INSTITUT LEININGER - Ecole de Yoga du K.R.I.Y.A.
- Un bon mental, une bonne philosophie de vie, un corps souple et fort pour mieux vivre sa vie -
La méditation
: Vrai/Faux (suite et fin)
Dans le n°
82-83, 14 questions vous ont été posées, à propos de la
Méditation. Les propositions de réponses vous ont-elles convenu ?
Voici la fin de cet article et les toutes dernières réponses qui n'avaient pu
être publiées par manque de place.
Bonne lecture et bonne réflexion.
Méditer ...
1/ ... c'est se laisser aller mollement en s'évadant par l'esprit livré à
lui-même... Faux
2/ ... c'est efficace, puisque l'image mentale a de puissants effets... Vrai
3/ ... est une technique exclusivement réservée aux Orientaux... Vrai et Faux
4/ ... c'est broyer du noir... Faux
5/ ... peut se pratiquer seul, sans être guidé... Faux
6/ ... c'est rêver et se couper de la réalité... Faux
7/ ... est une pratique surtout mentale qui n'a d'effets qu'à ce niveau... Faux
8/ ... c'est marquer son refus d'agir... Faux
9/ ... c'est un moyen connu et utilisé officiellement pour la santé... Vrai
10/ ... se replier sur soi... Faux
11/ ... a une action directe sur le cerveau et sa structure... Vrai
12/ ... peut, à la longue, modifier le comportement au quotidien...
C'est Vrai.
Les Orientaux ont compris depuis longtemps combien la Méditation et la
visualisation que les yogis hindous pratiquent depuis des temps immémoriaux,
peuvent influencer notre mode d'être ; Kenneth R. Pelletier pense que, bien que
non holistique dans sa pratique, la méditation a des effets indéniables sur
l'établissement d'une harmonie intérieure capable d'engendrer un état de
conscience sain. Deepak Chopra notait que dans l'état attentif et paisible, en
l'occurrence celui de l'état de méditation, il n'y a pas
de colère, de peur, de suspicion, de cupidité, de culpabilité,
d'intolérance, d'anxiété ou de dépression. Mais, remarque K. R. Pelletier,
cette solution, paraît trop simple, et subit le contrecoup des querelles de
chapelles.
13/ ... exige d'oublier le corps...
C'est Faux.
Mépriser le corps pour des raisons de spiritualité est une grossière erreur
et constitue la marque d'une mauvaise compréhension, une mauvaise assimilation
de la notion d'élévation spirituelle qui verrait le corps comme quelques chose
d'impur. Il y a là une sous-estimation du support biologique et une
surestimation de l'esprit ; or, une culture de la conscience du corps est aussi
importante que l'harmonie psychique ; d'ailleurs, l'expansion du corps a été, de
tous temps, associée au culte des dieux, par le chant, la danse, l'agape, le
sexe. De plus, l'époque actuelle en Occident prône de vivre au présent.
Vivre l'ici et maintenant semble une valeur essentielle ; se couper des
sensations corporelles, amène à nier ses besoins naturels dans le but d'une
soi-disant élévation spirituelle. Cette tendance négative se fonde sur une
fausse compréhension de la dimension spirituelle de l'être, et est dangereuse et
dramatique pour notre bien-être.
Pour André Comte-Sponville, on ne peut échapper au principe de plaisir ; vouloir
le faire par l'ascétisme ou la mort, c'est encore lui rester soumis. Il n'est
donc pas question d'oublier le corps dans la méditation : il en est même le
support de départ et notre instrument dans l'existence terrestre.
14/ ... c'est choisir d'agir dans la
douleur et la dureté de l'ascétisme...
C'est Faux.
Se consacrer à l'ascétisme peut avoir plusieurs sens : se livrer aux
exercices de piété, et/ou à la méditation, et/ou à la mortification des sens ;
il ne semble pas que cette dernière voie de douleur soit réellement source
d'élévation. Le message de sueur et de douleur associé à l'ascèse, montre que
cette voie a été mal comprise : son étymologie grecque a le sens d'exercice
mesuré et progressif. L'ascèse est en fait le renoncement aux plaisirs
sensibles, permettant d'amener l'être à la maîtrise de soi, Elle occupe une
importante place dans les anciens Yoga-Sutra ; mais il ne faut pas oublier que
l'expression Stirasukham signifie le caractère
ferme et agréable de la pratique du Yoga : rigueur et confort vont
de pair (Yoga Sutra II-46). Le Yoga s'adresse au corps et à l'esprit, sans
aucune séparation : les Yama et Niyama constituent 10 principes, 10 règles à
suivre, qui peuvent être appliqués dans une posture, dans les autres dimensions
du Yoga traditionnel, dans l'existence tout entière. En aucun cas, il n'est
question d'un cheminement douloureux. De nombreux textes classiques de l'Inde
condamnent une ascèse qui dégraderait le corps, et un principe de Médecine
tibétaine dit que c'est le bonheur qui purifie, pas l'ascétisme.
En conclusion...
la Méditation n'est pas un laisser-aller stérile ; le travail du Yoga est
tonique et puissant. Il importe de le faire savoir et rétablir
cette vérité que le Yoga n'est pas mou mais pensé et actif dans son action sur
le corps et l'esprit. Tout ceci ne fait que confirmer le texte de la
Bhagavad-Gîtâ (II, 66), qui annonce que :
"Pour qui n'est pas en Yoga, il n'est ni intelligence ni concentration de
pensée; pour qui est sans concentration, il n'y a pas de paix; et pour qui est
sans paix, comment y aurait-il bonheur ?"
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