre dans ce sens), met le professionnel en rapport direct avec l'humain,
ce qui n'est pas rien, d'autant que cela implique des prises de position comme
celles indiquées plus haut. Drish se fait le porteur de réflexions lucides,
réalistes, allant parfois à l'encontre de ce qui se pense en général. C'est
sûrement ce qui
lui assure la longévité que vous lui connaissez. Il est
vrai que je reste un ardent défenseur, depuis longtemps, de cette culture
indispensable si on désire retirer le maximum du Yoga.
Deux cultures complémentaires
J'ai
décidé de développer les moyens pour considérer l'enseignement du Yoga comme un
métier et le transmettre par le le média d'une revue dont la tendance est
inscrite dès la couverture : elle est un regard sur l’apport
réciproque Orient-Occident ainsi qu'une
ouverture sur le monde. L'apport réciproque des deux cultures est indéniable
et les couper l'une de l'autre serait dommageable tant pour l'une que pour
l'autre. Conserver notre culture sans y mêler ce que l'Orient peut lui apporter
manquerait un apport d'une grande richesse. Quant à adopter l'Orient sans lui
joindre tout ce que l'Occident a découvert ferait vivre l'apport d'Orient comme
un abcès ou un kyste sans communication avec ce qui l'entoure, ce qui en ferait
une gêne lourde, inutile, sans aucun sens.
L'ouverture sur le monde concerne à la fois le monde extérieur (114) dont on ne
doit pas se couper à force de se réfugier dans la méditation comme le disait
l'article "Méditer : fuir ou construire ?"
(Drish 124) et aussi le monde intérieur, aussi bien celui qui s'exprime au
quotidien que celui que l'on redoute parfois lorsqu'on est confronté au silence
(Drish 120 : "Avons-nous peur du silence
?").
L'Occident doit passer par cette démarche pour bénéficier pleinement du Yoga.
L'esprit de la revue Drish
.
Il faut bien envisager deux démarches typiquement
occidentales dans l'adoption de ce que l'Orient nous donne.
En premier, il y a d'abord l'idée de chercher à réunir ce
qui paraît opposé ou sans
lien : psychologie, contrôle mental, philosophie, travail du corps,
épistémologie, démarche intellectuelle élevée, usage de la raison et du bon sens
…
Tous ces domaines ne sont ni opposés ni séparés : ils ne le sont que parce que
leur approche qui s'est faite par la nécessaire spécialisation, fait penser que
chaque domaine est indépendant des autres et donc sans lien possible avec eux.
La conséquence en est de se couper de l'avantage à faire évoluer l'ensemble en
reliant les composants, surtout dans le cas de l'évolution de chaque être humain
qui est un être à part entière, un individu,, ce qui veut bien dire "indivisé".
Ceci est d'autant plus profitable que le Yoga est la
transformation de l'âme comme le disait Carl Gustav Jung.
Entropie …
Le second point rejoint la notion d'entropie propre à la thermodynamique
développée au XIXème siècle et que l'on peut appliquer à la vie humaine. Toute
vie est échanges d'énergie : respiration, nutrition, échanges avec les autres,
contact aux conditions atmosphériques, mouvement sont autant d'exemples pris
parmi bien d'autres, qui font la démonstration de la nécessaire communication de
chaque entité avec ce qui l'entoure.
Renoncer à sa propre culture et se couper de son environnement, c'est mourir :
ne plus respirer, ne plus manger, ne plus boire, ne plus communiquer, ne plus
aimer, ne plus participer sont la marque de la mort qui débute par l'anti-vie.
Les désordres s'ensuivent avant la survenue de l'inévitable fin. Le fleuve suit
son cours : son eau vit. Mais dans le marécage qu'il nourrit à peine, l'eau
croupit et devient vite insalubre.
Encore une fois, le mouvement, c'est la vie … Les échanges sont la vie
elle-même.
Le risque pour Yoga en Occident est que l'on tente de l'enfermer dans un système
(méditation, tour d'ivoire, jugements portés sur le monde et sur les autres …),
ce qui a pour conséquence la sclérose qui est gouvernée par la pulsion de mort,
pour reprendre une donnée freudienne intéressante à considérer.
C'est l'absence d'adaptation qui renforce encore plus cet enfermement et laisse
entendre qu'au-delà de ces limites posées, il n'y a plus rien, tout comme on
pensait, à une époque pas très éloignée dans l'histoire de l'humanité,
qu'au-delà de l'horizon, il n'y avait plus rien …
L'autre mode d'enfermement est celui qui se traduit fréquemment à l'intérieur
même du système indien dans son application incomplète en Occident. On en
présente l'aspect le plus visible, le plus attrayant en apparence, ce qui se
voit et reste en superficie avec tout un apparat de formes et de modèles
nouveaux …
Le Yoga n'est pas un sport (Drish 132-133, 146) et la
Yogini, le Yogi ou le
Yogacharya que chacun de nous est
(147-148), ne doit pas se couper du monde dans lequel nous avons le devoir
d'agir.
Or, finalement on n'en retient que cela comme si c'était le tout et on le vit
ainsi comme si, ayant un appartement ou une maison, on se contentait de ne vivre
que dans la chambre sans profiter des autres espaces …
Bien entendu, cela ne viendrait à l'esprit de personne et pourtant, c'est ce qui
se passe dès que l'on se contente de ne vivre que la partie physique du Yoga qui
est incomplète aussi bien par rapport à la richesse du système dans son entier
que par rapport à soi puisqu'on ne bénéficie que d'une petite partie …
Connaissance de soi
Le travail du Yoga est un vrai travail
et la seule aspiration à se détendre demande, dans les faits, un véritable
effort de conscience et de choix. Il en est de même pour la méditation, la
respiration … alors que l'on pense, en général que le Yoga, c'est "cool", pour
parler moderne. C'est un engagement vrai et puissant qui donne un résultat
inestimable à l'avance : on en découvre les bienfaits au fur et à mesure dans
tous les plans de son être, qui dépassent parfois, ce que l'on pouvait en
espérer.
Même si les textes sacrés disent que c'est l'action qui compte, pas ses fruits,
ce qui signifie qu'ils ne sont pas un dû, il y a toujours des retombées très
positives lorsqu'on pratique le Yoga, surtout si on en applique toutes ses
composantes.
Ceci dit, le Tantra associé au Yoga, considère le corps comme un
outil et estime que l'on doit avoir une connaissance aussi complète que possible
de son propre fonctionnement physiologique, psychologique, énergétique, mental
C'est par cette connaissance de tout notre être manifesté, aussi précise et
poussée que possible, que nous pouvons transcender notre propre condition.
Pour nous, Occidentaux n'ayant pas le même style de vie que les yogis hindous,
c'est cette même connaissance qui peut nous donner les moyens de résister aux
assauts du stress, sans oublier que nous avons tendance à en générer beaucoup.
Cela signifie que, pour nous recentrer et pour, ensuite, méditer, il ne suffit
pas de résister à ce qui est extérieur, mais il faut aussi contenir ce qui est
intérieur : ce n'est pas le plus facile, car en effet les émotions qu'il nous
faut identifier, reconnaître, nommer, constituent ce que les philosophes
d'Occident aussi bien que la Bhagavad Gîtâ, ont nommé des "passions" à
contrôler.
Pour le mieux-être, comme nous le verrons l'été prochain, la conscience du
maintien corporel et la conscience du souffle sont les deux points de départ
permettant une amélioration de l'existence sous-tendue par un meilleur
fonctionnement viscéral et un mouvement correct du diaphragme.
La pensée de Lily Ehrenfried devient,
alors, plus lumineuse :
"La fonction respiratoire offre un levier
à la fois puissant et agréable à quiconque veut se donner la peine de s’éduquer
soi-même".
Il importe de bien remarquer un point très important touchant une croyance
fréquente qui gêne énormément aussi bien la progression que le cheminement sur
la voie : "conscience" ne signifie ni
pensée, ni parole (148).
Conscience et foi
La démarche s'appuie sur et se nourrit de la foi dans son propre potentiel,
la compréhension de ce que l'on fait et de comment on le fait, la prise en
compte des éléments corporels et fonctionnels à mettre en action pour un
résultat juste, la définition précise de ce que l'on veut et du pourquoi,
l'observation exacte du fonctionnement quotidien, l'assimilation du potentiel de
moyens que le Yoga met à notre disposition.
On le voit, cela fait beaucoup de choses : normal, encore une fois, le Yoga
s'adresse à tout l'être.
Ainsi, rien ne se fait à la légère, mais obéit plutôt à une logique qui doit
toujours être respectueuse de l'humain dans son intégralité. C'est aussi resituer
les acquis par rapport à la culture du Yoga de chacun.
Cet enseignement touche à tous les sujets liés à la condition humaine et apporte
une connaissance générale et précise du fonctionnement humain permettant de
comprendre les effets, précautions et contre-indications des postures. En cela,
l'aide est précieuse de la part de l'étude anatomique
et physiologique théorique et concrète appliquée à la pratique et à
l’enseignement du Yoga (Drish 99) comme
cela apparaît très régulièrement dans la revue, aussi bien dans la description
technique que dans l'étude spécifique d'éléments composants notre corps (A
propos du genou : Drish 33, Ischio-jambiers : Drish 137-138, Le
Yogi et ses biceps : 140, Débloquer le diaphragme : 126, 127-128,
Ligament cervical postérieur : 134, Le pied : 55 à 57, 76 …).
Cette dimension est à relier à l’expérience corporelle, mentale, psychique de
chacun. Cette approche si importante est couplée aux études
comparées dans les domaines : anatomie et physiologie (Drish 41, 99),
philosophie (Drish 78-79, 94 … 144, 145) avec la part symbolique qui lui est
liée (132-133), psychologie et pédagogie (3, 19, 50, 84, 100 …), postures et
mouvements, variantes techniques, etc. Sont à intégrer les approches du Tantra
(100 …), du Taoïsme philosophique (9, 10, 20 …), des textes sacrés indiens (74,
116 à 118 …), du Zen (Drish 43-44, 47-48, 100) …
Drish et voie professionnelle
Vous comprenez sûrement mieux que la parution de la revue fut un supplément
d'engagement sur la voie du Yoga que j'enseignais depuis une dizaine d'années en
professionnel lorsqu'est paru le premier numéro. Elle fut une obligation
d'apporter un plus et de poursuivre encore et encore mes exigences personnelles
quant à ma formation et à l'élargissement de mes connaissances. Ainsi, ce
travail m’a beaucoup apporté : j'y ai acquis une richesse d’enseignement, le
sens de la prévention, une bonne réflexion sur la pratique et une pédagogie dans
le domaine du travail psychocorporel qui me servent encore dans la transmission
du Yoga et mes activités de thérapeute.
Ces années de choix professionnel constituent le fondement qui a très largement
et heureusement marqué mon mode de transmission du Yoga et mon propre style
pédagogique fidèle à ce principe de Montaigne (cliché ci-dessous) disant, à
propos de la relation précepteur-élève :
"… Qu'il lui fasse tout passer
par l'étamine, et ne loge rien en sa tête par simple autorité et à crédit …"
Fondée sur la prise en
considération de l’être, sur le respect de chacun
et des principes du Yoga, la dimension pédagogique est
essentielle car
enseigner
doit se faire selon les
règles du Yoga traditionnel et le respect de l’individu. La démarche didactique
la complète impérativement de même que le rejet
de la pédagogie du modèle.
Un moteur : désir de connaître et
partage.
La connaissance est un bon moteur sur la voie de la Connaissance avec "C"
qui réduit l'Ignorance, ce qu'enseignent le Jnana-Yoga et le principe de "Swadhyaya",
l'"étude de soi" incluant l'étude des
textes sacrés et des sciences humaines pour une meilleure connaissance de soi.
Le désir d'en savoir plus m'a inspiré et guidé dans l'envie d'avancer.
Une des phrases qui me guident est, encore une, celle
du sage indien Shivananda (photo ci-contre) qui invitait à avoir
"… une argumentation solide". Lors de
mes premières années de professionnel, j'ai poursuivi ce perfectionnement par
environ 5 à 6 heures hebdomadaires de travail d'étude en bibliothèque, et un
travail poussé en Yoga. Penser par soi-même et ne pas suivre aveuglément ni
répéter sans réfléchir, le discours d’un courant ou d'une école quels qu’ils
soient sont les clés : être professionnel veut dire être maître et responsable
de ses choix, de ses pensées, de ses mots et de ses actes dont ceux pédagogiques
dans l'enseignement du Yoga intégral.
La connaissance doit se transmettre
Mon goût pour l'épistémologie (Drish 111 à 114) et l'incontournable triangle
didactique qui met en présence le savoir, l'enseignant, l'élève, sans oublier de
laisser une place à l'ignorance avec "i" et "I", tous deux associés à une saine
réflexion me guident en permanence. Ils sont d'autant plus importants qu'ils
figurent, ce qui peut paraître surprenant, dans les textes de base du Yoga et
permettent même de poser une vraie réflexion sur la tradition datant de plus de
2.000 ans en arrière (27, 43-44, 50, 51, 116 à 118, 136 …). Le lien
Orient-Occident est à établir en sachant bien réfléchir à ce que l'on va en
retirer d'autant que la logique (Drish 5, 25, 38, 43-44 …) est inséparable du
Yoga comme en attestent les Yoga-Sutra, le système Nyaya et la formation des
jeunes lamas,
J'ai pu faire ce lien en étudiant divers domaines dont la complémentarité assure
mon efficacité aussi bien dans l'enseignement du Yoga que dans la formation des
futurs professeurs, dans mon travail de thérapeute en Yogathérapie et en
thérapie holistique. C'est aussi ce qui me donne toujours les moyens de
permettre à celles et ceux qui m'approchent de penser par eux-mêmes sans se
soumettre ni obéir aveuglément à une parole soi-disant autorisée ou à une
structure aussi puissante soit-elle. Respecter ne veut pas dire se soumettre ;
souvenons-nous encore de ceux qui ont montré la voie et dont j'ai parlé dans la
revue, Bayle (127-128), Montaigne (119), Tagore, Monod (cliché ci-dessus),
Pauwels et bien d'autres pour qui la liberté de penser et d'agir n'est pas qu'un
mot …
Apports des sciences
C'est la raison pour laquelle, afin de compléter votre connaissance, des
éléments de réflexion fondés sur les sciences sont donnés dont certains présents
dans ce numéro.
Mes rencontres de spécialistes dans plusieurs domaines, le choix des disciplines
et des expériences que j'ai voulu vivre alors qu'elles sont parfois considérées
comme incompatibles, ont été présentées dans Drish 135, sans oublier les
pratiques faisant partie du Yoga lui-même comme
Neti (134), Shank Prakshalana
(130 et 132-133), le végétarisme (300) ou
Vastra Dhauti (cliché ci-contre). L'étude de la mécanique du mouvement et
des mécanismes physiologiques et psychologiques est essentielle. L'inévitable
cœlacanthe (27, 28), la compréhension du fonctionnement cérébral (30, 34, 47-48,
53-54 …) et bien d'autres thèmes sont traités avec l'exigence et la rigueur qui
sont mes compagnes quotidiennes. Vous les connaissez
bien : elles gouvernent l'ensemble de ma pratique professionnelle dans tous les
plans qui la composent.
En fait,
ce qui me permet d’apporter de nombreux bénéfices à celles et ceux qui viennent
à mes stages et cours, repose sur plusieurs choses : la recherche, un mode de
transmission bien pensé, la connaissance de quelques systèmes philosophiques en
plus de ceux indiens et orientaux, le regard du professionnel de la psychologie.
S'ajoutent une expérience corporelle solide et la connaissance de mon propre
corps toutes deux fondées sur la connaissance de plusieurs disciplines. Ainsi,
j'ai beaucoup appris de la danse classique (mais oui!) durant une saison et de
la danse indienne (voir cliché de … 1982) au niveau de la rigueur et de la
précision gestuelle y attachées.
L'haltérophilie dont la pratique s'est étalée sur plusieurs années, avec plus ou
moins d'intensité et de régularité selon les obligations auxquelles je devais
faire face, m'a beaucoup appris au niveau de la précision du geste, du
fonctionnement de la colonne vertébrale (5, 9, 46 à 48, 50, 51, 72-73, 77, 95,
122-123, 136 à 138 …), de l'"effet-poutre"
dont nous verrons l'importance pour votre dos en été 2019, ainsi que dans la
compréhension de la mécanique de certaines postures (!!) et des précautions
énormes à prendre dans certains mouvements de Yoga très prisés qui, pourtant,
peuvent s'avérer dangereux.
Importance
de l'expérience
La prudence, la bienveillance, le respect de l’être, l’émerveillement
de la vie humaine m’ont été, non pas appris, mais insufflés, suggérés, montrés
par celles et ceux qui ont été mes guides. C’est peut-être la raison pour
laquelle je cherche depuis mes débuts dans le professionnalisme en 1979, à
m’informer, me former et être le plus apte possible à répondre aux demandes de
mes contemporains. Je dirais même que c’est un devoir. Par exemple, j’ai appris
l’anatomie dans les livres, en 1978, puis l’ai approfondie par les mêmes
supports en 1979-1980, lors des premières formations suivies au CREPS (Cf.
˝Historique˝,
p. 7). J’ai confirmé ce savoir par deux autres moyens : le maintien des postures
en très longue durée dans laquelle j’ai pu réellement sentir mes muscles, mes
poumons et mes articulations en action tout en en ayant l’image mentale. L'autre
moyen a été lorsqu’en 1983-1984, j’ai suivi des cours d’anatomie de 2ème
année de médecine qui se faisaient à partir de l’observation sur des cadavres
disséqués. La possibilité de voir "pour de vrai" des muscles, des os, des
articulations, la colonne vertébrale en trois dimensions, m’a permis de
compléter mes connaissances en anatomie et physiologie en les faisant aboutir à
une sorte de perception immédiate de ce qui peut se passer dans le corps, le
mien comme le vôtre en pratiquant. Cela me permet de connaître, même à distance,
vos ressentis, sensations, douleurs ou bien-être, présence mentale réelle et
difficultés, résistances et gênes, degré de concentration ou dispersion …
En conclusion …
L'aventure se poursuit et ce 150ème qui s'achève avec ces lignes
est une étape de plus qui me permet de faire le point avec vous et de vous faire
entendre que le Yoga est une voie et pas seulement une série de mouvements
hebdomadaires.
Suivre ce beau chemin d'évolution personnelle et d'élévation réelle demande de
chercher encore et encore comme le disait Augustin cité plus haut et de
travailler encore et encore.
Bonne route à toutes et à tous et … ouvrez l'œil!
La démarche de l'Occident
.
Il faut bien envisager deux démarches typiquement
occidentales dans l'adoption de ce que l'Orient nous donne.
En premier, il y a d'abord l'idée de chercher à réunir ce
qui paraît opposé ou sans
lien : psychologie, contrôle mental, philosophie, travail du corps,
épistémologie, démarche intellectuelle élevée, usage de la raison et du bon sens
…
Tous ces domaines ne sont ni opposés ni séparés : ils ne le sont que parce que
leur approche qui s'est faite par la nécessaire spécialisation, fait penser que
chaque domaine est indépendant des autres et donc sans lien possible avec eux.
La conséquence en est de se couper de l'avantage à faire évoluer l'ensemble en
reliant les composants, surtout dans le cas de l'évolution de chaque être humain
qui est un être à part entière, un individu,, ce qui veut bien dire "indivisé".
Ceci est d'autant plus profitable que le Yoga est la
transformation de l'âme comme le disait Carl Gustav Jung.
Entropie …
Le second point rejoint la notion d'entropie propre à la thermodynamique
développée au XIXème siècle et que l'on peut appliquer à la vie humaine. Toute
vie est échanges d'énergie : respiration, nutrition, échanges avec les autres,
contact aux conditions atmosphériques, mouvement sont autant d'exemples pris
parmi bien d'autres, qui font la démonstration de la nécessaire communication de
chaque entité avec ce qui l'entoure.
Renoncer à sa propre culture et se couper de son environnement, c'est mourir :
ne plus respirer, ne plus manger, ne plus boire, ne plus communiquer, ne plus
aimer, ne plus participer sont la marque de la mort qui débute par l'anti-vie.
Les désordres s'ensuivent avant la survenue de l'inévitable fin. Le fleuve suit
son cours : son eau vit. Mais dans le marécage qu'il nourrit à peine, l'eau
croupit et devient vite insalubre.
Encore une fois, le mouvement, c'est la vie … Les échanges sont la vie
elle-même.
Le risque pour Yoga en Occident est que l'on tente de l'enfermer dans un système
(méditation, tour d'ivoire, jugements portés sur le monde et sur les autres …),
ce qui a pour conséquence la sclérose qui est gouvernée par la pulsion de mort,
pour reprendre une donnée freudienne intéressante à considérer.
C'est l'absence d'adaptation qui renforce encore plus cet enfermement et laisse
entendre qu'au-delà de ces limites posées, il n'y a plus rien, tout comme on
pensait, à une époque pas très éloignée dans l'histoire de l'humanité,
qu'au-delà de l'horizon, il n'y avait plus rien …
L'autre mode d'enfermement est celui qui se traduit fréquemment à l'intérieur
même du système indien dans son application incomplète en Occident. On en
présente l'aspect le plus visible, le plus attrayant en apparence, ce qui se
voit et reste en superficie avec tout un apparat de formes et de modèles
nouveaux …
Le Yoga n'est pas un sport (Drish 132-133, 146) et la
Yogini, le Yogi ou le
Yogacharya que chacun de nous est
(147-148), ne doit pas se couper du monde dans lequel nous avons le devoir
d'agir.
Or, finalement on n'en retient que cela comme si c'était le tout et on le vit
ainsi comme si, ayant un appartement ou une maison, on se contentait de ne vivre
que dans la chambre sans profiter des autres espaces …
Bien entendu, cela ne viendrait à l'esprit de personne et pourtant, c'est ce qui
se passe dès que l'on se contente de ne vivre que la partie physique du Yoga qui
est incomplète aussi bien par rapport à la richesse du système dans son entier
que par rapport à soi puisqu'on ne bénéficie que d'une petite partie …
Connaissance de soi
Le travail du Yoga est un vrai travail
et la seule aspiration à se détendre demande, dans les faits, un véritable
effort de conscience et de choix. Il en est de même pour la méditation, la
respiration … alors que l'on pense, en général que le Yoga, c'est "cool", pour
parler moderne. C'est un engagement vrai et puissant qui donne un résultat
inestimable à l'avance : on en découvre les bienfaits au fur et à mesure dans
tous les plans de son être, qui dépassent parfois, ce que l'on pouvait en
espérer.
Même si les textes sacrés disent que c'est l'action qui compte, pas ses fruits,
ce qui signifie qu'ils ne sont pas un dû, il y a toujours des retombées très
positives lorsqu'on pratique le Yoga, surtout si on en applique toutes ses
composantes.
Ceci dit, le Tantra associé au Yoga, considère le corps comme un
outil et estime que l'on doit avoir une connaissance aussi complète que possible
de son propre fonctionnement physiologique, psychologique, énergétique, mental
C'est par cette connaissance de tout notre être manifesté, aussi précise et
poussée que possible, que nous pouvons transcender notre propre condition.
Pour nous, Occidentaux n'ayant pas le même style de vie que les yogis hindous,
c'est cette même connaissance qui peut nous donner les moyens de résister aux
assauts du stress, sans oublier que nous avons tendance à en générer beaucoup.
Cela signifie que, pour nous recentrer et pour, ensuite, méditer, il ne suffit
pas de résister à ce qui est extérieur, mais il faut aussi contenir ce qui est
intérieur : ce n'est pas le plus facile, car en effet les émotions qu'il nous
faut identifier, reconnaître, nommer, constituent ce que les philosophes
d'Occident aussi bien que la Bhagavad Gîtâ, ont nommé des "passions" à
contrôler.
Pour le mieux-être, comme nous le verrons l'été prochain, la conscience du
maintien corporel et la conscience du souffle sont les deux points de départ
permettant une amélioration de l'existence sous-tendue par un meilleur
fonctionnement viscéral et un mouvement correct du diaphragme.
La pensée de Lily Ehrenfried devient,
alors, plus lumineuse :
"La fonction respiratoire offre un levier
à la fois puissant et agréable à quiconque veut se donner la peine de s’éduquer
soi-même".
Il importe de bien remarquer un point très important touchant une croyance
fréquente qui gêne énormément aussi bien la progression que le cheminement sur
la voie : "conscience" ne signifie ni
pensée, ni parole (148).
Conscience et foi
La démarche s'appuie sur et se nourrit de la foi dans son propre potentiel,
la compréhension de ce que l'on fait et de comment on le fait, la prise en
compte des éléments corporels et fonctionnels à mettre en action pour un
résultat juste, la définition précise de ce que l'on veut et du pourquoi,
l'observation exacte du fonctionnement quotidien, l'assimilation du potentiel de
moyens que le Yoga met à notre disposition.
On le voit, cela fait beaucoup de choses : normal, encore une fois, le Yoga
s'adresse à tout l'être.
Ainsi, rien ne se fait à la légère, mais obéit plutôt à une logique qui doit
toujours être respectueuse de l'humain dans son intégralité. C'est aussi resituer
les acquis par rapport à la culture du Yoga de chacun.
Cet enseignement touche à tous les sujets liés à la condition humaine et apporte
une connaissance générale et précise du fonctionnement humain permettant de
comprendre les effets, précautions et contre-indications des postures. En cela,
l'aide est précieuse de la part de l'étude anatomique
et physiologique théorique et concrète appliquée à la pratique et à
l’enseignement du Yoga (Drish 99) comme
cela apparaît très régulièrement dans la revue, aussi bien dans la description
technique que dans l'étude spécifique d'éléments composants notre corps (A
propos du genou : Drish 33, Ischio-jambiers : Drish 137-138, Le
Yogi et ses biceps : 140, Débloquer le diaphragme : 126, 127-128,
Ligament cervical postérieur : 134, Le pied : 55 à 57, 76 …).
Cette dimension est à relier à l’expérience corporelle, mentale, psychique de
chacun. Cette approche si importante est couplée aux études
comparées dans les domaines : anatomie et physiologie (Drish 41, 99),
philosophie (Drish 78-79, 94 … 144, 145) avec la part symbolique qui lui est
liée (132-133), psychologie et pédagogie (3, 19, 50, 84, 100 …), postures et
mouvements, variantes techniques, etc. Sont à intégrer les approches du Tantra
(100 …), du Taoïsme philosophique (9, 10, 20 …), des textes sacrés indiens (74,
116 à 118 …), du Zen (Drish 43-44, 47-48, 100) …
Drish et voie professionnelle
Vous comprenez sûrement mieux que la parution de la revue fut un supplément
d'engagement sur la voie du Yoga que j'enseignais depuis une dizaine d'années en
professionnel lorsqu'est paru le premier numéro. Elle fut une obligation
d'apporter un plus et de poursuivre encore et encore mes exigences personnelles
quant à ma formation et à l'élargissement de mes connaissances. Ainsi, ce
travail m’a beaucoup apporté : j'y ai acquis une richesse d’enseignement, le
sens de la prévention, une bonne réflexion sur la pratique et une pédagogie dans
le domaine du travail psychocorporel qui me servent encore dans la transmission
du Yoga et mes activités de thérapeute.
Ces années de choix professionnel constituent le fondement qui a très largement
et heureusement marqué mon mode de transmission du Yoga et mon propre style
pédagogique fidèle à ce principe de Montaigne (cliché ci-dessous) disant, à
propos de la relation précepteur-élève :
"… Qu'il lui fasse tout passer
par l'étamine, et ne loge rien en sa tête par simple autorité et à crédit …"
Fondée sur la prise en
considération de l’être, sur le respect de chacun
et des principes du Yoga, la dimension pédagogique est
essentielle car
enseigner
doit se faire selon les
règles du Yoga traditionnel et le respect de l’individu. La démarche didactique
la complète impérativement de même que le rejet
de la pédagogie du modèle.
Un moteur : désir de connaître et
partage.
La connaissance est un bon moteur sur la voie de la Connaissance avec "C"
qui réduit l'Ignorance, ce qu'enseignent le Jnana-Yoga et le principe de "Swadhyaya",
l'"étude de soi" incluant l'étude des
textes sacrés et des sciences humaines pour une meilleure connaissance de soi.
Le désir d'en savoir plus m'a inspiré et guidé dans l'envie d'avancer.
Une des phrases qui me guident est, encore une, celle
du sage indien Shivananda (photo ci-contre) qui invitait à avoir
"… une argumentation solide". Lors de
mes premières années de professionnel, j'ai poursuivi ce perfectionnement par
environ 5 à 6 heures hebdomadaires de travail d'étude en bibliothèque, et un
travail poussé en Yoga. Penser par soi-même et ne pas suivre aveuglément ni
répéter sans réfléchir, le discours d’un courant ou d'une école quels qu’ils
soient sont les clés : être professionnel veut dire être maître et responsable
de ses choix, de ses pensées, de ses mots et de ses actes dont ceux pédagogiques
dans l'enseignement du Yoga intégral.
La connaissance doit se transmettre
Mon goût pour l'épistémologie (Drish 111 à 114) et l'incontournable triangle
didactique qui met en présence le savoir, l'enseignant, l'élève, sans oublier de
laisser une place à l'ignorance avec "i" et "I", tous deux associés à une saine
réflexion me guident en permanence. Ils sont d'autant plus importants qu'ils
figurent, ce qui peut paraître surprenant, dans les textes de base du Yoga et
permettent même de poser une vraie réflexion sur la tradition datant de plus de
2.000 ans en arrière (27, 43-44, 50, 51, 116 à 118, 136 …). Le lien
Orient-Occident est à établir en sachant bien réfléchir à ce que l'on va en
retirer d'autant que la logique (Drish 5, 25, 38, 43-44 …) est inséparable du
Yoga comme en attestent les Yoga-Sutra, le système Nyaya et la formation des
jeunes lamas,
J'ai pu faire ce lien en étudiant divers domaines dont la complémentarité assure
mon efficacité aussi bien dans l'enseignement du Yoga que dans la formation des
futurs professeurs, dans mon travail de thérapeute en Yogathérapie et en
thérapie holistique. C'est aussi ce qui me donne toujours les moyens de
permettre à celles et ceux qui m'approchent de penser par eux-mêmes sans se
soumettre ni obéir aveuglément à une parole soi-disant autorisée ou à une
structure aussi puissante soit-elle. Respecter ne veut pas dire se soumettre ;
souvenons-nous encore de ceux qui ont montré la voie et dont j'ai parlé dans la
revue, Bayle (127-128), Montaigne (119), Tagore, Monod (cliché ci-dessus),
Pauwels et bien d'autres pour qui la liberté de penser et d'agir n'est pas qu'un
mot …
Apports des sciences
C'est la raison pour laquelle, afin de compléter votre connaissance, des
éléments de réflexion fondés sur les sciences sont donnés dont certains présents
dans ce numéro.
Mes rencontres de spécialistes dans plusieurs domaines, le choix des disciplines
et des expériences que j'ai voulu vivre alors qu'elles sont parfois considérées
comme incompatibles, ont été présentées dans Drish 135, sans oublier les
pratiques faisant partie du Yoga lui-même comme
Neti (134), Shank Prakshalana
(130 et 132-133), le végétarisme (300) ou
Vastra Dhauti (cliché ci-contre). L'étude de la mécanique du mouvement et
des mécanismes physiologiques et psychologiques est essentielle. L'inévitable
cœlacanthe (27, 28), la compréhension du fonctionnement cérébral (30, 34, 47-48,
53-54 …) et bien d'autres thèmes sont traités avec l'exigence et la rigueur qui
sont mes compagnes quotidiennes. Vous les connaissez
bien : elles gouvernent l'ensemble de ma pratique professionnelle dans tous les
plans qui la composent.
En fait,
ce qui me permet d’apporter de nombreux bénéfices à celles et ceux qui viennent
à mes stages et cours, repose sur plusieurs choses : la recherche, un mode de
transmission bien pensé, la connaissance de quelques systèmes philosophiques en
plus de ceux indiens et orientaux, le regard du professionnel de la psychologie.
S'ajoutent une expérience corporelle solide et la connaissance de mon propre
corps toutes deux fondées sur la connaissance de plusieurs disciplines. Ainsi,
j'ai beaucoup appris de la danse classique (mais oui!) durant une saison et de
la danse indienne (voir cliché de … 1982) au niveau de la rigueur et de la
précision gestuelle y attachées.
L'haltérophilie dont la pratique s'est étalée sur plusieurs années, avec plus ou
moins d'intensité et de régularité selon les obligations auxquelles je devais
faire face, m'a beaucoup appris au niveau de la précision du geste, du
fonctionnement de la colonne vertébrale (5, 9, 46 à 48, 50, 51, 72-73, 77, 95,
122-123, 136 à 138 …), de l'"effet-poutre"
dont nous verrons l'importance pour votre dos en été 2019, ainsi que dans la
compréhension de la mécanique de certaines postures (!!) et des précautions
énormes à prendre dans certains mouvements de Yoga très prisés qui, pourtant,
peuvent s'avérer dangereux.
Importance
de l'expérience
La prudence, la bienveillance, le respect de l’être, l’émerveillement
de la vie humaine m’ont été, non pas appris, mais insufflés, suggérés, montrés
par celles et ceux qui ont été mes guides. C’est peut-être la raison pour
laquelle je cherche depuis mes débuts dans le professionnalisme en 1979, à
m’informer, me former et être le plus apte possible à répondre aux demandes de
mes contemporains. Je dirais même que c’est un devoir. Par exemple, j’ai appris
l’anatomie dans les livres, en 1978, puis l’ai approfondie par les mêmes
supports en 1979-1980, lors des premières formations suivies au CREPS (Cf.
˝Historique˝,
p. 7). J’ai confirmé ce savoir par deux autres moyens : le maintien des postures
en très longue durée dans laquelle j’ai pu réellement sentir mes muscles, mes
poumons et mes articulations en action tout en en ayant l’image mentale. L'autre
moyen a été lorsqu’en 1983-1984, j’ai suivi des cours d’anatomie de 2ème
année de médecine qui se faisaient à partir de l’observation sur des cadavres
disséqués. La possibilité de voir "pour de vrai" des muscles, des os, des
articulations, la colonne vertébrale en trois dimensions, m’a permis de
compléter mes connaissances en anatomie et physiologie en les faisant aboutir à
une sorte de perception immédiate de ce qui peut se passer dans le corps, le
mien comme le vôtre en pratiquant. Cela me permet de connaître, même à distance,
vos ressentis, sensations, douleurs ou bien-être, présence mentale réelle et
difficultés, résistances et gênes, degré de concentration ou dispersion …
En conclusion …
L'aventure se poursuit et ce 150ème qui s'achève avec ces lignes
est une étape de plus qui me permet de faire le point avec vous et de vous faire
entendre que le Yoga est une voie et pas seulement une série de mouvements
hebdomadaires.
Suivre ce beau chemin d'évolution personnelle et d'élévation réelle demande de
chercher encore et encore comme le disait Augustin cité plus haut et de
travailler encore et encore.
Bonne route à toutes et à tous et … ouvrez l'œil!