INSTITUT LEININGER
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Le Dharma ... et les écrits
La notion
de Dharma, loi universelle s'appliquant à tout ce qui est, est une composante
essentielle de l'hindouisme et des systèmes le composant, comme le Yoga.
Cette notion se retrouve dans certains textes comme les épopées : le
Râmâyana évoqué récemment est une des plus célèbres.
Le Mahâbhârata en est une
autre, et non des moindres, puisqu'elle raconte un des grands moments de l'Inde.
Un joli nom
D'ailleurs le terme de Mahâbhârata signifie la
grande Inde (Mahâ = grand et Bhârata = Inde). A l'origine, le nom de
Bhârata est celui d'un conquérant qui donna son nom à l'Inde. On lui attribue la
création des techniques de la danse et du théâtre ; son nom aurait été constitué
des première syllabes composant l'art de la danse : BHAva (émotion), RAga
(moment d'émotion en peinture ou musique), TAla (le rythme).
L'histoire
Le Mahâbhârata fut rédigé entre le IVème s. AC et le IVème s. de notre ère.
Il compte 200 000 vers. Les derniers vers du Mahâbhârata annoncent que ce poème
dit tout ce qu'il faut savoir sur le Dharma, l'Artha (l'intérêt), Kâma (le
désir) et Moksha (la libération), et que sur ces sujets,
"ce qui en est dit dans ce
poème ne peut être trouvé nulle part, et ce qui n'est pas vu ici ne peut l'être
ailleurs".
Au départ se trouvent deux clans d'une même famille : les Kaurava et les
Pandava. Un partage de terres n'ayant pas été accepté, les Kaurava incendient la
maison des Pandava. Puis en guise de réconciliation, une partie de dés truquée
est organisée. Les Pandava sont condamnés à l'exil pour 12 longues années, à la
fin desquelles ils doivent retrouver leur bien ; en fait, cela s'achèvera par
une guerre fratricide.
Il faut remarquer que le chapitre 6 de cette épopée sert de fondement à
l'enseignement de la Bhagavad-Gîtâ.
A noter le lien de famille avec Dharma qui est le père de Vidura, du clan des
Kaurava et de Yuddhishthira, le juste, du clan des Pandava.
On retrouve la notion de Dharma tout au long de ce texte, soit parce que
certains le bafouent, soit parce que d'autres le respectent de façon très
scrupuleuse. On rencontre les devoirs des guerriers tout au long du texte, ainsi
que ceux des rois (chapitre 12), Je vous propose quelques morceaux du texte où
l'on voit le respect de ce principe de Dharma.
La belle Draupadî
Les cinq frères Pandava font la connaissance d'une jolie femme au doux nom
de Draupadî. Ils décident de la ramener chez eux et en arrivant dans la demeure
familiale, s'exclament : "Mère voyez ce que nous ramenons!", à quoi la mère,
occupée et ne faisant pas attention, répond : "Jouissez-en tous en commun!". Or
le Dharma est tel qu'une chose dite doit être respectée. Kunti prit donc 5
maris, les frères Pandava, ce qui fit de cette épopée une des rares à présenter
un cas de polyandrie (fait pour une femme, de prendre plusieurs maris).
L'immense Bhîsma
"Celui qui est terrible" est la
traduction du nom de Bhîsma, autre personnage essentiel de notre histoire,
commandant l'armée des Kaurava, le camp adverse. Fils de Ganga, la déesse Gange,
il possédait d'immenses pouvoirs dont celui de décider lui-même du moment de sa
mort, ce qui, on s'en doute, compliquait sérieusement la tâche des Pândava, ses
adversaires, qui voudraient bien éliminer un tel guerrier.
Ces derniers décident donc de venir voir ce grand guerrier, afin de lui demander
comment ils pourraient faire pour le tuer. Il leur répond et leur dit comment
agir : un des guerriers, Shikhandin, est né fille, or, Bhisma ne peut combattre
une fille, donc, il suffit à ses adversaires d'avancer sous la protection de
Shikhandin. Et en effet, en agissant selon ses propres conseils, ils purent le
cribler de tant de flèches, qu'il fut impossible de le poser au sol et qu'on
l'allongea sur son lit de flèches. Comme il pouvait décider du jour de sa mort,
il continua de vivre, conscient, durant 58 jours qu'il occupa à dispenser des
enseignements sur le sacrifice de soi, la dévotion et la fidélité.
Le moral atteint
Un autre épisode de ce conflit raconte comment même une tromperie fut faite
en respectant le dharma. Un autre guerrier, Drona, maître d'armes qui avait
enseigné sa science du combat aux deux clans, fut nommé commandant à la place de
Bhisma. Son moral inflexible lui permettait d'être quasiment invincible.
Son fils portait le nom d'Ashvatthaman, un éléphant de la bataille aussi :
lorsque cet animal fut abattu, on cria sur le champ de bataille : "Ashvatthaman
est mort (l'éléphant)! Ashvatthaman est mort (l'éléphant)!", en disant
l'éléphant de façon quasi inaudible. Drona crut alors à la mort de son fils, et,
accablé de chagrin déposa les armes et entra en méditation. On se rua alors sur
lui pour le décapiter. On voir là aussi, que le fait d'ajouter à voix basse
"l'éléphant" au message, respecte la vérité.
(à
suivre...)
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