INSTITUT LEININGER
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- Un bon mental, une bonne philosophie de vie, un corps souple et fort pour mieux vivre sa vie -
Quart de siècle (Rig Neilen)
- extrait
Courrier à une stagiaire ...
Colomiers. 4 juin 97.
Chère
Princesse
Christine,
Oh
non, je ne vous ai pas oubliée, je me suis simplement pendant quelques temps
endormi sur mes lauriers que j'avais fort négligemment posés sur le clavier
new-look de mon ordinateur à pédales. J'ai énormément apprécié votre offre
de services qui devrait, j'en suis sûr et même persuadé, j'irai jusqu'à dire,
convaincu, donc en un mot, j'en suis certain, trouver une réponse rapide dans le
monde du silence de l'emploi pour reprendre un semblant d'expression que nous
devons au cher Commandant Cousteau.
Car en
effet, l'apnée imposée au demandeur d'emploi, la plongée nécessaire dans le
monde de la lutte pour un poste où l'insondable rime avec le difficile, exige
d'avoir le tuyau qui convient, je dirai en l'occasion, le tuba, de façon à ce
que quand on a de la bouteille comme vous, on puisse obtenir les palmes de la
récompense l'orsqu'enfin reconnu par le recruteur qui est parfois un drôle de
requin, on se retrouve confortablement placé sur un banc de sable où enfin on
bosse, comme la baleine (à bosse...). Je suis donc ravi de voir que votre bilan
vous permet de dire que vous partez de la bonne nageoire dans le monde du
travail, sans faire le masque, et sans vous soucier des vagues que votre look à
chaussettes jaunes pourrait bien susciter. Et je le dis tout haut, vous avez
raison!
Car
enfin, qu'est-ce que la couleur de nos chaussettes pourrait bien faire à notre
patron ? Est-ce sur ces chaussettes rouges de cardinal que M. Balladur fut, un
certain jour, choisi pour assurer une cohabitation a loyer immodérée ? Je ne le
pense pas et d'ailleurs cen'est pas souhaitable. Ce qui compte chez un
travailleur, ce ne sont pas ses chaussettes, mais c'est... c'est ... oui, vous
le savez ... C'est ce qu'il y a dedans. Et, qu'y a-t-il dans les chaussettes du
travailleur motivé qui s'apprête à se rendre sur son chantier ou à son bureau ou
à IDEE.F pour affronter des groupes d'adhérents à la Convention de Conversation
? Qu'y a-t-il ?
Et bien il y a lui-même, par ses pieds interposés car on
pourrait bien se poser la question : que serait un travailleur sans ses pieds ?
C'est vrai, je le reconnais, et on peut peut-être le regretter,
voire le déplorer, l'employeur compte surtout sur les mains des travailleurs
d'où le mot manoeuvre, et peu sur ses pieds ; mais ne dit-on pas qu'on voit le
travailleur à pied d'oeuvre, et n'est-il pas heureux, le patron, de voir son
employé sur pied ? D'où nous déduisons génialement qu'en effet, les pieds du
travailleur sont au moins aussi importants que ses mains : ce sont d'ailleurs
elles qui prennent soin des terminaisons susdites puisqu'elles enfilent sur eux
les chaussettes protectrices qui tiendront nos petits petons au chaud lorsque
dehors, règnent le froid, le vent, la neige, les giboulées et, la mousson,
surtout dans notre région.
Sachant que vous avez, justement, bon pied bon oeil, armée de
votre BTS et de votre DUT, je suis certain que vous ne tarderez pas à trouver un
emploi sympa avec peu de choses à faire pour un gros salaire.
Bonne
route abyssale dans vos habits propres.