INSTITUT LEININGER
Institut de Thérapie holistique, YOGA, Yogathérapie
Centre de
Recherche Indépendant de Yoga Adapté (KRIYA)
Ecole de Yoga du
K.R.I.Y.A. Pour votre bien-être |
- Un bon mental, une bonne philosophie de vie, un corps souple et fort pour mieux vivre sa vie -
Réflexions autour du reportage :
"Mon docteur indien"
Les
bienfaits d’une activité saine ainsi que les méfaits de la sédentarité sont
connues et reconnues, au point que certaines mutuelles remboursent à leurs
clients, leur adhésion à un club de sport. Au-delà de l’aspect commercial, il y
a la réalité selon laquelle l’activité physique, mesurée et respectueuse du
corps, est bonne pour la santé. … Bien que le Yoga ne soit pas un sport, il est
un moyen très intéressant de préserver la santé et aussi de mieux rebondir en
cas de ‘pépin’ de parcours. La raison en est simple : un organisme conservant à
la fois tonus et souplesse, tout étant relatif, bien entendu, a davantage de
capacités de s’adapter qu’un corps peu, mal ou pas entretenu. Cette propension
est encore plus forte si le mental qui accompagne la pratique du Yoga, s’est lui
aussi renforcé (voir
Yoga, philosophie
de vie et harmonie).
Yoga vs sport
On pourra noter la supériorité de l’activité du Yoga par rapport au sport en
général, au plan de la santé. C’est une des raisons de plus de bien différencier
ces deux types d’utilisation de l’ensemble corps-mental, d’autant que la
discipline orientale en question inclut toutes les dimensions de l’être, dont
celle spirituelle, ce qui n’est pas rien : en effet, l’incidence de la foi, ce
terme étant utilisé ici en un sens très large et pas seulement religieux, sur la
santé, même si ce n’est pas le but, peut jouer un rôle important face aux
problèmes de l’existence, comme j’ai pu le dire par ailleurs (Cf mon
livre sur la
psychosomatique) dans la
Vis medicatrix naturae, le pouvoir
soignant naturel de la Vie. Le lecteur a bien noté que je parle de
spiritualité et non de
religion, la première incluant la
deuxième au nom de laquelle bien des erreurs, exactions, et autres injustices
ont été commises. Le sage indien Vivekananda notait l’importance du rôle de la
religion dans
la fraternité entre les hommes tout en ayant amené,
entre eux, je cite : … les animosités les plus dures. Sa vision de la
religion était qu’elle devrait inclure, entre autres : le travail, l'adoration,
la maîtrise de l'esprit, la philosophie … On le voit, dans cet idéal, on est
bien loin d’une simple habitude routinière.
Ayur, la vie
Mais revenons à notre sujet, à notre médecin indien.
Dans le courant du mois de Juin, plusieurs lecteurs de la revue m’ont indiqué la
parution d’un reportage, sur la chaîne Arte dont le titre était : Mon médecin
indien. Il raconte le parcours réel d’une femme qui, devant faire face à un
gros problème de santé pour lequel les divergences médicales occidentales ne
semblent pas adaptées à sa situation, décide, le ‘hasard’ aidant, de partir
trouver la solution en Inde, dans la médecine ayurvédique en lien avec
le Yoga et la philosophies de l'Inde.
L’Ayurveda, de Ayur, la vie et Veda, le savoir, est la science
médicale traditionnelle indienne dont j’ai pu présenter les fondements dans la
revue, il y a quelques années (Drish n°91, 1er trimestre 2007). Dans
mon livre, j’avais évoqué cette différence entre les modes orientaux et
occidentaux de considérer l’humain dans sa constitution et donc, les systèmes de
santé qui en découlent.
La grande différence est qu’en Inde, l’individu participe à son soin et que la
responsabilité de chacun est reconnue et respectée. Ceci est dû principalement
au principe de Causalité présent dans la pensée indienne, entre autre dans le
célèbre concept de ‘Karma’.
Je ne puis
que vous recommander de voir ce documentaire : il est rempli d’enseignements, de
simplicité, d’émotions, de belles images, riche en vécu sans artifice ni
superficialité. Il est vrai, est-ce bien utile de le dire, que lorsqu’on se
retrouve dans cette sorte d’impasse qui n’en est pas réellement une, au bout de
laquelle se profile sa propre fin, il ne reste plus que l’essentiel et on se
trouve alors, presque par magie, dépouillé de toutes les préoccupations qui
apparaissent alors comme sans importance, alors qu’elles peuplaient le quotidien
jusque-là. Les images sont sans fioritures, et les êtres apparaissent tour à
tour à l’écran, dans leur authenticité la plus naturelle et la plus parlante.
Page de
pub ?
Si j’ai décidé d’évoquer ici ce passage télévisuel, ce n’est pas pour faire de
la ‘pub’ pour la télé dont je pense qu’elle pourrait nous offrir bien mieux que
ce qu’elle nous sert chaque jour. Parmi mes prises de position, il en est une
remontant à 2002 lorsque j’avais fait part au Ministère de l’éducation, au
Ministère de la Culture, au CSA et à France Télévision, de ce que pourrait être
ce formidable média, selon mon avis de citoyen mais aussi de ‘psy’ spécialisé
dans le travail psycho-corporel. Vous pourrez retrouver ce courrier dans la
partie Engagements de mon site
www.institutleininger.com Donc, mon but n’est pas de vanter la télé, mais de
partager avec vous quelques mots cités dans ce reportage.
Vivre …
Le personnage central évoque sa prise de position et sa motivation de
chercher par elle-même une solution à ses maux, par cette phrase pleine de
détermination :
‘C’est moi qui ai voulu vivre !...’
Mais vouloir vivre n’est pas tout et elle pose une autre évidence qui n’en
est pas une pour tout le monde en ce qu’elle exige une réelle remise en question
à un moment de son existence :
‘Si on veut vivre, que veut-on faire
de sa vie ?’
Les échanges entre les médecins si
différents que sont celui français et celui indien, sont exprimées non seulement
par rapport à leurs pratiques, mais aussi par rapport à l’esprit qui les anime
et j’oserais dire l’ouverture d’esprit dont ils font preuve. Il nous faudrait
nous souvenir, d’ailleurs, de cette conception de celui que l’on considère comme
le père de la médecine moderne, Claude Bernard qui disait au XIXème siècle,
allant à l’encontre des idées de Pasteur sur les agressions microbiennes
extérieures, que le terrain est tout. C’est toujours Claude Bernard qui mettait
en garde le futur médecin et écrivait dans son ‘Introduction
à l'étude de la
médecine expérimentale’ qu’ils devait absolument ’… fuir
les idées fixes …’ et ne pas rester
’… prisonnier de cette foi aveugle …’
fondée sur une sorte de
’ … superstition scientifique …’.
Rappelant dans la préambule que la fonction de la médecine est de
’… Conserver la santé et guérir les maladies …’,
il arguait qu’il fallait
’… garder toujours sa liberté d'esprit …’
ainsi que sa liberté d'action.
Nous pourrions alors parler des
médecines et les aligner sur ce point de vue universaliste de Claude Bernard.
Dans cet esprit, le médecin indien dit au médecin français :
‘… Nous devons unir nos forces
pour le bien-être de l’humanité !’
Une vision en négatif
Il serait incomplet de dire ces mots sur la médecine ayurvédique elle-même et ce
qui en est dit dans le reportage. L’un des médecins indiens, puisqu’on en croise
plusieurs, définit la science indienne de l’Ayurveda en énonçant :
‘…
on insiste plus sur la santé que sur la maladie …’
Cette idée commune à nombre de systèmes de santé naturels est présente aussi
dans le chapitre 1 de La santé par la bonne humeur, précisément dans la partie
que j’ai consacrée à la Bonne humeur préventive (page 35). Elle reflète le
principe directeur dont la vision est
holistique chez le médecin antique Hippocrate. J’évoquais aussi ce que les
anciens nommaient la ‘vis medicatrix naturae’, citée plus haut, cette capacité à
se soigner soi-même.
Georg Groddeck qui en
avait fait le titre d’un de ses livres, disait que ‘Natura sanat, medicus curat’, c’est-à-dire : le médecin soigne
mais c’est la nature qui guérit. Il avait utilisé les deux premières lettres de
chacun de ces quatre mots pour constituer le titre ‘NASAMECU‘ de l’un de ses
livres majeurs.
Mais il importe de respecter la nature, nous pourrions dire la Nature tant sa
force d’organisation est immense en ce qu’elle soutient la Vie (souvenons-nous
du thème de la méditation de Chidambaram et de l’âge de la Vie : 3.000.000.000
d’années).
Un avec l'univers
L’un des médecins indiens, dans le
documentaire dit :
‘… Nous sommes des formes miniatures
de l’univers.
Tout ce qui se trouve dans l’univers
se trouve dans le corps
Tout ce qui compose le corps se
trouve sous une forme subtile dans l’univers’
Cette idée est conforme aux
enseignements du Tantra selon lequel :
‘… Tout ce qui est ici est ailleurs,
tout ce qui n’est pas ici n’est nulle part.’
Le médecin de l’Inde ajoute enfin,
que ‘… Nous faisons partie de la
nature …’ et aussi que nous allons
parfois à l’encontre de ses lois.
La nature de l’homme moderne dans la civilisation fait que la culture et
l’organisation des sociétés l’ont, progressivement, éloigné de la Nature et donc
de sa propre nature. L’un des aspects vitaux du Yoga est de nous permettre
régulièrement, de nous retrouver dans notre intégralité et de travailler avec
toujours présente à l’esprit, cette envie de le faire en respectant complètement
notre nature. C’est à cette seule condition que l’avancée réelle peut se faire.
En admettant que le terme utilisé par l’auteur soit quelque peu belliqueux, ‘…
on ne vainc la nature qu’en lui obéissant
…’ disait le philosophe et scientifique du XVIIème siècle, Francis Bacon. C’est
un avis éclairé à suivre … sans passivité.
‘Mon docteur indien’, Film de Simon Brook et Marinella Banfi.