INSTITUT LEININGER    
YOGA  -  YOGAthérapie  -  Thérapie holistique
Centre de Recherche Indépendant de Yoga Adapté (KRIYA)

Ecole de Yoga du K.R.I.Y.A.
Pour votre bien-être
Khaj div

- Un bon mental, une bonne philosophie de vie, un corps souple et fort pour mieux vivre sa vie -

                                   
     Le débrayage mental (4)
                                    

La vie de M et Mme L commence à changer : suivant les indications qu'on a pu leur donner, ils se sont rendu compte qu'il n'y a pas de fatalité dans la dispersion mentale et aussi, que le refus de se laisser vivre comme l'environnement a tendance à nous y inciter, apporte quelques fruits sympathiques. Ainsi, le simple fait de refuser le bruit, de ne pas en générer, ou moins, en tout cas, ajoute à la qualité de la vie. La voie du calme et du silence, auxquels notre monde n'incite pas, devient un "plus" dans leur vie.
Si la récitation de mantra-s, sons hindous à connotation religieuse ou mystique, ne fait pas partie de leur culture, ils se mettent spontanément
à chantonner ; l'utilisation de la voix est un bon moyen d'apaiser le mental. D'ailleurs on sous-estime trop le pouvoir du son, le pouvoir de la voix.

Voix et santé
Tout le monde sait que le téléphone est un instrument redoutable en ce sens que, sans voir son interlocuteur, on peut connaître ou percevoir, si tout va bien ou si quelque chose ne va pas. Tracasseries, émotions, contrariétés, mais aussi fatigue, maladie, douleurs, modifient notre expression vocale.
Il y a quelques années, lors de la session sur les 6 conditions de la santé, nous avons pu voir l'importance de cette fonction, qui sert d'élément de diagnostic dans le système chinois.
Ainsi, une voix rauque, couverte, éraillée, trop aiguë ou trop basse, mais aussi parler trop lentement ou de façon trop précipitée, une élocution difficile, sont les signes d'un mauvais équilibre. Par contre, une voix agréable, la parole nette, le timbre de voix adapté, sont la marque du bon état de santé de la personne, et de son énergie. Une voix agréable est incluse dans les 6 conditions de la santé.

Pas casser la voix...
Si la voix exprime l'état de santé, il importe de faire en sorte de poser sa voix et de l'adapter à la situation ; imaginez ce que serait votre état de relaxation en fin de séance de Yoga, si la voix de l'animateur était saccadée, hachée, nasillarde et aiguë...
Mais au-delà de cet aspect purement physique, ou formel, la voix exprime un fond, des paroles; et M et Mme L en viendront, plus ou moins tard, au contrôle de leur parole. Pourquoi ? Parce que le contrôle verbal est un excellent moyen de contrôler son esprit, parce que le discours audible est de même nature que le discours intérieur. Pratiquer le silence et surveiller ce que l'on dit est un excellent moyen d'accéder à la maîtrise de l'esprit.

Silence!
En fait, le silence ne s'impose pas, il naît. S'obliger au silence, s'astreindre à cette discipline sans préparation n'est pas une bonne voie. En effet, face au flot de paroles ou au verbiage ambiant, l'idéal est d'amener l'interlocuteur bavard, à se rendre compte de son flot de paroles et ensuite à s'interroger sur les raisons l'amenant à tant d'expression sonore qui est loin d'être bénéfique pour le repos des oreilles...
Concernant le silence dans son aspect pratique, l'entraînement peut commencer avec quelques minutes par jour, simplement, dans un cadre bruyant. La prise de conscience des organes de la phonation, la détente de la bouche, de la langue, de la gorge, le relâchement corporel et mental, sont les conditions pour y accéder sans grande difficulté.
Il n'est pas évident de se taire longtemps (24 heures, c'est bien, mais ce n'est faisable qu'en stage, comme nous le faisons régulièrement jusqu'à 72 heures, ou si on part seul quelques jours, en s'isolant du monde extérieur, au cours d'une retraite, par exemple) ; mais on peut s'y habituer en pratiquant le silence jusqu'à une heure par jour, selon la proposition que faisait le sage indien Shivananda.

Silence intérieur
Quant à la dimension intérieure du silence, elle est moins évidente, puisque plus subtile. La linguistique moderne (du moins les quelques notions qui me restent des années universitaires) enseigne que le modèle de Garrett place, au tout début de l'acte de phonation, l'intention de parler.
Or, cette intention, qui n'est pas toujours consciente, doit être connue, reconnue de manière à être maîtrisée. Comment faire ? C'est un travail à la fois redoutable et très sympathique, bien qu'à peine frustrant. Je m'explique.
Il s'agit de repérer l'intention de parler, au moment où elle apparaît. Ce qui veut dire qu'au moment où la discussion nous intéresse et qu'on a quelque chose à dire, on sent bien que ce que l'on sait est important et qu'il faut que les autres l'entendent maintenant. L'exercice consiste à repérer ce moment, à sentir cette intention prendre forme, à la contrôler, et à ne lui laisser aucun passage, ni verbal, ni mental, ni gestuel.

         Illustr. : La pratique du Yoga et les silences

 
C'est en cela qu'il est redoutable parce que difficile, très sympathique parce que c'est une sacrée victoire sur soi, à peine frustrant parce qu'on a perdu une occasion de parler et de faire connaître son point de vue.

Paroles, paroles...
Mais ce point de vue était-il bien utile ? L'auteur ancien Euripide invitait à parler si on avait des mots plus forts que le silence,  ou bien il conseillait de garder le silence. Pour Camille Belguise, dans le silence et la solitude, on n'entend plus que l'essentiel. Quant à L. P. Fargue, il pensait que :
"Il faut que chaque mot qui tombe soit le fruit bien mûr de la succulence intérieure"
Cette attitude est peu évidente, considérant, comme nous avons pu le voir, l'environnement peu encourageant et l'ambiance quotidienne qui incite au contraire. Il faudrait alors adopter la résolution de Gaston Bachelard qui écrivait qu'il faut aller ...contre la Nature, contre ce qui est, en nous et hors de nous, l'impulsion et l'instruction de la Nature, contre l'entraînement naturel... Concernant l'attitude intellectuelle et mentale à adopter, il ajoutait qu'il faut  penser contre le cerveau. C'est une nécessité, car comme le disaient les anciens philosophes, ce n'est pas la réalité qui nous tourmente, mais plutôt l'opinion que l'on s'en fait.

Illustr. : Une machine extraordinaire, à contrôler...

On devine là l'énorme autonomie nécessaire ainsi que l'indépendance à trouver pour en arriver là. Mais c'est tout un cheminement, et il ne faut surtout pas se décourager. Comme l'exprimait le philosophe Alain, dont vous savez qu'il a toute ma sympathie, les pas ne conduisent pas seulement au but, mais chaque pas est un but.
Comme dans la pratique du Yoga, c'est la régularité et l'assiduité qui comptent.

La voie du souffle
Le Yoga Sutra I, 31 est formel : à côté de la souffrance, l'angoisse, la nervosité qui accompagnent la dispersion mentale, se trouve une autre cause qui est la respiration accélérée. Faut-il donc, en plus de contrôler ses mots, contrôler aussi son souffle ?
En effet, c'est le message du Yoga traditionnel et aussi celui du Hatha-Yoga Pradipika, ancien texte de Yoga (plusieurs fois centenaire) qui enseigne que lorsqu'on a enchaîné le souffle, on a du même coup enchaîné l'esprit. La logique suit, et fait que lorsqu'on a enchaîné l'esprit, on a du même coup, enchaîné le souffle (HYP 4,21).

Comment faire ?
Une des dimensions du Yoga, trop souvent considérée comme exotique et choisie dans son aspect extraordinaire, voire spectaculaire, est le Pranayama, c'est à dire, les exercices respiratoires. L'erreur fréquente est de se jeter sur des respirations forcées qui ne valent pas mieux que les techniques simples que le Yoga met à notre portée.

Illustr. : Yoga et contrôle du souffle

La première, celle qui va nous intéresser ici, n'est que le reflet de ce qu'est exactement le sens du mot Prânâyama. Ce mot est composé de prâna, qui signifie l'énergie (qui est contenue dans l'air et aussi la nourriture, le rayonnement solaire), et ayama qui veut dire allonger, arrêter. Partant de là, on traduira prânayama par l'allongement du souffle, qui a d'autres effets que celui que nous recherchons ici, mais nous y reviendrons.
Donc, M et Mme L ont à leur disposition, la technique d'allongement du souffle que nous allons voir maintenant.

Expiration poussée
Cette technique est un excellent moyen de contrôler son esprit et de rétablir le calme. Sa pratique est simple. Bien qu'elle puisse se faire en voiture, debout, assis à son bureau, ou en étant mobile, on veillera, pour la découvrir, à se tenir assis, confortablement, dos vertical et tête bien équilibrée. On détend la musculature superficielle, et on laisse s'établir le souffle dans son rythme et son mouvement naturels.
Une fois que s'est établie cette cadence naturelle et régulière, lorsque la phase d'expiration naturelle cesse, on la prolonge volontairement en contractant progressivement la taille, durant 3 secondes maximum. Puis l'inspiration s'effectue naturellement. L'expiration naturelle suit, et à nouveau, lorsqu'elle s'arrête, on la prolonge encore 3 secondes maximum. Et ainsi de suite, pendant plusieurs minutes, en sachant que la règle du confort doit toujours être respectée et que le corps doit conserver sa verticalité.
                                               (à suivre...)
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                                (à suivre...)

Détail des rencontres
Informations par téléphone au 05 61 785 685.

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