INSTITUT LEININGER
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YOGA - YOGAthérapie -
Thérapie holistique |
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Centre de Recherche Indépendant de Yoga Adapté |
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Ecole de Yoga - Formation de professeurs de Yoga |
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Pour Etre et mieux être |
- Un bon mental, une bonne philosophie de vie, un corps souple et fort pour mieux vivre sa vie -
Votre respiration
- (paru dans Drish 166 de février 2022)
Respirer est un phénomène naturel propre à tous les êtres vivants. Les plantes
elles-mêmes ont leur cycle respiratoire diurne et nocturne (photosynthèse,
respiration, transpiration).
L'air, élément vital
Comme nous le retrouvons lors de la méditation de fin de stage, tout comme
elles, nous dépendons de la présence des cinq éléments dans notre
environnement : espace, air, feu, eau et terre. Il suffit que l'un de ces
éléments vienne à manquer pour que la vie ne puisse plus être.
Ces cinq éléments présents dans l'univers entier, sous forme subtile d'abord,
sont donc vitaux, mais il appartient à chaque forme de vie de s'en saisir dans
le monde environnant.
La plante respire, l'animal respire aussi, tous deux de façon naturelle. On
pourrait en dire autant de l'humain, et c'est une réalité, mais il y a un "mais"
qui est directement lié à notre mode de vie et à l'existence moderne. Cette
dernière plutôt tranquillement sédentaire amène une sous-exploitation de
l'organisme, ce qui peut générer une usure prématurée car comme le disait Georg
Groddeck à son propos :
"Faites usage de votre
corps ; ce dont on n'use pas pourrit".
Nous devrions alors nous inspirer encore et encore de cet autre enseignement
que l'on tient du fondateur de l'hébertisme qui définissait ainsi notre
condition humaine :
"L'être humain est avant tout une
créature d'air, de lumière et de mouvement"
Cet amenuisement des activités physiques dans l'existence amène une
diminution de la force de vie dont on ne se rend compte que lorsqu'on doit faire
appel à elle lorsqu'il s'agit d'accomplir des efforts particuliers et/ou
inhabituels par exemple.
Cette diminution progressive qui n'est pas irréversible est cependant accentuée
par le vieillissement, la maladie, les accidents de vie, propos dans lesquels le
lecteur n'aura sûrement vu aucun signe de fatalisme. Un constat est là mais
encore une fois, il n'est pas irréversible quant aux conséquences de tout ce qui
précède.
En clair, nous pouvons récupérer au moins en partie, un potentiel délaissé
durant des années voire des décennies. Il suffit de le maintenir de manière
régulière afin de ralentir les effets du vieillissement qui fait partie de la
vie.
Pour cela, nous devons être conscients de deux choses.
La première est que la perte progressive du potentiel vital n'est pas ressentie
consciemment et qu'elle n'est perceptible que lorsqu'on veut faire appel à elle
dans des circonstances inhabituelles.
En
second, notre potentiel vital obéit à des lois physiologiques précises qui sont
là pour guider nos gestes, attitudes et activités du quotidien dans les
meilleurs conditions, tant d'efficience que de sécurité de l'organisme dont
l'ensemble des éléments le constituant est capable de bien des performances,
tant que ces lois en question sont respectées.
Yoga et respiration
Le Yoga apporte de nombreux bienfaits : il suffit de le pratiquer un peu pour
s'en rendre compte. Un de ses avantages porte sur la respiration dont il amène à
prendre conscience.
Il faut, cependant, ajouter une nuance de taille : les lois physiologiques qui
gouvernent notre corps et dont il a été question un peu plus haut, le permettent
sous certaines conditions qui ont été édictées par de nombreux auteurs, tant en
France qu'en Orient.
Le Toulousain André De Sambucy, la Gersoise Françoise Mézières, la Parisienne
Lily Ehrenfried venue d'Allemagne en fuyant le nazisme et aussi Thérèse
Bertherat qui s'est inspiré des précédentes, le grand voyageur Georges Hébert,
Frédérick Matthias Alexander, André Van Lysebeth avec lequel j'ai travaillé de
1978 jusqu'à son départ de ce monde (cliché ci-contre), B. K. S. Iyengar
surnommé le lion de Pune et d'autres encore dont je m'inspire toujours, ont
développé des points de vue fondamentaux quant à la respiration, aussi bien
normale que dans son utilisation en pratiques psychocorporelles.
Ils influencent énormément mon travail de thérapeute holistique et de
yogathérapeute associé à mes compétences de clinicien vous permettant d'utiliser
votre corps comme média.
Libérer sa respiration
Lorsque nous voyons les yogis hindous transmettre le Yoga en Occident, nous
oublions que nous n'avons pas le même mode de vie qu'eux et que les prérequis
qu'ils possèdent.
Nous oublions aussi que leur discipline est soutenue par des croyances
religieuses auxquelles nous ne sommes pas forcés d'adhérer et qu'il vaut mieux
éviter si on n'a pas pleinement réfléchi aux pratiques qu'ils proposent parfois.
Mon livre sur le Yoga développe une réflexion à ce sujet et sur la liberté de
pensée et d'action.
Les ascètes indiens dont la pratique du Yoga est quotidienne et fait partie de
leur vie de chaque instant avec un travail psychocorporel effectué plusieurs
fois par jour, ont tout ce qu'il faut au plan corporel pour jouir d'une
respiration parfaitement bien élaborée leur assurant aussi de pouvoir pratiquer
des exercices en toute sécurité.
De plus, ils sont mobiles et non soumis aux stress que connaît l'occidental.
Ce n'est pas la même chose pour nous, Occidentaux à la vie si différente puisque
notre quotidien ne se passe pas à la recherche d'un hypothétique salut qui fonde
les grands courants de la pensée indienne que sont les "Darshana"
("points de vue", en langue
sanskrite) et du bouddhisme qui en est issu.
Les auteurs ci-dessus nommés ont apporté de précieuses réflexions sur la
respiration et son fonctionnement correct que les gymnosophistes ('sages
nus", nom donné par les Macédoniens accompagnant Alexandre, lorsqu'ils
rencontrèrent les yogis indiens pour la première fois), développent avec
facilité.
La respiration entravée
La
présentation du Yoga en Occident laisse à penser qu'il suffit de ventiler pour
que la respiration et l'oxygénation soient optimales. Il n'en est rien.
Savez-vous que vos maux de nuque sont souvent le signe d'une mauvaise position
de la colonne gênant votre respiration ?
Savez-vous que votre cambrure influe directement sur cette fonction vitale et
empêche son mouvement harmonieux ?
Savez-vous que le manque d'amplitude thoracique est préjudiciable à votre
oxygénation ?
Savez-vous que votre état de fatigue peut être dû à l'angle que forment vos
basses côtes ?
Savez-vous qu'on ne peut respirer correctement si l'on ne dispose pas d'un
maintien correct de la colonne vertébrale ?
Savez-vous que votre respiration doit être parfaitement silencieuse, même dans
la pratique du Yoga ?
Et aussi que tout bruit est le signe d'un dysfonctionnement soit physiologique
soit psychique, ce qui m'amène à rappeler parfois que le souffle de doit pas
émettre le moindre bruit ?
Savez-vous que contrairement à certains préjugés, une respiration lente ne se
commande pas ?
Qu'un rythme respiratoire calme ne se commande pas non plus et qu'en tentant de
l'imposer au corps on génère du stress ?
Des résultats durables
La clé du Yoga est la respiration qui dépend étroitement de la posture, toutes
deux étant totalement conditionnées par l'attitude dictée par les principes
premiers de la tradition.
Un des buts de la voie indienne est d'optimiser les fonctions corporelles et
mentales.
Mircea Eliade parle même de diviniser le corps, c’est-à-dire le rendre et le
maintenir aussi parfait que possible, tout en tenant compte des aléas de
l'existence (maladie, accidents, âge…).
On ne devrait pratiquer certains exercices de respiration du Yoga qu'en étant
certain d'avoir une fonction respiratoire optimale, totale disent certains.
Or, sans nous prévenir et sans que nous le sentions, notre corps perd chaque
jour un peu plus ses moyens, d'où l'entretien nécessaire.
Votre
dos est voûté ou bien vous souffrez du bas du dos ?
Votre souffle vous semble court ou bien vous pensez que votre manque de tonicité
dans le maintien est définitivement irrémédiable ?
Votre thorax est raide et vous semble immobile, votre colonne vertébrale est
rigide et vous avez souvent mal au dos ?
On vous dit que c'est l'âge, que c'est ainsi et qu'il n'y a rien à faire ?
On
vous laisse croire que votre respiration rapide est sans solution ?
Vous croyez que vous ne pourrez jamais connaître la sérénité ?
Vous pensez avoir une bonne sangle abdominale ou bien vous faites "des abdos"
pour être mieux ?
Votre nuque est souvent raide et sensible ?
Vous estimez manquer d'ancrage aussi bien physique que mental ?
La solution
Les trois stages d'été sont là pour répondre à ces questions et vous donner les
meilleurs moyens de retrouver une respiration ample de façon durable, un
meilleur maintien et de vous faire vivre une semaine de vacances et de Yoga
associé à la compréhension de votre fonctionnement psychocorporel.
C'est le témoignage qui m'a été fait en plusieurs occasions, suite à ces
sessions de travail.
Car tout est là : si nous pouvons modifier notre mode respiratoire à volonté, si
nous pouvons allonger la respiration, la retenir, l'amplifier quand nous le
voulons, il faut faire un travail de fond pour pouvoir arriver à obtenir une
respiration lente et calme de façon effective et s'inscrivant dans la durée.
Elle doit s'installer de manière automatique, tout à fait naturellement.La
condition pour y parvenir, puisque c'est possible comme me l'ont indiqué
certains témoignages et comme je puis en témoigner personnellement, c'est de
travailler sur tous les éléments impliqués dans l'acte respiratoire dont le
spécialiste André De Sambucy disait avec justesse qu'il est articulaire et non
musculaire.
En clair, l'objectif est de parvenir à libérer sa respiration, ce que nous
ferons cet été, en agissant directement et de façon répétée, sur la structure
même de l'appareil respiratoire afin de ne plus devoir forcer sa respiration
pour la ralentir mais bénéficier d'une ventilation calme excellente pour
l'oxygénation et pour l'apaisement mental.
Autre aspect
Enfin, au-delà et en plus des obstacles à une respiration libre que nous
éveillerons et développerons cet été, il faut ajouter les gênes d'origine
psychologique.
En effet, tout au long de notre vie, et principalement au moment de l'enfance
lorsque nous avons rencontré des difficultés d'adaptation au monde environnant,
il y a eu des blocages de respiration, des rétention de souffle, des fermeture
de gorge, des tensions thoraciques et dorsales, des arrêts du mouvement
diaphragmatique non décidés.
Ce sont autant de phénomènes qui se répètent encore, même des décennies après,
tant que l'on n'a pas effectué un vrai travail de prise de conscience de ces
crispations à la fois mentales, psycho-émotionnelles et physiques.
Tout un travail à effectuer qui passe aussi par le repérage de ces moments où
l'on cesse de respirer sans l'avoir décidé.
D'où la nécessité de toujours laisser la respiration se faire silencieusement
tant en cours de Yoga qu'à l'extérieur.
Rendez-vous cet été pour ce travail profitable et durable.